tag:blogger.com,1999:blog-79883474896088218052024-03-12T19:10:13.590-07:00Yokozawa Takafumi no BaaiSekaiichi Hatsukoi - Yokozawa Takafumi no Baai, traduction française du roman de Nakamura sensei.Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.comBlogger82125tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-55536823048813209232020-03-31T17:59:00.000-07:002020-04-01T00:41:34.296-07:00SIH - YOKOZAWA NO BAAI - Halloween Spécial Édition <a href="https://1.bp.blogspot.com/-o-IlEk9mTnE/XoPlRFfHG7I/AAAAAAAACUk/Ptr2H5T-fP0dxOvGweme6G27aBVppXP4wCLcBGAsYHQ/s1600/tumblr_mvmj76DpdO1r5inp2o4_1280.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1562" data-original-width="1100" height="320" src="https://1.bp.blogspot.com/-o-IlEk9mTnE/XoPlRFfHG7I/AAAAAAAACUk/Ptr2H5T-fP0dxOvGweme6G27aBVppXP4wCLcBGAsYHQ/s320/tumblr_mvmj76DpdO1r5inp2o4_1280.jpg" width="225" /></a><b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai <br />
Halloween Spécial Édition - Octobre 2018<br />
<b>Série:</b> Sekai-ichi Hatsukoi<br />
<b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b> Tout Public<br />
<b>Langage:</b> Français<br />
<b>Résumé:</b> <i>Le soir d'Halloween, Yokozawa et Kirishima profitent d'un bref instant en amoureux.</i><br />
Retrouvez les volumes précédents dans la rubriques <a href="http://yokozawanobaai.blogspot.fr/p/telechargements.html">Téléchargement</a><br />
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Yokozawa appuya sur le bouton de l’interphone et au bout de quelques secondes, quelqu’un vint lui répondre :</div>
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— La porte à l’étage est ouverte, tu peux entrer ! dit une voix familière. </div>
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— Ce n’est pas parce que l’entrée de ton immeuble est équipée d’un système à verrouillage automatique que ça doit te dispenser de verrouiller aussi porte de ton appartement ! répliqua sèchement Yokozawa.</div>
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Même s’il se savait attendu chez les Kirishima, il ne pouvait tolérer qu'on laisse une porte d’entrée ouverte à tous les vents. Ce type était père de famille, bon sang ! Il devait impérativement faire preuve d’un peu plus de prudence. </div>
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En vérité, Yokozawa détenait un double des clés de leur appartement ; mais pour une raison curieuse, il avait toujours des scrupules à l’utiliser quand le père et sa fille se trouvaient chez eux.</div>
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Tout en ruminant entre ses dents les mises en garde qu’il comptait adresser à ce crétin de Kirishima, il pénétra à l’intérieur. Quand, tout à coup, un amas informe de couleurs criardes surgit dans son champ de vison.</div>
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— TRICK OR TREAT ! </div>
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— Ah ! s’écria Yokozawa, en faisant un pas de recul.</div>
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Vêtue d’une longue cape noire doublée de rose et d’un chapeau pointu, une adorable petite sorcière venait à l’instant de se jeter sur lui. La fillette avait dû l’attendre dans le Genkan pour lui faire la surprise ; et c’était certainement aussi pour cette raison que Kirishima avait laissé ainsi la porte de l’appartement ouverte. L’air visiblement satisfaite des effets de sa farce, Hiyori adressa un grand sourire à Yokozawa :</div>
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— Je t’ai bien eu, Oniichan! lui dit-elle joyeusement.</div>
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— Je ne te le fais pas dire, admit-il. Mais quel joli costume ! Est-ce ton déguisement d’Halloween ?</div>
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— Oui ! C’est papa qui me l’a acheté. Et Grand-Mère l’a un peu amélioré.</div>
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Yokozawa examina en détail sa tenue et remarqua que des rubans roses, assortis à la doublure de sa cape, avaient été ajoutés ici et là.</div>
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— Adorable ! Il te va super bien.</div>
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— Vraiment ? Merci, Oniichan ! La tenue de Yuki-chan sera assortie à la mienne. </div>
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— Alors, vous avez prévu de faire la fête, ce soir ? demanda-t-il, ensuite. </div>
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— Oui, tous mes amis de l’immeuble seront présents. Et nous allons aussi faire du porte-à-porte !</div>
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Alors qu’Hiyori détaillait à Yokozawa le programme de sa soirée, Kirishima apparut à son tour dans le Genkan, une paire de lunettes de lecture posée sur son nez. </div>
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— C’est l’Amicale des Enfants de l’immeuble qui organise tout ça. On a demandé aux voisins de suspendre des pancartes aux portes pour indiquer quelles maisons participeraient à la distribution de bonbons.</div>
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— Ah oui. Je me souviens effactivement que vous avez été prévenu par courrier de tout cela.</div>
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Yokozawa comprenait maintenant à quoi était destinée cette montagne de bonbons qui se trouvait dans l’entrée.</div>
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Durant sa jeunesse, ses traditions étrangères n’étaient pas monnaie courante ; et de toute manière, le petit garçon qu’il était autrefois ne se serait jamais adonné à ce genre de fantaisie. </div>
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— Et si on prenait des photos, Oniichan ? demanda soudain Hiyori. Tu sais, j’ai aussi cousu une cape pour Sorata-chan !</div>
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— Espérons que tu parviennes à la lui enfiler, dit Yokozawa.</div>
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— Aucun souci. Il l’a essayé hier et elle lui va super bien ! Sa cape est aussi assortie à la mienne et…</div>
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— Hiyo, ça va bientôt être l’heure d’y aller, non ? interrompit son père.</div>
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Hiyori stoppa aussitôt ces explications et examina sa montre. </div>
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— Il est déjà si tard ! s’exclama-t-elle. Je dois retrouver tout de suite Yuki-chan ! J’y vais ! À plus tard, Papa ! </div>
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— Faites attention à vous ! lança alors son père. </div>
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Elle leur fit un petit signe de la main et en sautillant d’excitation, elle prit promptement congé d’eux.</div>
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En l’observant s’en aller, toute en joie, heureuse de rejoindre ses amis, Yokozawa songea : lui qui se languissait tant, à l’âge d’Hiyori, de devenir adulte, il regrettait à présent l’insouciance de l’enfance.</div>
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Et comme il était perdu dans ses pensées, il jeta machinalement un coup d’œil sur le côté et réalisa que Kirishima le fixait intensément. </div>
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Sur le moment, il ne parvint pas à décrypter l’expression de son visage. Pensant que quelque chose le chiffonnait, il finit par lui demander :</div>
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— Qui y a-t-il ?</div>
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— Non… rien, lui répondit gravement Kirishima. Je me disais simplement que le cosplay était une activité sympa.</div>
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— Quoi ? fit Yokozawa en se retournant vers lui pour lui faire face.</div>
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— Je suppose que tu n’as pris avec toi que ce genre de vestes de costume ? questionna-t-il, avec son visage le plus sérieux. Pas d’autres vêtements qui pourraient sortir de l’ordinaire ?</div>
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— B-bien sûr que non ! Et même si, par hasard, j’avais en ma possession quelque chose qui ressemblait à un costume de sorcier, plutôt mourir que de le porter !</div>
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Yokozawa n’était pas de nature à s’affubler d’un quelconque déguisement… encore moins dans la perspective d’assouvir les fantasmes de ses partenaires. </div>
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Consterné par cette idée saugrenue, il préféra garder le silence. Il s’efforça donc d’oublier ce qu’il venait de se passer, préférant se concentrer sur le retour d’Hiyori. </div>
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— Et ton uniforme d’étudiant ? poursuivit nonchalamment Kirishima. Tu dois pouvoir encore rentrer dedans.</div>
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— Je l’ai donné à un Kôhai, répliqua Yokozawa, donc ça fait longtemps que je ne l’ai plus en ma possession.</div>
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— Je peux te prêter le mien, suggéra alors Kirishima. Il doit se trouver toujours chez mes parents. Je suis sûr qu’il t’irait à merveille. Après tout, il n’y a guère de différence entre un blazer d’uniforme et tes vestes de costume habituelles…</div>
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— Hors de question ! cria Yokozawa.</div>
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Il était totalement inconcevable pour lui de suivre Kirishima dans ses délires. Et comme il le foudroyait du regard pour lui faire comprendre qu’il ne comptait pas céder à son caprice, la bouche de Kirishima se tordit progressivement en une moue boudeuse :</div>
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— Tu n’es pas drôle… </div>
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— Bon sang, mais qu’est-ce que c’est que ces histoires ? demanda-t-il en repoussant le front de Kirishima avec le plat de sa main.</div>
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Pourquoi diable lui demandait-il une chose pareille ? Tout cela n’avait aucun sens. </div>
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— Bien ! conclu Kirishima. Tu ne me laisses donc pas le choix. Si tu n’accèdes pas à ma demande, je vais devoir employer les grands moyens.</div>
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— Les grands moyens ?</div>
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Que voulait-il dire par là ? Yokozawa n’en avait pas la moindre idée. Et même si les mystérieuses remarques de Kirishima avaient piqué sa curiosité, il savait pertinemment que la moindre question à ce propos se retournerait à coup sûr contre lui. </div>
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— Bon, conclut alors Kirishima. Je vois qu’entre <i>Trick or Treat</i>, tu as fait ton choix.</div>
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— Hein ?</div>
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— Je constate juste que tu as choisi <i>Trick</i>… la <i>farce</i>, donc.</div>
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Devant son sourire narquois, Yokozawa fronça les sourcils, incrédule. Quand tout à coup :</div>
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— Aie ! s’exclama-t-il, en repoussant d’un coup sec la main qui lui agrippait le postérieur. Je t’avais expressément demandé d’arrêter de me pincer les fesses, te souviens-tu ?</div>
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Pourquoi ce type se sentait-il toujours autorisé à se comporter de la sorte ?</div>
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— Ça veut dire que je peux te pincer ailleurs ?</div>
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— Est-ce que j’ai dit - non - lâche-moi ! s’écria à nouveau Yokozawa, alors qu’il sentait deux mains se cramponner à ses hanches. Ton visage est beaucoup trop proche, là… BEAUCOUP TROP PROCHE !</div>
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Il se saisit fermement du visage de Kirishima qui se rapprochait dangereusement du sien et le repoussa violemment en arrière. Puis, il se tortilla sur lui même pour se défaire de son étreinte. La porte n’étant toujours pas fermée à clé, il redoutait plus que tout que les enfants les surprennent l’un contre l’autre.</div>
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— Pourquoi tu joues les effarouchés ? murmura langoureusement Kirishima à son oreille. Je t’ai déjà fait des choses bien plus cochonnes que ça… </div>
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Ces quelques mots firent naître dans l’esprit de ce pauvre Yokozawa toutes sortes de pensées bien trop indécentes pour l’heure qu’il était.</div>
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— Arrête ça… ! grogna-t-il avec obstination.</div>
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Mais Kirishima ne cessa pas ses assauts lubriques pour autant. </div>
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— Sois honnête avec moi, ordonna-t-il d’une voix caverneuse. À quoi penses-tu, là, maintenant ?</div>
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— À rien, lui répondit placidement Yokozawa.</div>
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Non. Il ne lui aurait révélé la nature de ses pensées pour rien au monde. En outre, il savait qu’il devait conserver son calme, sans quoi ce petit jeu n’en finirait jamais. Même après tout ce temps passé ensemble, Kirishima prenait toujours un malin plaisir à le faire tourner en bourrique et à lui faire perdre son sang froid. </div>
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— Et maintenant, à quoi tu penses ? poursuivit-il en appuyant ses caresses. </div>
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— Stop !</div>
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— Je vois… murmura-t-il. Tu as envie que je passe aux choses sérieuses.</div>
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— Tu veux bien arrêter de te faire des films ? gronda Yokozawa.</div>
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— À te voir rouge de colère, ricana Kirishima, je suis certain que tu es en train de songer à un souvenir très très embarrassant… </div>
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— N-non… balbutia Yokozawa, tout en maudissant le regard libidineux qu’il lui adressait à cet instant. Je… Rien à voir ! </div>
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— Alors ? demanda-t-il, faisant glisser son index le long de sa gorge. Qu’est-ce que tu aimerais que je te fasse… ?</div>
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Lorsqu’il lui saisit le menton, tout son corps frissonna. Il déglutit, ferma les yeux. Et comme il s’apprêtait à accueillir son baiser, il sentit soudain une douce chaleur se répandre sur son épaule. </div>
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Yokozawa rouvrit alors les yeux et trouva la tête de Kirishima nichée au creux de son cou. Un petit rire étouffé résonnait à son oreille.</div>
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— Bon sang, dit Kirishima en riant, ton incrédulité me fascinera toujours.</div>
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— Arrête de te payer ma tête ! bredouilla Yokozawa, tout honteux.</div>
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Et comme il sentait une colère sourde monter en lui, la sonnerie de l’interphone retentit dans le Genkan. Les petites voix aiguës qui s’échappaient du boîtier ne pouvaient qu’appartenir aux enfants partis à la chasse aux bonbons.</div>
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— Tu entends ? grogna Yokozawa. On sonne à la porte ! Ne les fais pas attendre !</div>
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Mauvais timing. Il avait manqué l’occasion d’infliger à ce diable de Kirishima la correction qu’il méritait. Pour autant, il y avait tout de même un point positif à cette interruption : il pouvait, maintenant, se dépêtrer de son étouffante étreinte.</div>
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— Rah… juste au moment où ça devenait drôle, regretta aussitôt Kirishima, tout en se redressant. Je suppose que je n’ai pas d’autre choix que de leur ouvrir. Il faut remettre ça à plus tard, d’accord ? </div>
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Yokozawa sentit deux lèvres chaudes frôler délicatement sa joue. Très mécontent de ce dernier coup bas, il essuya aussitôt son visage brûlant avec le dos de sa main.</div>
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— Si j’étais toi, je me réjouirais d’avance de ce que je t’ai réservé pour tout à l’heure, lui dit Kirishima en lui lançant un clin d’œil provocateur.</div>
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— C’est ça, oui… maugréa Yokozawa, le visage rouge vif, face à son amant qui continuait à se rire de lui. Maintenant, occupe-toi de… Bref, va ouvrir à ces pauvres gosses !</div>
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<b><i>Joyeux Halloween ! </i></b></div>
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Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-87425133431302455812015-07-03T23:07:00.003-07:002015-07-10T23:35:38.429-07:00SIH - Yokozawa no Baai vol.4 - Chapitre 3 Partie 4<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.4<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: black;"> </span>Tout Public<b><span style="color: red;"><br /></span>Langage:</b> Français<br />
<b>Résumé:</b> <span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span><b>----------</b><br />
Retrouvez les volumes précédents dans la rubriques <a href="http://yokozawanobaai.blogspot.fr/p/telechargements.html" target="_blank">Téléchargement</a><br />
<span style="color: red;">Pardon pour le retard ! Voilà le dernier chapitre >.<</span><br />
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<a name='more'></a> -Attention, ils sortent. Cachons-nous !<br />
<br />
À la demande expresse de Kirishima, Yokozawa se glissa rapidement dans l'ombre pour se cacher. Ils soupirèrent de soulagement en constatant qu'Hiyori et Yuuto ne les avaient pas remarqués, avant de se mettre à les suivre de nouveau.<br />
<br />
-On dirait qu'ils ont terminé leurs achats.<br />
-C'est un gros sac en papier qu'elle tient là.<br />
<br />
Au lieu de se rendre dans des boutiques de bibelots mignons qu'affectionnent habituellement les petites filles, les deux enfants étaient allés dans des magasins pour hommes, peut-être à la demande de Yuuto.<br />
<br />
-Ce gamin est vraiment très fort. Il ouvre les portes pour elle et l'escorte avec beaucoup de galanterie pour son âge.<br />
-Ouais.<br />
<br />
Si Yokozawa devait attribuer à Yuuto une note pour son comportement d'aujourd'hui, il aurait pu lui donner un 10/10.<br />
<br />
-On dirait qu'ils vont déjeuner.<br />
<br />
Les deux enfants se dirigeaient vers le coin des cafés et des vendeurs de nourriture, probablement fatigués par leur excursion.<br />
<br />
-Merde, il est déjà si tard ? Je suis affamé maintenant que j'y pense. Et si on s'achetait quelque chose à se mettre sous la dent ?<br />
-Quoi ? On ne peut quand même pas aller dans un de ces restaurants !<br />
-Ils vont rester ici pendant un bon moment. Alors pendant que je vais nous acheter quelque chose, tu n’auras qu'à m'attendre sur ce banc.<br />
-Oi ! Bordel où est-ce que tu vas…. bon sang, il n'écoute jamais… murmura Yokozawa à lui-même en s'asseyant sur le banc.<br />
<br />
De ce qu'il avait observé entre Hiyori et Yuuto, il n'y avait pas lieu de s’inquiéter. Hiyori respecterait son couvre-feu et Yuuto se comportait comme un véritable gentleman.<br />
<br />
-Désolé pour l'attente. Ça ressemble vraiment à un rendez-vous, non ? dit Kirishima une fois de retour, une crêpe dans chaque main.<br />
-C'est quoi ce truc ?<br />
<br />
Yokozawa avait accepté sans réfléchir la crêpe que Kirishima lui tendait.<br />
<br />
-La spéciale fraises et chocolat. Avec des fraises, du chocolat, de la crème glacée à la fraise, du brownie et un peu de crème fouettée aussi. Moi j'en ai pris une au fromage et au thon.<br />
-Alors donne-moi plutôt celle-ci !<br />
<br />
Ce n’était pas qu'il n'aimait pas les desserts, mais il n'avait pas du tout envie de manger quelque chose d'aussi sucré à l'heure du déjeuner.<br />
-Allez, c'est mignon, non ?<br />
-Qu'est-ce qu'on s'en fout que ce soit mignon.<br />
-Ça va fondre si tu ne te dépêches pas de la manger.<br />
-Ugh... c'est de ta faute. Quelle idée d'acheter de la glace ?! demanda-t-il sèchement, avant de morde dans la crêpe qui commençait à couler le long de son bras, tout comme Kirishima l'avait prédit.<br />
-Ne sois pas si méchant, j'avais juste envie d'en acheter une comme ça, pour une fois.<br />
-Alors tu n'avais qu'à la manger.<br />
-Tu te rends compte que si on échange nos crêpes maintenant, ça compte comme un baiser indirect ?<br />
-… alors, je la garde.<br />
<br />
Le spectacle de deux hommes de leur âge assis sur un banc en train de manger des crêpes était pour le moins douteux. Mais Yokozawa n'aimait pas gaspiller la nourriture. Concentré sur la dégustation périlleuse de sa crêpe d'une main tandis que l'autre main repoussait les taquineries de Kirishima, il oublia complètement de garder un œil sur les alentours.<br />
<br />
-… Qu'est-ce que vous faites là tous les deux, papa ?<br />
- !!<br />
<br />
Yokozawa sentit son sang se glacer quand il entendit la voix d'Hiyori dans leur dos. Tous leurs efforts pour ne pas se faire repérer étaient réduits à néant.<br />
<br />
Mais contrairement à Yokozawa, Kirishima était d'un calme absolu.<br />
<br />
-Quelle surprise, mais c'est Hiyo ! Quel hasard de se retrouver ici !<br />
-Vous faites aussi les magasins ? Tu ne m'avais pas dit que tu avais du travail ?<br />
-Nan... on est en rendez-vous amoureux.<br />
-N'IMPORTE QUOI ! On est là pour le travail ! Pour recueillir des informations ! Oui, c'est ça, j'aide ton père à prendre des photos ! balbutia nerveusement Yokozawa en montrant l'appareil photo que tenait Kirishima.<br />
<br />
Heureusement pour lui, Hiyori sauta aux conclusions :<br />
-Ah ! Vous prenez des photos qui serviront de références pour un manga ?<br />
-Exactement ! Un de ses auteurs nous a demandé de lui rendre ce service !<br />
<br />
Yokozawa jeta un regard sévère à Kirishima assis à côté de lui, furieux d'être le seul à avoir réfléchi à une excuse plausible. Mais le type fit mine de ne rien voir.<br />
<br />
-Euh… b-bonjour… dit timidement Yuuto, encore plus maladroit et confus que Yokozawa.<br />
<br />
Il s'était déplacé à côté d'Hiyori après s’être armé de courage, semblait-il. Il n'avait probablement pas prévu de faire face au papa de la jeune fille pour laquelle il avait le béguin au beau milieu de leur rendez-vous.<br />
<br />
-Salut, toi ! Merci de prendre soin d'Hiyori aujourd'hui.<br />
-Oh non, tout le plaisir est pour moi ! Je me sens toujours redevable vis-à-vis de Kirishima-san ! répondit Yuuto, raide comme un piquet.<br />
-Elle n'est pas trop égoïste avec toi, j’espère ? demanda Kirishima sur un ton soudain grave.<br />
-Absolument pas ! C'est moi qui lui demande toujours son aide !<br />
<br />
Le gamin était pétrifié. Mais qui ne le serait pas face au père de la fille qu'il aime ?<br />
<br />
-Alors, qu'est-ce que vous avez prévu de faire maintenant, Hiyo ?<br />
-On a terminé nos achats et on vient de déjeuner, alors on était en train de se demander ce qu'on allait faire maintenant.<br />
-Pourquoi ne pas aller au cinéma ?<br />
-Ça ne te dérange pas ? Si on va au cinéma, je ne pourrai pas être à l'heure à la maison. Tu es sûr que ça ira ?<br />
-Passe-moi un coup de téléphone quand le film sera fini. Qu'est-ce que tu en penses, Iokawa-kun ?<br />
-Ça me va très bien !<br />
-Alors n'oublie pas d'appeler tes parents avant que le film ne commence. Tu as assez d'argent sur toi, Hiyo ?<br />
-Oui, j'en ai suffisamment.<br />
<br />
Alors qu'elle parlait à son père, Hiyori semblait la même que d'habitude. Mais pour une raison étrange, on aurait dit qu'elle n'osait pas regarder Yokozawa dans les yeux. S'ils ne se réconciliaient pas maintenant, les choses finiraient par s’aggraver.<br />
Alors, déterminé, Yokozawa prit son courage à deux mains :<br />
-Hiyo, je suis… désolé. À propos de l'autre jour.<br />
-Hein... ?<br />
-C’était vraiment insensible de ma part.<br />
-Je ne t'en veux plus. C’était juste un caprice, lui répondit-elle avec un sourire timide.<br />
<br />
Cela faisait des jours qu'il ne l'avait pas vue sourire. Il sentit alors s'envoler le fardeau qui pesait sur ses épaules.<br />
<br />
-Moi aussi, je m'excuse. Ce n’était pas très mature de ma part de me mettre en colère contre toi, comme ça.<br />
-Nan, ça m'apprendra à n'avoir aucun tact.<br />
-Heureux de vous voir enfin rabibochés ! conclut joyeusement Kirishima en claquant Yokozawa dans le dos.<br />
-Aïeee !<br />
<br />
Yokozawa aurait cherché un moyen de se venger de ce geste en d'autres circonstances, mais il ne pouvait pas le faire devant l'ami d'Hiyori.<br />
<br />
-Dis, Oniichan, tu es libre demain ?<br />
-Demain ? Oui, mais...<br />
-Alors tu peux venir à la maison à 12h ? Ni plus tôt, ni plus tard !<br />
-O-ok... acquiesça Yokozawa, troublé par cette demande soudaine.<br />
-Alors bon courage pour votre travail, vous deux ! Allons-y, Iokawa-kun !<br />
-Oui ! Au revoir, messieurs ! ajouta poliment Yuuta en s'inclinant, avant de courir pour rejoindre Hiyori qui se dirigeait vers le cinéma.<br />
<br />
Tout en regardant les deux enfants s'éloigner, Yokozawa demanda :<br />
-Pourquoi midi ?<br />
-Aucune idée, mais tu ferais mieux de faire comme elle t'a dit. Bon, maintenant, où on en était dans notre rendez-vous ?<br />
-Je te le répète, ce n'est pas un rendez-vous, cracha sèchement Yokozawa à ce Kirishima effronté qui avait passé un bras sur ses épaules.<br />
<br />
Yokozawa pouvait sentir les regards lourds des femmes qui les dévisageaient en passant devant eux. Stoïque, il se leva et fit mine de ne pas leur prêter attention.<br />
<br />
-Hé, où tu vas, Takafumi ?<br />
-…….<br />
<br />
Il savait qu'il perdrait à ce petit jeu s'il lui répondait. Alors, tout en réprimant l'envie de déchaîner sa colère, il se concentra sur ses pas.<br />
***<br />
<br />
Même s'il avait été convié à midi, Yokozawa arriva avec trente minutes d'avance, semblait-il. N'ayant rien de mieux à faire, il s’assit sur un banc non loin de l'immeuble pour tuer le temps. Ce fut à midi moins cinq qu'il finit par prendre l’ascenseur.<br />
<br />
-Qu'est-ce que ça voulait dire « ni plus tôt, ni plus tard » ?<br />
<br />
Hiyori avait réitéré son invitation dans un texto qu'elle lui avait envoyé la veille au soir, pour lui préciser de venir les mains vides - chose qui l'avait beaucoup intrigué. Se disant qu'il comprendrait bien assez tôt pourquoi, Yokozawa se posta devant la porte d'entrée de l'appartement de Kirishima et appuya nerveusement sur le bouton de l'interphone.<br />
<br />
-… ?<br />
<br />
D'habitude, quelqu'un venait toujours lui ouvrir rapidement, mais pour une raison étrange, personne ne lui répondit. Alors qu'il s’apprêtait à appuyer de nouveau sur le bouton, la porte d'entrée s'ouvrit dans un grand fracas.<br />
<br />
-Joyeux anniversaire !!<br />
-Qu-quoi ?<br />
<br />
Yokozawa fit quelques pas en arrière quand la détonation retentit, mais il s’aperçut très rapidement que tout un tas de cotillons et de confettis volait autour de lui.<br />
<br />
-Ce sont des confettis ! Rien de très original, tu me diras.<br />
-Or-original ?<br />
<br />
Yokozawa ne comprenait visiblement pas ce qu'il se passait, alors Kirishima lui expliqua, un peu irrité :<br />
-C'est ta fête d'anniversaire avec trois mois de retard, bien sûr ! Ne me dis pas que tu ne t'en doutais pas ?<br />
-N-non, pas du tout.<br />
-Quelle veine, Hiyo ? On dirait que notre plan s'est déroulé sans accroc !<br />
<br />
Hiyori se jeta sur Yokozawa pour le faire entrer dans l'appartement alors qu'il restait figé, bouche bée, au milieu du genkan.<br />
<br />
-Oniichan, par ici !<br />
-Att... Mais c'est quoi tout ça ?<br />
<br />
Le salon était recouvert de décorations d'anniversaire. Un gâteau – fait maison bien évidemment – était posé sur la table. Il y était écrit, visiblement en pâte à cookie : « Happy Birthday ».<br />
<br />
-Hiyo, c'est toi qui as fait tout ça ?<br />
-Oui, moi toute seule ! Je me suis entraînée chez grand-mère toute la semaine dernière !<br />
-Elle voulait vraiment garder le secret, c'est pour ça qu'elle ne t'a pas envoyé de message, expliqua Kirishima.<br />
-C'est pour ça…<br />
-Si tu m'avais démasquée, tu n'aurais pas eu la surprise ! Je suis vraiment désolée de ne pas avoir répondu à tes messages !<br />
<br />
Pendant que Yokozawa s’était fait un sang d'encre, Hiyori avait préparé tout ça juste pour lui durant toute une semaine ! Il sentit une douce chaleur l'envahir. Cela signifiait aussi que Kirishima savait exactement ce qui se passait quand Yokozawa l'avait consulté au sujet d'Hiyori. C’était la raison pour laquelle il ne l'avait pas écouté sérieusement et qu'il avait changé de sujet à chaque fois.<br />
<br />
Yokozawa était tellement submergé par l'émotion qu'il ne parvenait pas à trouver les mots pour exprimer sa gratitude. Alors Hiyori lui tendit timidement un paquet-cadeau entouré d'un ruban :<br />
-Tiens… c'est pour toi !<br />
-Pour moi… ?<br />
<br />
Elle hocha la tête timidement.<br />
<br />
-Oui oui, alors ouvre-le ! J’espère que tu aimeras…<br />
<br />
Il s'exécuta, le cœur battant à vive allure alors qu'elle le dévisageait, les yeux débordant d'espoir.<br />
<br />
-Comme c'est quelque chose que tu as choisi pour moi, je suis sûr que… un t-shirt ?<br />
-En y réfléchissant, j'ai pensé qu'il valait mieux t'offrir quelque chose que tu pourrais utiliser au quotidien.<br />
-Merci Hiyo, je suis ravi... vraiment.<br />
-Héhé ! Pas de quoi ! Montre donc à quoi il ressemble sur toi ! S'il n'est pas à ta taille, les vendeurs de la boutique m'ont dit que tu pouvais l'échanger.<br />
<br />
Le t-shirt aurait davantage convenu à quelqu'un de plus jeune, mais il n’était pas mal du tout. Même s'il était un peu gêné, il se prêta au jeu de l'essayage.<br />
-Qu'est-ce que tu en penses ?<br />
-C'est très bien ! Et la taille semble parfaite... ouf !<br />
-J'en prendrai grand soin, je te le garantis.<br />
<br />
On ne lui avait jamais offert de vêtement jusqu'à maintenant. Recevoir un présent était toujours agréable, mais Yokozawa était d'autant plus heureux aujourd'hui qu'Hiyori avait mis tout son cœur dans cette surprise.<br />
<br />
-En vérité… comme je ne pensais pas y arriver toute seule… j'ai demandé à Iokawa-kun de m'aider à choisir ce cadeau !<br />
-Je vois…<br />
<br />
C’était donc pour cette raison qu'elle avait parlé de « sortie shopping » plutôt que d'un « rendez-vous ». Parce qu'elle voulait se rendre dans ce centre commercial plus qu'autre chose. Même si Yokozawa n’était pas tout à fait sûr que Yuuto ait véritablement compris les intentions d'Hiyori, cette dernière avait été davantage préoccupée par la recherche d'un cadeau pour Yokozawa.<br />
<br />
-Quand je vous ai rencontrés là-bas, papa et toi, j’étais très inquiète de m’être fait démasquer ! En y repensant, vous avez réussi à faire de belles photos, alors ?<br />
-Oh euh… ouais ! On a eu des excellentes photos, pas vrai ?<br />
<br />
Yokozawa venait juste de se rappeler qu'il avait prétexté à Hiyori qu'ils étaient venus dans ce centre commercial pour prendre des photos de référence pour un mangaka. Et si elle demandait à les voir ? Il jeta un coup d’œil à Kirishima, par réflexe, comme pour lui demander son aide.<br />
<br />
-Absolument. Une tonne de bonnes photos.<br />
<br />
Hiyori, de très bonne humeur, sortit alors un autre paquet de sous la table et le tendit à son père :<br />
-En fait… j'ai quelque chose pour toi aussi, papa !<br />
-Pour moi ?<br />
<br />
Visiblement, elle avait prévu une petite surprise pour son père aussi. Kirishima, qui avait jusque-là observé la scène à côté de sa fille, avec l'air d'être content de lui, regardait à présent le paquet que sa fille lui tendait avec des yeux ébahis.<br />
<br />
-J'ai pensé qu'il t'irait bien à toi aussi. Accepte-le à titre exceptionnel, juste pour cette fois !<br />
- Moi aussi ?<br />
-Dépêche-toi de l'ouvrir !<br />
<br />
Kirishima obtempéra et tira sur le ruban. Il sortit alors du paquet un autre t-shirt :<br />
-Ha ! Regarde ça, maintenant je suis assorti à Yokozawa !<br />
-Ouaip ! Je n’étais pas trop sûre pour la couleur, mais celle-là te va bien finalement.<br />
<br />
Yokozawa avait un t-shirt bleu marine, tandis que Kirishima en avait un noir. Ce dernier l'enfila rapidement pour montrer le résultat à Hiyori. De l'avis de Yokozawa, il lui allait très bien.<br />
<br />
Cependant, même s'il aimait le sourire d'Hiyori, qui était si fière de son cadeau, il ne se réjouissait guère d'avoir un autre vêtement assorti à ceux de Kirishima. Il devrait à l'avenir s'assurer qu'il ne porterait pas ce t-shirt en même temps que lui afin éviter qu'on ne les prenne pour un couple qui aime coordonner leurs tenues vestimentaires.<br />
<br />
Comme s'il parvenait à lire dans les pensées de Yokozawa, Kirishima en remit rapidement une couche avec un grand sourire :<br />
-Alors on devra faire en sorte de les porter la prochaine fois qu'on sortira, hein, Yokozawa ?<br />
-Pardon ? Tu rêv..., commença à lui lancer Yokozawa avant de se raviser, en réalisant qu'ils étaient en présence d'Hiyori.<br />
<br />
D'habitude, il ne se privait pas pour lui exprimer ses objections, mais devant Hiyori, c’était une tout autre affaire. Voyant le pauvre Yokozawa perdu dans ses sentiments contradictoires, Kirishima lui rendit un regard amusé. A défaut d'employer des mots, Yokozawa décida de se venger en envoyant un coup de pied dans le tibia de Kirishima.<br />
<br />
-Oniichan, assieds-toi ! Je n'ai pas pu organiser une grande fête comme toi, mais Papa et moi on t'a quand même préparé un petit quelque chose !<br />
-Tous les deux ?<br />
-En vérité, je n'ai fait que couper les légumes.<br />
<br />
Alors que Yokozawa s’installait sur la chaise que Kirishima venait de tirer pour lui, Hiyori apporta une salade, de la soupe et des pâtes.<br />
-Tu as vraiment vu grand.<br />
-Tu trouves ? demanda Hiyori, le visage illuminé par son compliment.<br />
-Il est temps de porter un toast ! déclara Kirishima en remplissant les flûtes de champagne placées devant eux avec du soda au gingembre.<br />
-Joyeux anniversaire, Oniichan !<br />
<br />
Ils firent tinter leurs verres avant d'avaler leur contenu.<br />
<br />
Cette fête d'anniversaire, qui avait trois mois de retard, serait probablement un souvenir inoubliable pour Yokozawa, tant il était submergé par l'émotion, en ce bel et heureux après-midi.<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>FIN</b></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com32tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-11330050038241104442015-05-17T02:24:00.002-07:002015-05-17T03:35:02.710-07:00SIH - Yokozawa no Baai vol.4 - Chapitre 3 Partie 3<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" width="222" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.4<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: black;"> </span>Tout Public<b><span style="color: red;"><br /></span>Langage:</b> Français<br />
<b>Résumé:</b> <span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span><b>----------</b><br />
Retrouvez les volumes précédents dans la rubriques <a href="http://yokozawanobaai.blogspot.fr/p/telechargements.html" target="_blank">Téléchargement</a><br />
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<br />
<a name='more'></a><br />
<br />
<br />
<div>
Leurs ébats passionnés ne durèrent pas bien longtemps. Même si le motif initial de la présence de Kirishima chez Yokozawa avait été évincé – en cédant à l'envie de relever le défi que son amant lui avait lancé et qui n'avait été qu'un guet-apens grossier en vérité – ce dernier n'en avait pas oublié le problème d’origine qui trottait dans sa tête depuis quelques jours. </div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Fiou, j'ai mangé comme un porc ! Yokozawa, du thé !</div>
<div>
-T’es l’invité, bon sang. Essaye de te comporter comme tel, ok ? grogna Yokozawa.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
En dépit de son irritation, le type s'exécutait sans attendre en lui servant son thé, alors c’était peut-être à lui-même qu'il devait reprocher quelque chose. C’était précisément parce qu'il se comportait comme ça que Kirishima aimait jouer à l'enfant gâté avec lui. </div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Alors… Quelle est cette chose si importante dont tu voulais me parler… ?</div>
<div>
-Tu le sais très bien ! Nous sommes ici pour parler d’Hiyo !</div>
<div>
-Oooh, c'est vrai. Désolé.</div>
<div>
-………….</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Yokozawa jeta à Kirishima un regard glacial pour ce manque de compassion. Il avait vraiment de gros doutes à propos de cette conversation et se demandait si ce type avait seulement l’intention de prendre cette histoire au sérieux.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Bon… personnellement, je pense que tu ne dois pas t'en faire autant.</div>
<div>
-Alors pourquoi elle ne répond pas à mes messages, bordel ?</div>
<div>
<br /></div>
<div>
S'il n'avait qu'à s'excuser auprès d'Hiyori, alors il irait la voir et se prosternerait devant elle pour lui demander pardon. Mais sachant qu'Hiyori était du genre « tête de mule », cette option était assez hasardeuse. </div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Mais non, ça va aller. Elle fait juste un petit caprice, rien de plus, j'en suis sûr.</div>
<div>
-Tu dis ça parce que tu es son père.</div>
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<br /></div>
<div>
Yokozawa et Hiyori entretenaient une relation qu'on pourrait qualifier d’amicale, mais entretenir une amitié avec une si jeune personne désarçonnait parfois Yokozawa, qui était plus à l'aise avec des gens de son âge. En d'autres termes, il sentait la différence de génération entre lui et la fillette de 10 ans.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Quand ils s’étaient rencontrés, Hiyori avait été moins adulte, mais ces derniers temps il lui arrivait de montrer des aspects plus matures de sa personnalité. De fait, Yokozawa pensait qu'elle serait bientôt sujette aux sautes d'humeur caractéristiques des jeunes filles en pleine puberté, alors raison de plus pour ne pas se la mettre à dos maintenant. </div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Tu t’angoisses vraiment pour pas grand-chose. Aie un peu confiance en Hiyori. Elle n'est pas aussi butée que ça, quand même.</div>
<div>
-Oui, je sais bien… mais quand même…</div>
<div>
-Si tu es si inquiet, pourquoi ne pas lui parler en personne ? Demande-lui comment te faire pardonner. Si tu prends un chemin détourné, ça ne marchera pas, tu la connais bien.</div>
<div>
-Oui… tu n'as pas tort. Je suppose que c'est la meilleure solution.</div>
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Hiyori n’était pas du genre à blesser quelqu'un sans raison valable. Elle ne boudait sérieusement que quand elle était vraiment énervée. </div>
<div>
<br /></div>
<div>
Yokozawa soupira en sirotant son thé chaud. Il sentait déjà que ses pensées retrouvaient un certain ordre dans son esprit, maintenant qu'il avait eu cette conversation avec Kirishima.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-…. Ah, tu voulais me parler de quelque chose, toi aussi, non ?</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Plus tôt dans la journée, quand Yokozawa avait demandé l'aide de Kirishima, ce dernier lui avait dit qu'il souhaiterait lui parler de quelque chose à son tour.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Exact. Écoute : il se passe quelque chose de grave au sein de la famille Kirishima. Quelque chose de très grave.</div>
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-Sérieusement … ? demanda Yokozawa, visiblement troublé par l'expression sérieuse de Kirishima. </div>
<div>
Quelque chose était arrivé à Hiyori ?</div>
<div>
-Essaye de ne pas t'évanouir, ok ?</div>
<div>
-Bordel, mais qu’est-ce que tu essayes de me dire ?! Crache le morceau, merde ! lui dit-il sèchement.</div>
<div>
-Samedi prochain… Hiyo a un rendez-vous galant.</div>
<div>
-UN RENDEZ-VOUS !? Mais elle est bien trop jeune pour ça !</div>
<div>
<br /></div>
<div>
La chaise de Yokozawa claqua sur le plancher lorsqu’il bondit de son siège, en renversant dans l'action une canette de bière qui se trouvait sur la table. Par chance, la canette était presque vide, alors les dommages furent minimes, mais Yokozawa avait de plus grandes préoccupations à cet instant précis.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-En fait, elle m’a dit que ce n’était pas un rendez-vous à proprement parler. Elle a dit qu'elle allait juste faire un peu de shopping. Mais le hic, c'est qu'elle y va avec un garçon.</div>
<div>
-Tu plaisantes ? Ça a tout d'un rendez-vous, d’après moi. C’est qui, ce garçon ?</div>
<div>
-Iokawa-kun, apparemment.</div>
<div>
- !!</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Logiquement, le Iokawa dont Kirishima faisait allusion n’était pas l'oncle de l'enfant qu'il avait rencontré l'autre jour, mais bien le camarade de classe d'Hiyori. Même si Yokozawa se doutait qu'Hiyori n'envisageait pas cette sortie comme un rendez-vous à proprement parler, il n'avait aucun doute quant aux intentions de ce jeune garçon qui l'accompagnerait.</div>
<div>
Il était certes rassurant qu'Hiyori ait choisi ce garçon pour l'accompagner durant sa sortie shopping, plutôt qu’un autre dont ils n’auraient jamais entendu parler. Mais imaginer qu'elle allait rester seule avec lui durant toute une après-midi inquiétait Yokozawa.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Réalisant qu'il se tenait debout, Yokozawa se racla la gorge et retourna s’asseoir.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Bon… donc, quand elle a dit qu’elle allait faire du shopping, elle a précisé où elle allait ?</div>
<div>
-Tu te souviens du centre commercial où on est allés l'autre jour, tous les trois ? Apparemment, ce serait là-bas.</div>
<div>
-Ça ressemble carrément à un rendez-vous !</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Yokozawa serra les poings, pour réfréner l'envie de bondir sur ses pieds une fois de plus. Le centre commercial en question ne disposait pas seulement d'un restaurant, mais aussi d'une salle de jeu, d'un cinéma, d'espaces événementiels et bien plus encore. Cette sortie shopping était déjà pour le moins angoissante – mais qu'en serait-il si elle restait assise dans l’obscurité d'une salle de cinéma aux côtés de ce gamin qui pourrait poser la main sur elle ?</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Alors qu'il s'était préoccupé de trouver un moyen de se faire pardonner d'Hiyori, à présent, c’était le dernier de ses problèmes. Il bombarda alors Kirishima de questions :</div>
<div>
-Avec combien de personnes ils comptent y aller ? Ne me dis pas qu'ils vont être seuls…</div>
<div>
-Ils ne seront que tous les deux, a priori.</div>
<div>
-Et toi, tu laisses faire une chose pareille ?!</div>
<div>
-Je ne peux pas y faire grand-chose ! Si j'avais dit non, sans donner de raison, elle aurait pu prêter encore plus d'attention à ce gamin ! En plus, je ne veux pas qu’elle pense que je suis un père jaloux qui harcèle sans cesse sa fille unique.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Yokozawa comprenait parfaitement ce que Kirishima voulait dire, mais est-ce que ça ne faisait pas partie du rôle de père de mettre des limites à ce genre de choses ?</div>
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<br /></div>
<div>
-Mais s'il se passe quelque chose de grave ?!</div>
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<br /></div>
<div>
Yokozawa ne l'avait rencontré qu'une seule fois et il l'avait trouvé sérieux et très poli. Il n'y avait donc aucune raison de s'inquiéter pour Hiyori. Mais la logique n’a pas une grande prise sur les angoisses de ce genre.</div>
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<br /></div>
<div>
-J'ai un plan.</div>
<div>
-Un plan ?</div>
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<br /></div>
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Yokozawa, curieux, prêta l'oreille à ce Kirishima bien mystérieux :</div>
<div>
-Je pense les suivre durant leur rendez-vous.</div>
<div>
-… Ouais, bon, ce n'est pas du tout une bonne idée, répliqua Yokozawa à la proposition audacieuse de Kirishima.</div>
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<br /></div>
<div>
Ce type poussait le bouchon un peu trop loin en ne respectant pas la vie privée de sa fille.</div>
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<br /></div>
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-Pourquoi tu prends ce ton si condescendant ? Ne me dis pas que tu n'es pas curieux !</div>
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-Bien sûr que si. Mais si elle te voit ?</div>
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-Je vais donc m'assurer qu'elle ne me voie pas.</div>
<div>
-………..</div>
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<br /></div>
<div>
Yokozawa avait brièvement suspecté Kirishima d'avoir imaginé un plan astucieux comme il savait si bien le faire, mais à présent, il voyait bien que le type n’avait pas réfléchi une seule seconde à toutes les implications de son idée. Yokozawa avait déjà la migraine rien que d’imaginer la tournure que pourraient prendre les événements.</div>
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<br /></div>
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-Si elle nous surprend, on pourra lui dire qu’on était en pleine conversation et qu’on s’est fait entraîner par la foule.</div>
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-Attends une seconde ! Pourquoi je devrais venir avec toi ?!</div>
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-C’était évident ! Qu’est-ce que t’avais imaginé ?</div>
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<br /></div>
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Deux adultes de plus d'1m80 ne passent pas vraiment inaperçus dans une foule. Si on les surprenait à suivre deux écoliers dans un centre commercial, il y avait des chances qu'ils se fassent embarquer par la police. De plus, Hiyori en voulait déjà à Yokozawa, alors il était certain que ce dernier aurait du mal à se faire pardonner si elle venait à le haïr davantage. Elle ne lui donnerait plus aucune chance de se racheter après ça.</div>
<div>
<br /></div>
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-Vas-y tout seul. Ne m’entraîne pas dans tes plans farfelus, veux-tu ! </div>
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-Mais quoi, tu ne t’inquiètes pas pour Hiyori ?</div>
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-Ce n'est pas parce que je suis inquiet pour elle que ça me donne le droit de lui faire ça !</div>
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-On ne va pas la traquer. On va juste veiller sur elle discrètement.</div>
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-Pardon, mais ça revient exactement au même.</div>
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-Arrête de chipoter pour si peu. Donc, la première étape de notre plan est de se renseigner sur notre ennemi.</div>
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-Est-ce que tu écoutes ce que je te dis ?</div>
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<br /></div>
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Kirishima préféra ignorer Yokozawa pour se focaliser sur l'élaboration de son plan.</div>
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<br /></div>
<div>
-Bien… Son nom : Iokawa. Age : 10 ans. Elève de CM2. De taille moyenne par rapport à ses camarades de classe, avec des notes plutôt acceptables, mais mauvaises en Japonais. Bon en sport et populaire auprès de l’ensemble de ses camarades de classe, filles ou garçons. Pas de petite amie pour le moment.</div>
<div>
-Comment tu peux savoir tout ça ?</div>
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-Hiyo me l’a dit, bien sûr.</div>
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-Comment tu lui as fait cracher le morceau ?</div>
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-Je lui ai juste demandé. Je voulais en apprendre plus sur le garçon qui est passé à la maison l'autre jour.</div>
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-……….</div>
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<br /></div>
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Si la fillette avait répondu à l'interrogatoire de son père si facilement, ça suggérait qu'elle n'avait pas de sentiment particulier envers ce garçon. Bien que cela soulageât Yokozawa, il ne pouvait pas s’empêcher de ressentir un peu de pitié pour ce pauvre gosse.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Bon… rendez-vous à la gare samedi. Ils sont censés se retrouver à 10h, donc je propose qu’on arrive à 9h30. Je dois m’assurer de partir avant elle. Oh ! N'oublie pas de porter quelque chose de discret.</div>
<div>
-Arrête tes conneries… je n'ai jamais dit que j’allais venir !</div>
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<br /></div>
<div>
Yokozawa tenta de calmer Kirishima qui avait tout planifié pour eux deux, mais ce dernier, arrogant comme jamais, faisait la sourde oreille. Yokozawa désirait vraiment savoir d'où lui venait cette incroyable confiance en lui.</div>
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<br /></div>
<div>
-Nan, tu vas venir.</div>
<div>
-Tu rêves.</div>
<div>
-J'en suis sûr. Mon instinct ne me fait jamais défaut, ajouta-t-il avec un sourire.</div>
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<br /></div>
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<div style="text-align: center;">
***</div>
</div>
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<br /></div>
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Après de longues délibérations… Yokozawa décida finalement de rejoindre le point de rendez-vous que Kirishima lui avait donné. C’était pourtant très clair pour lui, il n'avait nullement l'intention de suivre Hiyori durant son rendez-vous. Il resterait uniquement avec Kirishima pour garder un œil sur le type. Cependant, Yokozawa était un peu frustré de constater que Kirishima était une fois de plus parvenu à ses fins.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Il regarda autour de lui pour repérer dans la foule compacte la silhouette de Kirishima. C'est alors qu'il le trouva caché derrière un pilier, en train d’observer les portiques. En regardant au loin, il remarqua qu'Hiyori était déjà là, elle aussi. En dépit de son sentiment de culpabilité, il réalisa qu'il ne pouvait plus revenir en arrière.</div>
<div>
<br /></div>
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-Si tu savais à quel point tu as l’air louche…</div>
<div>
-Ah, je savais que tu viendrais. Quand je te dis que mon instinct est infaillible !</div>
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-…….</div>
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<br /></div>
<div>
Cela n'avait rien à voir avec son instinct, car Kirishima lui avait mis la pression pour le faire venir ici. Et quand il réalisa une fois de plus qu'il allait passer la journée à jouer au détective privé, Yokozawa poussa un profond soupir.</div>
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<br /></div>
<div>
-Viens ici ! Hiyo va finir par te repérer si tu restes planté là.</div>
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<br /></div>
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Kirishima le tira par le bras derrière le pilier qui pouvait difficilement cacher deux personnes de leur taille.</div>
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<br /></div>
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-J'ai l'impression qu'on attire encore plus l’attention, en se planquant derrière ce poteau tous les deux.</div>
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<br /></div>
<div>
Deux adultes qui se cachaient pour espionner deux enfants, c’était plus que suspect. A ce rythme, ils seraient bientôt dénoncés à la police.</div>
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<br /></div>
<div>
-C'est quoi cet accoutrement ? Tu n’as pas une tête à chapeaux…</div>
<div>
-La ferme. C'est toi qui m'as dit de venir déguisé, et c'est tout ce que j'ai trouvé…</div>
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<br /></div>
<div>
Yokozawa était affublé d'un jean et d'un sweat à capuche qu'il ne portait pratiquement jamais. Pour dissimuler son visage, il avait sur la tête une casquette de baseball qu'il avait trouvée au fin fond de sa penderie. Honnêtement, il ne pouvait pas s’empêcher de penser qu'il paraissait encore plus suspect avec ces vêtements louches.</div>
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<br /></div>
<div>
-Et toi, tu t'es vu, sérieusement ? C'est quoi ces lunettes ? Des fausses ?</div>
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<br /></div>
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Yokozawa n'avait jamais vu Kirishima habillé de la sorte auparavant. Il portait des vêtements noirs probablement pour se fondre dans la foule, mais le physique du type avait toujours tendance à attirer les regards.</div>
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<br /></div>
<div>
-Ce sont des lunettes à faible correction que je me suis fait prescrire il y a un bon moment, mais qui me donnent mal à la tête quand je les porte trop longtemps. Alors je les avais mises de côté. Mais je n’aurais jamais pensé que je les utiliserais pour ça, je dois l’admettre…</div>
<div>
-Et cet appareil photo ? Ne me dis pas que tu vas les prendre en photo ?</div>
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-J'ai pensé que je pouvais me faire passer pour un touriste.</div>
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-… tu n'as pas du tout l'air d'un touriste.</div>
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<br /></div>
<div>
Des pieds jusqu'à la tête, il n'avait rien de quelqu'un qui était là pour prendre du bon temps.</div>
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<br /></div>
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-Pas d'inquiétude. Personne ne fera attention à nous, crois-moi.</div>
<div>
<br /></div>
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Yokozawa savait bien qu'il suffisait que Kirishima se tienne debout pour attirer les regards, mais s'il le contredisait sur ce point, cela reviendrait à lui lancer des fleurs indirectement, alors il préféra se taire et changer rapidement de sujet.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Qu'est ce que tu lui as dit quand tu es parti ?</div>
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-Que j'avais des choses à faire pour le boulot.</div>
<div>
-En quoi ça a le moindre rapport avec le boulot, bordel ?</div>
<div>
-Hé, je ne lui ai pas menti. Se soucier de sa précieuse petite fille fait partie du travail d'un papa, après tout.</div>
<div>
-C'est ce qu'on appelle jouer sur les mots.</div>
<div>
-Aah… le petit Iokawa est arrivé !</div>
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-………..</div>
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<br /></div>
<div>
Kirishima n'avait visiblement pas l'intention de prêter l'oreille aux sarcasmes de Yokozawa. Alors ce dernier se résigna et cessa d’essayer de le raisonner. Il tourna donc son regard en direction des portes automatiques.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Iokawa Yuuto s’était timidement frayé un chemin vers Hiyori et semblait à présent s'excuser pour quelque chose – peut-être pour l'avoir fait attendre ? Ensuite, il se dirigea vers le distributeur de tickets pour s'acheter un titre de transport. Visiblement, il en avait aussi pris un pour Hiyori. En observant la scène, Yokozawa dut admettre que pour un garçonnet de son âge, il s'en sortait très bien. Il n'aurait lui-même pas été en mesure de faire preuve d'autant de tact avec une fille au même âge.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Bien, il est temps de nous mettre en route, suggéra Kirishima une fois qu'Hiyori et Yuuto eurent composté leurs tickets. Ils prirent alors l’escalier opposé à celui du duo tout en gardant un œil sur eux. Yuuto semblait nerveux, mais Hiyori était détendue comme une fleur, pas si différente de d'habitude.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Je me demandais, tu sais ce qu'ils comptent acheter ? Hiyo t'a dit quelque chose ?</div>
<div>
-Non. Elle s'est braquée et n'a rien voulu me dire.</div>
<div>
-Une sortie shopping ne devrait pas durer très longtemps. Tu penses qu'ils vont aller au cinéma, aussi ?</div>
<div>
-C'est possible… Envie de te joindre à eux ?</div>
<div>
-… mais bordel, qu'est-ce que tu as derrière la tête ?</div>
<div>
-Filature et rendez-vous.</div>
<div>
-Tu veux dire la filature d'un rendez-vous ?</div>
<div>
-Non… tu m'as bien entendu. Filature. Et. Rendez-vous. Tu peux envisager ça comme un rendez-vous à quatre.</div>
<div>
-Qu… ?!</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Il était possible que Kirishima aie envisagé cela depuis le début.</div>
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<br /></div>
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-C'est assez amusant comme idée, non ?</div>
<div>
-… Je m'en vais.</div>
<div>
-Quoi ? Regarde, le train est arrivé.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Alors que Yokozawa était en train de tourner les talons, Kirishima saisit son bras et l’entraîna dans le wagon le plus proche.</div>
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<br /></div>
<div>
-Laisse-moi partir !</div>
<div>
-Si tu fais une scène ici, Hiyo va nous repérer.</div>
<div>
-…..</div>
<div>
-Nous ne pouvons plus faire marche arrière, maintenant. Tu n'as plus le choix.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Alors que les portes du train se refermaient dans un chuintement, Yokozawa laissa échapper un profond soupir.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
À suivre…</div>
Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com21tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-28457124245397384902015-05-10T07:12:00.001-07:002015-05-10T07:12:47.733-07:00SIH - Yokozawa no Baai vol.4 - Chapitre 3 Partie 2<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" width="222" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.4<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: black;"> </span><span style="color: red;">18+</span><b><span style="color: red;"><br /></span>Langage:</b> Français<br />
<b>Résumé:</b> <span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span><b>----------</b><br />
Retrouvez les volumes précédents dans la rubriques <a href="http://yokozawanobaai.blogspot.fr/p/telechargements.html" target="_blank">Téléchargement</a><br />
<br />
<a name='more'></a>Comme il l'avait redouté, les paroles de Kirishima n'avaient pas apaisé l'esprit de Yokozawa bien longtemps.<br />
<br />
-……..<br />
<br />
Hiyori n'avait pas encore pardonné à Yokozawa de lui avoir caché la date de son anniversaire. D’habitude, elle remplissait la boîte mail de son téléphone de messages pour lui raconter ce qu'elle faisait à l'école ou lui envoyer des photos de Sorata, mais cette semaine, il n'avait rien reçu de sa part. Elle n'avait même pas répondu au message qu'il lui avait envoyé.<br />
<br />
Bien entendu, il avait beaucoup réfléchi à son manque de tact, mais il n’avait pas prévu que leur querelle durerait si longtemps. Il n'y avait rien d'autre à faire qu'à attendre.<br />
<br />
Yokozawa vérifiait sans arrêt son téléphone portable, comme un toxicomane en manque dans l'espoir d'y trouver un message d'Hiyori. Il se triturait les méninges pour enfin trouver un moyen de se faire pardonner.<br />
<br />
-Yokozawa-san, vous avez un souci ? Vous avez l’air déprimé ces derniers temps.<br />
-… Non, il n’y a rien.<br />
<br />
Hiyori le boudait, évidemment que ça le déprimait ! Alors le visage joyeux d'Henmi l'agaçait plus que d'habitude.<br />
<br />
-On ne dirait pas à votre visage, pourtant. Vous vous êtes disputé avec votre petite amie ? Ah oui, c'est vrai… vous m'avez dit que vous n'en aviez pas.<br />
-…………<br />
<br />
Yokozawa lança à Henmi un regard cinglant. Mais comme le jeune homme ne lui faisait pas face, il n'en vit rien.<br />
<br />
-Courage ! Vous n’êtes pas vous-même quand vous n’êtes pas intimidant !<br />
-… Attention à ce que tu dis.<br />
<br />
S'il s’était disputé avec Kirishima, il aurait pu facilement trouver une solution. Mais il s'agissait d'Hiyori. Et puis, c’était lui le fautif dans cette histoire.<br />
Malgré toute sa bonne volonté, il n'était pas parvenu à gagner son pardon. Yokozawa était donc un peu à court de solutions.<br />
<br />
-Oh ! Pourquoi ne pas discuter de vos problèmes avec Kirishima-san ? Il a l'air d’être un homme qui sait y faire avec les femmes.<br />
-Imbécile, comme si je pouvais…<br />
<br />
« Comme si je pouvais lui demander », s’apprêtait-il à lui répondre avant de s’arrêter. Demander à Kirishima de lui prêter son aide était sa seule possibilité à présent. Même s’il n’était pas sûr que Kirishima puisse trouver l'ultime solution à son problème, il n'en restait pas moins le père d'Hiyori. Il était donc le mieux placé pour aider Yokozawa.<br />
<br />
-… Yokozawa-san ?<br />
-Non, rien… Tu es bien sûr que tu as le temps de bavarder de ces choses-là avec moi ? Si tu as terminé ton travail, je serais très heureux de t'en donner davantage.<br />
<br />
A la suggestion de Yokozawa, Henmi devint nerveux et retourna s’asseoir rapidement à son bureau pour se concentrer sur l’écran de son ordinateur.<br />
<br />
-C… c'est bon. J’en ai plus qu’à revendre, du travail !<br />
<br />
Après s’être assuré que personne ne le regardait, Yokozawa sortit son téléphone portable de sa poche et vérifia une fois de plus l'écran… qui lui indiqua qu'Hiyori ne lui avait pas envoyé de nouveau message.<br />
<br />
-……<br />
<br />
Après un moment d’hésitation, il décida d'envoyer un texto à Kirishima. Cela signifiait probablement qu'il lui serait une fois de plus redevable, mais parfois il fallait faire des sacrifices pour la bonne cause.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
******</div>
<br />
En échange de l'aide qu'il apporterait à Yokozawa, Kirishima s’invita chez lui pour boire un verre en sa compagnie. Il avait accepté l'offre en partie parce qu'il n'avait pas vraiment envie de parler de ses problèmes dans un lieu public, mais aussi parce que c’était Kirishima qui l'avait plus ou moins exigé. Après avoir acheté de quoi grignoter et des boissons alcoolisées sur le chemin du retour, Yokozawa alluma la lumière dans son appartement.<br />
<br />
Il avait rarement eu l'occasion de faire beaucoup de rangement ces derniers temps, mais étant donné qu'il ne passait pas beaucoup de temps chez lui, l'appartement n’était pas vraiment en désordre. Même si le petit meuble à l'entrée était recouvert d'une mince couche de poussière, Yokozawa doutait que Kirishima le remarquerait.<br />
<br />
-Tadaima… Merde, cet appartement est aussi lugubre que d’habitude…<br />
-Ne commence pas à la ramener.<br />
<br />
Il ne pouvait pas le contredire, mais en même temps, si le salon manquait de tout ce qui pouvait le rendre chaleureux, c’était bien de la faute de Sorata. Compte tenu de la tendance du chat à sauter et à grimper sur n'importe quoi, il n'avait jamais pris la peine de meubler correctement son intérieur. Même si Sorata n’était pas prêt de revenir vivre ici - maintenant qu'il logeait chez Kirishima - les choses n'avaient pas beaucoup évolué.<br />
<br />
-Je vais tout préparer, alors mets-toi à l'aise.<br />
-Besoin d'aide ?<br />
-Tu ne ferais que me gêner, alors assieds-toi.<br />
<br />
Yokozawa glissa les bières dans le frigo et après avoir lavé le riz, il régla la minuterie de l'autocuiseur. Ensuite, il mit la main sur un plateau sur lequel il disposa les amuse-gueules qu'il avait achetés plus tôt. Même pour des plats tout prêts, c’était bien trop déprimant de les laisser dans leur emballage plastique.<br />
<br />
-On peut vraiment deviner beaucoup de choses sur quelqu'un rien qu'en regardant sa bibliothèque… Tu n'as pas seulement classé les livres par auteur, mais aussi par ordre alphabétique des maisons d’édition. Ma parole, mais tu es libraire ou quoi ?<br />
-C'est plus facile de les retrouver, comme ça. Assure-toi de les ranger là où tu les as trouvés !<br />
<br />
Au lieu de s’asseoir bien sagement, Kirishima avait préféré fourrer son nez dans la bibliothèque qui se trouvait dans la chambre de Yokozawa. Il faisait simplement preuve d'un peu de curiosité, pas de quoi le gronder pour si peu. De toute façon, Yokozawa n'avait pas laissé traîner des choses bien compromettantes – il n’avait rien de gênant à cacher pour commencer.<br />
<br />
-Qu'est ce que… tu m'avais dit que tu ne voulais pas de ce magazine ! Et voilà que j'en trouve une copie chez toi ? Tu aurais pu l'avoir gratuitement si tu me l'avais dit…<br />
-Hé ! Mais bordel, de quel droit tu fouilles dans les affaires des autres sans demander la permission ?!<br />
<br />
Yokozawa se précipita dans la chambre, tout affolé. Il était certain d'avoir consciencieusement caché ce magazine pour que personne ne le trouve. Mais quand il retrouva Kirishima debout face à sa bibliothèque… il n'avait rien dans les mains.<br />
<br />
-… Alors tu l'as effectivement acheté ?<br />
-………<br />
<br />
Yokozawa serra les dents en réalisant que le type l'avait une fois de plus mené en bateau et se demanda silencieusement comment il avait pu être aussi stupide.<br />
<br />
-… Tu aimerais avoir une copie supplémentaire pour agrandir ta collection ?<br />
-Bien sûr que non.<br />
<br />
Le magazine dont parlait Kirishima était bien entendu le magazine féminin dans lequel était publiée l'interview qu'il avait donnée. Yokozawa s’était acheté secrètement un exemplaire et l'avait rangé au fond de son placard, trop gêné pour le ranger sur une de ses étagères.<br />
<br />
-Oh, mais c'est qu'on fait son timide à ce que je vois ?<br />
-Non.<br />
-Ce genre de réponse agressive rend la chose encore plus suspecte, tu sais ? Allez, avoue : t’avais l’intention de faire quoi avec ?<br />
-Parce qu’on est censé faire quelque chose de précis avec ?!<br />
-Ah… tu viens juste de comprendre, hein ? Tu rougis, tu sais ? Tu penses à quelque chose de coquin, hein ?<br />
-Q-que… va te faire… !<br />
-Laisse-moi deviner… Voyons voir… Tu aurais pu t'en servir pour…<br />
-Arrête !! l’interrompit sèchement Yokozawa, en faisant basculer Kirishima sur son lit pour le faire taire.<br />
<br />
Il savait qu'il ne pouvait pas rivaliser avec Kirishima quand il était question de ce genre de chose, alors il décida de miser sur la force physique. Même si Kirishima le surpassait dans ce domaine, Yokozawa pensait qu'il avait une chance s'il le prenait de court.<br />
<br />
-Combien de temps tu vas continuer à blablater et à tourner autour du pot ?<br />
-Oooh, quelqu’un est d'humeur à prendre les devants aujourd'hui, à ce que je vois. Et je ne m'en plaindrais pas le moins du monde.<br />
-… Mais bordel comment tu fais pour voir toujours le bon côté des choses ?<br />
<br />
A chaque fois que Yokozawa s’énervait contre lui, tous ses reproches le traversaient comme le vent entre les feuilles d'un saule.<br />
<br />
Les deux mains entravées, Kirishima se mit à rire, alors Yokozawa baissa la tête en signe de défaite :<br />
-C'est parce que je suis amoureux, évidemment.<br />
-... tu es censé dire ce genre de chose dans ton sommeil, tu sais.<br />
<br />
C’en était trop pour lui, le type était beaucoup trop agaçant. Mais quand il tenta de se relever, ses hanches furent ramenées vers le bas. Il faillit s’affaler sur le corps de Kirishima.<br />
<br />
-Qu'est-ce que…<br />
-C'est toi qui m'as sauté dessus. C’est pas très brave de me laisser en plan après m’avoir fait espérer des choses.<br />
-Je ne t'ai rien fait espérer du tout.<br />
<br />
Il avait simplement fait ça pour mettre un terme aux taquineries de Kirishima, mais ça n'avait pas vraiment porté ses fruits. <br />
<br />
-Mmm, rentrer à la maison au petit matin, ça n’est pas si mal de temps en temps. En plus, Hiyo est chez ma mère et elle s’occupe de Sorata, alors…<br />
-Attends une minute… tu comptes passer la nuit ici ?<br />
-Ça ne te dérange pas, si ? Et on est déjà au lit, alors pourquoi ne pas profiter de la situation ?<br />
-Ce n'est pas pour ça que je t'ai fait venir !<br />
<br />
Effectivement, il avait prévu de lui demander conseil au sujet de sa querelle avec Hiyori. Ils n'avaient donc pas vraiment de temps à perdre.<br />
<br />
-Oh, allez, détends-toi. Je sais que t’es pas contre, au fond…<br />
- Ngh, ne me touche pas ici !<br />
<br />
Les doigts de Kirishima glissèrent sur son dos, ce qui envoya un frisson tout le long de sa colonne vertébrale. Les choses pourraient devenir sérieuses s'ils restaient collés l'un à l'autre comme cela. Alors avec une certaine appréhension, Yokozawa tenta à nouveau de se relever. Mais comme Kirishima retenait fermement ses hanches, il ne put que soulever le haut de son corps pour mettre ainsi plus de distance entre leurs visages.<br />
<br />
-C'est de ta faute, tu es trop sensible.<br />
-Arrête de toujours rejeter la faute sur moi !<br />
-Ah, je vois… oui. Dans ce cas, c'est parce que je dois avoir un don inné pour ce genre de choses. Ce n'est pas moi qui te donnerais tort, effectivement.<br />
-Ça n'avait rien d'un compliment. Maintenant, laisse-moi partir, bon sang. Je ne suis pas d'humeur à ça, aujourd'hui.<br />
-Vraiment ? Et maintenant ?<br />
<br />
Kirishima glissa une jambe entre les cuisses de Yokozawa pour les écarter et se mit à onduler avec insistance pour solliciter son entrejambe qui commençait déjà à se durcir.<br />
<br />
-…. !<br />
-Toujours pas envie, hein ?<br />
-L-La ferme ! N-N'importe qui réagirait de cette façon dans une telle position !<br />
-Ah, mais le désir masculin est une chose délicate. Tu ne serais pas dans cet état si tu n'en avais pas vraiment envie.<br />
-Hng… arrête… ça…<br />
-A quoi ça sert de jouer l’effarouché à ce stade ? Alors que l’on connaît si bien le corps de l'autre.<br />
-Arrête… de dire des trucs pareils ! Tu ne voudrais pas juste la fermer un peu ?<br />
-Tu sais comment me tenir tranquille, non ? Ou tu as besoin d'une autre démonstration ?<br />
-La ferme !<br />
<br />
A ce stade, il valait mieux céder aux provocations du type. Alors Yokozawa dénoua le nœud de sa cravate et déboutonna le col de sa chemise pour se pencher sur le visage de Kirishima et sceller ses lèvres avec un baiser furieux.<br />
<br />
Kirishima accepta l’étreinte avec un enthousiasme remarquable, en retirant la chemise de Yokozawa de son pantalon. Comme Kirishima continuait à lui caresser le dos et les hanches, Yokozawa réagit en approfondissant le baiser.<br />
<br />
-Hnn… ngh…<br />
<br />
Les mains de Kirishima agrippèrent ses hanches en signe de représailles, mais Yokozawa n'avait pas l'intention de jeter l'éponge de si tôt. Il fit alors glisser son genou pour appuyer sur l'entrejambe de son amant. C’était la seule façon qu'il avait trouvée de donner du plaisir à Kirishima. Ce dernier réagit en glissant ses mains sur le derrière de Yokozawa avant d’agripper fermement ses fesses. Yokozawa se raidit. Profitant de cette faiblesse, Kirishima roula sur lui pour inverser leurs positions.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-O8bT093-ibY/VU9nRmbhk6I/AAAAAAAACNg/IBkVU38wjn8/s1600/ynb4_10.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://2.bp.blogspot.com/-O8bT093-ibY/VU9nRmbhk6I/AAAAAAAACNg/IBkVU38wjn8/s640/ynb4_10.png" width="438" /></a></div>
<br />
-Qu…<br />
-Ouais… Je pense que c'est mieux comme ça. Non ?<br />
-Tu ne penses quand même pas que je vais te donner raison ?!<br />
-Oh ? Tu préférerais être sur moi ?<br />
-Ce n'est pas ce que je voulais dire !<br />
<br />
Dans l'espoir de reprendre l'ascendant, il lutta pour changer à nouveau de position, mais en vain.<br />
<br />
-Rah, que de naïveté !<br />
<br />
Alors que le bras gauche de Kirishima appuyait sur la clavicule de Yokozawa pour le maintenir en place, il déboucla sa ceinture avec sa main droite.<br />
S’étant résigné à ne plus pouvoir retourner la situation, Yokozawa décida d'atteindre la taille de Kirishima avec ses mains pour lui rendre la pareille. Mais enfoncé dans le lit et entravé par le bras de Kirishima, il ne pouvait guère tendre la main bien loin.<br />
<br />
-Nngh…<br />
<br />
Alors que Yokozawa se débattait tant bien que mal, Kirishima glissa sa main dans son sous-vêtement pour empoigner son sexe. Yokozawa hoqueta à la sensation soudaine de ces doigts qui l'enveloppaient. Déjà presque totalement en érection, les douces et tendres caresses que lui prodiguèrent Kirishima firent trembler ses hanches.<br />
Parvenant tant bien que mal à maintenir une certaine emprise sur sa conscience, refusant de s’abandonner totalement au plaisir, il essaya de repousser Kirishima loin de lui.<br />
<br />
Il ne réussit pas à retourner le type sur le lit, mais il parvint à le faire reculer un peu. Avant que Kirishima ne revienne à l’attaque, Yokozawa tendit la main vers la ceinture de son pantalon et abaissa sa braguette pour enfin glisser sa main à l’intérieur, comme il l'avait fait pour lui.<br />
<br />
-Eh ben, tu es bien entreprenant ce soir…<br />
-...Ugh, évite ce ton pervers, veux-tu.<br />
<br />
Alors que Yokozawa était distrait, agacé par les paroles de Kirishima qui n’étaient rien de plus qu'une petite taquinerie, Kirishima sauta sur l'occasion pour renouveler ses attentions.<br />
<br />
-Tu n’aurais pas dû baisser ta garde.<br />
-C'est pas… juste…<br />
-Hé, mon plan a fonctionné, voilà tout, jubilait-il, en souriant comme un enfant qui venait de jouer à un tour à quelqu’un.<br />
<br />
Ses mains habiles et expérimentées continuèrent à faire perdre la raison à Yokozawa. Kirishima fit glisser les sous-vêtements de son amant le long de ses jambes, afin d’exposer pleinement son sexe, puis poursuivit ses caresses avec davantage d’intensité.<br />
<br />
-Haaa… ah … !<br />
<br />
Le bout de son sexe qui perlait, humidifiait ses doigts et la sensation de ses mains lisses et humides qui parcouraient son membre augmentaient davantage son plaisir, anéantissant toutes les bribes de pensées cohérentes qu’il lui restait alors.<br />
Il voulait lui retourner ses caresses, mais il ne pouvait pas rassembler suffisamment de force pour se concentrer correctement sur la tâche à accomplir. Même si le sexe de Kirishima se durcissait dans sa main, il était difficile de dire qui était le plus proche de l'orgasme.<br />
<br />
-Relève la tête.<br />
-Pourquoi… nnng … !<br />
<br />
Le baiser fougueux qu'il reçut le figea. Yokozawa se laissa emporter par la sensation de la langue de Kirishima qui parcourait sa bouche, balayait son palais et caressait sa langue jusqu'à l'engourdir.<br />
<br />
Yokozawa avait de la peine à reprendre son souffle, son corps de plus en plus ardent, comme si le sang qui coulait dans ses veines bouillonnait.<br />
<br />
-Hnnn… nn !<br />
<br />
La chaleur se transforma en boule de feu torride qui lui fit perdre toute sa raison, si bien qu’une légère caresse du bout des doigts suffit à lui faire atteindre l'orgasme salvateur :<br />
-Ngh … !<br />
<br />
Ses hanches s’agitèrent sous l'effet de la délivrance et il serra les dents quand il sentit s'abattre sur lui les vagues de plaisir.<br />
<br />
-Hé… la mienne ne va pas s'occuper d'elle toute seule.<br />
-La ferme… ngh…<br />
Acculé comme une souris dans les pattes d'un chat, il mordilla doucement dans le cou un Kirishima au sourire narquois, en guise de toute petite vengeance.<br />
<br />
<br />
A suivre ...Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com16tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-25278632744590719672015-05-05T10:54:00.001-07:002015-05-05T11:16:43.584-07:00SIH - Yokozawa no Baai vol.4 - Chapitre 3 Partie 1<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" width="222" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.4<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: black;"> </span>Tout Public<b><span style="color: red;"><br /></span>Langage:</b> Français<br />
<b>Résumé:</b> <span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span><b>----------</b><br />
Retrouvez les volumes précédents dans la rubriques <a href="http://yokozawanobaai.blogspot.fr/p/telechargements.html" target="_blank">Téléchargement</a><br />
<br />
<i>Comme vous avez pu le constater, j'ai tardé à reprendre les traductions.
Merci aux gens qui ont patienté jusqu'à aujourd'hui... Oui, parce que
aujourd'hui, il faut remercier les gens qui ne passent par leurs nuits à poster
des commentaires anonymes pour réclamer "la suuuite" en précisant "ça fait trop
longtemps ".<br />Messages postés en général à 2h du matin (car oui, il y a des
gens qui ont des envies </i><i>nocturnes</i><i> de Yoko no baai XD).</i><br />
<i>Donc oui, j'ai mis du temps à reprendre les trad et non, je ne m'en excuserai
pas. Comme vous tous, j'ai une vie qui parfois est incompatible avec la
traduction de roman qui est hautement chronophage. <br />Ce n'est pas par manque
de respect pour vous, les lecteurs, bien au contraire. Dans le cadre d'une
activité bénévole qui demande pas mal de concentration, et afin de produire le
meilleur boulot possible, il vaut mieux travailler l'esprit tranquille et sans
avoir le sentiment d'y être contraint. Ça parait stupide de le préciser, mais
pour certains, visiblement, ce n'est pas une évidence.</i><br />
<br />
<a name='more'></a>-Tadaima ! J'ai posté mes lettres ! annonça Hiyori en rentrant de son excursion au combini (supérette japonaise).<br />
<br />
Lors de son séjour chez ses grands-parents maternels, elle s’était fait quelques amis, avec lesquels elle communiquait régulièrement par courrier. Opter pour une correspondance épistolaire collait bien à sa personnalité. Elle avait toujours rêvé d'envoyer et de recevoir des lettres d'ailleurs. La fillette aimait aussi acheter de jolis sets de correspondance – du papier à lettre et des stylos – et elle se réjouissait toujours de montrer à Yokozawa ses nouvelles trouvailles.<br />
<br />
-Okaeri, Hiyo.<br />
-Mmm, ça sent bon ici ! remarqua-t-elle, en passant sa tête furtivement dans la cuisine.<br />
<br />
Elle avait tout à fait raison, car toutes les pièces de l'appartement embaumaient un délicieux parfum. Dernièrement, Hiyori montrait beaucoup d’intérêt pour la confection de pâtisseries, après s’être beaucoup amusée à préparer un pudding avec Yokozawa. Elle avait toujours eu du talent pour la cuisine et tout ce qui lui passait entre les mains semblait se transformer en délice.<br />
<br />
Aujourd'hui, elle avait travaillé toute la matinée à la confection de madeleines. Apparemment, c’était la douceur préférée de sa grand-mère, aussi Hiyori désirait-elle s’entraîner à leur préparation en prévision de son anniversaire. Comme le papa d'Hiyori, Kirishima, n’avait aucun talent pour la cuisine, Yokozawa avait été tout désigné pour l'aider. Laisser un type comme Kirishima, qui ne savait même pas éplucher une pomme, aider à la cuisine n’aurait attiré que des problèmes.<br />
<br />
-C'est bientôt l'heure de les retirer du four, signala Yokozawa, au retentissement de la minuterie qui leur rappelait qu'il ne restait plus que cinq minutes de cuisson.<br />
<br />
À travers la vitre du four, ils pouvaient voir que les petits gâteaux avaient pris une jolie teinte dorée.<br />
<br />
-Tu crois ? On pourra les goûter tout de suite ? Ou on devra attendre qu'elles refroidissent un peu ?<br />
-Elles seront probablement plus savoureuses si elles sont encore chaudes. Je vais commencer à préparer le reste, alors va vite te laver les mains !<br />
-Ok. Je reviens tout de suite !<br />
<br />
La pendule affichait 15h, l'heure idéale pour le goûter. Alors que Yokozawa préparait le thé, la minuterie du four retentit à nouveau pour annoncer la fin de la cuisson. Hiyori revint dans la cuisine juste à temps pour assister au défournage des mignardises.<br />
<br />
-Ouah, elles ont l'air parfaitement cuites !<br />
-À toi de vérifier qu'elles sont cuites à point.<br />
-D'accord !<br />
<br />
Dans la recette, il était conseillé d'utiliser un cure-dent pour tester le degré de cuisson des madeleines. Yokozawa n'avait jamais eu l'occasion de préparer des mignardises avant aujourd’hui, mais il s’était dit qu'avec un peu de pratique et la maîtrise de quelques notions de base, il pourrait sans peine y parvenir.<br />
<br />
-Elles ont l'air parfaites, Oniichan !<br />
-Alors va chercher un plat assez grand pour pouvoir toutes les mettre !<br />
-Le plat avec les fleurs, ça ira ?<br />
-C’est parfait ! Je pense qu'il devrait être à la bonne taille.<br />
<br />
Il retira les madeleines une par une du moule et les disposa soigneusement sur le plat qu'Hiyori lui avait amené. La marque de ce plat était apparemment la préférée de sa défunte mère, aussi la petite famille avait-elle beaucoup d'autres éléments de vaisselle assortis.<br />
<br />
Hiyori prit une des madeleines et la posa sur une petite assiette qu'elle disposa au pied du petit temple dédié à la mémoire de sa maman.<br />
<br />
-… Oooh, ça a l'air bon.<br />
-… ! Oi, préviens quand tu arrives ! cria Yokozawa, surpris par l'apparition soudaine de Kirishima qui se penchait par-dessus son épaule pour regarder ce qu'il faisait.<br />
<br />
Yokozawa désirait vraiment qu'il cesse de se comporter de cette façon quand Hiyori était dans les parages.<br />
<br />
-On peut les goûter ?<br />
-C'est ce que je suis en train de préparer, justement. Si tu n'as rien de mieux à faire, va chercher des tasses pour le thé.<br />
-Bien, monsieur… Des mugs feront l'affaire ?<br />
-Demande à Hiyo !<br />
-Hiyo ! Quelle tasse on prend pour le thé ?<br />
-Je veux boire dans les tasses avec les fleurs !<br />
<br />
Les tasses disposées sur la table, non loin des feuilles de thé, avaient les mêmes motifs floraux que la théière qui les accompagnait. Elles faisaient partie d'un seul et même service qu'ils avaient récemment retrouvé en rangeant l'appartement. Cet ensemble faisait partie de la vaisselle que Kirishima avait reçue en cadeau de mariage, des années auparavant. Ils ne les avaient pratiquement jamais utilisés, alors quand ils avaient emménagé dans cet appartement, ils les avaient rangés bien au fond d'un placard. Hiyori avait empêché son père de réitérer le sort de ce service à thé, en promettant : « Je les utiliserai ! »<br />
<br />
La fillette avait visiblement appris à servir le thé après avoir passé un après-midi chez une amie récemment. Elle avait donc grandement envie de s'exercer à la maison.<br />
<br />
La vue de la table prête, sur laquelle était disposé ce joli service à thé accompagné du plat de madeleines créait une ambiance plutôt chaleureuse et familiale. Yokozawa se dit, non sans joie, que six mois plus tôt, il n'aurait jamais imaginé jouir de ce genre de petit bonheur.<br />
<br />
-Ah, il y avait du courrier dans la boîte aux lettres, papa !<br />
-Ah merci. On dirait que ça vient de l'Amicale des enfants de l'immeuble.<br />
<br />
Kirishima sortit la lettre de son enveloppe et en survola le contenu.<br />
<br />
-Hmm, il est écrit qu'ils vont organiser une fête d'Halloween le mois prochain. Les enfants de l'école primaire pourront y participer et l'association leur proposera un goûter. Il faut amener son propre costume, par contre.<br />
-Ceux qui habitent cet immeuble adorent vraiment faire la fête.<br />
<br />
Entre les pique-niques sous les cerisiers et les festivals d'été, cette association était toujours à la recherche de nouvelles façons d'encourager le lien social entre les résidents au fil des saisons. Même Kirishima, qui était très occupé par son travail, faisait tous les efforts du monde pour ne pas rater ce genre d’événement.<br />
<br />
-Eh bien, il est facile de ne plus parler à ses voisins quand on vit dans ce genre de complexe. C'est pour ça qu'ils s'attachent à créer des rencontres, qui nous aident à garder contact les uns avec les autres. Qu’est-ce que tu en penses, Hiyo ? Je leur ferai savoir si tu as envie d'y aller.<br />
-Ça a l'air amusant ! Je peux demander à Yuki-chan et aux autres d'abord ?<br />
-Bien sûr. Assure-toi de leur parler des costumes, aussi. Mais assez parlé de ça… il est temps de goûter à ces petits gâteaux !<br />
<br />
-Oui ! Allons-y !<br />
<br />
Hiyori fixa son père alors qu'il portait une madeleine à sa bouche, visiblement très pressé de les goûter à leur sortie du four.<br />
<br />
-…. Alors ?<br />
-Délicieux. C'est tellement bon qu'on pourrait les vendre dans une pâtisserie.<br />
-C'est vrai ?<br />
-Absolument ! La cuisson est parfaite.<br />
<br />
Les madeleines étaient parfaitement cuites et pas trop sucrées, si bien qu'on pouvait facilement en manger une douzaine en un clin d’œil. Hiyori, un grand sourire aux lèvres, en goûta une à son tour. Yokozawa n’aimait en général pas beaucoup tout ce qui était sucré, alors il se demandait pourquoi il trouvait toujours les gâteaux d'Hiyori aussi savoureux.<br />
<br />
-Je suis sûr que ta grand-mère va adorer.<br />
-Je l’espère… Hé, Oniichan, j’ai envie d’essayer un autre parfum, qu’est-ce que tu en penses ?<br />
-Un autre parfum ?<br />
-Comme la fraise, ou le thé vert. Ah ! Le thé noir pourrait aussi être bon !<br />
-Pourquoi pas, oui. Tu veux qu'on essaye la prochaine fois ?<br />
<br />
Elle avait encore du temps avant l'anniversaire de sa grand-mère pour expérimenter d'autres recettes. Yokozawa s'imaginait déjà le visage rayonnant de sa grand-mère quand Hiyori lui offrirait ces gourmandises.<br />
<br />
-Au fait… quelle est la date de ton anniversaire, Yokozawa? demanda Kirishima avec nonchalance en s'emparant d'un troisième gâteau.<br />
<br />
-Oh, je ne te l'ai jamais dit ? C’est le 18 juin, répondit Yokozawa sans trop y réfléchir.<br />
<br />
Le père et la fille se figèrent soudain devant lui pendant un instant, avant de lui lancer en cœur :<br />
-Pourquoi tu ne l'as pas dit plus tôt ?<br />
-P-Pardon ?<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-sIzGoYD5gzg/VUkDwHl_sPI/AAAAAAAACNQ/jyKq8fD3Dq4/s1600/ynb4_09.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://3.bp.blogspot.com/-sIzGoYD5gzg/VUkDwHl_sPI/AAAAAAAACNQ/jyKq8fD3Dq4/s640/ynb4_09.png" width="440" /></a></div>
<br />
<br />
Les regards de Kirishima et d’Hiyori braqués sur lui le désarçonnèrent. Il ne se sentait pas gêné de leur avoir avoué sa date de naissance, mais il n'aurait jamais anticipé une telle réaction de leur part.<br />
<br />
-C'est deux jours après le mien, bon sang !<br />
-Si je l'avais su, on aurait pu fêter ton anniversaire en même temps que celui de papa !<br />
<br />
Yokozawa, croulant sous les reproches de la famille Kirishima, tenta de se justifier :<br />
-Je… j’étais très occupé à l'époque et j'ai totalement oublié…<br />
<br />
Yokozawa avait été tellement préoccupé par l'anniversaire de Kirishima, qu'il n'avait pas eu une seconde à lui pour penser au sien.<br />
<br />
-Comme si c’était une excuse !<br />
-Je ne peux pas croire que tu aies oublié ton propre anniversaire !<br />
-Mais… mon anniversaire n’a pas vraiment d’importance. J’ai passé l’âge de le fêter.<br />
<br />
Malheureusement pour lui, les mots qu'il avait prononcés pour apaiser le trouble ne firent qu’aggraver les choses.<br />
<br />
-Décidément, tu ne comprends rien à rien ! lui lança Hiyori en gonflant les joues, irritée.<br />
<br />
Elle se leva d’un bond furieux, posa sa tasse dans l'évier et s'enferma dans sa chambre.<br />
<br />
-Hiyo… je suis désolé, je n'avais vraiment pas l'intention de…<br />
<br />
Yokozawa n’aurait pas dû jouer les cachottiers, mais il ne parvenait pas à comprendre pourquoi les Kirishima s’étaient mis dans une telle colère. Visiblement, les excuses qu'il avait présentées n'avaient en rien arrangé la situation.<br />
<br />
-Houlà ! Tu l'as vraiment mise en rogne, fit remarquer Kirishima dans un petit rire en observant Yokozawa hébété.<br />
<br />
Ce dernier était soufflé par ce qu'il venait de se passer. Alors qu'il lui aurait lancé une réplique assassine d'habitude, Yokozawa resta interdit, secoué par le regret d'avoir vexé la fillette. Il n'avait plus vraiment envie de s’énerver contre Kirishima.<br />
<br />
-Qu… Qu'est-ce que je fais, maintenant ?<br />
<br />
Toujours irrité par la révélation de son amant, Kirishima fusilla du regard l'homme qui osait lui demander conseil :<br />
-Je tiens à te préciser que je suis sacrément énervé, moi aussi. Comment as-tu pu attendre si longtemps avant de nous l'avouer ? Ne me dis pas que tu as zappé ton anniversaire pendant trois mois ?<br />
<br />
-Ce n’était pas intentionnel ! J’avais vraiment oublié.<br />
<br />
Les seules fois où il se souvenait de sa date de naissance, c’était quand il devait remettre à jour son permis de conduire.<br />
<br />
-Eh bien… Je me demande si Hiyo va te croire…<br />
-Je veux dire, j'ai 28 ans. À cet âge, personne ne donne d'importance à son anniversaire.<br />
<br />
Yokozawa était très prévenant envers son entourage, mais ne se souciait guère de lui-même. Et même s'il s’était souvenu de son anniversaire, il n'aurait pas pris la peine d’en parler. Ces dernières années, il avait pris l'habitude de s'en souvenir avec quelques mois de retard.<br />
<br />
-Bon sang, tu n'es qu’un idiot ! Ton anniversaire, c’est le jour où les gens qui t'aiment célèbrent ta naissance. C'est un événement qui doit être fêté, quel que ce soit ton âge.<br />
-Oui, bien sûr, je comprends, mais…<br />
-Non… à l'évidence, tu ne comprends pas. Quant à Hiyo, tu l'as privée d'un des jours les plus importants de l'année, pour elle. Qu’est-ce que tu aurais ressenti si elle ne t'avait pas dit le jour de son anniversaire et que personne ne l'avait fêté ?<br />
-…………<br />
<br />
Yokozawa comprenait parfaitement où Kirishima voulait en venir et il n'y avait pas lieu de le contredire. Il pensait que cette journée avait plus d'importance pour un enfant de dix ans que pour lui qui en avait vingt-huit, mais peut-être que ça avait été seulement un moyen de se rassurer ?<br />
<br />
-Alors ? Tu as bien réfléchi à la portée de tes actes ?<br />
-… Oui.<br />
-Bon, alors je suis sûr qu'elle s'en remettra rapidement. Il te suffit de la laisser un peu seule pendant un moment.<br />
-… Je l’espère.<br />
<br />
Auparavant, il avait déjà réussi à se faire pardonner par Hiyori avec des excuses ou des promesses de friandises, mais il n’était pas tout à fait sûr que cela fonctionnerait cette fois-ci – en partie parce que l'heure du goûter était passée pour aujourd'hui.<br />
<br />
Aller en parler avec elle dans sa chambre pourrait bien envenimer la situation, alors il choisit d'écouter les conseils de Kirishima et d’attendre de voir comment les choses évolueraient.<br />
<br />
<br />
<br />
À suivre…Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com31tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-58469738145393110282015-02-07T02:04:00.002-08:002015-02-07T02:04:20.865-08:00SIH - Yokozawa no Baai vol.4 - Chapitre 2 Partie 8<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" height="320" width="222" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.4<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: black;"> </span>Tout Public<b><span style="color: red;"><br /></span>Langage:</b> Français<br />
<b>Résumé:</b> <span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span><b>----------</b><br />
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<br />
<a name='more'></a><br /><br />
<div>
-Tu peux me rappeler pourquoi deux hommes de notre âge doivent partager une baignoire ? lança aigrement Yokozawa.</div>
<div>
-Allez, détends-toi… On est en couple. Regarde, je te laisse tranquille ce soir : j’ai accepté qu’on ne soit assis que face à face, alors ne te plains pas !</div>
<div>
-Arrête de faire l'enfant ! Je voulais juste prendre un bain pour me détendre ! </div>
<div>
<br /></div>
<div>
La baignoire de Kirishima était relativement spacieuse, mais visiblement pas assez grande pour accueillir deux hommes adultes. Ils s'étaient donc installés en pliant leurs jambes pour éviter de se cogner l'un à l'autre.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Y a pas de quoi en faire toute une histoire. J'ai toujours rêvé de prendre un bain avec toi, rien de plus.</div>
<div>
-On a déjà pris un bain ensemble pendant les vacances.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
L’hôtel dans lequel ils avaient logé durant leurs vacances d'été avait été doté d'un immense bassin qui surplombait la mer. Derrière la grande baie vitrée qui le bordait, un paysage aux allures de carte postale s’étendait à perte de vue. Kirishima avait beaucoup apprécié la vue.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Mais c’était un bain public, on n’était pas tout seuls.</div>
<div>
-Tu chipotes. Peu importe combien de gens il y avait. Un bain reste un bain.</div>
<div>
-Pense un peu au genre d’émotions qu’un couple est censé ressentir dans ces moments-là, tu veux ? Le contexte est très important pour ce genre d’expérience.</div>
<div>
-N'importe quoi…</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Ils ne vivaient pas dans un manga à l'eau de rose. Il ne pouvait décemment pas faire attention à tous ces détails sans importance à chaque occasion. Yokozawa s’était dit que Kirishima était plus sensible à ces choses-là parce qu’il était papa, mais peut-être qu’en fait, il aimait bien ce genre de choses ?</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-C'est pas grave si je m'en vais ? Je commence à avoir des vertiges à cause de la chaleur.</div>
<div>
-Oui, tu peux t’en aller… mais une fois que tu auras compté jusqu'à cent. Tu ne restes pas assez longtemps dans ton bain, tu sais ?</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Yokozawa resta interdit face au Kirishima moralisateur qui lui prodiguait des conseils qu'on donne généralement à un enfant de dix ans.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Je ne suis pas un gamin. J'ai vraiment la tête qui tourne !</div>
<div>
-C'est toi qui me fais tourner la tête.</div>
<div>
-Qu… ! balbutia Yokozawa, incapable de formuler une réplique cohérente après une telle remarque. </div>
<div>
Alors Kirishima éclata de rire, visiblement satisfait d'être parvenu à déstabiliser Yokozawa. Le commercial, feignant l’indifférence, se levait pour sortir du bain quand soudain, Kirishima l’attrapa par le poignet pour le faire basculer dans la baignoire.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Uwahh !! </div>
<div>
<br /></div>
<div>
Ayant perdu l'équilibre, il glissa et tomba en arrière. Son atterrissage dans les bras de Kirishima fit un grand « splash ». Il avait réussi à ne pas se blesser, mais il ruisselait à présent de l’eau qui avait giclé dans sa chute.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Qu'est-ce que tu… !</div>
<div>
-Je n'ai jamais dit que tu pouvais partir. Et regarde un peu ce que tu as fait... tu as fait déborder la moitié de l'eau du bain...</div>
<div>
-À qui la faute, d’après toi ? Lâche-moi, bon sang...</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Les bras de Kirishima l’enlaçaient par derrière. Embarrassé par leur position, Yokozawa se mit à se tortiller dans tous les sens pour se libérer de leur emprise. C'était évidemment peine perdue, car Kirishima le tenait fermement.</div>
<div>
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-69og5wn9HFU/VNXjEZwqB4I/AAAAAAAACMw/9cxA8U_gF8U/s1600/ynb4_08.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://4.bp.blogspot.com/-69og5wn9HFU/VNXjEZwqB4I/AAAAAAAACMw/9cxA8U_gF8U/s1600/ynb4_08.png" height="640" width="436" /></a></div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Non non non, arrête ça tout de suite ! Tu es un idiot si tu penses que je vais te laisser partir aussi facilement.</div>
<div>
-Puisque je te dis que je déteste ça !</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Le simple contact de leur peau suffisait à l’embarrasser, alors rester ainsi collé à Kirishima était pour lui intolérable. Même leurs chamailleries habituelles avaient perdu de leur mordant.</div>
<div>
</div>
<div>
-Oh, allez, utilise les mots exacts. Ce n'est pas que tu n'aimes pas... mais plutôt que tu es gêné. Ton corps est nettement plus honnête que ta bouche.</div>
<div>
-... Ngh... ne me touche là ! lança-t-il sèchement alors qu'une main glissait entre ses jambes pour se saisir de son sexe, que de lentes caresses animèrent.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Il suffit de te mettre dans l'ambiance, voilà tout.</div>
<div>
-Sans façon.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Ce type ne faisait donc jamais tomber le masque ? Alors que Yokozawa tentait de résister à ses avances, Kirishima prit rapidement le dessus, en resserrant l'emprise de sa main sur le membre maintenant en érection.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Yokozawa retint les soupirs qui menaçaient de s’échapper de sa bouche, mais les attentions croissantes de son amant le privaient de tout contrôle sur lui-même. Il serra les dents et ravala un gémissement tout en grognant :</div>
<div>
-Tu avais dit... que tu ne tenterais... rien...</div>
<div>
<br /></div>
<div>
C’était cette promesse qui avait convaincu Yokozawa de céder à la proposition de Kirishima de prendre un bain à deux. Il ne pouvait pas nier qu'il avait été un peu naïf, mais il refusait catégoriquement de profiter simplement de l'instant et sans la moindre protestation.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Et tu m'as cru ?</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Yokozawa se raidit, avant de siffler en guise de réponse :</div>
<div>
-C’était... très bas de ta part.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
En vérité, il n'avait pas vraiment cru les paroles de son amant, mais il n'avait pas non plus imaginé que ça prendrait cette tournure.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Peut-être... mais ça fait partie des choses que tu aimes chez moi, n'est-ce pas ?</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Yokozawa cessa tout effort pour s'opposer à la vantardise de Kirishima et préféra se focaliser sur un moyen de s’échapper. Il posa les mains sur les rebords de la baignoire et lutta pour s’extraire de l’emprise de Kirishima… mais en vain. Complètement à la merci des mains expertes de son amant, il n’avait pas la force suffisante pour se lever.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Arrête... ça... !</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Les gesticulations vaines de Yokozawa dans la baignoire faisaient éclabousser autour de lui ce qu’il restait d’eau.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Qu'est-ce que c'est que ces mauvaises manières ?</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Les doigts glissaient sur sa peau en dessinant les contours de ses abdominaux et les lèvres qui baisaient sa nuque faisaient un bruit de succion. Alors Yokozawa renonça à vouloir quitter la baignoire et préféra plutôt essayer de desserrer l'emprise des bras de Kirishima. Mais bien qu'il enfonçât ses ongles dans la peau des bras de son amant, les mains de ce dernier ne cessèrent pas leurs assauts érotiques.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Arrête de résister et joue le jeu. T’as tout à y gagner, murmura Kirishima à son oreille.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Il ressemblait à un policier de série télé qui tentait d’extirper les aveux d'un criminel. Pourtant, Yokozawa n'avait pas l'intention de rendre les armes si facilement. Même s'il devrait s’épuiser à lutter, il n’était tout simplement pas du genre à suivre les directives de Kirishima aussi facilement.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Tu crois… vraiment… que je vais… t'obéir ? </div>
<div>
<br /></div>
<div>
Yokozawa essaya de se persuader que la vague de vertiges qui balayait ses sens n’était provoquée que par la chaleur du bain. Ce fut tout ce qu’il put faire pour ravaler les gémissements qui menaçaient de franchir ses lèvres.</div>
<div>
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
***</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div>
-Bonjour !</div>
<div>
-Salut, répondit Yokozawa en bâillant, alors qu'il se traînait jusqu'à son bureau.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Kirishima l'avait contraint une fois de plus à passer une nuit blanche. La nuit mouvementée l’ayant bien épuisé, le réveil avait été plus que difficile ce matin. Depuis deux jours, il n'avait pas eu la possibilité de profiter d'une véritable nuit de sommeil et à son âge, il avait atteint sa limite. Il était vidé.</div>
<div>
Néanmoins, c’était un soulagement d’avoir enfin réussi à se réconcilier avec son amant, même si, une fois de plus, il avait dû faire face à un Kirishima plus que fougueux. Il avait beau avoir refusé de faire une énième session de préparation de bentou à deux, Kirishima l’avait embrassé par surprise dans le genkan à son départ pour lui dire « au revoir ».</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Il était décidément résolu à ne plus montrer le moindre signe de faiblesse à Kirishima. À chaque fois qu'il donnait une main, le type prenait systématiquement le bras.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Hiyori devait rentrer de son voyage scolaire aujourd'hui, pourtant il avait prévu de passer la nuit dans son propre appartement ce soir. Devoir passer une nuit de plus sans dormir avec un Kirishima aussi énergique était tout bonnement inconcevable.</div>
<div>
Certes, il avait hâte d'entendre Hiyori lui raconter ses aventures, mais il avait désespérément besoin de repos, afin d’être en mesure d'assurer ses fonctions au sein de l'entreprise.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Il mit la main sur son agenda qui était rangé dans son sac pour vérifier son emploi du temps de la journée quand Henmi se mit à ricaner après l’avoir aperçu :</div>
<div>
-Yokozawa-san, vous portez une petite cravate bien mignonne aujourd'hui ! C'est un cadeau de votre petite amie ?</div>
<div>
-Ouais, c'est ça, idiot.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
La cravate qu'il portait ce matin lui avait effectivement été prêtée par Kirishima, mais il n’était pas tout à fait sûr de comprendre pourquoi elle suscitait le rire et la curiosité d'Henmi. Bon, ce n’était peut-être pas vraiment une couleur qui pouvait lui aller, mais s’il laissait sa gêne transparaître, on allait sûrement le bombarder de questions embarrassantes. Alors il se contenta de balayer d’un haussement d’épaules le commentaire d’Henmi, dont le visage se figea alors dans une grimace choquée. </div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Attendez une seconde, vous voulez dire que vous avez acheté vous-même cette cravate ?</div>
<div>
-En quoi c'est choquant ?</div>
<div>
-Non, c'est juste que...</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Alors qu’Henmi lorgnait sur sa cravate, Yokozawa suivit son regard, baissa les yeux sur sa poitrine et finit par remarquer que les motifs qui la décoraient représentaient de tout petits ours. Comme ils ne faisaient pas plus de quelques millimètres, il ne s'en était pas aperçu avant qu'Henmi ne lui fasse remarquer.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-.........</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Yokozawa savait que c’était Hiyori et sa grand-mère qui avaient acheté et offert cette cravate à Kirishima pour la fête des pères l’an dernier. Kirishima lui avait avoué qu'il n'avait pas eu beaucoup l'occasion de la porter – visiblement plus à cause de son apparence que par dégoût pour les tenues formelles. </div>
<div>
C’était donc pour cette raison que Kirishima lui avait souri bêtement quand il lui avait dit « au revoir » ce matin et que ces lycéennes dans le train lui avaient ricané au nez. Si cette cravate aurait très bien convenu à une personne aux airs juvéniles comme Henmi, c’était inconcevable qu'un homme comme Yokozawa puisse porter une telle chose.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
La cravate que Kirishima lui avait prêtée la veille avait été plutôt voyante, mais sans motif extravagant. C’est pourquoi Yokozawa n'avait pas été très méfiant ce matin en quittant la maison. Mais la honte commença bel et bien à l'envahir.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Alors... c'est vous qui l'avez choisie, cette cravate ?</div>
<div>
-J-je l'ai empruntée à quelqu'un, évidemment ! Jamais je n’aurais acheté une chose pareille moi-même !</div>
<div>
-Empruntée ? Mais à qui ? Takano-san... n'est pas du genre à avoir dans sa garde-robe ce genre de chose, pourtant. Ah ! Alors, peut-être Kirishima-san ?</div>
<div>
-... Je vais la rendre immédiatement.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Yokozawa sortit la cravate de rechange qu'il gardait dans un des tiroirs de son bureau et se leva.</div>
<div>
Si personne ne le lui avait fait remarquer, il ne s'en serait pas soucié, mais maintenant qu'il avait compris pourquoi depuis ce matin il était le centre d'attention de tous ceux qu'il croisait, il ne pouvait pas la garder.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Ooh, mais je ne vois pas le problème, moi. Elle est jolie, cette cravate ! Je la trouve même plutôt mignonne !</div>
<div>
-... Henmi. Tu souris beaucoup trop, là !</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Yokozawa jeta un regard furieux à son subordonné qui fit mine de regarder ailleurs. Mais malgré ses efforts pour ne pas exploser de rire, il ne parvenait pas à garder un visage impassible.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Merde.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Yokozawa quitta les bureaux du service commercial en tirant sur le nœud de sa cravate, à la recherche de toilettes qui comporteraient un miroir. </div>
<div>
<br /></div>
<div>
A suivre...</div>
Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com32tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-69107222802737944262015-01-31T11:16:00.002-08:002015-01-31T11:16:46.241-08:00SIH - Yokozawa no Baai vol.4 - Chapitre 2 Partie 7<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" height="320" width="222" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.4<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: black;"> </span>Tout Public<b><span style="color: red;"><br /></span>Langage:</b> Français<br />
<b>Résumé:</b> <span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span><b>----------</b><br />
Retrouvez les volumes précédents dans la rubriques <a href="http://yokozawanobaai.blogspot.fr/p/telechargements.html" target="_blank">Téléchargement</a><br />
<br />
<a name='more'></a><div>
-Pfff...</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Qu’est-ce que Yokozawa faisait dans ce parc ? </div>
<div>
Il tuait le temps parce qu'il ne parvenait pas à se résoudre à se rendre chez Kirishima, comme un enfant qui a peur de se faire gronder par sa maman. La veille, Kirishima l'avait invité à passer la nuit chez lui, mais il n'avait pas confirmé l'invitation aujourd'hui en raison de leur dispute, alors Yokozawa s’était dit qu'il valait mieux rentrer directement chez lui.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Pourtant... sans s'en rendre compte, il était descendu du train à l'arrêt le plus proche de l'appartement de Kirishima. Il avait hésité un instant à faire marche arrière pour remonter dans le train, mais ses pieds étaient restés figés sur place. Peut-être que c’était à cause de cette hésitation qu’il en était arrivé là, à rester assis sur ce banc pour tuer le temps.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Yokozawa avait fait un crochet par le bureau de Kirishima avant de quitter le travail. Comme il ne s'y trouvait pas et qu'il n'était pas non plus parti en réunion, il en avait conclu qu'il était déjà rentré chez lui.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Il soupirait une énième fois, quand un chat de gouttière vint se frotter contre ses jambes.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-...Oi, je ne suis pas d'humeur à jouer avec toi, alors va-t-en, grogna-t-il à l’animal.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Mais ses cris de protestation n’eurent pour effet que d’attirer encore plus de chats ! Ce n'était pas comme s'il avait des croquettes sur lui ou quelque chose du genre, c’était simplement que les chats l’aimaient bien en général.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Rooh, bon d’accord... comme tu voudras. Ah !</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Tout à coup, le vibreur de son téléphone portable rangé dans sa poche le fit sursauter.</div>
<div>
Il se releva d’un bond, ce qui fit déguerpir un moment les chats, et sortit son téléphone.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Putain... ça m'a fait peur...</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Il vérifia scrupuleusement l'écran de son téléphone pour voir qui l’appelait... et comme il s’en doutait, c'était Kirishima. Pourtant, impossible de se résoudre à répondre immédiatement. Alors il regarda son téléphone bourdonner avec insistance pendant quelques instants, mais il n'en finissait pas de vibrer.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Il envisagea un instant de mettre fin à l'appel sans répondre, mais finalement, il s'arma de courage et décrocha :</div>
<div>
-...Oui.</div>
<div>
-Ah, tu décroches enfin ! T’as pas intérêt de me dire que tu ne vas pas venir ce soir. J’ai déjà commandé à manger pour deux, alors dépêche-toi de ramener ton petit cul à la maison.</div>
<div>
-.......</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Le ton arrogant de Kirishima le plongea dans une colère noire. Comme il l'avait soupçonné, il aurait mieux valu qu'il ne réponde pas à cet appel. Puis Kirishima en rajouta une couche, en enchaînant les maladresses : </div>
<div>
-C'est juste que... si tu ne viens pas... je n'aurai jamais l'occasion de m'expliquer.</div>
<div>
-... Quoi ?</div>
<div>
<br /></div>
<div>
C'était vraiment la réponse la plus stupide que Yokozawa pouvait lui donner, mais c'était tout ce qu'il avait pu dire à cet instant.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Je veux dire que... je suis désolé.</div>
<div>
-... Désolé pour quoi ?</div>
<div>
-Tu sais bien… A propos... de ce matin.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Kirishima semblait vouloir s'excuser pour son comportement de ce matin, mais si le type ne s'expliquait pas correctement, Yokozawa ne pouvait pas lui accorder son pardon.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-........</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Le cerveau de Yokozawa tournait à plein régime pour déterminer comment il pouvait mettre un terme à toute cette histoire, quand le chat de gouttière revint à la charge. Yokozawa gesticula pour le chasser à nouveau.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Rah, merde ! Mais tire-toi, espèce de… cracha-t-il sèchement à l'animal en recouvrant le micro de son téléphone pour ne pas alerter Kirishima — mais en vain.</div>
<div>
-Mais t’es avec qui ? Ne me dis pas que t’es en fait en train de me trompe… ?!</div>
<div>
-Encore en train de m'accuser ?!</div>
<div>
-Alors, avec qui tu es ?</div>
<div>
-Avec un chat, espèce d’idiot !</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Il n’avait pas voulu avouer à Kirishima qu'il y avait autour de lui toute une armée de félins qui le harcelait. Mais maintenant, c’était trop tard.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-... un chat ? Attends, t’es où ?</div>
<div>
-Dans... dans ce parc, à côté de chez toi.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Kirishima soupçonnait sans doute Yokozawa de se trouver chez quelqu'un, alors il n’avait pas envie que le type se fasse encore des idées. Yokozawa était prêt à entendre toutes sortes de moqueries de la part du type parce qu’il avait traîné et qu’il tuait le temps dans un parc, mais il reçut une réponse pour le moins surprenante :</div>
<div>
-... Très bien. Alors, je te rejoins.</div>
<div>
-Hein ? Tu veux venir me chercher ? Qu'est-ce que tu… </div>
<div>
<br /></div>
<div>
Kirishima raccrocha avant que Yokozawa pût finir sa phrase. Il était sérieux ? Mais puisque Kirishima allait venir, il valait sans doute mieux ne pas bouger d’ici. </div>
<div>
Il regarda désespérément le téléphone qu'il tenait dans sa main, quand un autre chat s'approcha de lui.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Merde, je vous ai dit que je ne voulais pas m'amuser avec vous ! Allez, du vent !</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Alors qu'il s'agitait comme un possédé en maudissant les chats insistants qui le sollicitaient sans cesse, il entendit un rire moqueur.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Pfff, hahahaha !</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Celui qu’il avait entendu riait manifestement à s'en tenir les côtes. Yokozawa eut soudain envie de disparaître tant il avait honte d’avoir été surpris en train de parler à un chat. Il levait la tête pour s’expliquer quand il découvrit un visage familier :</div>
<div>
-Je suis désolé, je ne voulais pas me moquer de vous, vraiment ! Mais je n'ai pas pu m'en empêcher. Vous êtes vraiment gentil, n'est-ce pas, Yokozawa-san ?</div>
<div>
-Iokawa-san...</div>
<div>
-Se rencontrer par hasard deux fois dans la même journée, c'est presque le « destin », ne pensez-vous pas ?</div>
<div>
-Sans doute.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Puisqu’ils fréquentaient les mêmes endroits, il était tout à fait logique que leurs routes se croisent régulièrement. Mais il était naturel de penser que le destin devait guider leurs pas, vu comme ils se croisaient beaucoup ces derniers temps.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Puis-je m’asseoir à côté de vous ?</div>
<div>
-Je vous en prie.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Quand Iokawa s'approcha du banc sur lequel Yokozawa s’était assis, les chats se dispersèrent aussitôt dans toutes les directions.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-On dirait qu'ils ne m’apprécient pas beaucoup.</div>
<div>
-Je pense qu'ils sont juste un peu timides.</div>
<div>
-J’espère que vous dites vrai. Dites-moi, vous allez souvent dans ce parc, Yokozawa-san ?</div>
<div>
-Je ne dirais pas que je viens souvent, mais...</div>
<div>
<br /></div>
<div>
En réalité, Yokozawa utilisait ce parc comme un raccourci pour se rendre plus rapidement à l'appartement de Kirishima quand ils revenaient d'une sortie shopping. </div>
<div>
<br /></div>
<div>
-J'aime venir ici avec une bière, le soir, quand la lune est belle. Les cerisiers en fleurs là-bas sont magnifiques au printemps, alors je viens ici pour les hanami – même si les arbres qui se trouvent derrière mon appartement sont très agréables à regarder eux aussi.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
L'immeuble où vivait Kirishima était bordé de quelques cerisiers, ce qui permettait aux résidents de profiter de la vue tout au long de leur floraison. Yokozawa avait même déjà vu des familles s'y détendre et profiter de ce remarquable spectacle. </div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Vous vivez seul dans votre appartement, Iokawa-san ?</div>
<div>
-Oui. En fait, je suis chargé de garder cet appartement pour des parents pendant leur voyage à l'étranger. On me laisse loger ici gratuitement en échange de ce service.</div>
<div>
-Prendre soin de l'appartement de quelqu’un d’autre doit inciter à être encore plus exigeant avec soi-même, non ? </div>
<div>
<br /></div>
<div>
Bien sûr, il y avait des avantages à vivre dans un si bel appartement sans payer de loyer, mais prendre soin d'un tel endroit ne devait pas être une sinécure. </div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Effectivement. Comme je ne vis pas véritablement chez moi, je dois faire attention à ne rien abîmer. C'est pour ça que je mange toujours dehors –justement pour ne pas salir la cuisine. J'ai toujours rêvé de vivre dans un appartement spacieux comme celui-ci mais maintenant que j’y vis... l'idée ne m’emballe plus autant. Un homme célibataire n'a pas vraiment besoin d'un si grand espace pour lui tout seul, dit-il en haussant les épaules avec un rire ironique. </div>
<div>
-Je vous comprends tout à fait. Si vous n'y faites que dormir, un endroit plus petit est plus approprié.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Son travail très prenant ne lui laissait guère le temps de cuisiner non plus et parfois, Yokozawa ne trouvait même pas la force de s'atteler aux tâches ménagères. C'est en cela que parfois Sorata et Hiyori lui étaient d’un grand secours. Avoir auprès de soi des êtres vulnérables qui ont besoin d’attention aide à trouver le courage et la force nécessaires pour aller de l'avant.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Vous vivez seul, vous aussi, Yokozawa-san ?</div>
<div>
-Ah… oui, même si j'ai un chat.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Sauf que ledit chat vivait à ce jour une vie confortable chez les Kirishima.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Je vois. Je comprends mieux pourquoi ces chats avaient l'air de vous apprécier. Ils devaient probablement sentir que vous aimez les chats !</div>
<div>
-Je n'en suis pas si sûr...</div>
<div>
-Je vous jalouse un peu. Les animaux ont tendance à me fuir et ils aiment me faire comprendre qu'ils ne sont pas mes amis.</div>
<div>
-Peut-être qu'ils sentent que vous êtes un peu tendu en leur présence ? </div>
<div>
<br /></div>
<div>
Les animaux ont la faculté de détecter toute forme de nervosité chez tous ceux qui les approchent. Alors se répéter qu’on n’est pas « doué avec les animaux » les incite à ne pas trop s’approcher. </div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Takafumi !</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Yokozawa fit semblant de ne pas avoir entendu son prénom que l’on venait de crier derrière lui et essaya de poursuivre sa conversation décousue avec Iokawa.</div>
<div>
En dehors de ses parents, il n’y avait qu’une seule personne qui l'appelait comme ça.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-...... !</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Kirishima était effectivement venu le rejoindre et, même s’il faisait de son mieux pour le cacher, son souffle erratique suggérait qu'il avait fait le chemin en courant. Ce fut vêtu d'un T-shirt, d'un jean et de chaussures de sport, tenue habituelle des week-ends, qu'il apparut devant lui.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
-Bonsoir Iokawa-san. Vous ne voyez aucun mal à ce que j’interrompe votre petite conversation ?</div>
<div>
-Ah, Kirishima-san ! Vous êtes sorti faire une course ?</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Le fait que Kirishima aie les mains vides pouvait effectivement le faire penser. Mais en guise de réponse, le type répliqua sans mâcher ses mots :</div>
<div>
-Non. Je suis venu chercher Yokozawa.</div>
<div>
-Qu... !</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Dire tout haut la véritable raison de sa présence ici était pour le moins risqué et pourrait inciter Iokawa à deviner la véritable nature de leur relation. Kirishima pouvait sans problème parler de cette façon en présence de quelqu'un qui connaissait son penchant pour l'humour, mais Iokawa ne connaissait rien de lui et encore moins ce trait de sa personnalité.</div>
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<br /></div>
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-Ah, je vois. Vous devez être très proches, tous les deux, hein ?</div>
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<br /></div>
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Iokawa ne semblait pas le moins du monde dérouté par les paroles de Kirishima et paraissait touché par leur relation manifestement amicale. Yokozawa remercia silencieusement le ciel que ce type soit si naïf. </div>
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<br /></div>
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-En effet. C'est ce qu'on nous dit à chaque fois, ajouta Yokozawa dans un élan désespéré pour faire taire le type, tout en restant subtil.</div>
<div>
-Je dois avouer que je suis un peu jaloux ! Si ça ne vous dérange pas, est-ce que ça vous dirait de boire un verre avec moi, un de ces jours ? J'aimerais tellement discuter avec vous aussi, Kirishima-san !</div>
<div>
-Bien sûr, avec plaisir. Cependant, à l'avenir, j’apprécierais que vous passiez au préalable par moi avant de parler à Yokozawa. Nous avons des projets de vie communs, alors je vous demanderai de bien garder vos distances avec lui.</div>
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<br /></div>
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Un frisson parcourut l'échine de Yokozawa lorsqu'il entendit Kirishima tenter si ostensiblement de mettre hors jeu Iokawa.</div>
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-s4ii5fhPqfo/VM0qByfcW4I/AAAAAAAACMg/2aZCqP0iJFM/s1600/ynb4_07.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://4.bp.blogspot.com/-s4ii5fhPqfo/VM0qByfcW4I/AAAAAAAACMg/2aZCqP0iJFM/s1600/ynb4_07.png" height="640" width="436" /></a></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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-Hé… !! protesta Yokozawa en lançant un regard furieux à Kirishima.</div>
<div>
-Compris ! Vous êtes en quelque sorte son « agent » ! répliqua Iokawa en riant, n'ayant pas compris le véritable sens de la phrase de Kirishima et la prenant par chance pour une blague.</div>
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-Bien, nous devons vous dire au revoir. Nous avons une affaire urgente à régler, alors rentrons à la maison, Takafumi !</div>
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Kirishima saisit le bras de Yokozawa et le força à se lever du banc sur lequel il était assis, puis ils s’éloignèrent.</div>
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-..... ?!</div>
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Yokozawa n’eut même pas le temps de saluer Iokawa qu'il était pratiquement déjà sorti du parc. Kirishima le traînant par le bras, Yokozawa trottina sur le chemin qui montait vers l'appartement. Les doigts de Kirishima qui serraient son poignet lui faisaient mal. C'est alors qu'incapable d'articuler une phrase et essoufflé par leur course, Yokozawa manqua de trébucher.</div>
<div>
-Mais merde, arrête de me traîner de force comme ça !</div>
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<br /></div>
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Quand Yokozawa réussit à retirer sa main de la poigne qui l'entravait, Kirishima ralentit enfin son pas. </div>
<div>
Suite à leur conversation téléphonique, Yokozawa avait pensé que Kirishima avait enfin retrouvé ses esprits, mais il constatait une fois de plus que sa jalousie maladive lui faisait perdre les pédales. Cependant, faire éclater sa colère maintenant... reviendrait à réitérer leur querelle de ce matin. C'est non sans peine que Yokozawa garda son sang-froid :</div>
<div>
-Pour quelle raison sommes-nous partis comme ça ? Il habite dans le même immeuble que toi, tu sais ?</div>
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-Je n'aurais pas pu passer une minute de plus à ses côtés.</div>
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-Hein ?</div>
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-Non… oublie-ça... je… parlais tout seul.</div>
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Face à la dérobade de Kirishima, Yokozawa poussa un grand soupir.</div>
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<br /></div>
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-Je te précise néanmoins que comme l'autre jour et ce matin, je n’ai rencontré Iokawa-san que par pure coïncidence. Il n'y a rien entre ce type et moi qui devrait t’inquiéter, précisa Yokozawa, tentant désespérément de calmer son amant qui le toisait en grimaçant.</div>
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<br /></div>
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Ce fut sur un ton un peu irrité que Kirishima répondit :</div>
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-Je sais bien. Je te fais vraiment confiance, tu sais.</div>
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-Alors pourquoi…</div>
<div>
-Parce que je suis jaloux et c'est plus fort que moi ! Si ça peut te rassurer, je suis aussi choqué que toi. Je n’aurais jamais imaginé me voir péter les plombs comme ça et aller aussi loin.</div>
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<br /></div>
<div>
Alors Kirishima lui aussi perdait parfois tout contrôle de ses émotions ? </div>
<div>
Quand il le réalisa, Yokozawa se sentit plus léger. Peut-être... qu’il avait trop exigé de son amant depuis le début ? Puisque Kirishima était plus âgé que lui, il avait donc nettement plus d'expérience. Alors inconsciemment il avait attendu de son compagnon un comportement un peu plus raisonnable que celui qu’il avait eu aujourd'hui. </div>
<div>
Mais l'amour prive les gens de leur raison et de leur bon sens. Celui qui réussit à garder la tête froide avec son amant ne connaît sans doute pas l'amour véritable.</div>
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<br /></div>
<div>
-Désolé... J’ai été bête.</div>
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-Tu dis ça comme si c’était exceptionnel, rétorqua Yokozawa en ricanant, se rendant bien compte que Kirishima avait enfin pris conscience de son comportement puéril.</div>
<div>
-Ouais... tu n'as pas tort. </div>
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<br /></div>
<div>
Yokozawa n'en crut pas ses yeux : Kirishima acceptait ses torts avec une facilité déconcertante. Il venait bien de s'excuser ? Ce n’était pas un peu trop tôt pour rendre les armes ?</div>
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<br /></div>
<div>
-Bon, puisque tu en as conscience maintenant, essaye de te comporter normalement. Imagine quelles seraient les conséquences s’il découvrait la vérité sur nous deux, hein ?</div>
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-Peut-être que j'avais envie qu'il l’apprenne.</div>
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-Quoi ?</div>
<div>
-Je devais lui fixer des limites.</div>
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-Pourquoi as-tu une dent contre ce type ? Tu n'as aucune raison de t'en prendre à lui, pourtant !</div>
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<br /></div>
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A la réflexion, Yokozawa réalisa soudain que cette question était la clé du problème. Kirishima était d’ordinaire quelqu'un d'aimable et courtois avec tout le monde, et même quand il était jaloux, il n’était pas vraiment du genre à déchaîner sa colère sur n'importe qui.</div>
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<br /></div>
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-Mon intuition me dit qu’il y a quelque chose qui cloche chez ce type.</div>
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-Comment ça ?</div>
<div>
-J'en sais rien. C'est juste que... je n'ai pas pu m’empêcher de m'emporter quand je vous ai vus discuter ensemble. Où est le mal à être un peu jaloux de temps en temps ?</div>
<div>
-N'essaye pas de rejeter la faute sur moi !</div>
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<br /></div>
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En d'autres termes, Kirishima lui-même ne semblait pas vraiment comprendre ce qui le faisait agir ainsi.</div>
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<br /></div>
<div>
-Mais merde, te laisse pas draguer comme ça ! Dans un jardin public, en plus ! T’es tellement sans défense quand t’es tout seul... du coup je ne peux qu’être jaloux.</div>
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- « Me faire draguer » ? Mais t’es le dernier des idiots, ou quoi ?</div>
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<br /></div>
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Il fallait être sacrément stupide pour prendre ce bavardage anodin pour du flirt. Si Kirishima était jaloux pour si peu, il pourrait aussi bien à l'avenir considérer ses collègues de travail comme de potentiels rivaux. En plus, c’était Yokozawa qui s’inquiétait des conséquences du comportement de Kirishima, pendant ce temps-là ! Il ne pouvait donc pas tolérer que le type se fasse passer pour une victime.</div>
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<br /></div>
<div>
-Je te demande seulement de ne pas être aussi gentil avec tout le monde.</div>
<div>
-Si j’étais moins poli, avec ma tête d'ours mal léché, les gens se tireraient en courant sur mon passage.</div>
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<br /></div>
<div>
Il paraissait naturellement assez sévère, pour commencer. Même en restant muet, les gens pensaient souvent que Yokozawa était perpétuellement de mauvaise humeur, alors il prenait soin d’être toujours le plus aimable possible.</div>
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<br /></div>
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-Et alors ? Il n’y a que moi qui devrais savoir à quel point tu peux être adorable.</div>
<div>
-... Mais merde, arrête de dire ça ! </div>
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<br /></div>
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Lorsqu’il tourna la tête pour fusiller Kirishima du regard, il vit ce dernier sourire comme à son habitude, heureux et fier de l'avoir embarrassé. </div>
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<br /></div>
<div>
-Et arrête de rire !</div>
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-Je ne ris pas.</div>
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<br /></div>
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Le fou rire qui fit trembler sa voix trahit cependant son mensonge.</div>
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-Si, tu ris...</div>
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-Je te trouve trop attachant, c'est tout.</div>
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-Mais tu vas la fermer !</div>
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<br /></div>
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Le sourire de Kirishima redoubla quand Yokozawa mordit à l’hameçon. </div>
<div>
Réalisant qu'il était une fois de plus tombé dans le piège de Kirishima, il pinça les lèvres et se tut.</div>
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<br /></div>
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À suivre... </div>
Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com16tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-19832163479338066362015-01-27T14:33:00.002-08:002015-01-27T14:33:55.836-08:00SIH - Yokozawa no Baai vol.4 - Chapitre 2 Partie 6<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" height="320" width="222" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.4<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: black;"> </span>Tout Public<b><span style="color: red;"><br /></span>Langage:</b> Français<br />
<b>Résumé:</b> <span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span><b>----------</b><br />
Retrouvez les volumes précédents dans la rubriques <a href="http://yokozawanobaai.blogspot.fr/p/telechargements.html" target="_blank">Téléchargement</a><br />
<br />
<a name='more'></a>Yokozawa et Kirishima n’avaient pas échangé un mot durant le reste du trajet. C’était donc dans un silence parfait qu'ils s’étaient séparés une fois arrivés au bureau. Comme ils allaient au même lieu de travail, ils n’avaient pas d’autre choix que de prendre le même chemin.<br />
<br />
Ils s’étaient retrouvés l'un en face de l'autre à l'occasion d'une réunion qui venait tout juste de se terminer. Mais là encore, ils ne s’étaient même pas adressé la parole. D’un coup d’œil furtif vers Kirishima, Yokozawa constata que le type discutait avec des collègues, alors il se leva pour quitter les lieux.<br />
<br />
Il savait parfaitement que ce genre de situation devait être éclaircie sans tarder, mais malgré tout, il répugnait à faire le premier pas. D'ailleurs, il n’avait pas encore trouvé le bon moment pour entamer la conversation. Alors que Yokozawa poussait un profond soupir, une main se posa sur son épaule. Il sursauta.<br />
<br />
-Tu as une seconde, Yokozawa ?<br />
-Ah, c'est toi, Masamune.<br />
-Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu as l'air dans la lune, aujourd'hui.<br />
-Ah oui ? C'est peut-être parce que je n'ai pas beaucoup dormi la nuit dernière.<br />
<br />
Ce n’était pas vraiment un mensonge puisque Kirishima l'avait contraint à faire pratiquement une nuit blanche.<br />
<br />
-Tu te sens bien ?<br />
-Ouais. Si j'arrive à rattraper mes heures de sommeil dans la semaine, je pense que ça devrait aller.<br />
-Essaye de prendre du temps pour te reposer... Hé, c'est quoi ça ? Une nouveauté dans ta garde-robe ?<br />
-Quoi ? demanda Yokozawa en fronçant les sourcils, dérouté par la question inattendue.<br />
-Cette cravate... C'est la première fois que je la vois. Tu n’étais pas du genre à porter ce type de cravate, avant. Je ne savais pas que tu aimais ce style de motif.<br />
-...Oh, ça...c’était… dans un coin de mon armoire…<br />
<br />
Hormis Takano, personne d'autre ne s'était étonné de le voir afficher autant d'originalité, aussi avait-il totalement oublié qu'il portait une cravate de Kirishima. Il n’aurait jamais pensé que, de tous ses collègues, ce serait Takano qui s’en rendrait compte ! Yokozawa eut du mal à garder son calme.<br />
<br />
-Hé, pourquoi tu deviens nerveux tout d’un coup ?<br />
<br />
Essayer de s’expliquer ne le rendrait que plus suspect, alors après un moment d'hésitation, Yokozawa préféra lui répondre par une question inoffensive :<br />
-... Tu trouves que ça fait trop ?<br />
-... Pas vraiment. En fait, je trouve même que ça te va plutôt bien.<br />
-Oh... ok...<br />
<br />
Ses lèvres formèrent inconsciemment un sourire devant le compliment de Takano. Quand il s’en rendit compte, il reprit le contrôle. Ils ne s’étaient pas encore disputés quand Kirishima l'avait aidé à lui mettre sa cravate ce matin.<br />
<br />
Il effleura le nœud que Kirishima avait noué pour lui tout en se demandant pourquoi ils s’étaient emportés pour une histoire aussi insignifiante.<br />
<br />
-Pardon, j'avais la tête ailleurs. À propos de la vente promotionnelle qui va bientôt avoir lieu...<br />
<br />
Yokozawa se glissa à nouveau dans son rôle de commercial, en se concentrant sur sa conversation avec Takano au sujet du travail. Il sentit alors le poids d’un regard insistant peser sur lui. Quand il jeta un coup d’œil sur le côté, il vit Kirishima le fixer avec un regard glacial.<br />
<br />
-... !<br />
-Yokozawa ? Tu m’écoutes ?<br />
-Mais oui je t’écoute, répondit-il sèchement, sans pouvoir ôter de son esprit l’expression de Kirishima.<br />
<br />
A dire vrai, il n'éprouvait vraiment plus aucun sentiment amoureux pour Takano, aujourd'hui. S'il avait un peu honte de la manière dont il s’était comporté par le passé, il pouvait dire avec certitude qu'il le considérait à présent comme un ami.<br />
<br />
Yokozawa avait pu se réconcilier avec ses propres sentiments grâce à Kirishima qui lui avait affirmé avec confiance : « Je ne te demanderai même pas d’oublier tes sentiments pour lui ».<br />
<br />
S’il avait été obligé de renier ses sentiments pour passer à autre chose, il n'aurait probablement jamais pu s'en défaire et il était quasiment certain qu'il n'aurait jamais pu surmonter cette épreuve.<br />
<br />
Mais pourquoi Kirishima avait-il réagi comme ça aujourd'hui, bordel ? Juste au moment où Yokozawa se disait que le type était en pleine forme, voilà que pour une raison étrange, il était soudain d’une humeur exécrable. Qu’est-ce qu’il était lunatique !<br />
<br />
-Alors je compte sur ton aide dans cette affaire.<br />
-Ouais, pas de souci. Je m'occupe de tout.<br />
-... qu'est-ce qui ne va pas ?<br />
-C'est... ce n’est rien.<br />
<br />
Sans qu'il l’aie remarqué, Kirishima avait quitté la salle de réunion. En temps normal, Kirishima serait sûrement venu les déranger l'air de rien pour leur demander : « Alors, de quoi vous parlez tous les deux ? ».<br />
<br />
-Ok. Je t'envoie toutes les infos par email une fois que j’en saurai plus.<br />
-Super, merci.<br />
<br />
Takano prit congé et Yokozawa se retrouva seul dans la salle de réunion entièrement vide. Le silence inhabituel était plutôt déprimant, alors il s'en alla rapidement à son tour.<br />
<br />
S'il laissait ce malentendu s'éterniser, la situation allait empirer. Malgré cette certitude, il n'avait pas la moindre idée de la manière dont il devait s'y prendre pour résoudre ce problème. De plus, il estimait que ce n’était pas vraiment à lui de s'excuser le premier. Il savait pertinemment qu'il n'avait rien fait de mal, après tout.<br />
Même s'il avait blessé Kirishima avec ses paroles irréfléchies, il estimait que le type avait réagi de façon excessive à cette broutille, pour commencer.<br />
<br />
Mais pourquoi Kirishima avait-il une dent contre Iokawa ? A la réflexion, il s'était conduit assez étrangement la première fois qu'il l'avait rencontré.<br />
<br />
-Ah, rebonjour ! J'avais l'intention d'acheter des ramens pour le déjeuner. Ça vous dit, Yokozawa-san ? demanda Henmi, son portefeuille à la main, quand Yokozawa rejoignit son bureau.<br />
-Oh, c'est déjà l'heure du déjeuner ? C'est bon, j'ai amené de quoi manger, aujourd’hui.<br />
-C'est rare que vous vous achetiez votre repas à l'avance !<br />
-Euh... ouais...<br />
<br />
Il ne l'avait pas vraiment acheté, il se l’était plutôt préparé. Mais Yokozawa n'avait pas besoin de préciser la nuance.<br />
<br />
-Ça me rappelle que... quand je suis passé dans les bureaux de Japun, j'ai vu Kirishima-san parader devant tout le monde avec son bentou ! Je me demande si c'est sa fille qui l'a fait pour lui. Ça serait tellement mignon...<br />
-... Je suppose que ça doit être ça.<br />
<br />
Quel soulagement ! Henmi ne se doutait pas le moins du monde que c’était Yokozawa qui l'avait préparé. Mais il préféra tout de même lui cacher son bentou pour ne pas éveiller les soupçons.<br />
<br />
-Peut-être que je devrais moi aussi m’en préparer un, un jour. Oh, vous allez où, Yokozawa-san ?<br />
-C’est pas tes oignons !<br />
<br />
Il mit la main sur sa boîte à bentou, rassembla le reste de ses affaires à la hâte et partit à la recherche d'un endroit paisible pour se restaurer. Ayant décidé qu’il ferait sa tournée des librairies après avoir déjeuné, il glissa les dossiers nécessaires dans son sac.<br />
<br />
Il pensa d'abord aller sur le toit, mais il était toujours possible qu’un de ses collègues ait la même idée que lui, alors il décida de sortir des bureaux de l’entreprise. Il y avait un grand sanctuaire tout près de là. Il y aurait probablement des bancs mais bien peu de promeneurs puisque ce n’était pas la saison de floraison des cerisiers. Le soleil brillait encore bien fort dans le ciel, mais la chaleur était bien moins caniculaire, comparée au mois précédent. Parfois, il était agréable de sortir un peu du bureau pour déjeuner.<br />
<br />
Il s’arrêta le long du chemin pour s'acheter une boisson dans un distributeur automatique, avant de se mettre à la recherche d'un coin tranquille dans l'enceinte du sanctuaire pour s’asseoir. En regardant autour de lui, il fut surpris de trouver non pas seulement des couples et des familles se promener avec leurs enfants, mais aussi quelques hommes d'affaires qui prenaient comme lui leur pause déjeuner. C’était sans doute plus agréable de se détendre ici qu’au sein de leur bureau, après tout.<br />
<br />
-Qu'est-ce que...<br />
<br />
Un frisson parcourut Yokozawa de part en part lorsqu’il souleva enfin le couvercle de son bentou. Il n'avait pas agrémenté sa portion de riz ce matin... mais il put y voir sur le dessus une feuille de nori maladroitement découpée. Elle avait manifestement été déchirée et non coupée avec des ciseaux... pour former un cœur.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-tXIltgDuiQQ/VMgSLKBfrHI/AAAAAAAACMQ/pjxcJgRY5_8/s1600/ynb4_06.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-tXIltgDuiQQ/VMgSLKBfrHI/AAAAAAAACMQ/pjxcJgRY5_8/s1600/ynb4_06.png" height="640" width="432" /></a></div>
<br />
-Mais quel enfoiré...<br />
<br />
Ça ne pouvait être que l’œuvre de Kirishima. C’était pour ça que le type avait passé tout ce temps à traîner autour des bentous, ce matin. Yokozawa était littéralement abasourdi par cette lubie ridicule de Kirishima. S'ils ne s'étaient pas disputés ce matin, il en aurait ri à cet instant, mais il fut plutôt envahi par un abattement morose.<br />
<br />
-Mais bordel, pourquoi est-ce ce serait à moi de m’inquiéter...<br />
<br />
Une fois sa surprise passée, son irritation rejaillit aussitôt. Il était resté assis là, tout seul, à ruminer sur le contenu de son bentou, mais un certain agacement avait fini par le gagner.<br />
<br />
-Merde, il est pas question que ce soit moi qui craque le premier !<br />
<br />
Il savait bien que ce n'était qu'un élan de fierté puéril, mais il se promit quand même que, au moins pour cette fois, ce serait Kirishima, et pas lui, qui avouerait ses torts.<br />
<br />
À suivre...Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com12tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-55892448947870610852015-01-17T09:03:00.000-08:002015-01-17T09:03:00.942-08:00SIH - Yokozawa no Baai vol.4 - Chapitre 2 Partie 5<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" height="320" width="222" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.4<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: black;"> </span>Tout Public<b><span style="color: red;"><br /></span>Langage:</b> Français<br />
<b>Résumé:</b> <span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span><b>----------</b><br />
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<br />
<a name='more'></a>-Tu as terminé de préparer les bentous ? Ils ont l'air délicieux !<br />
-Ils sont en train de refroidir, alors bas les pattes !<br />
-Mais je n'ai touché à rien !<br />
-C'est bien pour ça que je te dis de ne pas le faire !<br />
<br />
Kirishima était entré dans la cuisine au moment où Yokozawa finalisait la préparation de leur déjeuner, ce qui l’obligeait à gifler la main de son amant qui se rapprochait dangereusement de la nourriture. Les boîtes-repas contenaient du porc au gingembre comme plat principal, tout comme Kirishima l'avait demandé la veille.<br />
<br />
La veille, complètement épuisé physiquement et mentalement de s’être fait traîner de force dans la chambre à coucher à l'instant où il avait mis les pieds dans l’appartement, Yokozawa n'avait pas eu le courage de s’atteler à la préparation du repas. C'est pour cette raison qu’il avait simulé son assoupissement soudain, mais les gargouillis de son estomac vide avaient eu raison de son subterfuge.<br />
Néanmoins, après s’être péniblement extirpé du lit, Yokozawa n'avait pas trouvé le courage de cuisiner quoi que ce soit de consistant. Il s’était donc contenté des restes du repas de la veille, afin de réserver la viande de porc pour leur déjeuner du lendemain. <br />
<br />
Pendant ce temps, Kirishima avait déniché dans ses placards deux boîtes à bentou. Il avait pris soin, pour rassurer Yokozawa, de « trouver deux boîtes différentes pour ne pas éveiller les soupçons ».<br />
Yokozawa aurait préféré qu’il soit aussi discret pour des choses plus importantes – mais c’était peut-être trop lui demander.<br />
<br />
-Ne touche à rien, hein ? lui rappela-t-il.<br />
-Oui monsieur. Compris ! répondit Kirishima.<br />
Yokozawa se dirigea alors vers la salle de bain pour se changer.<br />
Comme il passait parfois la nuit chez Kirishima, il avait pris la liberté d'y laisser en réserve un costume de rechange et une chemise propre. Après tout, aucun commercial digne de ce nom ne pouvait arriver au travail avec la même tenue que la veille. <br />
Yokozawa retira la house de protection en plastique de sa chemise pour l’enfiler, puis fit de même avec son pantalon. Il venait tout juste de commencer à nouer une cravate choisie au hasard quand Kirishima sentit le besoin d'émettre un commentaire :<br />
-Je ne choisirais pas cette cravate si j’étais toi.<br />
-C'est la cravate que je porte d’habitude avec ce costume.<br />
<br />
De toute façon, des trois cravates qu'il gardait ici, une seule allait avec le costume qu'il portait aujourd'hui.<br />
<br />
-Tu pourrais essayer quelque chose de différent pour une fois. Que dis-tu de celle-ci ?<br />
-.... Mais elle est à toi, celle-là…<br />
<br />
Kirishima lui tendait une cravate aux couleurs criardes, parsemée de motifs extravagants, que Yokozawa n'aurait jamais pu acheter. Elle seyait peut-être à Kirishima, mais Yokozawa pensait qu'elle ne lui irait pas vraiment.<br />
<br />
-Et comme je te le répète à chaque fois, ça ne me gêne pas. En plus, tu es censé porter quelque chose qui appartient à ton amant à chaque fois que tu passes la nuit chez lui.<br />
-C’est quoi cette règle ?<br />
-Fais-moi confiance. Tu vas avoir fière allure avec cette cravate. Tiens, je vais même faire le nœud pour toi, tourne-toi vers le miroir.<br />
-... Comme tu veux.<br />
<br />
Kirishima semblait en forme depuis la veille au soir. Il passa les bras sous ceux de Yokozawa et s'attela à nouer cette cravate pour lui.<br />
<br />
-... C'est pas facile de nouer la cravate de quelqu'un d'autre...<br />
-Tout ça pour ça... Bon, je vais le faire moi-même...<br />
-Mais non, je disais juste ça comme ça. J'ai presque terminé, alors reste tranquille et laisse-moi finir.<br />
-Ouais, ouais...<br />
<br />
Kirishima n'était pas très doué pour nouer les cravates, car il n'en portait presque jamais. Yokozawa ne pouvait s’empêcher de penser qu'il aurait été plus rapide de le faire lui-même, mais incapable de se détendre, il préféra fermer les yeux plutôt que de regarder Kirishima se démener.<br />
La chaleur de son corps contre son dos, le poids de son visage sur son épaule et ses doigts qui parcouraient son torse travaillaient de concert pour maintenir Yokozawa dans un état d’alerte constant. Comment pouvait-il seulement garder son calme dans une telle situation… ?<br />
<br />
-Je pense que c'est bon… T’en penses quoi ?<br />
<br />
À la question de Kirishima, Yokozawa rouvrit les yeux et se regarda dans le miroir. Même s’il n’avait pas envie de l’admettre à Kirishima, il devait concéder qu’il avait fait du bon travail.<br />
<br />
-... C'est pas trop mal, je suppose…<br />
-Allez, sois pas timide. T’es très bien, je t’assure.<br />
-… Bref… mais pendant combien de temps tu comptes rester collé à moi ? Si tu as terminé, va-t-en.<br />
<br />
Yokozawa décolla une à une les mains que Kirishima avait placées sur sa taille et se libéra enfin de son étreinte. De bon matin, en plein milieu de la semaine, ce n’était pas le moment de se laisser aller à ce genre de distraction.<br />
<br />
-Tu sais, tu n'es pas obligé de venir avec moi au travail. Pourquoi tu n'en profiterais pas pour te reposer un peu plus longtemps que d'habitude ?<br />
<br />
Contrairement aux commerciaux, les éditeurs avaient des horaires de travail flexibles. Et comme Hiyori devait rentrer de son excursion le lendemain après-midi, Kirishima pouvait se permettre de partir au travail un peu plus tard que d'habitude.<br />
<br />
-Quoi ? Tu ne veux pas que je vienne avec toi ?<br />
-Je m’en fiche, que tu viennes ou non. Je ne suis pas un enfant, je n'ai pas besoin de chaperon.<br />
-Quel idiot ! Être un enfant, c’est super marrant. En quoi c’est mal de vouloir revivre son enfance ?<br />
-Moi, un idiot ? Tu l’es bien plus que je ne le serai jamais.<br />
<br />
Amusé par la réponse de Yokozawa, Kirishima éclata de rire.<br />
<br />
Yokozawa retourna dans la salle de bain pour emprunter du produit pour les cheveux au propriétaire des lieux, puis se dirigea dans la cuisine où il trouva les boîtes à bentous déjà sorties du réfrigérateur et emballées dans du tissu.<br />
<br />
-Voilà, j'ai enveloppé nos bentous.<br />
-... Oui, je vois ça.<br />
<br />
Les foulards qui enveloppaient les boîtes étaient attachés par un nœud marin qui, sans être très esthétique, était acceptable. Le type devait vraiment avoir eu envie de mettre la main à la pâte.<br />
<br />
-Très bien. Sorata, on y va. Garde la maison pendant notre absence, annonça Yokozawa à son chat qui regardait par la fenêtre, perché au sommet de son arbre à chat au milieu du salon.<br />
Cet arbre à chat avait été acheté sur un coup de tête par Kirishima, lors d'une sortie à trois dans un magasin de décoration, peu de temps auparavant. Sorata avait été plus que méfiant envers l’objet étranger au début, mais à présent il semblait l'avoir totalement adopté.<br />
<br />
-Dis, tu n’aurais pas vu ma montre, Yokozawa ?<br />
-Ben non, tu ne l'as pas laissée dans la chambre à coucher ? Et grouille-toi un peu, on va être en retard. Je descends les poubelles en attendant.<br />
-Oi ! Attends une minute, s'il te plaît !<br />
-Je t’attends en bas.<br />
-Non, attends-moi dans le genkan !<br />
<br />
Ignorant Kirishima, Yokozawa s'empara du sac-poubelle et de la pile de magazines destinés à être jetés avant de quitter l'appartement. La résidence autorisait ses habitants à se débarrasser de leurs ordures n'importe quel jour de la semaine. Si Kirishima était chargé des ordures ordinaires, Hiyori s'occupait de la collecte des détritus recyclables.<br />
<br />
En entrant dans l'ascenseur, Yokozawa laissa échapper un soupir. La bonne humeur matinale de Kirishima commençait déjà à l'épuiser — et la journée venait juste de commencer. Mais au fond, il était loin d'être malheureux d'avoir enfin pu trouver le temps de se retrouver en tête à tête avec lui. Le seul souci était qu'il ne savait pas vraiment comment réagir face à un tel débordement d’énergie.<br />
<br />
-... Ah, vraiment...<br />
<br />
Il ouvrit la porte du local à poubelles et disposa les sacs dans les compartiments adéquats. Alors qu'il s’apprêtait à refermer la porte du local, une voix familière s’exclama derrière lui :<br />
-Bonjour !<br />
-Oh, bonjour… Iokawa-san ?<br />
<br />
Quand il se retourna, Yokozawa tomba nez à nez avec Iokawa, le même qu'il avait rencontré deux jours plus tôt. Comme il semblait lui aussi être venu se débarrasser de ses poubelles, Yokozawa maintint la porte ouverte pour qu'il puisse rentrer à son tour dans le local à ordures.<br />
<br />
-Ah, désolé pour le dérangement… merci beaucoup.<br />
<br />
Rencontrer ce type à nouveau et dans un endroit pareil confirmait que les coïncidences avaient une fâcheuse tendance à se répéter.<br />
<br />
-Je vois que vous avez passé la nuit chez Kirishima-san ?<br />
-Oh… ah euh… oui. J'ai un peu forcé sur la boisson la nuit dernière, alors...<br />
<br />
Étant donnée la présence de Yokozawa à cette heure de la journée, Iokawa n'avait fait qu’une supposition plausible. Mais réagir de façon exagérée au moindre petit commentaire pourrait éveiller les soupçons. Si Yokozawa était suffisamment proche de Kirishima pour être invité chez lui de temps en temps, il allait de soi que passer la nuit chez Kirishima n'avait rien d'exceptionnel. Il n'y avait donc aucune raison qu’Iokawa soupçonne quoi que ce soit de suspect dans leur relation.<br />
<br />
-Pas trop la gueule de bois, alors ?<br />
-Je n'ai pas l'habitude d’avoir la gueule de bois, en général. Alors, vous partez toujours au travail à cette heure-ci, Iokawa-san ? demanda innocemment Yokozawa, afin de changer de sujet.<br />
-Normalement, je pars un peu plus tard, mais pour une raison inconnue, je suis tombé du lit ce matin. Mais il me semble que j'ai oublié quelque chose dans mon appartement, alors je dois rebrousser chemin. Je crois que mes quelques minutes d'avance sont maintenant fichues.<br />
<br />
Iokawa riait de sa propre maladresse et Yokozawa se souvint que la nuit où ils s’étaient rencontrés, il avait effectivement constaté que le type était du genre tête en l'air.<br />
<br />
-Oh et puis… Ce n'est sans doute pas le genre de choses que vous voulez entendre de bon matin, mais... j'ai téléphoné à ma petite amie après l'incident de l'autre soir et nous avons décidé officiellement de nous séparer.<br />
-... Je vois.<br />
<br />
Peut-être que Iokawa avait estimé que comme il avait été indirectement impliqué dans une de leurs disputes, Yokozawa était en droit de connaître la conclusion de toute cette histoire. Toutefois, Iokawa semblait bien plus serein ce matin que deux jours plus tôt.<br />
<br />
Chacun a un comportement différent en amour et Yokozawa avait trop peu d’expérience en la matière pour dispenser des conseils à qui que ce soit. Mais il avait l’intuition qu'Iokawa pourrait trouver une meilleure petite copine que l’autre.<br />
<br />
-J'ai été un peu préoccupé par ce problème, ces derniers temps. Mais maintenant, je peux entièrement me concentrer sur mon travail de commercial. J'ai l'intention de mettre toute mon énergie dans la bataille alors pour information, sachez que vous êtes dans ma ligne de mire, Yokozawa-san !<br />
<br />
Alors qu’ils se dirigeaient vers la sortie de l'immeuble, la déclaration d’Iokawa résonna dans les oreilles de Kirishima qui venait juste de sortir de l'ascenseur.<br />
<br />
-Merde, Yokozawa. Je t'avais pourtant dit de m'atten… Ah, Iokawa-san ?<br />
-Oh, Kirishima-san. Bonjour !<br />
-Bonjour. Vous vous rendez vous aussi au travail, Iokawa-san ?<br />
<br />
Il avait presque posé la même question que Yokozawa. C’était le genre de choses qu'on demande poliment à quelqu’un qu’on connaît peu, après tout.<br />
<br />
-Non, j'ai oublié quelque chose dans mon appartement, alors j’étais sur le point de rebrousser chemin. Me réveiller si tôt aussi facilement, c’était trop beau pour être vrai ! Je suis une vraie tête de linotte ! D'ailleurs, je vous remercie d'avoir accueilli mon neveu chez vous avec autant de gentillesse, l'autre jour. Il était ravi de recevoir un cadeau en retour.<br />
<br />
Le neveu d’Iokawa avait apporté un cadeau à Hiyori pour son anniversaire. Comme elle avait tenu à lui offrir quelque chose en retour, la petite fille avait demandé conseil à Kirishima et Yokozawa pour lui trouver un cadeau approprié.<br />
<br />
-Tant mieux. On dirait qu'on a bien fait d'aider Hiyori, alors. Par ailleurs, depuis quand Yokozawa et vous êtes-vous devenus si proches ?<br />
<br />
À la question de Kirishima, un grand frisson parcourut la colonne vertébrale de Yokozawa. Ils ne faisaient que bavarder ; rien de bien méchant, en somme.<br />
<br />
-Nous nous sommes rencontrés avant-hier soir dans un bar. Il était assis juste derrière moi.<br />
-Avant-hier soir ?<br />
-C’était juste après le dîner d'affaires dont je t'ai parlé. Nous nous sommes juste trouvés par hasard.<br />
-Je vois. C’est la première fois que j’en entends parler, dit nonchalamment Kirishima, mais avec un regard accusateur qui lui hurlait : « pourquoi tu ne me l'as pas dit !? ».<br />
-Je n'ai pas vraiment eu le temps de t'en parler, non.<br />
<br />
Ils n'avaient rien fait de mal, vraiment. Et révéler à Kirishima qu'il avait assisté à une dispute entre Iokawa et sa petite amie aurait été déplacé et peu respectueux de l'intimité du type.<br />
<br />
-Il a plus ou moins été entraîné dans mes histoires et je crains de l’avoir grandement dérangé. Mais ensuite nous avons pu bavarder un peu et j'ai appris à ma grande surprise qu'il était commercial tout comme moi.<br />
-Commercial ?<br />
-Apparemment, Iokawa-san est commercial chez les éditions Fujino.<br />
-C'est vrai ? Ma fille est une grande lectrice de vos ouvrages pour enfants.<br />
-Vraiment ? C'est génial ! En tout cas, j'ai rarement l'occasion de faire la connaissance des gens qui travaillent dans la même branche que moi, alors je pense que je me suis un peu laissé emporter dans la conversation avec Yokozawa-san quand j’ai appris qu’il travaillait également dans la vente.<br />
-Eh bien maintenant, me voilà mis au fait. Vous avez parlé de quoi, exactement ? demanda Kirishima, en affichant un grand sourire, mais avec un regard qui n’avait pas envie de rire.<br />
<br />
Yokozawa avait l’impression que le type était en train de se faire tout un film, mais toute tentative de corriger ses conclusions hâtives reviendrait à exposer leur vie privée à Iokawa.<br />
<br />
-Juste du travail, répondit Yokozawa en tentant de le rassurer.<br />
<br />
Iokawa faisait simplement toute une histoire d'une conversation anodine et sans importance. Il ne s’était rien passé de spécial entre eux, au final. Ils avaient simplement discuté des problèmes et des frustrations liés à leur travail.<br />
<br />
-Hum.... juste du travail, hein ?<br />
-J'aimerais bavarder à nouveau avec vous, si nous avons l'occasion de nous croiser.<br />
-Oh, mais moi aussi ! Je suis tellement curieux d’apprendre de quoi Yokozawa a pu bavarder avec vous.<br />
-Puisque je te répète qu'on n’a parlé de rien de spécial !<br />
<br />
Yokozawa avait des sueurs froides à l'idée que Kirishima puisse laisser échapper quelque chose au sujet de leur relation. Il se dit qu’il ne pouvait pas laisser ces deux types discuter ensemble plus longtemps, alors il mit rapidement fin à l’échange.<br />
<br />
-Oh, vous avez vu l’heure ?! Il est vraiment temps de nous mettre en route, maintenant ! dit-il en regardant ostensiblement sa montre.<br />
-Ouais, c'est pas faux. On y va ?<br />
-Pardonnez-moi de vous avoir retardés ainsi.<br />
-Pas de souci. C’était un plaisir de vous revoir. Au revoir.<br />
<br />
Kirishima fit à Iokawa un petit signe de tête avant de sortir de l'immeuble.<br />
<br />
-Hé ! Attends-moi ! Ah, je suis désolé, je dois y aller ! ajouta Yokozawa en hochant la tête à Iokawa juste avant de s'élancer, nerveux, au pas de course vers Kirishima pour le rattraper.<br />
<br />
Alors qu’il se rapprochait du type en se torturant le cerveau pour trouver une façon adéquate d'expliquer tout ce malentendu, Yokozawa remarqua que Kirishima était décidément de bien mauvaise humeur.<br />
<br />
-... Tu étais beaucoup trop gentil avec lui, commenta Kirishima avec irritation.<br />
<br />
Yokozawa fut aussitôt furieux. Il ne se souvenait pas d’avoir été particulièrement gentil à l'égard d’Iokawa, ni d'avoir fait quoi que ce soit digne d’attiser la colère de Kirishima.<br />
<br />
-Nous nous sommes rencontrés purement par hasard l'autre jour, et c'est pour ça que nous avons échangé quelques mots ce matin (là encore, c’était une coïncidence). Il n'y a rien d’exceptionnel à saluer une connaissance quand on la croise par hasard sur son chemin, non ?<br />
-Vous semblez plus proches que « de simples connaissances », à mon avis.<br />
-Nous sommes tous les deux des commerciaux. Nous avons peut-être quelques affinités, je ne le nie pas.<br />
-Peut-être. Mais ça ne t'aurait pas tué de me le dire, quand même.<br />
<br />
Peut-être était-il simplement irrité de ne pas avoir été mis au courant. Yokozawa ressentit un petit pincement au cœur de culpabilité de ne pas lui avoir effectivement raconté cette rencontre. Mais malgré tout, rien ne justifiait une telle réaction, selon lui.<br />
<br />
-Et comme je te l'ai déjà dit, je n'en ai pas eu le temps. Tu étais très occupé ces derniers jours...<br />
-Tu aurais pu me le dire hier.<br />
-Et à qui la faute si je n’ai pas eu une seconde de répit pour te le dire ?<br />
<br />
La veille au soir, ils avaient à peine échangé quelques mots — Kirishima était bien placé pour le savoir.<br />
<br />
-Comme si tu n'avais pas eu cinq minutes pour me dire que tu l'avais rencontré.<br />
-Bon sang, comme t’es chiant ! Et puis, ce ne sont pas tes affaires !<br />
- « Pas mes affaires » ?<br />
-........ !<br />
<br />
Le choix des mots n’était sans doute pas très judicieux. Yokozawa comprit aussitôt qu'il n'aurait pas dû utiliser un tel langage. Même si toute cette histoire ne concernait en rien Kirishima, on ne dit pas ce genre de choses à la personne qui partage sa vie. Yokozawa savait parfaitement que le comportement de Kirishima n'était qu’un effet de sa jalousie, mais poussé à bout, Yokozawa avait laissé échapper des mots qui avaient dépassé sa pensée.<br />
<br />
-… Je veux dire... tu n'as pas à t’inquiéter pour ça... C'est ce que je voulais que tu comprennes...<br />
-... Je ne suis pas inquiet, juste énervé.<br />
<br />
Yokozawa était bien placé pour savoir que la jalousie poussait les gens à faire vraiment n’importe quoi. Mais il n'avait rien fait de mal et il n'aurait jamais trahi la confiance de Kirishima, alors le voir hors de lui pour une si petite chose était tout simplement énervant.<br />
<br />
Lui faisait-il vraiment si peu confiance ?<br />
<br />
-Très bien, alors continue de faire la gueule, si ça te chante, lança Yokozawa, avant de refuser de parler pendant tout le reste du trajet.<br />
<br />
Toute cette histoire était partie d'une si petite chose, mais elle avait pourtant réussi à les diviser.<br />
<br />
À suivre...Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com22tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-4299038371931045262014-10-21T04:49:00.002-07:002014-10-21T04:52:58.365-07:00SIH - Yokozawa no Baai vol.4 - Chapitre 2 Partie 4<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
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</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" height="320" width="222" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.4<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: red;"><span style="color: black;"> </span>18+</span><b><span style="color: red;"><br /></span>Langage:</b> Français<br />
<b>Résumé:</b> <span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span><b>----------</b><br />
Retrouvez les volumes précédents dans la rubriques <a href="http://yokozawanobaai.blogspot.fr/p/telechargements.html" target="_blank">Téléchargement</a><br />
<b>ANNONCE: En raison d'un agenda un peu surchargé pour la fin de l'année, les traductions seront suspendues jusqu'à mi novembre. Veillez m'excuser de ce délais. </b><br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<a name='more'></a>Yokozawa ne put s'empêcher de ressentir une certaine nervosité en marchant sur ce chemin si familier. D’habitude, il ne venait jamais les mains vides chez Kirishima : il apportait toujours des friandises pour Hiyori — mais pas aujourd'hui. Bientôt, il arriva à destination.<br />
Il avait envoyé un message à Kirishima avant de se mettre en route pour lui demander s'il avait besoin de quelque chose pour le dîner de ce soir, mais il n’avait reçu en retour qu’un très laconique : « Rien, alors dépêche-toi de ramener ton petit cul à la maison ».<br />
<br />
Après avoir tapé le code d’entrée de l’immeuble que Kirishima lui avait donné, il se dirigea vers l’ascenseur.<br />
<br />
-... Je me demande ce qu'il a prévu de manger ce soir... se demandait Yokozawa en réalisant tout à coup qu'il mourait de faim.<br />
<br />
Avoir enfin rendez-vous en tête-à-tête avec Kirishima l’avait rendu tellement nerveux, que la simple pensée de se nourrir ne lui avait pas une seconde traversé l'esprit. Mais étant donné qu'il n'avait pas été chargé de ramener quoi que ce soit à manger, peut-être que Kirishima avait préparé le repas ? <br />
<br />
Il appuya sur le bouton de l'interphone, encore incapable de se résoudre à utiliser le double des clés que Kirishima lui avait confié. L'instant d’après, la porte s'ouvrit de l’intérieur.<br />
<br />
-Okaeri.<br />
-... Tadaima.<br />
<br />
C’était toujours aussi bizarre pour Yokozawa de prononcer ces mots, même après tout ce temps. Pourquoi n'avait-il aucun problème à saluer Hiyori mais était aussi déstabilisé quand il avait affaire à Kirishima ?<br />
<br />
-Alors, tu veux dîner ? Tu veux prendre un bain ? Ou tu préfères t'occuper... de moi ?1<br />
-...................<br />
<br />
Quand Yokozawa entendit cette réplique totalement ringarde, toute sa nervosité s'envola aussitôt.<br />
<br />
-... Alors ? Tu vas te décider, oui ou non ?<br />
-... Ben, comme j'ai super faim, je pense que je vais choisir la première option.<br />
<br />
La moindre marque d'exaspération ne servirait qu'à encourager Kirishima à poursuivre ses boutades. Yokozawa avait toujours pensé que le type avait recours à ce genre de blagues pour le faire sortir de ses gonds, mais au final, peut-être qu’il avait simplement un sens de l'humour très ringard.<br />
<br />
-Ok, j'ai compris. De toute évidence, c'est moi que tu veux, non ?<br />
-Hein ?<br />
<br />
Sur ces mots, Kirishima referma la porte d'entrée derrière Yokozawa et lui donna une tape dans le dos pour l'inviter à entrer, avant même qu'il n'ait le temps d'enlever ses chaussures.<br />
<br />
-Allez, plus vite.<br />
-Hé… qu'est-ce que tu fous ?<br />
<br />
Yokozawa se démenait pour retirer ses chaussures, parce qu'il ne pouvait pas les porter à l’intérieur de la maison, mais en un seul geste, son sac et sa veste lui avaient été arrachés et il se fit traîner de force vers la chambre de Kirishima.<br />
<br />
-Mais bordel, c'est une blague ou...<br />
-Une blague ?<br />
-Uwah !<br />
<br />
Après la réponse nonchalante de Kirishima, Yokozawa sentit une main le pousser doucement pour le faire basculer en arrière. Déstabilisé, il tomba à la renverse sur le lit. Avant qu'il ne puisse se redresser, Kirishima sauta victorieusement à califourchon sur lui.<br />
<br />
-At-Attends juste une seconde !<br />
<br />
Il savait bien que le type était d'humeur étrange depuis la veille, mais il n’aurait jamais imaginé qu'il se retrouverait allongé dans son lit quelques secondes après avoir passé le pas de la porte.<br />
<br />
-Tu me demandes d'attendre ? Ne me dis pas que tu ne l'as pas vu venir !<br />
<br />
Kirishima desserra le nœud de sa cravate, puis commença à déboutonner sa chemise. Yokozawa était dérouté par la dextérité dont faisait preuve le type pour accomplir ce genre de chose, alors qu'il était incapable d'éplucher une pomme.<br />
<br />
-Je t'ai dit que j'avais faim !<br />
-Oui, et moi, j'ai très envie de te manger tout cru. Alors sans plus attendre...<br />
-Aïee ! Ne me mords pas, bon sang ! cria sèchement Yokozawa à Kirishima qui commençait à lui mordiller le cou.<br />
-T’as beau dire que t'aimes pas, mais nous savons très bien tous les deux que c'est faux. Ce genre de petites stimulations est loin d’être désagréable, non ?<br />
-Arrête de raconter des conneries.<br />
<br />
Yokozawa pouvait vraiment se passer des commentaires de Kirishima qui le faisaient passer pour un pervers.<br />
<br />
-Hé, ne me regarde pas comme ça. Je n'ai aucun mal à admettre que j'aime quand tu me fais ce genre de chose.<br />
-Hein ?! Et quand est-ce que je t’ai mordu, au juste ?<br />
-Tu ne m'as jamais mordu, mais tu m'as déjà griffé. Tu ne peux pas savoir le mal que j'ai eu à cacher les marques à Hiyo.<br />
-C'est... Je ne voulais pas...<br />
<br />
Yokozawa ne l'avait pas griffé intentionnellement. C’est juste qu’il avait été tellement emporté, qu’il n’avait pas pu s’empêcher de s'accrocher à son dos. Les marques de griffure n’étaient que la conséquence de ce plaisir intense.<br />
<br />
-Tu sais, je n'anticipe pas particulièrement de faire ce genre de choses, moi non plus. C'est juste que quand je t'ai dans mes bras, je ne peux pas m'en empêcher.<br />
-Nn...hng... !<br />
<br />
Le baiser qui suivit fut brusquement plus intense. La langue de Kirishima se fraya un chemin entre ses dents et parcourut avidement sa bouche. Yokozawa fronçait les sourcils à chaque fois que leurs langues se frôlaient. Le trouble qui paralysa son esprit se répandit dans son dos puis atteignit son ventre alors que les mains de Kirishima descendaient lentement le long de son corps.<br />
<br />
Après avoir caressé les hanches de Yokozawa, ses doigts glissèrent le long de ses cuisses. Ses mains lui écartèrent les jambes et poursuivirent leur chemin entre ses cuisses, faisant sursauter Yokozawa.<br />
<br />
-Laisse-moi au moins... le temps de me changer...<br />
<br />
A ce rythme, son pantalon allait se froisser… mais surtout, il ne voulait pas admettre qu’il pouvait être aussi rapidement excité.<br />
Il n'avait rien contre ce qu'ils étaient en train de faire, c’était juste qu'il n’aimait pas être le seul à être caressé.<br />
<br />
Mais Kirishima faisait toujours la sourde oreille :<br />
-Il n'en est pas question. T’enlever ce costume est bien trop amusant.<br />
-Quoi...<br />
<br />
Avant même que Yokozawa ait le temps de réagir, Kirishima avait déboutonné toute sa chemise, s’était débarrassé de sa ceinture et s’attaquait à sa fermeture éclair.<br />
<br />
Avec une main, Yokozawa essaya vaillamment de garder son sous-vêtement qui risquait de glisser le long de ses jambes en même temps que son pantalon. Avec un regard noir, il finit par demander :<br />
-Bordel, pourquoi je dois être le seul à me déshabiller ?<br />
-Tu veux vraiment me voir à poil ? Quel petit coquin…<br />
-La ferme et vire-moi ces fringues !<br />
<br />
Rougir ou s’énerver ne servirait qu'à stimuler l'amusement de Kirishima, alors Yokozawa faisait tout son possible pour garder son calme.<br />
<br />
-Ça te convient, comme ça ?<br />
<br />
Kirishima ôta le t-shirt qu'il portait, pour le jeter à l’arrache dans la pièce, puis fit glisser en un clin d’œil le pantalon et les sous-vêtements de Yokozawa le long de ses jambes. Soudainement tout nu, Yokozawa laissa échapper un petit cri.<br />
<br />
-Oh allez, tu es jeune et viril, essaye de montrer un peu plus d'enthousiasme.<br />
-Ne mets pas tes mains là !<br />
<br />
Kirishima avait enroulé ses doigts autour du pénis encore flasque de Yokozawa ; ce dernier déglutit avec difficulté. Sans même lui accorder le temps de protester, Kirishima commença à caresser son sexe, faisant poindre une certaine chaleur au creux des reins de Yokozawa.<br />
<br />
-Voilà, c'est beaucoup mieux...<br />
-Nngh...hum...<br />
<br />
L'habileté de Kirishima réveilla sans grande difficulté le désir de Yokozawa. Si ce dernier avait envie de demander au type d’arrêter, il se dit qu’il valait mieux ne pas ouvrir la bouche, au risque de laisser échapper un son un peu embarrassant. Alors il préféra essayer de maîtriser cette sensation qui montait de son entrejambe en serrant les dents. Mais brusquement, sans prévenir, Kirishima se recroquevilla et…<br />
<br />
-!!<br />
<br />
Les hanches de Yokozawa frémirent quand la langue de Kirishima toucha l'extrémité de son sexe. Tout en le stimulant frénétiquement avec sa main, il se pencha pour le lécher de haut en bas.<br />
<br />
-Tu... tu n'as pas à faire ce genre de choses si... ngh...<br />
-Je sais. Mais je le fais parce que j'en ai envie. Combien de fois dois-je te le rappeler ?<br />
-Arr...ête...hnn !<br />
<br />
Les parties de son sexe qui disparaissaient dans la bouche de Kirishima étaient méticuleusement tourmentées par sa langue habile. Avec sa main, il caressait ses testicules tout en effleurant de temps en temps son intimité avec le bout de sa langue. À chaque fois, les hanches tremblantes de Yokozawa étaient prises de petits spasmes.<br />
<br />
La tiédeur de la salive autour de son érection lui donnait l'impression que ses reins étaient en train de fondre et il soulevait inconsciemment son bassin pour que Kirishima le satisfasse davantage.<br />
<br />
-St...op... laisse-moi... je vais...<br />
<br />
Son esprit était ravagé par la honte et le plaisir, aussi, à bout de forces, plongea-t-il ses doigts dans les cheveux de Kirishima pour essayer de repousser son visage, mais en vain. En représailles, Kirishima intensifia ses caresses.<br />
Il serra les dents de toutes ses forces, fermement décidé à ne pas laisser de gémissement gênant franchir ses lèvres. Néanmoins, il avait du mal à croire que c’était bien de sa gorge que montaient les cris rauques qui résonnaient dans la pièce :<br />
-Hnn... ah... !<br />
-Allez, dépêche-toi de jouir.<br />
<br />
Sur ces mots, Kirishima engloutit profondément le sexe de Yokozawa et aspira.<br />
<br />
-....Ah...ngh !<br />
<br />
Yokozawa vit des points blancs danser devant ses yeux. Incapable de se contenir davantage, il atteignit l’orgasme dans un grand frisson qui parcourut tout son corps. Il était toujours désarmé face à la fellation, en grande partie parce que Kirishima avalait son sperme avec un visage si sérieux. Sourd aux demandes répétées de Yokozawa, qui le priait de ne plus le faire, Kirishima n’en faisait qu’à sa tête.<br />
<br />
En levant les yeux, Kirishima essuya ses lèvres humides avec ses doigts dans un geste si explicite qu'il contraint Yokozawa à détourner le regard.<br />
<br />
-Quand vas-tu réussir à t’y habituer, hein ? lança Kirishima avec un petit rire.<br />
-La ferme, siffla Yokozawa sans vraiment de mordant.<br />
<br />
Épuisé par son orgasme, il n’avait même plus la force de lancer un regard noir à Kirishima. Il s'accorda alors un peu de temps pour reprendre son souffle, étendu sur le dos. Mais à son grand désarroi, ce fut une belle erreur.<br />
<br />
Sans crier gare et avec une rapidité déconcertante, Kirishima envoya valser son pantalon et son sous-vêtement qui étaient encore à ses chevilles et, au passage, en fit de même pour ses chaussettes. Yokozawa mit quelques secondes pour réaliser ce qu'il se passait :<br />
-Hé ! Attends une minute… !<br />
-Est-ce que c'est la seule chose que tu sais dire ? Pourquoi ne pas changer de disque de temps en temps ?<br />
-Att…<br />
<br />
Kirishima coupa court à ses protestations en faisant glisser entre ses jambes ses doigts enduits de lubrifiant, ce qui força Yokozawa à déglutir. Alors même qu'il se préparait mentalement à ce qui allait suivre, les doigts de Kirishima s’insérèrent.<br />
<br />
-C'est h-ngh...<br />
-Ça ne fait pas mal, avec tout ce lubrifiant, hein ? Ou est-ce ta façon de me supplier d’être plus doux avec toi ?<br />
-Tu rêves ! cracha Yokozawa en jetant un regard assassin à Kirishima, qui, un sourire en coin, tenait une bouteille de lubrifiant.<br />
<br />
Mais ce moment de rébellion ne dura pas. Tout comme Kirishima l’avait prédit, il n'avait pas mal, mais c’était néanmoins une sensation étrange. Il grimaça quand les doigts glissés dans son intimité se mirent à essayer de créer un passage. Il avait l'impression d’être un patient sur le fauteuil d'un dentiste, qui attendait l'acte fatidique.<br />
<br />
-Hngh...<br />
<br />
Les doigts qui cheminaient en lui ouvraient à chaque passage un peu plus la porte de son intimité, préparant avec soin ce lieu qui n’était pas conçu pour être pénétré. Yokozawa étouffait chaque soupir et gémissement qui menaçait de franchir ses lèvres à chaque mouvement de va-et-vient des doigts. Mais quand il serra les dents, son corps se contracta inconsciemment autour d'eux.<br />
<br />
Kirishima s’approcha de son visage et lui murmura à l’oreille, dans un souffle ardent :<br />
-Tout va bien. Il faut juste que tu te détendes un peu...<br />
-Nn...<br />
<br />
Il avait toutes les peines du monde à accepter ces doigts qui le pénétraient :<br />
-Mmm, ok... vas-y… maintenant...<br />
<br />
Jouer le type confiant était tout simplement un moyen de cacher son malaise. Il préférait mille fois plus faire l’amour sauvagement que d’être choyé comme ça. Ainsi, sa raison qui luttait pour le garder conscient était vaincue par les assauts du plaisir et il n’avait plus le temps d’être embarrassé.<br />
<br />
Kirishima fit glisser ses mains le long des jambes de Yokozawa pour faire remonter ses hanches, en appuyant sur ses genoux. Entièrement plié en deux, Yokozawa protesta :<br />
-Aïeee… Mais merde ! Je peux pas écarter plus les jambes !<br />
-ça fait longtemps que je me le dis mais t’es super raide, en fait !<br />
-Ta gueule... Ce n'est pas le moment de se préoccuper de ça.<br />
-Alors tu pourrais toujours me dire « prends-moi, tout de suite », pour essayer de me séduire.<br />
-Quoi ?! Mais bordel c’est n’impor…<br />
<br />
Il n'eut même pas le temps de terminer sa protestation que son souffle devint erratique : Kirishima introduisait en lui son sexe recouvert d'un préservatif. Alors qu’il pénétrait lentement, une myriade de petits points blancs troubla la vision de Yokozawa.<br />
<br />
-...Nngh... haaa !<br />
<br />
Kirishima cala ses mains sous les hanches de Yokozawa pour les soulever de toutes ses forces.<br />
<br />
Ils avaient beau l’avoir fait un certain nombre de fois, la sensation de cet objet étranger en lui resterait toujours inconfortable. Savoir que cette sensation finissait toujours par lui procurer du plaisir lui fit réaliser à quel point le corps humain était fascinant.<br />
<br />
Il ne détestait pas faire ce genre de choses avec Kirishima, mais il ne pouvait s’empêcher de ressentir de la honte quand il se retrouvait comme ça, étendu sur le lit avec les jambes en l'air. Peut-être qu’il trouvait cette position humiliante ?<br />
Il se laissait pourtant faire parce que c’était Kirishima qui le voulait : il n’avait pas choisi d’être celui qui se faisait pénétrer. Yokozawa se retrouvait dans de telles situations parce qu'il ne trouvait aucune raison de se refuser à Kirishima, qui le désirait avec autant de ferveur dans cette position.<br />
<br />
Ou peut-être que ces réflexions n’étaient au final que des excuses de mauvaise foi qu’il trouvait pour se voiler la face ?<br />
<br />
Il luttait pour ne pas mourir de honte, face au plaisir. Combien de temps lui faudrait-il pour accepter ce genre de choses ?<br />
<br />
-Hngh...<br />
-Ouvre les yeux. Regarde-moi.<br />
-Ne me dis pas... quoi faire.<br />
-Regarde-moi, Takafumi.<br />
-Ta... gueu...<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-j9aN8GNwH5c/VEZISA38CII/AAAAAAAACMA/GgIaAVXKKiI/s1600/ynb4_05.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://4.bp.blogspot.com/-j9aN8GNwH5c/VEZISA38CII/AAAAAAAACMA/GgIaAVXKKiI/s1600/ynb4_05.png" height="640" width="440" /></a></div>
<br />
<br />
Yokozawa luttait pour ouvrir les paupières. Hoquetant, il leva les yeux vers Kirishima qui le dévorait du regard.<br />
A cet instant, il n’aurait pu détacher son regard de ses yeux brûlants s’il l’avait voulu.<br />
<br />
-Voilà, c'est mieux...<br />
-Ne prends pas ce ton... condescendant avec moi... ahhhgh !<br />
<br />
Sous l'effet d'un coup de rein particulièrement puissant de Kirishima, il s’était brusquement cambré, les doigts agrippés fermement aux draps.<br />
Les assauts devinrent alors plus vifs, mettant un terme à toute protestation et donnant à Yokozawa l'impression d’être terrassé par une tornade.<br />
<br />
Les assauts, de plus en plus puissants, l’enfouirent davantage dans les draps. Tandis que les mains sur son bassin essayaient de soulever ses hanches pour le pénétrer de plus en plus profondément, à chaque coup de butoir, les muscles de Yokozawa se contractaient inconsciemment autour du sexe de Kirishima.<br />
<br />
-Aah ! Aah !<br />
<br />
Sa voix était rauque, son souffle erratique.<br />
Il savait déjà qu'il ferait tout pour oublier ce qu'il faisait dans les affres de la passion, mais malheureusement pour lui, il s'en souviendrait aussi intensément que s’il l’avait vécu en rêve.<br />
<br />
-Je te le demande une fois de plus... Laisse-toi aller comme la dernière fois.<br />
-Haa... Ah ! Nggah !<br />
<br />
Ebranlé de toutes parts par les assauts incessants, Yokozawa put enfin trouver la force de s’accrocher au dos de son partenaire. En s’agrippant à ses épaules, il parvint à s’unir à Kirishima dans une étreinte passionnée. Les lèvres qui baisaient sa nuque et ses tempes embrasèrent sa peau.<br />
<br />
Kirishima murmura son prénom à son oreille, le menant au bord du point de rupture. Enfin, il se laissa aller au plaisir et sa passion jaillit dans une explosion salvatrice.<br />
<br />
– …. !!<br />
<br />
Kirishima rencontra lui aussi l'orgasme presque au même instant. Il s’effondra gauchement sur le corps inerte de Yokozawa et le bruit de leurs souffles haletants résonna dans toute la chambre.<br />
<br />
Comme la fièvre du désir quittait lentement son corps, la raison, qu'il avait abandonnée un instant plus tôt, reprit du poil de la bête, alors Yokozawa finit par prendre conscience de leur position honteuse.<br />
<br />
-... Bouge de là, tu pèses une tonne.<br />
-Oh, allez, c'est pas la mer à boire, quand même.<br />
-J'ai l'impression de me faire écraser. Tu n'aurais pas un peu grossi, d'ailleurs ?<br />
-Hé ! Tu veux rire, non ?! Si on doit parler de ça, alors je pourrais te signaler que toi aussi tu as pris quelques kilos en plus, par ici…<br />
-Ne me pince pas ! lança sèchement Yokozawa, en giflant la main qui pinçait sa chair au niveau de la taille.<br />
<br />
Bien qu'un peu susceptible sur la question, Yokozawa était pourtant sûr que son poids était normal.<br />
<br />
-Je sais pourquoi: pas assez d'exercice.<br />
-... Tout ça pour me dire ça… Bon, maintenant, bouge de là.<br />
-Hein ? Tu plaisantes ? Tu ne penses pas sérieusement qu’on en a fini pour aujourd'hui ?<br />
-Quoi ? Mais demain, on doit se lever tous les deux pour aller travailler !<br />
<br />
Kirishima devait sûrement plaisanter pour suggérer une chose pareille avec autant de sérieux. C’était le milieu de la semaine, il devait être un peu plus raisonnable, tout de même.<br />
<br />
-Tu es jeune, alors profites-en. Il est encore bien trop tôt pour que tu me sortes ces excuses.<br />
-N'essaye pas de me faire croire que c'est une question d’âge !<br />
-Soit. Nous en discuterons… mais plus tard. Nous avons une longue nuit devant nous, après tout.<br />
-Il n’y a rien à discuter !<br />
-Regarde le bon côté des choses. C'est l'occasion de faire un peu d'exercice.<br />
-........<br />
<br />
Naturellement, les protestations de Yokozawa tombèrent dans l'oreille d'un sourd. La nuit allait être très longue...<br />
<br />
<br />
***<br />
<br />
-Raah, je meurs de faim...<br />
-Ha ? A qui la faute ?<br />
<br />
Yokozawa était dans un état d'épuisement total. Traîné de force dans la chambre à peine passé le pas de la porte, il n'avait même pas eu le temps de profiter d'un bon repas ce soir. De fait, on pouvait comprendre son irritation quand Kirishima se plaignit d’avoir faim.<br />
<br />
Ce type avait beaucoup trop d'énergie pour son âge. La veille, il était même resté coincé au bureau en raison de la fin du cycle d’édition, alors pourquoi Yokozawa était plus épuisé que lui ?<br />
<br />
Il savait qu’il était trop tard pour y penser, mais il ne pouvait pas s’empêcher de se reprocher son manque de détermination. Il se promit silencieusement d’apprendre de cette expérience, afin que ça ne se reproduise plus à l’avenir. Mais au fond de lui, il avait l’intuition qu’il finirait malgré tout dans le même état la prochaine fois.<br />
<br />
-... Ce qui me rappelle : qu'est-ce que tu as prévu pour le dîner ?<br />
-Du porc et du chou.<br />
-Hein ?<br />
<br />
C’était des ingrédients ça, pas un plat ! Yokozawa imaginait-il des choses, ou bien sa réponse n’était-elle pas bon signe … ?<br />
<br />
-En fait, je voulais du porc au gingembre frit.<br />
-Ne me dis pas que c'est toi qui l'as cuisiné ? se risqua à demander Yokozawa.<br />
<br />
Kirishima lui répondit, choqué :<br />
-Bien sûr que non. Je me serais coupé les doigts si j'avais essayé d'émincer le chou, tu le sais bien. Oh, mais j'ai bien fait en sorte de rincer le riz et de le mettre dans l'autocuiseur. Et j'ai retenu la leçon depuis la dernière fois : j'ai acheté du porc déjà prédécoupé. Alors, ça devrait le faire !<br />
-Tu dis ça comme si tu avais fait quelque chose d’incroyable.<br />
<br />
L'explication de Kirishima l’avait achevé et sapé toute volonté de se glisser hors du lit.<br />
Quelques jours auparavant, Yokozawa avait envoyé Kirishima faire une course à l'épicerie et le type était revenu avec un énorme quartier de viande. Le type lui avait expliqué qu'il pensait que « la viande, c’était de la viande », quelle que soit sa découpe. Mais il avait été sincèrement blessé quand Hiyori avait marqué son incrédulité face à son achat peu judicieux.<br />
<br />
-Le riz est probablement cuit maintenant. Bon, allons préparer le dîner. J'ai sorti ton tablier, aussi.<br />
-.............<br />
<br />
Yokozawa n'avait plus la moindre force pour préparer le repas, alors la seule chose qui lui restait à faire était de faire semblant de bouder. Sans un mot, il bascula sur le côté du matelas et tourna le dos à Kirishima.<br />
-Oi, Yokozawa ? Tu es fatigué ? Hého ?<br />
<br />
Kirishima pensait qu'en l’appelant, Yokozawa lui répondrait, mais ce dernier ferma les yeux de toutes ses forces et resta muet comme une carpe.<br />
<br />
<br />
A suivre...<br />
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Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com25tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-21174336749411651652014-10-11T11:08:00.006-07:002014-10-11T11:09:25.432-07:00SIH - Yokozawa no Baai vol.4 - Chapitre 2 Partie 3<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" height="320" width="222" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.4<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: red;"><span style="color: black;"> Tout public</span></span><b><span style="color: red;"><br /></span>Langage:</b> Français<br />
<b>Résumé:</b> <span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span><b>----------</b><br />
Retrouvez les volumes précédents dans la rubriques <a href="http://yokozawanobaai.blogspot.fr/p/telechargements.html" target="_blank">Téléchargement</a><br />
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<a name='more'></a><br /><br />
Yokozawa s’inclina pour saluer le départ du taxi que venait de prendre son client. Après s'être assurés que la voiture avait tourné au coin de la rue, Henmi et lui poussèrent un soupir de soulagement.<br />
<br />
-Gokurosama deshita. (On a bien travaillé)<br />
-Pfiou ! C'était pas une mince affaire. Je ne m'attendais pas à ce qu’il picole autant... !<br />
-De mon côté, j’ai secrètement prié pour que l’alcool ne te tourne pas la tête, justement.<br />
<br />
Le client en question, qui avait partagé avec eux ce dîner d'affaires, était en vérité un fin connaisseur en matière d’alcools. En plus d'avoir descendu à lui tout seul plusieurs bouteilles de vin avec une facilité déconcertante, il avait encouragé Yokozawa et Henmi à le suivre en les invitant à boire plus qu’ils n’en pouvaient supporter.<br />
<br />
-Je ne pouvais pas me permettre d’être ivre ce soir ! Mais pour être franc, je ne saurais pas dire quel goût avait le repas...<br />
<br />
Leur client de ce soir se trouvait être le directeur d’une grande chaîne de librairies avec laquelle Marukawa devait faire affaire pour la première fois. Etant donné que l’homme soutiendrait et financerait une grande opération promotionnelle concernant les mangas de Japun, Yokozawa l'avait invité à dîner pour lui exprimer sa gratitude et pour discuter avec lui des détails du projet.<br />
<br />
-T’as quelque chose de prévu maintenant ? Partant pour un autre verre ?<br />
-Ah… non non non, je vais plutôt rentrer à la maison. Si je bois un verre de plus, les choses pourraient mal tourner.<br />
-C'est rare de t’entendre dire ça. C’est la fatigue accumulée tout cet été qui se fait sentir, peut-être ?<br />
<br />
Henmi était généralement le premier à proposer ce genre de choses, alors il devait être vraiment épuisé aujourd’hui pour refuser. Avoir dû assister à tous ces dîners d’affaires la semaine dernière et prêter main forte lors de la séance d'autographes durant les vacances d’été l'avait finalement mis sur les rotules.<br />
<br />
-Peut-être. Ou alors c'est à cause de l'âge.<br />
-Mais bien sûr. Tu es encore plutôt jeune mais je ne veux pas te ruiner la santé, alors repose-toi bien.<br />
<br />
Sur ces paroles, les deux hommes se saluèrent. Après tout, vu la quantité de travail qu’ils avaient en ce moment, ce serait vraiment problématique si Henmi devait soudainement garder le lit.<br />
Yokozawa était lui aussi vraiment épuisé, mais il ne se sentait pas d'humeur à rentrer directement chez lui.<br />
<br />
-J’imagine qu'un dernier verre ne me fera pas de mal... se dit-il, en réalisant qu'il était près d'un bar qu'il avait souvent fréquenté par le passé.<br />
Il se dirigea donc vers l'établissement en question.<br />
<br />
-Bienvenue !<br />
-Une bière, s'il vous plaît.<br />
<br />
Peut-être qu’il n’avait pas envie de retourner chez lui parce que personne ne l'y attendait. Peut-être que s’il n’était pas aussi bougrement têtu, il aurait accepté d’aller chez Kirishima. Puisque le type rentrerait probablement au milieu de la nuit, sa mère devait y passer la nuit pour s'occuper d'Hiyori. Bien qu'il soit en bons termes avec elle (il l’avait rencontrée à plusieurs reprises), il ne pouvait se permettre de prendre ses aises dans l'appartement, alors que son propriétaire n'était pas encore rentré.<br />
<br />
Il s'installa au comptoir avec la boisson qu’il avait commandée. Lorsqu'il consulta son téléphone portable pour vérifier sa messagerie, il entendit derrière lui les éclats de voix d’une dispute.<br />
<br />
-En fait, tu t’en fiches totalement, de moi, hein ?<br />
-Calme-toi, ce n'est pas le moment de faire une scène.<br />
-Tu es toujours tellement obsédé par ce que les autres pensent de toi, je déteste ça ! En fin de compte, ce que des inconnus peuvent penser de toi a plus d’importance que moi ?<br />
-Ça n'a rien à voir. Je dis juste que tu dois prendre en compte l'endroit où nous sommes en ce moment...<br />
<br />
Yokozawa jeta un œil par-dessus son épaule pour observer ce qu’il prenait pour une querelle de couple. Mais il fut brusquement arrosé par un verre d’eau lancé par la femme. Elle avait probablement voulu viser l'homme qui lui faisait face, juste derrière Yokozawa, mais c’était ce dernier qui l’avait reçu. Son manteau posé sur le dossier de son tabouret était à présent trempé.<br />
<br />
-Tu n'as qu'à te marier avec ton travail, puisque tu y tiens autant !<br />
<br />
Après avoir jeté son ultime réplique à la face du type, la femme fit claquer la porte du bar derrière elle, sous les yeux médusés de l'ensemble de la clientèle.<br />
<br />
-Je-je suis désolé pour ce désagrément... s'excusa l'homme maladroitement, en épongeant avec un mouchoir la veste trempée de Yokozawa.<br />
-Oh non, ce n'est rien. Ça va vite sécher, j'en suis sûr. Ne vous inquiétez pas.<br />
<br />
Lorsque Yokozawa leva les yeux vers le visage de son interlocuteur, il eut le sentiment de le connaître. Il avait l'impression de l'avoir déjà vu quelque part et en fouillant dans sa mémoire, en essayant de replacer ce visage dans un autre contexte, il réalisa :<br />
-Ah !<br />
<br />
C’était Iokawa, l'oncle du camarade de classe d'Hiyori, qui avait accompagné son neveu pour apporter un cadeau d'anniversaire à la fillette l'autre jour.<br />
<br />
Iokawa parut confus quand il entendit l’exclamation de Yokozawa, mais quand il prit la peine d’observer le visage de son interlocuteur, la surprise le gagna lui aussi :<br />
-Vous êtes... l’homme que j'ai rencontré chez Kirishima-san, c'est ça ? Si mes souvenirs sont bons, vous vous appelez...<br />
-Yokozawa, compléta-t-il avant que l’autre n’ait le temps de fouiller dans sa mémoire.<br />
-C'est ça, Yokozawa-san ! Mes excuses. Je suis confus que vous ayez dû assister à une telle scène...<br />
<br />
Il semblait encore plus embarrassé maintenant qu'il savait qu'il avait affaire à quelqu'un qu'il connaissait. Certes, n’importe qui serait dans un état similaire à sa place, si une connaissance avait été témoin d'une telle scène.<br />
<br />
Il était bien plus agréable de lui parler dans ces circonstances que la dernière fois, mais les regards insistants des clients du bar qui pesaient sur eux étaient assez gênants.<br />
-Euh... Ça vous dirait d'aller prendre un verre ailleurs ? Vous avez terminé le vôtre visiblement, suggéra Yokozawa à la hâte.<br />
<br />
Par chance, le verre de Yokozawa était lui-même pratiquement vide et ils auraient probablement du mal à boire un verre tranquillement avec tous ces yeux braqués sur eux.<br />
<br />
-Ah, o-oui, c'est juste !<br />
<br />
Grâce à la suggestion de Yokozawa, Iokawa remarqua enfin qu’ils étaient l’objet de tous les regards. Après avoir présenté ses plus plates excuses à l’ensemble du bar en courbant la tête, il prit son portefeuille. Sans doute afin de remercier Yokozawa pour son indulgence, il tenta de lui payer sa boisson, mais Yokozawa refusa, préférant régler sa propre note avant de sortir du bar en compagnie d’Iokawa.<br />
<br />
-Je suis vraiment désolé de vous avoir impliqué dans mes histoires, Yokozawa-san, s'excusa à nouveau Iokawa en baissant la tête.<br />
Yokozawa était un peu gêné que l’autre s’excuse autant pour une si petite affaire.<br />
-Il n'y a pas de mal. Je pensais d'ailleurs bientôt m'en aller, donc ce n'est pas un souci.<br />
<br />
Yokozawa avait eu l'intention de ne boire qu’un seul verre, alors c'était une bonne excuse pour se mettre en route vers son appartement.<br />
<br />
-Pourrais-je... vous accompagner jusqu’à la gare ?<br />
-Volontiers.<br />
<br />
Il n'avait aucune raison de refuser sa proposition, après tout, et ils pouvaient difficilement faire le même trajet chacun de leur côté dans la mesure où ils allaient dans la même direction. Mais le fait était qu'il avait surpris Iokawa dans une situation un peu gênante, alors il n'était pas bien certain de savoir comment engager la conversation.<br />
<br />
-Alors... vous venez souvent dans ce bar, Yokozawa-san ?<br />
-Hein ? Ah... eh bien, avant, j’y allais souvent. Ça faisait longtemps que je n'y étais pas allé, alors je me suis dit que je pouvais y boire un verre ce soir.<br />
-Je vois. Je suis d'autant plus confus d'avoir gâché votre moment de détente.<br />
-Non non non, ne vous inquiétez vraiment pas à ce sujet.<br />
-Si j'avais su que les choses allaient se terminer ainsi... j'aurais choisi un autre établissement... dit il avec un sourire en coin tout en marmonnant qu’il ne pourrait plus jamais se rendre dans ce bar.<br />
<br />
Yokozawa resta silencieux, incapable de trouver les mots pour le réconforter.<br />
<br />
-... Pardon, je ne devrais pas dire ce genre de choses. Je crois que j’ai un peu trop bu, ce soir. Je suis sûr que ça doit vous ennuyer de m'écouter me plaindre.<br />
-Oh, non, pas du tout... Je veux dire, je suis à l’écoute si vous avez besoin de parler...<br />
<br />
Parfois, il est bon de parler avec quelqu'un qui soit totalement étranger à la situation. Même si Yokozawa pensait qu'il était assez mal placé pour donner des conseils, il se disait qu'il est toujours préférable d'extérioriser ces sentiments plutôt que de les enfouir à l’intérieur.<br />
<br />
-Je m’étais dis que... qu'elle réagirait avec plus de retenue si nous étions dans un lieu public. Mais finalement ça n’a pas marché, hein ? On sortait ensemble depuis qu’on était à l’école, mais les choses ont mal tourné depuis qu’on a eu notre diplôme. Puis, le travail m’a davantage accaparé, je n'avais plus vraiment de temps à lui consacrer... alors, elle m'a trompé.<br />
-Qu... ?<br />
<br />
Si Iokawa disait vrai, alors c’était elle qui aurait dû subir une telle scène. Yokozawa ne comprenait pas comment cette affaire avait pris une telle tournure.<br />
<br />
-Elle a dit que c’était de ma faute, que c’est parce que je passais trop de temps à travailler et que je la laissais toute seule. C’est vrai qu’on ne s’est pas beaucoup vus ces derniers mois…<br />
-Et alors ? Ce n'est pas un peu ridicule de réagir comme ça, malgré tout ? Même si c'était à cause de vous qu'elle se sentait seule, ce n'était pas une raison pour vous tromper.<br />
<br />
Yokozawa connaissait très bien ce sentiment de solitude qui survenait quand on n’arrivait pas à trouver du temps libre pour être avec sa moitié.<br />
Toutefois, ce vide dans le cœur ne pouvait pas être comblé par une autre personne. Si elle avait réussi à satisfaire ce manque par l’adultère, alors il y avait sans aucun doute un problème avec les sentiments qu'elle portait pour son petit-ami.<br />
<br />
-... Vous êtes vraiment quelqu’un de bien, Yokozawa-san.<br />
-Pardon ?<br />
-Eh bien, ce n'est que la seconde fois que je vous parle, et pourtant vous écoutez mes problèmes avec beaucoup de patience. Il n’y a que les gens bons qui peuvent faire ce genre de choses. La plupart des gens préfèreraient partir en courant que de prêter l'oreille à un type qui vient de se faire jeter par sa petite amie.<br />
-Sans doute...<br />
<br />
Yokozawa avait l'impression qu'il lui parlait de quelqu'un d'autre. Bien sûr, c'était dans la nature humaine de ne pas vouloir se faire embarquer dans des situations gênantes, mais ce genre de choses ne lui avait pas sauté aux yeux avant que Iokawa ne le lui fasse remarquer.<br />
<br />
-Hahaha, je vois que vous ne vous en étiez même pas rendu compte. Merci encore, vraiment. Grâce à vous, je pense que je vais réussir à me remettre de cette situation.<br />
-Mais je vous en prie. Je vous ai dit que j'allais écouter vos malheurs et j'ai fini par donner mon avis.<br />
-Non, je vous en suis vraiment reconnaissant. Je suis sûr que j’arriverai à me replonger avec entrain dans mon travail dès demain. Je crains que je ne doive plus me consacrer qu’à mon travail, dans les jours qui viendront, dit Iokawa d’une voix lasse.<br />
<br />
Même s’il semblait encore ébranlé par sa soirée, il n'était visiblement pas trop affecté par ce qu'il venait de se passer. Le sourire qu’il affichait semblait certes un peu forcé, mais il avait encore du temps devant lui pour guérir de ses blessures.<br />
<br />
Mal à l’aise à l’idée de poursuivre sur le thème des ruptures amoureuses, Yokozawa chercha un autre sujet à aborder. C'est alors qu'il se souvint de leur rencontre :<br />
-Maintenant que j'y pense, rappelez-moi pourquoi vous étiez passé chez Kirishima-san, l'autre jour, Iokawa-san ?<br />
-L'autre jour ? Ah, pour l'anniversaire de Hiyori-chan, vous voulez dire ? Oui, j'admets que ça peut paraître un peu étrange qu'un oncle accompagne son neveu, à la place de l’un de ses parents.<br />
-Je n’ai pas trouvé ça particulièrement étrange, mais seulement surprenant.<br />
-C’est d’abord parce que je vis dans le même immeuble qu’Hiyori-chan, et puis je pense que mon neveu devait être assez nerveux à l'idée de parler à ses parents de la fille qu'il aime. Il était si perturbé que je lui ai demandé ce qui n'allait pas. Comme il est fils unique, je tiens un peu le rôle du grand frère pour lui.<br />
<br />
Yokozawa comprenait parfaitement la position de cet enfant. Voir ses parents le soutenir et l'encourager pour ce genre de choses pouvait être effectivement très embarrassant et ils auraient même pu finir par le taquiner à ce sujet. De fait, son oncle, qui était un peu extérieur à la situation, était la personne idéale pour se confier.<br />
<br />
-Initialement, il voulait y aller seul. Mais à la dernière minute, il a eu peur, alors j’ai fini par l'accompagner.<br />
-Je vois... Je comprends mieux.<br />
<br />
La nervosité de ce pauvre gosse avait été flagrante, bien qu'Hiyori ne l’ait même pas remarqué. La fillette pouvait se révéler étonnamment mature dans certains domaines, mais en ce qui concernait les choses de l'amour, elle n’était encore qu'une enfant. Mais Yokozawa pensait qu'il était bien pour elle de ne pas grandir trop vite. Au grand désarroi de Iokawa-kun, il espérait qu’elle ne changerait pas de sitôt.<br />
<br />
-Dites-moi, Yokozawa-san, ne seriez-vous pas, par hasard, employé à Marukawa Shoten... ?<br />
-C'est exact, mais comment le savez-vous... ?<br />
-Mon neveu m'a dit que Kirishima-san est le rédacteur en chef de Japun et vous aviez précisé l'autre jour que vous étiez un de ses collègues. Alors je me demandais si vous aussi vous étiez éditeur... ?<br />
<br />
Yokozawa comprenait parfaitement la logique d’Iokawa. Kirishima n'avait pas l'habitude de se vanter de son travail, mais il n'avait rien d'étrange à ce que les parents et la famille des camarades de classes de sa fille connaissent certains détails personnels de la vie des autres parents d’élèves.<br />
<br />
-En fait, non. Je ne suis pas son subordonné, à proprement parler. Je suis commercial, précisa Yokozawa.<br />
<br />
Même si dire que Kirishima était son supérieur permettait d’éviter que les gens se demandent pourquoi deux hommes de leur âge se fréquentaient sur leur temps libre, il ne put se résoudre à lui mentir.<br />
<br />
-Vraiment ? Je suis commercial pour une maison d'édition, moi aussi. Bien qu'elle soit loin d'être aussi prestigieuse que Marukawa-san, bien sûr.<br />
-C'est vrai ? Puis-je vous demander pour qui vous travaillez, alors ?<br />
<br />
Yokozawa avait rarement l'occasion de discuter avec des gens qui travaillaient dans le même secteur que lui, aussi la curiosité l’avait-elle gagné.<br />
<br />
-Les éditions Fujino.<br />
-Je vois, vous êtes donc commercial aux éditions Fujino ? J'adore les romans policiers, alors j'ai lu de nombreux ouvrages de leurs collections.<br />
<br />
Les éditions Fujino étaient une vieille maison d’édition de renommée moyenne, qui éditait non seulement des ouvrages de science-fiction et des romans policiers, mais aussi des romans étrangers. De plus, elle proposait à ses lecteurs une large collection de livres d'images et de littérature pour enfants. Les étagères d’Hiyori comptaient d’ailleurs de nombreux titres des éditions Fujino.<br />
<br />
-Ouah, j'en suis ravi ! J'ai moi aussi lu de nombreux ouvrages de Marukawa-san. La dernière œuvre d'Usami-sensei était tellement novatrice ! Je l'ai adorée.<br />
<br />
-Je vous remercie pour votre soutien, même si je ne suis pas en charge du département de littérature.<br />
-Alors de quoi vous vous occupez ? Laissez-moi deviner ! Comme vous êtes ami avec Kirishima-san, je présume que vous affecté aux... mangas ?<br />
-En effet. Je m'occupe de tout ce qui touche aux mangas.<br />
-Je dois avouer que je n’en lis pas beaucoup, mais j'ai tous les volumes de Za Kan. L'histoire ne manque jamais de me surprendre et ça me bouleverse à chaque fois. Un des derniers chapitres m’a même fait fondre en larmes !<br />
<br />
Iokawa semblait être réservé de prime abord, mais il avait visiblement un côté bavard. Le type aurait été tout retourné s’il lui avait révélé que Kirishima était en fait l’éditeur en charge d'Ijuuin Kyou.<br />
<br />
-Je sais que j’aurais sans doute dû le faire plus tôt, mais pourrais-je vous donner ma carte ?<br />
-Bien sûr. Je vous remercie. Je vais vous donner la mienne aussi, si vous voulez bien.<br />
<br />
Yokozawa n'aurait jamais pensé échanger un jour sa carte de visite comme ça, dans une rue au beau milieu de la nuit.<br />
<br />
-Je suis très heureux d'avoir fait votre connaissance, Yokozawa-san. J'espère que nous pourrons prendre un verre ensemble, un de ces jours... ? J'ai toujours voulu discuter avec des commerciaux d'autres entreprises.<br />
<br />
Iokawa disait sans doute cela par politesse, mais Yokozawa apprécia malgré tout ses compliments. La plupart des gens avaient tendance à fuir sa compagnie, après tout, et il passait pour quelqu'un d'acariâtre quand il ne prenait pas la peine de se montrer sous son meilleur jour. Si Iokawa avait déjà cette opinion de lui au bout de leur deuxième rencontre seulement, c’était probablement dû en partie à son état alcoolisé, mais aussi à la relation qu'il entretenait avec Kirishima. La proximité des deux hommes avait généralement tendance à rentre les gens beaucoup plus ouverts avec Yokozawa.<br />
<br />
-Bien, nous ferons donc ça, conclut Yokozawa avec grand enthousiasme, probablement mis à l'aise par le sourire d’Iokawa.<br />
<br />
A suivreLing S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com27tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-69979477108449455292014-10-05T05:40:00.001-07:002014-10-05T05:40:59.532-07:00SIH - Yokozawa no Baai vol.4 - Chapitre 2 Partie 2<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" height="320" width="222" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.4<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: red;"><span style="color: black;"> 16+</span></span><b><span style="color: red;"><br /></span>Langage:</b> Français<br />
<b>Résumé:</b> <span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span><b>----------</b><br />
Retrouvez les volumes précédents dans la rubriques <a href="http://yokozawanobaai.blogspot.fr/p/telechargements.html" target="_blank">Téléchargement</a><br />
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<br />
<a name='more'></a>-... Tsss, siffla Yokozawa, irrité, quand il fit une énième faute de frappe.<br />
<br />
Il se trouvait dans un tel état de nervosité depuis le début de la semaine que ça commençait à affecter son travail. Mais même s’il en avait conscience, il ne parvenait pas à prendre le dessus sur sa mauvaise humeur.<br />
<br />
Il savait pertinemment pourquoi il était dans cet état, même s'il avait beaucoup de mal à l’admettre... C’était précisément parce qu’il n'avait pas pu passer beaucoup de temps en tête-à-tête avec Kirishima la semaine dernière. En plus de leur emploi du temps surchargé, Kirishima avait dû quitter la ville le week-end dernier pour assister à un événement autour du manga et de l'animation.<br />
De son côté, Yokozawa avait dû prêter main forte lors d'une séance d'autographes lundi dernier, jour qui était initialement férié. De fait, les deux hommes n'avaient pas pu se voir durant leur temps libre. En plus, il n'avait pas pu rendre visite à Hiyori et Sorata non plus, ni même avoir une minute à lui pour se détendre.<br />
<br />
Yokozawa s’était dit qu'ils pourraient au moins déjeuner ensemble aujourd'hui, alors il lui avait envoyé un sms ce matin. Mais Kirishima lui avait finalement répondu qu'à cause de la fin du cycle de l’édition du magazine, il n’aurait pas le temps de manger à l’extérieur.<br />
<br />
-Yokozawa-san, avez-vous un moment à m’accorder ? demanda Henmi, alors que son supérieur poussait un énième soupir en consultant le message de refus qu'il venait de recevoir.<br />
<br />
Yokozawa se remit aussitôt en mode « supérieur hiérarchique » :<br />
-De quoi s’agit-il ?<br />
-Les affiches pour la prochaine campagne promotionnelle sont arrivées et elles ont l'air vraiment bien.<br />
-Ouais. Elles vont sûrement attirer l’œil, une fois affichées dans les librairies.<br />
-Effectivement ! Bon alors je vais montrer tout ça au service éditorial…<br />
-Je t'en remercie. Ah, attends, non ! J'ai une course à faire là-bas, alors je vais m’en charger.<br />
-Hein ? Vous êtes sûr ? demanda Henmi, surpris par la proposition de Yokozawa.<br />
<br />
On pouvait comprendre la surprise du jeune commercial, car c’était souvent son supérieur qui l’envoyait là-bas pour éviter le plus possible de tomber sur Kirishima au bureau.<br />
<br />
-J'ai besoin de discuter d'un truc avec eux. En plus, ils nous ont bien rendu service en demandant à leurs mangakas de réaliser des illustrations inédites pour la campagne promotionnelle, alors je tenais à les remercier en personne.<br />
<br />
Avec ce genre d'excuses, Yokozawa éviterait d’être assailli de questions gênantes quand il reviendrait.<br />
<br />
-Je comprends. Alors, quand vous reviendrez, ça ne vous dérangerait pas de jeter un œil sur ma proposition de projet ?<br />
-Bien sûr. Je ne devrais pas en avoir pour longtemps, alors je serai de retour dans une minute.<br />
<br />
Yokozawa prit l'enveloppe de documents promotionnels et quitta les bureaux du service commercial pour se diriger vers l'ascenseur. Une fois arrivé au cinquième étage, il prit le chemin de la division de Japun. Quand il fut dans le couloir qui débouchait sur les bureaux du magazine, il jeta un coup d’œil prudent à l’intérieur du service. Il y régnait déjà une atmosphère particulièrement sinistre.<br />
<br />
-................<br />
<br />
C’était encore plus tendu que ce qu'il avait imaginé. Une fatigue générale semblait ralentir et peser sur le moindre objet et le moindre mouvement. Yokozawa se figea aussitôt qu'il posa le pied dans le service éditorial de Japun.<br />
Kirishima lui avait raconté que ce mois-ci, la publication ne se passait pas très bien et Yokozawa se rappela alors que le type lui avait paru en effet plutôt tendu.<br />
Kirishima était rarement de mauvaise humeur au travail, mais il était vraiment au fond du puits aujourd'hui, sans doute à cause de l'ambiance générale du département d’édition.<br />
<br />
Tous les éditeurs semblaient au bord de l’épuisement. Yokozawa avait de plus en plus envie de revenir sur sa décision et de tourner les talons. Alors qu’il s’apprêtait à prendre ses jambes à son cou et à regagner son propre service, le visage de Kirishima apparut dans son champ de vision.<br />
<br />
-!!<br />
<br />
Leurs regards se croisèrent, ce qui troubla brusquement Yokozawa. Mais il serra soudain les dents de frustration quand il réalisa qu'il venait d'offrir à Kirishima une occasion en or de le taquiner. La plupart du temps, il parvenait pourtant à maintenir un visage impassible au bureau, mais parfois, il se faisait surprendre.<br />
<br />
Kirishima, qui faisait peine à voir, se leva et s’approcha de lui. Mais quand Yokozawa recula d’un pas avec hésitation, un peu désarçonné par l'intensité du regard du type, Kirishima saisit fermement son bras, empêchant toute fuite :<br />
-T’arrive pile au bon moment, Yokozawa.<br />
-Qu...quoi ? s’exclama Yokozawa en clignant des yeux pendant plusieurs secondes, en se demandant ce qu'il se passait.<br />
<br />
Ignorant la confusion de Yokozawa, Kirishima interpella Katou qui se trouvait tout près :<br />
-Je sors quelques minutes !<br />
<br />
Les deux hommes quittèrent le service éditorial.<br />
<br />
Avec son bras immobilisé par l’emprise de Kirishima, Yokozawa fut entraîné dans le couloir, sans comprendre pourquoi le type avait parlé de « bon moment ».<br />
S'il devait consulter Yokozawa pour quelque chose, pourquoi devaient-ils quitter les bureaux de Japun ? Même si ça concernait une affaire un peu épineuse, ils auraient tout aussi bien pu aller dans une des salles de réunion vacantes à proximité :<br />
-C'est quoi le délire, là ?<br />
-Tais-toi et suis-moi.<br />
<br />
Kirishima maintint son emprise sur le bras de Yokozawa tout en cheminant dans le couloir et les longues jambes du type se mirent à accélérer le pas lorsqu’ils empruntèrent les escaliers.<br />
<br />
La poigne de Kirishima sur son bras lui faisait adopter une position très inconfortable pour marcher, alors Yokozawa avait un peu de mal à suivre le rythme.<br />
Et sans savoir pourquoi, il se trouva projeté à l’intérieur d'une salle de réunion déserte.<br />
<br />
-Mais merde, qu'est-ce que tu fous… ?<br />
<br />
Kirishima ignora sa question et verrouilla sans un mot la porte derrière lui, avant de se retourner vers Yokozawa avec un air sombre.<br />
<br />
-Ki... Kirishima...-san... ?<br />
<br />
Vu son expression, il avait dû à nouveau faire une bêtise et sa poitrine se serra en imaginant ce qui l'attendait.<br />
<br />
-Il y a eu un autre problème dans... balbutia-t-il avant qu’un baiser soudain ne l’interrompe et que des lèvres avides ne ravissent les siennes sans même lui laisser le temps de reprendre son souffle.<br />
<br />
Les pensées de Yokozawa se figèrent devant cet acte inattendu. Quand il reprit ses esprits après quelques secondes de flottement, il sentit ses hanches se faire empoigner fermement.<br />
<br />
-Nn... hnm- !<br />
<br />
Il frappa du poing le dos de Kirishima en signe de protestation, mais il ne reçut qu'un baiser encore plus intense en réponse.<br />
La langue de Kirishima se fraya un chemin à travers ses lèvres pour conquérir sa bouche. Les bruits que produisit leur baiser mêlés à leurs souffles saccadés éveillèrent en Yokozawa une chaleur qu'il essaya vainement d'ignorer.<br />
<br />
-Hnn...nn...<br />
<br />
Il se raccrocha pourtant farouchement aux dernières bribes de bon sens qu’il lui restait pour ne pas céder. Ils étaient dans une salle de réunion, tout de même ! Même si la porte était fermée et qu'il y avait très peu de chance que quelqu'un fasse irruption ici, il restait une possibilité qu'on les surprenne. De plus, ils étaient tous les deux attendus et il était impardonnable pour des adultes responsables de faire ce genre de choses sur leur lieu de travail.<br />
<br />
Cependant, quoique Yokozawa mourût d'envie d'exposer son point de vue à ce sujet à Kirishima, il avait besoin de sa bouche pour ça – bouche qui était évidemment occupée à autre chose à ce moment précis.<br />
Alors qu'il envisageait de mordre la langue du type pour lui faire lâcher prise, Kirishima finit par le libérer de son baiser. Peut-être avait-il senti le danger ?<br />
<br />
-Espèce de... !<br />
-Merde, tu peux pas savoir comme je suis content de te voir. Je suis tellement en manque que je commence à devenir fou, lâcha Kirishima de but en blanc à un Yokozawa haletant.<br />
Cela coupa court aux invectives que Yokozawa avait préparées.<br />
-.... Hein ?<br />
-N'avoir rien fait depuis trois semaines a été une vraie torture.<br />
-Qu'est ce que... tu essayes de me dire que c'est pour ça que tu m'as traîné ici ?<br />
-Oui, pourquoi ?<br />
-Mais bordel, regarde où on est !<br />
-Dans une salle de réunion, et alors ? En plus, j'ai fait en sorte d'en choisir une avec des murs épais, alors ne t’inquiète pas.<br />
-Alors puisque tu as parfaitement conscience de l’endroit où nous sommes, essaie de te maîtriser un peu !<br />
<br />
Peut-être que le type perdait les pédales à cause de la fin du cycle d’édition ?<br />
<br />
-Impossible. Si tu ne me donnes pas quelque chose à me mettre sous la dent tout de suite, il n'y a aucune chance que je reste sur pied jusqu'à ce soir.<br />
<br />
Kirishima glissa un doigt dans le nœud de la cravate de Yokozawa et tira dessus avec insistance. Avant même que Yokozawa réalise ce qu'il se passait, Kirishima avait déboutonné deux boutons de sa chemise et commençait déjà à mordiller la peau de son cou mise à nue.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-2qfZYZJC6-w/VDE8DYNQIwI/AAAAAAAACLw/jw406xveudA/s1600/ynb4_03.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://3.bp.blogspot.com/-2qfZYZJC6-w/VDE8DYNQIwI/AAAAAAAACLw/jw406xveudA/s1600/ynb4_03.png" height="640" width="436" /></a></div>
<br />
<br />
-Ngh-ne... ne me mords pas, bon sang !<br />
-T’inquiète pas. Personne ne verra les marques tant que tu garderas ta cravate nouée.<br />
-Là n'est pas la question…<br />
<br />
Yokozawa fit un pas en arrière en guise de retraite et mais buta contre le bord d'un bureau. N’ayant aucune issue possible, il décida de s’asseoir dessus.<br />
<br />
Les mains de Kirishima n’avaient pas cessé leurs assauts sur un Yokozawa qui protestait. Ce dernier se demandait à quel point Kirishima était sérieux à cet instant, alors qu'il continuait de sillonner sa nuque. Yokozawa ressentit le frôlement des doigts de Kirishima sur sa colonne vertébrale à travers le tissu de ses vêtements.<br />
Kirishima caressait déjà ses hanches, ses mains ayant glissé sous la veste de son costume et terminant leur course sur ses reins.<br />
<br />
-Arrête... ça... ngh...<br />
<br />
Il glissa son genou entre les jambes de Yokozawa pour les écarter et entreprit de s'occuper de son bas-ventre, tout en se servant de sa main libre pour pincer son téton à travers le tissu de sa chemise. Yokozawa fronça les sourcils lorsqu’il sentit le pincement à peine douloureux. Son souffle était à présent de plus en plus erratique et son bon sens commençait à le quitter. Il essayait d’ignorer tous ces gestes qui réveillaient ses sens, mais en vain.<br />
<br />
-Je t'ai dit... ngh... d’arrêter !<br />
<br />
Faisant appel à ses dernières ressources mentales, il repoussa violemment Kirishima de toutes ses forces. Une seconde de plus et ils n'auraient pas pu faire marche arrière. Il pouvait sentir un bourdonnement lancinant au fond de son cœur et son bas-ventre le suppliait déjà de céder.<br />
<br />
-Juste... qu’une chose soit bien claire, je vais te le demander une fois de plus : tu as bien conscience que nous sommes sur notre lieu de travail et que nous sommes attendus, n'est-ce pas ?<br />
<br />
Il prit soin de formuler sa question le plus clairement possible, comme pour réprimander un enfant, mais Kirishima finit par lui répondre en soupirant et en levant les yeux au ciel :<br />
<br />
-Raah, tu es vraiment rabat-joie, parfois.<br />
-Non, c'est plutôt toi qui te crois tout permis ! rétorqua Yokozawa sèchement, en prenant soin de corriger la remarque d’un Kirishima visiblement irrité.<br />
<br />
Il avait besoin qu'il comprenne qu'il était le seul à se comporter comme un gosse, à cet instant.<br />
<br />
-Je n'ai même pas eu le temps de déjeuner aujourd’hui, alors quel mal y a-t-il à ce que je prenne une petite pause ?<br />
-Tu n'as pas mangé de toute la journée ?<br />
-Ben, une fille d'un service proche m'a donné une barre de chocolat.<br />
-Tu as vraiment besoin de manger quelque chose de plus nutritif que ça...<br />
<br />
Bien sûr, il ne risquait pas le malaise, mais un homme adulte ne pouvait pas tenir toute une journée avec seulement une pauvre petite barre de chocolat dans le ventre. Mais ce n’était pas non plus parce qu’il était débordé qu’il pouvait se permettre de faire ce qu’il voulait au bureau.<br />
<br />
-Maais si j'avais une charmante épouse qui pouvait me préparer un bento, ce genre de chose n'arriverait pas... lança-t-il en jetant un regard innocent à la ronde.<br />
-...Oi, ça ne serait pas une façon détournée de me demander de te préparer ton déjeuner ?<br />
-Ooh, tu as compris ! Je savais que tu serais d'accord !<br />
-Je n'ai jamais dit que je le ferais, précisa Yokozawa à un Kirishima visiblement satisfait d'avoir touché sa cible.<br />
<br />
Il ne pouvait pas supporter qu'une remarque anodine se transforme comme par magie en un accord, alors il ajouta :<br />
-Pourquoi est-ce que je devrais faire ça, de toute façon ? Je dois déjà venir travailler plus tôt que toi, alors tu essayes de me dire qu'il faudrait que je me lève encore plus tôt pour préparer tes repas ?<br />
<br />
Face à l'irritation de Yokozawa, Kirishima répondit avec un air sombre :<br />
-Pourquoi est-ce qu’on ne se réveillerait pas à la même heure, alors ? Je n'ai rien contre le fait de t'aider si tu me dis quoi faire. Ah, attends, je pense qu'il me sera difficile de me lever tôt demain...<br />
<br />
Yokozawa soupira alors que Kirishima s’amusait à prévoir tout seul leur soirée et leur petit-déjeuner. Il y avait pourtant un détail qui lui échappait :<br />
-Tu n'as pas lu le texto que je t'ai envoyé ce matin ? Je ne peux pas aller chez toi après le travail, de toute façon. Je t'ai dit que j'avais un dîner d'affaires ce soir.<br />
-C'est quoi le plus important à tes yeux ? Ton travail ou moi ?<br />
<br />
La colère de Yokozawa redoubla d'intensité devant cette question stupide. Il n'arrivait pas à tolérer ses blagues idiotes dans des moments pareils :<br />
-Tu veux vraiment qu'on parle de ça maintenant ? Alors que tu seras probablement coincé ici jusqu'à demain matin à cause de la sortie de ton magazine ?<br />
-Mon travail, ma famille et mon amoureux sont tout aussi importants pour moi. Les heures supplémentaires sont moins difficiles à supporter si je sais que tu m'attends à la maison.<br />
-Mais bien sûr.<br />
<br />
Ça ne servait à rien d’argumenter avec le type sur ce terrain, aussi Yokozawa lui lança-t-il un regard glacial, qui sembla n'avoir aucun effet sur lui. C'est alors que Kirishima changea son fusil d’épaule et tenta une approche différente :<br />
-Ah ! Alors que dis-tu de demain ? C'est bon pour toi, demain, non ?<br />
-Demain ?<br />
-Qui a la mémoire courte maintenant ? Hiyo doit partir en classe verte à partir de demain.<br />
-Ah oui...<br />
<br />
Ça lui revenait. Demain Hiyori devait partir pour trois jours et deux nuits en camping avec sa classe.<br />
Elle avait totalement récupéré de son rhume la semaine dernière et Yokozawa se rappela alors qu'elle lui avait envoyé un message à ce sujet ce matin. Il avait un peu exagéré en lui préparant une version géante du pudding qu’elle lui avait demandé la dernière fois. Mais comme la fillette avait réussi à le finir pratiquement toute seule, elle s'était alors demandée :<br />
« Est-ce que je ne vais pas prendre du poids à cause de ça ? »<br />
<br />
Mais étant donné sa constitution, quelques kilos en plus ne lui feraient pas de mal. De plus, Yokozawa pensait toujours que les filles étaient plus mignonnes avec quelques rondeurs ici ou là.<br />
<br />
-Ça fait un moment que nous n'avons pas été tous les deux tout seuls...<br />
-...Et alors ?<br />
-Alors on va pouvoir roucouler autant qu’on veut…<br />
-Idiot ! siffla Yokozawa qui jugeait les propos de Kirishima indignes d'un homme de son âge.<br />
-Quoi ? Tu ne veux pas roucouler avec moi ?<br />
-T’es vraiment sérieux, là ?<br />
<br />
Kirishima avait-il idée du mal de tête que lui provoquait cette conversation ? Il ne savait vraiment plus comment réagir aux remarques de ce type. Mais Kirishima était bien pire aujourd’hui, c’était une certitude. Il devait être particulièrement sous pression en ce moment.<br />
<br />
-Hé ! Je trouve que c'est très important de dire clairement ce genre de choses. Je ne voudrais pas t'imposer des choses que tu n'aurais pas envie de faire, après tout.<br />
-Mais bien sûr... dit l'homme qui adore passer ses nerfs sur moi en me prenant la tête à longueur de journée.<br />
-C'est de ta faute, t’es vraiment trop mignon quand tu t’énerves.<br />
-N'essaye pas de me faire porter le chapeau !<br />
-Ooh ! J'aime quand tu fais cette tête, murmura-t-il à son oreille.<br />
-.... !<br />
<br />
Le visage de Yokozawa s'empourpra. Il avait beau faire tous les efforts du monde, il finissait toujours par succomber dans ce genre de situation. Il faisait de son mieux pour gérer les farces puériles de Kirishima, mais il se retrouvait toujours désarmé face au charisme digne du type.<br />
<br />
-Je me suis senti si seul sans toi, la semaine dernière...<br />
-......<br />
-Toi aussi, n'est-ce pas, Takafumi ?<br />
<br />
Parfois, qui ne dit mot consent… Alors que Yokozawa se raidissait, prêt cette fois à subir les assauts de Kirishima, dont le visage se rapprochait du sien... la sonnerie d'un téléphone portable retentit.<br />
<br />
-Merde ! J’imagine que ça met fin à notre aparté… Oui ? Kirishima à l’appareil, répondit-il en revenant instantanément en mode « travail ».<br />
<br />
Du téléphone de Kirishima, Yokozawa put entendre une voix hystérique hurler : « Kirishima-san, où êtes-vous donc bien passé ?! ». D’après sa façon de parler, c’était probablement Katou à l'autre bout du fil.<br />
<br />
-J'étais sur le point de revenir. Donne-moi une minute, bon sang.<br />
<br />
On aurait dit un vendeur de nouilles soba ronchon qui essaie de trouver des excuses pour justifier son service horriblement lent. Observant le type baratiner au téléphone, Yokozawa articula silencieusement :<br />
-Quel menteur...<br />
<br />
Kirishima le vit et lui pinça la joue, comme pour lui dire de se taire.<br />
<br />
-Arrête ça ! siffla Yokozawa à voix basse pour ne pas être entendu par l’interlocuteur au téléphone, tout en frappant la main de Kirishima qui poursuivait ses taquineries puériles.<br />
<br />
Mais Kirishima continuait à le pincer là où il pouvait en ignorant les protestations de Yokozawa et sans cesser de parler au téléphone. Même si ses mains se faisaient à chaque fois repousser, Kirishima continuait sans relâche ses assauts, s'amusant visiblement de la réaction de Yokozawa.<br />
<br />
-Ah ! Bien, je m'en remets à toi, alors. Ouais, c'est bien. J'ai confiance en ton jugement. OK. J'arrive.<br />
-........ !<br />
<br />
Yokozawa, qui était sur le point d'exploser, s'empara fermement du poignet de Kirishima pour l'immobiliser, quand le type se pencha en avant pour lui pincer la joue une dernière fois. Comme il serrait de toutes ses forces pour immobiliser sa main, Kirishima grimaçait de douleur, même si visiblement, le type s'amusait follement à poursuivre ses pitreries.<br />
<br />
-Compris. Tu peux commencer maintenant, conclut Kirishima avant de clore l'appel tout en lorgnant sur Yokozawa qui maintenait toujours sa prise sur son poignet.<br />
<br />
Voir Kirishima s'amuser de sa colère avait le don de le mettre hors de lui.<br />
<br />
-Oh allez, il n'y a pas de raison de s'emporter pour si peu.<br />
-Je ne suis pas énervé, mais juste choqué par ton comportement. Maintenant, range ton téléphone et file dans ton service !<br />
-Décidément, tu n'es pas marrant. Essaye de te mettre un peu à ma place : imagine à quel point c’est difficile pour moi de te laisser maintenant.<br />
-Et ARRÊTE de me toucher le cul comme ça !<br />
<br />
Déjà que Yokozawa ne supportait pas ce geste à la maison, il ne voulait certainement pas subir la même chose au bureau.<br />
<br />
-Très bien, tu as gagné. On continuera demain. Mais tu vas avoir besoin de t'occuper de ton cas tout seul, pour aujourd'hui. Pour moi aussi ça va être difficile.<br />
-Ne joue pas les victimes !<br />
-Hahahaha, compris, compris. J'y vais ! Oh, au fait, ne t’inquiète pas, je ne vais pas me réfugier dans les toilettes de cet étage, alors n'hésite pas à les utiliser, toi, si tu en as besoin.<br />
-... C’est bon, allez... casse-toi !<br />
<br />
Kirishima avait raison, il ne pouvait effectivement pas croiser quelqu'un dans son état. Il lui fallait attendre que ça passe en espérant qu'il reprenne le dessus sur son corps rapidement. Mais alors qu'il inspirait profondément pour se détendre, il se rappela soudain :<br />
-....Ah !<br />
<br />
Il avait totalement oublié de remercier Kirishima pour son aide au sujet des illustrations de la campagne publicitaire et de lui faire vérifier les nouvelles annonces.<br />
<br />
Il ne pouvait se résoudre à rejeter toute la faute sur Kirishima, puisqu’il s'était lui aussi laissé emporter par ses émotions sur le moment. Mais rien qu’imaginer qu'il devrait retourner le voir dans ses bureaux une fois de plus... c’était déprimant.<br />
<br />
A suivre...Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com16tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-31120306423216925012014-09-21T04:07:00.000-07:002014-09-21T04:07:53.243-07:00SIH - Yokozawa no Baai vol.4 - Chapitre 2 Partie 1<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" height="320" width="222" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.4<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: red;"><span style="color: black;"> Tout public</span></span><b><span style="color: red;"><br /></span>Langage:</b> Français<br />
<b>Résumé:</b> <span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span><b>----------</b><br />
Retrouvez les volumes précédents dans la rubriques <a href="http://yokozawanobaai.blogspot.fr/p/telechargements.html" target="_blank">Téléchargement</a><br />
<br />
<a name='more'></a>Yokozawa pénétra dans la chambre à coucher d’Hiyori plongée dans l'obscurité. Éclairé par la lumière du couloir, il finit par trouver l’interrupteur de la lampe de chevet pour y voir plus clair. Un faible cliquetis retentit à côté de l'oreiller. Une fois la lumière allumée, il put examiner plus attentivement le visage de la petite fille. Ses joues avaient perdu cette couleur écarlate qu'elles avaient eue peu de temps auparavant, pour retrouver leur habituelle teinte rose pâle. Elle allait visiblement mieux et même sa respiration semblait s’être améliorée, maintenant qu'elle dormait. Visiblement, elle serait remise sur pied plus vite que prévu alors Yokozawa se sentit infiniment soulagé.<br />
<br />
Il décolla délicatement la serviette fraîche posée sur son front, puis tira la couverture qui commençait à glisser pour la border jusqu'aux épaules. Sorata, recroquevillé au pied du lit, se leva pour vérifier à son tour son état.<br />
<br />
-Elle dort profondément, alors ne t'avise pas de la réveiller.<br />
<br />
Apparemment, elle s’était fait surprendre par la pluie alors qu'elle rentrait à la maison vendredi après-midi et avait fini par attraper un rhume. Cette année, l’été avait été particulièrement étouffant, mais Hiyori n'en avait pas été affectée le moins du monde. Pourtant, lorsque les vacances avaient touché à leur fin, toute la fatigue accumulée jusqu'alors avait eu raison de sa forme.<br />
<br />
Il avait entendu dire que la fillette avait souvent été terrassée par la fièvre quand elle était plus petite, mais depuis qu’il venait rendre visite aux Kirishima, c'était la première fois que Yokozawa la voyait dans cet état, forcée à garder le lit. Son état l’avait beaucoup inquiété, mais le médecin lui avait assuré qu'avec des repas nutritifs et beaucoup de repos, elle retrouverait rapidement la forme.<br />
<br />
Une sortie scolaire était prévue à la fin du mois et ce soir-là, elle avait prévu de rejoindre ses camarades de classe pour s'exercer à la préparation du curry en vue de cette sortie. Mais compte tenu de son état, elle n'avait pas eu d’autre choix que de remettre ça au week-end prochain. Puisque Hiyori avait été tout excitée d’y aller, elle avait eu le cœur brisé en apprenant qu’il lui serait impossible de rejoindre ses amis ce soir. Mais la fillette devait impérativement se reposer pour récupérer des forces car, le cas échéant, elle ne serait pas même en mesure de participer à la sortie scolaire, ce qui était hors de question pour elle.<br />
<br />
-Sorata, ne reste pas là, tu l’écrases.<br />
<br />
Le chat avait posé ses pattes sur ses épaules pour observer son visage de plus près. Sorata n’était pas l’animal de compagnie d’Hiyori à proprement parler, mais depuis qu’il était sous la garde de la famille Kirishima après le passage à vide de Yokozawa, le chat avait fini par considérer leur appartement comme sa nouvelle maison. Yokozawa avait hésité à le ramener chez lui quand il avait vu que le chat était devenu si proche d'Hiyori, mais à présent, la présence de Sorata chez les Kirishima était devenue habituelle.<br />
<br />
Soutenue par son père, Hiyori avait assuré à Yokozawa que Sorata pouvait rester chez eux pour toujours et qu'ils prendraient grand soin de lui. Même le chat lui montrait bien qu'il était plus heureux ici qu'à rester seul toute la journée dans l'appartement de Yokozawa.<br />
<br />
Cependant, il ne pouvait pas laisser le chat réveiller la petite fille alors qu'elle était finalement parvenue à gagner son combat contre la fièvre. <br />
Il prit Sorata dans ses bras pour le ramener dans le séjour. C'est alors qu'Hiyori, qui avait dû sentir leur présence, ouvrit les yeux :<br />
-Oniichan... ?<br />
-Ah désolé, je t'ai réveillée. J'ai parlé trop fort ?<br />
<br />
Elle secoua lentement la tête. Ses yeux montraient qu'elle venait seulement de se réveiller :<br />
-Non... je pense que je me suis réveillée parce que j'ai soif.<br />
<br />
Elle ne toussait plus, mais sa gorge était encore un peu enrouée.<br />
<br />
-Alors que dirais-tu de boire un peu d'eau ? Tu peux t’asseoir ?<br />
-Ouais.<br />
<br />
Sorata, après avoir été posé sur le lit par Yokozawa, reprit sa place à côté d'Hiyori. Yokozawa s'installa sur le fauteuil tout proche pour aider Hiyori à se relever.<br />
<br />
-Bien, alors maintenant, prends ton temps pour boire.<br />
-Merci.<br />
<br />
Il lui tendit une boisson énergétique quand elle fut assise correctement. Elle devait effectivement avoir la gorge sèche, car ses lèvres avaient à peine effleuré le goulot qu’elle avait déjà avalé la moitié de la bouteille en une seule gorgée.<br />
<br />
Elle aimait l'appeler Oniichan même s'ils n'étaient pas liés par le sang comme le suggère habituellement le terme. En vérité, Hiyori était la fille du compagnon de Yokozawa. À force d’être invité à dîner chez eux et après que la fillette lui avait proposé de veiller sur Sorata, ils étaient devenus si proches, qu’aujourd'hui le chat et lui avaient l’impression de former une famille avec Hiyori.<br />
<br />
-Comment tu te sens ?<br />
-Ça va mieux et ma tête ne me fait plus mal maintenant. <br />
<br />
Elle avait perdu l’appétit à cause de son rhume et n’avait encore rien avalé de consistant aujourd’hui. Elle était parvenue à manger trois cuillerées de potage de légumes que Yokozawa lui avait préparé, mais à part ça, rien de plus.<br />
<br />
-Tu n'as pas faim ?<br />
<br />
Elle secoua la tête avant de répondre :<br />
-J'ai mangé un peu de gelée tout à l'heure, alors ça va.<br />
<br />
Yokozawa se souvint alors que Kirishima avait mentionné plus tôt qu'il lui avait fait manger un peu de gelée quand elle s’était réveillée.<br />
<br />
C’était devenu une sorte d'habitude maintenant pour Yokozawa d’aller chez les Kirishima le vendredi après le travail. A chaque fois, il prenait plaisir à apporter des friandises pour Hiyori. Cette fois-ci, il lui avait apporté une gelée de fruits, garnie de véritables morceaux de fruits frais, qui provenait d'une célèbre pâtisserie. Il avait hésité entre cette gelée et un gâteau roulé, mais à présent, il se disait qu’il avait bien fait de choisir le dessert le plus frais.<br />
<br />
-Et ta fièvre ? Tu penses encore en avoir ?<br />
<br />
Il posa délicatement sa main sur son front et put constater que sa fièvre avait un peu baissé. A ce rythme, elle retrouverait la forme dès le lendemain.<br />
<br />
-Je pense qu'elle n'a pas augmenté. Mais tes mains sont fraîches Oniichan, ça fait du bien !<br />
-Ah oui ?<br />
-Héhé, les pattes de Sorata sont toutes douces, c'est agréable aussi, dit-elle dans un rire, tout en pressant dans sa main les coussinets des pattes avant de Sorata qui s’était assis à côté de sa tête.<br />
-Je vais prendre ta température, juste pour être sûr. Ça ne t’embête pas ?<br />
<br />
Yokozawa glissa l'embout du thermomètre électronique dans son oreille et appuya sur le bouton. Après le retentissement du signal sonore, il vérifia le chiffre indiqué sur l'écran :<br />
-36.8°. Ta température est bien descendue. Tu seras sur pied dès demain matin, je parie. Tu dois probablement t'ennuyer à force de rester allongée dans ton lit comme ça, mais tu n'en as plus pour longtemps.<br />
-Oui monsieur ~<br />
<br />
Yokozawa sourit et son regard s’attendrit, tout en tapotant le haut de sa tête à sa réponse polie. Si Hiyori pouvait paraître mature pour son âge, elle pouvait parfois se conduire comme une petite fille. C’était peut-être parce qu'elle était d’habitude si sérieuse qu'elle profitait de son état pour se faire dorloter.<br />
<br />
-Hé Oniichan, où est passé Papa ?<br />
-Il était ici il y a une minute, mais il est dans la salle de bain maintenant. Tu veux que je l'appelle ?<br />
-Nan. Toi et Sorata vous êtes avec moi, alors ça va. Tu peux rester encore un peu … ?<br />
<br />
Le sourire de Yokozawa s’élargit inconsciemment en voyant ses grands yeux levés vers lui. Il se dit à cet instant qu’il tenait à elle comme à la prunelle de ses yeux.<br />
<br />
-Ne t’inquiète pas. Je vais rester ici jusqu'à ce que tu te rendormes.<br />
-Merci Oniichan et toi aussi, Sora-chan.<br />
-Maintenant, repose-toi et reprends vite des forces !<br />
-D'accord.<br />
<br />
Elle s’allongea et Yokozawa tira de nouveau la couverture pour la border, puis diminua un peu l’intensité de l'éclairage. Toutefois, assis là, au chevet d'Hiyori, ne sachant pas quoi faire, il proposa :<br />
-... Tu veux que je te lise une histoire ?<br />
-...Oniichan, c'est plutôt quelque chose qu'on fait pour les jeunes enfants, tu sais ?<br />
-... Maintenant que tu le dis, je pense que tu as raison.<br />
<br />
En y repensant, elle était déjà en CM2. Elle était donc trop grande pour qu'on lui lise une histoire. Il rougit un peu, embarrassé, quand Hiyori se mit à rire pour se moquer gentiment de lui. Hiyori était la seule petite fille de son âge que Yokozawa côtoyait, alors parfois, il ne savait pas bien comment s'y prendre avec elle.<br />
<br />
-Hum... tu sais, en y repensant, peut-être que je voudrais bien que tu me lises quelque chose. Tu veux bien me lire un livre d'images, Oniichan ? ajouta-t-elle en riant pour le taquiner.<br />
<br />
Elle avait effectivement remarqué son embarras et ne s’était pas fait prier pour s'en amuser.<br />
<br />
-Ne taquine pas tes aînés !<br />
<br />
Si elle était suffisamment en forme pour plaisanter, ça signifiait qu'elle allait beaucoup mieux.<br />
<br />
-Je ne te lirai pas de livre, mais je te cuisinerai tout ce que tu veux demain. Alors, qu'est-ce qui te ferait envie ?<br />
-Huuuum... peut-être... du pudding ! J'aimerais goûter celui qu’on a vu l'autre jour à la télé !<br />
-L'autre jour ?<br />
<br />
Yokozawa fouilla dans sa mémoire pour se souvenir de la recette.<br />
<br />
-Ah, celui avec les morceaux de pommes ?<br />
<br />
Si ses souvenirs étaient bons, il s’agissait de la recette d'un pudding garni de pommes caramélisées. En vérifiant le site internet de l'émission, il n'aurait pas de mal à mettre la main sur cette recette. Il se demanda alors s’il avait les ingrédients nécessaires à disposition.<br />
<br />
-Tu penses que... tu arriveras à le faire ?<br />
-Hum, je pense que je pourrais me débrouiller, oui. Mais je ne veux pas t’entendre te plaindre si ce n’est pas bon, hein ?<br />
-Mais tout ce que tu fais est tellement délicieux !<br />
-Si tu le dis…<br />
-Le steak de Hambourg que tu as préparé l'autre jour était vraiment bon !<br />
-C'est parce que tu m'avais aidé à attendrir la viande et à préparer la sauce, tu te souviens ?<br />
<br />
Yokozawa n'avait fait qu'émincer les oignons et s'occuper de toutes les étapes de cuisson. Il avait passé la plus grande partie du temps à veiller sur le bon déroulement de la préparation.<br />
<br />
-On cuisinera de nouveau ensemble, d’accord ?<br />
<br />
Elle zozotait légèrement à présent, sans doute parce qu'elle était sur le point de se rendormir. Ses paupières alourdies par le sommeil étaient sur le point de se refermer d'un instant à l'autre. Quelques secondes plus tard, on n’entendait plus que sa respiration régulière.<br />
<br />
-...Bonne nuit, lui dit-il doucement, en la bordant une fois de plus.<br />
<br />
Sorata lui tenait compagnie : sa présence la rassurerait à son réveil. Il préféra donc le laisser là avant de quitter la chambre en prenant bien soin de ne pas faire de bruit.<br />
Quand il fut dans le couloir, il croisa Kirishima qui s’apprêtait à jeter un œil dans la chambre pour s'assurer de l'état de sa fille. C’était Yokozawa qui l'avait encouragé à aller se détendre dans un bon bain, mais il avait apparemment expédié la tâche plus rapidement que prévu :<br />
-Comment va-t-elle ?<br />
-Sa fièvre est bien descendue et elle se sent beaucoup mieux. Elle vient de se rendormir, alors pas de bruit.<br />
-Je vois... <br />
<br />
Il passa la tête dans l'entrebâillement de la porte avant de la refermer à nouveau. <br />
C’était Kirishima Zen, actuellement rédacteur en chef du magazine Japun des éditions Marukawa. Respecté par toute son équipe, il était l’un des éditeurs le plus en vue de l'entreprise. Cependant, en privé, c’était un vrai papa poule avec sa fille et malgré le décès de son épouse quelques années auparavant, il avait su élever sa petite Hiyori remarquablement bien.<br />
<br />
-N’empêche, ça fait des années qu'elle n'a pas eu une telle fièvre ! J'ai vraiment été pris au dépourvu.<br />
<br />
-Ah oui ? Tu semblais gérer parfaitement la situation, pourtant.<br />
-Ben, je ne peux pas me permettre de paniquer devant Hiyo. Je suis vraiment soulagé que ce ne soit qu'un rhume. Certaines personnes peuvent attraper la grippe à cette époque de l'année, après tout.<br />
<br />
Elle avait eu de la chance, dans son malheur, d’être tombée malade le week-end. Ainsi, ils avaient pu veiller sur elle correctement pour la soigner, sans se préoccuper d'autre chose.<br />
<br />
-Je te remercie pour ton aide. Tu m’as vraiment beaucoup aidé. Je n'aurais probablement pas pu tout gérer tout seul.<br />
-Alors on est quittes. Tu m'as bien aidé à l'époque pour Sorata, tu te souviens ?<br />
<br />
Yokozawa savait bien que même s'il n'avait pas pu rester, Kirishima aurait demandé de l'aide à ses parents qui vivaient à deux pas de chez lui. Mais il était malgré tout content que Kirishima ait pu compter sur lui.<br />
<br />
-Oui, mais... encore merci.<br />
-...Bon, combien de temps on va rester plantés là ? On va finir par réveiller Hiyo.<br />
<br />
Il savait qu'il aurait tout simplement dû lui répondre « de rien », mais les remerciements sincères de Kirishima l’embarrassaient. Il pouvait sentir Kirishima sourire alors qu'il lui tournait le dos, mais il était certain que s'il se retournait pour le confirmer, il lui montrerait une expression sur son visage qu'il n'avait absolument pas envie de lui dévoiler. Il préféra fuir et se dirigea tout droit vers la cuisine.<br />
<br />
C’était lors d'une nuit d'orage que Kirishima et Yokozawa avaient véritablement fait connaissance. Auparavant, les deux hommes ne se connaissaient que de réputation et n'avaient échangé que quelques mots en dehors des réunions de travail. Le cœur brisé et désespéré par ses émotions qui étaient soudain remontées à la surface, Yokozawa avait essayé de noyer son chagrin dans l’alcool dans un bar quand Kirishima l’avait approché. Alors qu'ils ne faisaient que se saluer occasionnellement au bureau, Kirishima avait contraint un Yokozawa totalement ivre à l'inviter à sa table et s’était révélé être au final un interlocuteur plutôt irritant. Quand Yokozawa avait retrouvé ses esprits, il s’était retrouvé dans la même chambre d’hôtel que le type. <br />
Au petit matin, choqué de se réveiller nu dans cette chambre, son cœur avait failli s’arrêter quand Yokozawa avait vu Kirishima sortir de la salle de bain, comme si de rien n’était.<br />
<br />
Depuis lors, les deux hommes avaient connu quelques péripéties, mais le plus surprenant était que Yokozawa avait fini par entretenir une relation intime avec Kirishima. À vrai dire, Yokozawa avait encore de la peine à croire qu'il était aujourd'hui en couple avec quelqu'un qu'il ne connaissait pas quelques mois auparavant.<br />
<br />
Cependant, cette incrédulité n'était en rien un sentiment de malaise. Ils avaient énormément de sentiments l'un pour l'autre et une certaine confiance s’était même établie entre eux. C’est juste que... Yokozawa avait l’impression d’être dans un rêve dont il se réveillerait tôt ou tard. Il ne ressentait cela que parce qu’il était incroyablement heureux.<br />
<br />
Le temps passé dans l'appartement de Kirishima était si reposant et agréable. Sa fille qui était pourtant à un âge difficile était très tendre et très gentille avec lui, le considérant même comme un membre à part entière de la famille. En d'autres termes, c’était une vie de rêve, sans doute trop belle pour être vraie, se disait-il.<br />
<br />
D’ailleurs, c’était peut-être pour cette raison que Yokozawa était si désarçonné quand Kirishima lui montrait son affection. Cette petite vie qui n'avait rien d'extraordinaire était à ses yeux un véritable cadeau du destin. <br />
<br />
Il ouvrit la porte du réfrigérateur pour vérifier s’il y trouverait les ingrédients nécessaires à la préparation du pudding dont Hiyori lui avait parlé, quand il sentit la présence de quelqu'un dans son dos. Son sang ne fit qu'un tour :<br />
-Tu n'as pas besoin de me suivre partout, tu sais.<br />
-Je suis juste venu prendre un verre, c'est tout. Quoi ? Tu ne serais pas trop sensible à ma présence ?<br />
-Mais n-non.<br />
-Ouais, c'est ça, répliqua-t-il avec un grand sourire ironique qui vint souligner les jolis traits de son visage.<br />
<br />
Kirishima frôla Yokozawa pour atteindre la bouteille de thé oolong rangée dans le réfrigérateur. Même si la cuisine était relativement spacieuse, la présence de deux hommes de plus d'1m80 au milieu de la pièce la rendait beaucoup plus étroite.<br />
<br />
-Qu'est-ce que tu fais ?<br />
-Hiyo m'a dit qu'elle voulait manger du pudding, alors je suis venu voir si j'avais tous les ingrédients sous la main.<br />
-Ton pudding est son plat préféré maintenant, tu sais ?<br />
-Le pudding est le plat préféré de presque tous les enfants. Elle m'a dit qu'elle en voulait un avec des morceaux de pommes. Il en reste ?<br />
-Oui, j'en ai. J'ai essayé d'en peler une tout à l'heure, mais bon sang, impossible d'y arriver ! Il ne restait presque plus de pomme quand j'ai terminé le massacre.<br />
-Oi, bordel, mais à quoi tu pensais ? Et si tu t’étais blessé ?!<br />
<br />
Le type arrivait à peine à manier un couteau correctement ! C’était hors de question que Kirishima tente des choses pareilles, il devait faire plus attention !<br />
<br />
-Oh ? Tu t’inquiètes pour moi ? demanda Kirishima avec un sourire amusé. <br />
Yokozawa regretta aussitôt sa mise en garde.<br />
-P-Pas vraiment. Mais si tu te coupes la main, ça me retombera dessus d'une façon ou d'une autre au bureau. Mon travail consiste à vendre tes publications, pour faire gagner de l'argent à l'entreprise !<br />
-ça, c’est la réponse classique du tsundere !<br />
<br />
La vision des épaules de Kirishima secouées par un rire irrépressible ne fit qu’agacer Yokozawa davantage.<br />
<br />
-Ce n'est pas ce que...<br />
-C'est bon, c'est bon… J’arrête de t’embêter, maintenant. Dis-moi plutôt ce que tu as prévu de faire demain.<br />
<br />
Voir Kirishima se conduire comme un gamin était un calvaire pour Yokozawa, mais il n'avait aucune chance de gagner contre lui. Il avait appris ces six derniers mois qu'il était préférable de ne pas lui tenir tête, car il savait qu'il ne parviendrait jamais à le moucher.<br />
<br />
-Rien de particulier. Avec Hiyo dans cet état, on ne pourra probablement pas aller faire les courses.<br />
<br />
Ils avaient initialement décidé de sortir dimanche pour aller acheter tout ce dont elle aurait besoin pour sa sortie scolaire. Mais ce n’était pas une très bonne idée d'aller se promener alors qu'elle était en train de se rétablir.<br />
<br />
Ces derniers temps, les week-ends où ils ne prévoyaient pas de sortie, ils les passaient le plus souvent chez Kirishima. Parfois ils sortaient tous les trois, parfois Hiyori allait jouer avec ses amis et le couple sortait faire des courses ensemble. Parfois, ils restaient simplement à la maison toute la journée.<br />
<br />
-C'est vrai. Son rhume pourrait resurgir, après tout. C'est peut être l'occasion de vider le magnétoscope numérique.<br />
-Elle n'a pas beaucoup mangé aujourd'hui, alors je vais faire en sorte de lui préparer quelque chose de suffisamment nourrissant demain. Qu'en penses-tu ? Et toi, tu veux manger quoi ? Ça me rappelle que je meurs de faim... Je vais peut-être grignoter un petit quelque chose…<br />
<br />
Yokozawa avait fait un potage de légumes pour Hiyori qui n'avait pas beaucoup d'appétit. Avec Kirishima, ils en avaient fait leur dîner, mais bien entendu, ça ne les avait pas rassasiés.<br />
<br />
-En fait... il y a bien quelque chose dont j'ai envie. Mais je crois que je vais m'abstenir.<br />
-Pourquoi ? T’es encore inquiet pour ton tour de taille ?<br />
<br />
Yokozawa se souvenait que quelques jours plus tôt, Kirishima s'était plaint d’avoir pris du poids. Yokozawa n'avait pas vraiment compris où il avait caché ses kilos en trop et s’était simplement dit que le type était à un âge où ces choses-là le travaillent.<br />
<br />
-Rah, que tu es long à la détente, murmura Kirishima dans un soupir. Tu le fais exprès, hein ?<br />
<br />
Yokozawa fronça les sourcils à son insinuation :<br />
-Je fais exprès de quoi ?<br />
-...Sérieusement, tu ne vois vraiment pas ce que je veux dire ?<br />
-Mais dis-le clairement, bon sang ! rugit-il en voyant Kirishima refuser de lui donner une réponse claire.<br />
-Je parle de toi, idiot.<br />
-Moi ? <br />
<br />
Il ne comprenait rien à ce que le type lui racontait. Il regardait Kirishima, l’air ahuri, tout en nageant dans la plus grande confusion.<br />
<br />
-... Si tu ne comprends toujours pas, c'est que tu ne le fais vraiment pas exprès, hein ? Alors est-ce que tu comprends si je le dis comme ça : C'est toi que je veux manger.<br />
-........ ?!<br />
<br />
Le cœur de Yokozawa manqua un battement. En repensant à leur échange, l'insinuation de Kirishima était en réalité loin d’être subtile et Yokozawa ne pouvait pas nier qu'effectivement, il avait été un peu long à la détente.<br />
<br />
-J'aimerais vraiment que tu arrives à lire entre les lignes de temps en temps... Tu as littéralement réduit à néant toute ma stratégie, là.<br />
-Tu… n'as pas besoin de ces stratégies stupides.<br />
-Est-ce que c’est ta façon de me dire que je peux être plus direct avec toi ?<br />
-Tu sais très bien que ce n'est pas le… hhg<br />
<br />
Kirishima souleva le menton de Yokozawa pour faire glisser son pouce sur ses lèvres de manière très suggestive. Un frisson parcourut la colonne vertébrale de Yokozawa qui fit aussitôt un bond en arrière.<br />
<br />
-Tu n'as pas besoin de réagir comme ça, je ne vais quand même pas te sauter dessus.<br />
<br />
Tout en dévisageant Yokozawa avec un regard charmeur, il finit son thé d'une traite avant de déambuler lentement dans la cuisine.<br />
<br />
-Qu'est-ce que...<br />
<br />
Yokozawa sentait la moutarde lui monter au nez en voyant le type agir comme si rien ne venait de se passer. Mais il savait que protester ne ferait que l'enfoncer davantage, alors il préféra se taire. En plus, Hiyori était au lit avec de la fièvre, alors il ne pouvait décidément pas se permettre d’élever la voix.<br />
<br />
Il pouvait encore sentir les doigts de Kirishima sur ses lèvres, mais avant de se laisser envahir par le souvenir de ses baisers, il secoua violemment la tête pour reprendre ses esprits. Il sentit aussi cette ardeur familière grandir au creux de ses reins et menacer de le submerger, mais il se fit violence pour l'ignorer et se replongea aussitôt dans la préparation du pudding d'Hiyori.<br />
<br />
<br />
À suivre...Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com23tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-57642976902099173852014-09-11T02:42:00.001-07:002014-09-21T04:07:39.605-07:00SIH - Yokozawa no Baai vol.4 - Chapitre 1<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-io2wdg4I4kU/VBFsy8sOs_I/AAAAAAAACKQ/3fiFTXnMhnA/s1600/ynb4_cover.png" height="320" width="222" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.4<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: red;"><span style="color: black;"> Tout public</span></span><b><span style="color: red;"><br /></span>Langage:</b> Français<br />
<b>Résumé:</b> <span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span><b>----------</b><br />
Retrouvez les volumes précédents dans la rubriques <a href="http://yokozawanobaai.blogspot.fr/p/telechargements.html" target="_blank">Téléchargement</a><br />
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<a href="http://2.bp.blogspot.com/-cJVlIt3vEpc/VBFtcvLf7ZI/AAAAAAAACKY/Fa2jtf175SY/s1600/ynb4_00.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://2.bp.blogspot.com/-cJVlIt3vEpc/VBFtcvLf7ZI/AAAAAAAACKY/Fa2jtf175SY/s1600/ynb4_00.png" height="640" width="432" /></a></div>
<br />
Yokozawa Takafumi verrouilla la serrure de sa porte d'entrée, puis ôta ses chaussures à l'aide de ses pieds.<br />
<br />
-Tadaima ! lança-t-il à l'appartement vide, tout en cherchant à tâtons l'interrupteur sur le mur.<br />
<br />
C’était la même routine à chaque fois qu'il rentrait du travail ces derniers soirs.<br />
Il s’était habitué à une certaine solitude par le passé, mais à présent, un élément changeait son quotidien : le tableau qu'Hiyori lui avait offert lui tenait compagnie. C’était un montage de photos qu'elle avait prises lors de leur voyage d'été et de quelques photos de Sorata.<br />
<br />
Un coup d’œil sur le cadre, décoré de strass et d'adorables petits autocollants, suffit à remplir de tendresse les yeux de Yokozawa. Même s’il était certes un peu gênant que des photos de lui-même décorent sa chambre, ce tableau faisait de la pièce un endroit plus chaleureux. <br />
L’air si digne qu’arborait Sorata lorsqu'il posait pour Hiyori était pour le moins incroyable, lui qui était toujours si blasé avec Yokozawa.<br />
Amusé par ce fait, il dénoua sa cravate puis déboutonna le col de sa chemise tout en fouillant dans son sac avec son autre main. Il avait l'intention de régler tous les préparatifs pour le lendemain avant de filer dans la salle de bain. Mais quand il vérifia le contenu de son sac, il réalisa brusquement :<br />
-Je... l'ai oublié...<br />
<br />
Il voulait mettre la main sur son téléphone portable afin de le charger cette nuit, mais visiblement, il n’était pas rangé dans son emplacement habituel. Yokozawa était rentré chez lui après avoir dîné chez Kirishima, donc il avait dû oublier son téléphone là-bas. <br />
Alors que quelques secondes auparavant, il n'avait eu aucune conscience de son oubli, à présent, il ne pouvait s’empêcher de ressentir un étrange sentiment d’angoisse. <br />
<br />
S'il l'avait remarqué plus tôt, il aurait pu rebrousser chemin pour aller le récupérer chez Kirishima, mais une fois rentré chez lui, il ne pouvait décemment plus y retourner. Certes, il était très rare qu'il reçoive des appels ou des textos au beau milieu de la nuit un soir de semaine et tous les appels urgents de sa famille passeraient par son téléphone fixe. Il pouvait tout de même passer la nuit sans son téléphone portable sans s'en rendre malade ! Alors il se dit que le plus simple serait de demander à Kirishima de le lui rapporter demain matin au travail.<br />
<br />
Il feuilleta les pages de son carnet d’adresses pour trouver le numéro de téléphone fixe de Kirishima. Puis, tout en le composant, il se dit qu'il serait préférable à l'avenir de garder les coordonnées du type quelque part en évidence, en cas d’imprévus comme celui-ci. <br />
<br />
-Allô !<br />
-Ah, Hiyo ? C'est moi, Yokozawa.<br />
<br />
Hiyori avait décroché le téléphone, mais Yokozawa avait tellement l’habitude d’appeler depuis un téléphone portable qu’il oublia presque de se présenter. Il lui précisa donc immédiatement qui il était.<br />
<br />
-Oniichan ? Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu n'appelles jamais sur le téléphone de la maison, d’habitude !<br />
<br />
Il ne pouvait pas lui reprocher d’être surprise, car il venait de lui souhaiter « bonne nuit » avant de s'en aller seulement quelques minutes auparavant.<br />
<br />
-Désolé, je crois que j'ai oublié mon téléphone portable chez vous. Tu le vois quelque part ?<br />
-Hum... il n'est pas sur la table... Je vais chercher ! Je te passe Papa en attendant ! Hé, Papa… C'est Oniichan sur le téléphone fixe !<br />
-Sur le téléphone fixe ?<br />
-Ouais, il a oublié son téléphone portable ici. Tiens !<br />
<br />
Kirishima prit le téléphone tendu par sa fille :<br />
-Alors t’as oublié ton portable ? C’est pas malin.<br />
-Ouais ouais, ça va ! Je pensais qu'il était dans mon sac.<br />
<br />
Il repassa dans son esprit l’enchaînement des événements de la soirée : il avait rangé son téléphone dans son sac, mais en entendant la sonnerie qui indiquait un nouveau message, il l'avait sorti à nouveau. <br />
<br />
-Je ne le vois pas ici. Où l'as-tu laissé ?<br />
-Je pense qu'il doit être sur le canapé. Il ne serait pas sous un coussin ?<br />
<br />
Yokozawa se rappelait avoir vérifié sa boîte mail dans le séjour. Quand il avait commencé à rédiger une réponse, Kirishima avait surgi en lui rabâchant une fois de plus de ne pas travailler en dehors des heures de bureau :<br />
-C'est parce que tu réponds toujours qu'ils te sollicitent comme ça à toute heure du jour et de la nuit.<br />
<br />
Même si Yokozawa admettait qu'il n'avait pas tort, il ne parvenait pas à s’empêcher de penser à son travail 24h sur 24. Il se disait qu'il serait bien pratique d’avoir un interrupteur « marche-arrêt » comme Kirishima. Mais c’était beaucoup plus facile à dire qu'à faire, sinon il aurait suivi les conseils du type depuis longtemps.<br />
Leur conversation avait effacé son téléphone portable de son esprit et il avait dû le poser quelque part où il l'avait totalement oublié.<br />
<br />
-Il n'est pas sous les coussins, ni dans les interstices du canapé non plus. Hiyo, fais sonner le téléphone de Yokozawa pour moi, s’il te plaît.<br />
-Tu veux juste que je compose son numéro ? demanda-t-elle.<br />
<br />
L'instant d’après, Yokozawa entendit résonner la sonnerie de son portable du côté de Kirishima. Comme il l'avait soupçonné, il était bien quelque part dans l'appartement de Kirishima.<br />
<br />
-Hiyo, tu peux me dire d'où ça vient ?<br />
-Ça vient du canapé... Je peux l'entendre d’ici… Qu’est-ce que t’en penses, Papa ?<br />
-Ah ! Trouvé ! Pourquoi est-ce que Sorata était allongé dessus ... ?<br />
<br />
Yokozawa put entendre Kirishima rire en présentant des excuses à Sorata, pour rassurer le chat qui venait d'être réveillé au milieu de sa sieste.<br />
<br />
-Merci.<br />
-Je te l'apporterai à ton bureau à la première heure demain matin. Tu seras probablement arrivé plus tôt que moi, non ?<br />
-Appelle-moi sur mon poste dès que tu arrives, je viendrai le chercher à ton bureau.<br />
<br />
C’était impoli de demander à Kirishima de lui ramener quelque chose qu'il avait lui-même oublié. Yokozawa ne voulait pas abuser de lui, non plus.<br />
<br />
-Pourquoi perdre du temps à s'appeler pour ça ? Ça serait plus rapide si c'est moi qui passe te voir quand j'arrive.<br />
-Ce n'est pas comme si ça faisait une énorme différence, en même temps.<br />
-Ah oui ? A moins que tu n’aie pas envie que je vienne faire un tour dans ton service, c'est ça ?<br />
-Ce n'est pas ce que...<br />
<br />
Il aurait beau essayer de le nier, le type n'avait pas tort. Pratiquement tout le monde dans l’entreprise savait que Kirishima et Yokozawa étaient proches, mais il y avait encore des détails de leur relation qui restaient secrets et Yokozawa n'avait pas l’intention de les divulguer de si tôt. <br />
De plus, certains collègues de Yokozawa qui semblaient insouciants et naïfs, faisaient souvent des remarques très perspicaces et tombaient dans le mile. Il ne pouvait pas nier qu'il préférait qu’on ne le voie pas interagir avec Kirishima. On risquerait de les percer à jour. <br />
<br />
-Tu peux juste vérifier si je n'ai pas reçu de nouveaux messages ?<br />
-Aïe aïe aïe, c'est un peu dangereux de demander à quelqu’un ce genre de choses. Qui sait, je pourrais fourrer mon nez dans quelque chose qui pourrait attirer mon intention.<br />
-Ce n’est pas comme si j'avais quelque chose à cacher.<br />
<br />
La plupart des paramètres de son téléphone portable étaient réglés par défaut. Il n'avait pratiquement jamais utilisé l'appareil photo et il n'avait pas de sonnerie spéciale ou d’option personnalisée sur son appareil. Tout ce qu'il attendait d'un téléphone était qu'il soit en mesure de recevoir et d’émettre des appels et des messages. Même toutes les photos du dossier d’images lui avaient été envoyées par Hiyori.<br />
<br />
-...Rah, ton fond d'écran est si ennuyeux. Tu ne voudrais pas que je le change pour une superbe photo de moi ?<br />
<br />
Il pouvait déceler le brin de malice dans la voix de Kirishima qui suggérait que le type était en train de le taquiner, alors il choisit de ne pas y prêter attention.<br />
<br />
-Fais ce que tu veux. Je le changerai plus tard de toute façon.<br />
-Tu es beaucoup moins mignon que d'habitude, ce soir ! <br />
-Tant mieux. <br />
<br />
Ce type avait définitivement un grain pour penser de telles choses à propos de Yokozawa. Kirishima était probablement la seule personne au monde à penser qu'il était mignon. Ce serait vraiment un soulagement pour Yokozawa s'il pouvait se rendre compte à quel point il avait des goûts bizarres.<br />
<br />
-Non, ne dis pas ça. Mais je dois admettre que ton esprit de contradiction est tout aussi adorable, à sa façon.<br />
-Je n'ai pas l'esprit de contradiction. Je dis exactement ce que je pense, nuance ! <br />
<br />
Yokozawa combattait désespérément l'envie de se masser le crâne pendant cet échange téléphonique avec Kirishima. C’était dans des moments comme ça qu'il se demandait ce qu'il avait pu faire pour mériter ça. Mais alors il se passait toujours quelque chose qui lui rappelait qu’il y avait toujours des avantages et des inconvénients à tomber amoureux de quelqu'un comme lui.<br />
<br />
-Allez, ne monte pas sur tes grands chevaux. Je ne faisais que te taquiner un peu.<br />
-Espèce de... <br />
<br />
Le visage de Yokozawa se crispa à la réponse sans gêne de Kirishima. Il ne faisait que le taquiner un peu ?<br />
<br />
Ne voulant pas s'attirer les foudres de Yokozawa, Kirishima préféra changer de sujet :<br />
-Oh oui, tu m'as demandé de vérifier tes appels... Je ne vois pas de nouveaux messages ni de nouveaux appels. Mais ça serait bizarre si quelqu'un t'envoyait un message à cette heure de la nuit.<br />
-Je reçois des demandes de confirmation en urgence, parfois.<br />
-Tu régleras ça demain, alors. T’as réussi à paumer ton téléphone pour une nuit, c'est l'occasion pour toi de te reposer convenablement.<br />
-Je suis comme ça, je n'y peux rien ! <br />
<br />
Yokozawa était toujours enclin à angoisser pour tout et n'importe quoi, alors il préférait passer son temps libre à régler les problèmes tout de suite, dès qu’il les apprenait, plutôt que d’attendre et de se dire « Si seulement j’avais fait ceci » ou « Si seulement j'avais fait cela ». Ce n’était qu’une façon pour lui de préserver sa santé mentale.<br />
<br />
-Ben alors essaye d'atténuer un peu ton côté « bourreau de travail », d'accord ? Tu vas très vite te retrouver six pieds sous terre si tu continues comme ça.<br />
<br />
Yokozawa était à présent habitué à être la cible des taquineries de Kirishima, mais parfois, le type lui exprimait maladroitement ses craintes, comme maintenant. Alors dans ces moments-là, Yokozawa cachait son embarras en mettant fin immédiatement à la conversation :<br />
-Arrête de dramatiser. Apporte-moi le téléphone demain, ok ?<br />
-Oui oui, d'accord.<br />
-Alors... Bonne nuit.<br />
-Bonne nuit. À demain.<br />
<br />
C’était un peu étrange et difficile de se dire au revoir au téléphone, alors c'est avec un pincement au cœur que Yokozawa raccrocha le combiné.<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
***</div>
<br />
-Yokozawa est-il arrivé ?<br />
<br />
Il était environ 9h du matin quand Kirishima fit son apparition dans les bureaux du service commercial.<br />
<br />
-Un problème, Kirishima-san ? Puis-je vous aider ?<br />
<br />
Dès les premières heures de la matinée, la plupart des employés du service commercial étaient déjà affairés à leur travail, puisqu’ils avaient des horaires de bureau. Mais ce n’était pas le cas dans tous les services, car certains employés (notamment les éditeurs) avaient des horaires plus souples. Kirishima était toujours l'un des premiers éditeurs à arriver le matin afin de s'avancer dans son travail, mais aujourd'hui, il était particulièrement matinal. C’est pourquoi Henmi paniquait, s’imaginant tout de suite que quelque chose de grave était arrivé.<br />
<br />
-Je suis ici pour faire une livraison, sur ordre de Yokozawa.<br />
<br />
Henmi ouvrit les yeux en grand à la réponse de Kirishima.<br />
-Sur ordre... ?<br />
-... Kirishima-san, pourrais-tu, s'il te plaît, te retenir de proférer de telles bêtises susceptibles d'être mal interprétées ! Je ne t'ai rien ordonné, je t'ai juste demandé gentiment. <br />
<br />
Yokozawa luttait contre l'envie de déchaîner sa colère sur lui pour employer un ton courtois. Pour tous ceux qui les observaient, il paraîtrait puéril de perdre son sang-froid maintenant.<br />
Il avait conscience qu'il adoptait une attitude plutôt fière et arrogante quand il parlait à Kirishima en privé, mais c’était en grande partie dû aux provocations incessantes que Kirishima lui lançait.<br />
<br />
-Et ? Quelle est la différence ? Tiens, voilà ton téléphone portable. Essaye de ne pas l'oublier la prochaine fois.<br />
-M-merci...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-NR6VPwrI__Q/VBFt13GXDsI/AAAAAAAACKg/eAqawo_YSNE/s1600/ynb4_01.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://4.bp.blogspot.com/-NR6VPwrI__Q/VBFt13GXDsI/AAAAAAAACKg/eAqawo_YSNE/s1600/ynb4_01.png" height="640" width="428" /></a></div>
<br />
La douceur avec laquelle Kirishima venait de lui remettre négligemment son téléphone déstabilisa Yokozawa, qui s’était préparé à une joute verbale acharnée. Mais ce matin-là, Kirishima semblait avoir jeté l'éponge très rapidement.<br />
<br />
-Bon, à plus tard ! Je t’appellerai pour discuter de la vente promotionnelle tout à l'heure.<br />
<br />
Après un geste de la main, Kirishima prit congé.<br />
<br />
-Ouah, ça m'a fait un choc de le voir ici ! J’avais peur d'avoir à nouveau foiré un truc! soupira Henmi soulagé, lui qui avait cru avoir fait une énorme bêtise sans s'en rendre compte.<br />
<br />
-ça veut dire que tu foires très souvent des trucs ?<br />
-Bien sûr que non ! Mais je ne peux pas dire que ça ne m’arrive jamais de faire des erreurs sans m'en rendre compte... Comme la dernière fois, vous voyez ?<br />
<br />
Yokozawa se souvint que l'ensemble de ses collègues avaient dû travailler sans relâche pour rattraper une erreur commise par un employé qui venait de se faire transférer dans une autre branche de la société. Même s'ils avaient été en partie fautifs (ils auraient pu détecter son erreur bien plus tôt), ils avaient tous été accablés et tout tremblants, à l'époque. Cependant, ils étaient parvenus à régler cette histoire, mais au prix de bien des sacrifices.<br />
<br />
-Il faut que tu aies un peu plus confiance en ton travail. Je suis là pour te soutenir, alors je ne laisserai plus jamais une erreur comme ça se reproduire.<br />
<br />
Yokozawa disait cela pour se persuader que ça ne se reproduirait plus, en vérité. Il était lui-même humain, après tout. Il n’était pas infaillible à cent pour cent. Pourtant, Yokozawa avait raison : ils avaient tous besoin de plus de confiance en eux, dans le cadre de leur travail. La plupart des catastrophes surviennent pour cause de négligence, c'est pourquoi il est si difficile de séparer vie privée et travail. Un bon employé doit maintenir un niveau constant de vigilance pour s'assurer d'éviter d'éventuelles erreurs d'inattention.<br />
<br />
-Mais dites-moi, Yokozawa-san, où avez-vous oublié votre téléphone portable ? Égarer vos affaires, ça ne vous ressemble pas !<br />
-Ça t'apporterait quoi de le savoir ? <br />
<br />
Yokozawa réalisa qu’Henmi mettait, une fois de plus, le doigt sur une question gênante. Comme il grommelait intérieurement, il baissa les yeux. Mais comme à son habitude, Henmi sauta sur l'occasion pour lui faire une démonstration de sa perspicacité.<br />
<br />
-Ah ! Vous étiez encore chez Kirishima-san ? Je suis trop jaloux ! Invitez-moi à l'occasion ! <br />
<br />
Henmi ressentait une sorte d’admiration pour Kirishima et avouait parfois qu'il aurait envie de lui ressembler lorsqu’il serait plus « grand ». Même si Yokozawa avait envie de se moquer de lui en lui rétorquant qu'il était déjà « grand », il ne pouvait se résoudre à anéantir les espoirs d'Henmi, alors il le laissait radoter à sa guise.<br />
<br />
Après tout, Henmi admirait Kirishima sans connaître sa véritable nature. Depuis que Kirishima et Yokozawa étaient devenus proches, ce dernier avait bien souvent été désarçonné par l'aspect puéril de la personnalité du type qui prenait toujours autant de plaisir à le persécuter.<br />
<br />
-Alors pourquoi ne pas lui demander toi-même ?<br />
-Je ne me permettrais jamais un tel manque de respect ! Je suis déjà nerveux quand je le vois.<br />
<br />
Henmi n’avait pas tort. Tant que Kirishima se taisait, il émanait de lui un charisme impressionnant qui suscitait l'admiration générale. C'était peut-être pour ça que le type mettait un point d'honneur à adopter au bureau cette attitude si nonchalante.<br />
<br />
-C'est bête pour toi, alors.<br />
-Hein !? Mais vous êtes censé me dire plutôt quelque chose comme : « laisse-moi m’en occuper ».<br />
-C'est hors de question. Maintenant, arrête de divaguer et remets-toi au travail !<br />
<br />
Les épaules d'Henmi s'affaissèrent au rejet de Yokozawa et, la mine penaude, il regagna son bureau.<br />
<br />
En vérité, Yokozawa s’efforçait d’éloigner le plus possible Kirishima du service commercial, à part en cas d'urgence. C’était vraiment trop pénible à la longue de rattraper les bourdes du type après son passage.<br />
<br />
Il se replongea alors dans le dossier sur lequel il était en train de travailler, dans l'intention de recueillir des informations pour la réunion qui se tiendrait plus tard. Pourtant, sa concentration lui faisait défaut et son esprit dériva sur l'attitude curieuse de Kirishima ce matin. Il avait été beaucoup plus docile qu'à son habitude, même si on mettait de côté qu’il était en public.<br />
<br />
Avait-il fait quelque chose sur le téléphone portable de Yokozawa ? Il se souvint alors de leur conversation de la veille et les moqueries de Kirishima à propos du fond d'écran de son téléphone. Il fouilla dans sa poche pour s'emparer de son portable.<br />
<br />
S'il avait remplacé son fond d'écran par une photo compromettante, il courrait le risque d'attirer les suspicions des gens. Alors, juste par précaution, il ouvrit le clapet de son téléphone et vérifia l'écran d’accueil. Mais à sa grande surprise, rien n'avait été modifié.<br />
<br />
-...je suppose que je me fais des films.<br />
<br />
Kirishima ne passait pas non plus son temps à mettre la pagaille dans la vie de Yokozawa. C’était plutôt Yokozawa qui devenait paranoïaque, à force d’agir comme si le type lui faisait des blagues en permanence.<br />
<br />
Après s’être calmé, il se concentra à nouveau sur l'écran de son ordinateur pour se remettre au travail.<br />
<br />
<br />
-Ugh...<br />
<br />
Toute la journée, Yokozawa avait enchaîné les réunions et n'avait pas eu une seconde à lui pour s'occuper des dossiers qui s’étaient accumulés sur son bureau. Il n'avait pas d'autre alternative que de faire des heures supplémentaires afin de boucler ces dossiers en suspens. Même s'il avait la possibilité de reporter ce travail au lendemain, il préférait s’y atteler au plus vite pour ménager ses nerfs. Il désirait boucler toutes ces affaires le plus vite possible pour être en mesure de quitter le bureau au plus tôt vendredi.<br />
<br />
Mais au moment de se plonger dans le travail, il réalisa que son corps raide souffrait d'un trop-plein de tensions, alors il préféra se dégourdir un peu les jambes pour être d’attaque par la suite.<br />
<br />
-Je fais une pause, annonça Yokozawa en glissant son téléphone portable et quelques pièces de monnaie dans sa poche.<br />
-Hein ? Vous voulez dire que vous allez faire des heures supplémentaires ? demanda Henmi, visiblement surpris. <br />
<br />
Il était peut être difficile pour Henmi de se résoudre à rentrer chez lui tant que Yokozawa restait au bureau, mais en regardant autour d'eux, il réalisa que la plupart de leurs collègues avaient déjà quitté le travail.<br />
<br />
-Je dois encore m'occuper d’un peu de paperasse avant de rentrer à la maison. Tu peux partir avant moi, si tu veux.<br />
<br />
C’était de sa faute s'il était encore coincé ici, il ne pouvait donc pas demander à ses subordonnés de rester travailler. Bien sûr, certaines personnes au bureau obligeaient leurs subalternes à suivre leur rythme, mais Yokozawa désapprouvait ces méthodes. Même s’il privilégiait le travail d'équipe, il aimait à penser que trop de pression sur les employés était contreproductif.<br />
<br />
-Dans ce cas, je m'en irai quand je jugerai qu'il est temps de partir.<br />
-Compris. Mais n'en fais pas trop, quand même !<br />
<br />
Henmi sourit à la mise en garde de Yokozawa :<br />
-Je pourrais vous dire la même chose ! Ne vous tuez pas à la tâche, Yokozawa-san !<br />
<br />
Yokozawa ne put retenir un sourire ironique à sa remarque :<br />
-Je n'aurais jamais pensé entendre ça de toi, un jour ! Je suppose qu’il vaudrait mieux que je fasse plus attention, alors.<br />
<br />
Il ne s'attendait pas à entendre de la bouche de l’un de ses subordonnés ce que Kirishima avait l'habitude de lui dire. <br />
Yokozawa semblait sans doute de l’extérieur trop exigeant avec lui-même… Peut-être que quelques changements dans son mode de vie ne lui feraient pas de mal ? Il poussa un profond soupir et se dirigea vers la salle de pause.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
***</div>
<br />
Quand il revint à lui, il remarqua qu’il que son angle de vision était étrangement incliné et que sa tête reposait sur quelque chose de plus ferme et de plus massif qu'un oreiller. Encore un peu confus, il avait du mal à dire où il se trouvait et quelle heure il était, de fait il ne saisissait pas vraiment ce qu'il faisait là. En fouillant dans son esprit, il se rappela s’être dirigé vers la salle de pause pour se reposer un peu avant de se remettre au travail.<br />
<br />
Il était certain qu'il s’était acheté un café en pensant qu'un peu de caféine et de sucre lui permettrait de réveiller sa carcasse fatiguée. Mais une fois assis, une vague de fatigue l'avait soudainement submergé et il avait posé la tête contre le mur pour se reposer un peu. Après, tout était flou, ce qui suggérait qu'il avait dû succomber aux bras de Morphée.<br />
<br />
Il savait bien qu'il ne devait pas traîner, qu’il devait se remettre au plus vite au travail, mais la fatigue était bien trop forte et comme il luttait pour garder les yeux ouverts, une voix qui provenait du dessus lui dit :<br />
-Tu peux dormir un peu plus si tu veux. Je te réveillerai dans 10 minutes. <br />
-Ah... ok... pensa-t-il mollement, résolu à se rendormir à nouveau.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-PJe-hlrx7F8/VBFuPpp0IPI/AAAAAAAACKo/T3cyxdvWkhg/s1600/ynb4_02.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-PJe-hlrx7F8/VBFuPpp0IPI/AAAAAAAACKo/T3cyxdvWkhg/s1600/ynb4_02.png" height="640" width="430" /></a></div>
<br />
<br />
Mais la sensation d'une main qui lui caressait les cheveux lui fit reprendre conscience en un éclair. Quand il ouvrit à nouveau les yeux, il se retrouva face à face avec Kirishima qui le fixait. Avant qu'il puisse se demander pourquoi Kirishima était ici, il se releva presque par réflexe :<br />
-Bordel de m… !!<br />
<br />
Son sursaut propulsa sa tête contre le menton de Kirishima. Ils firent un bruit sourd en se cognant. Ils se retrouvèrent tous les deux à masser leur zone blessée.<br />
<br />
-Aaaaaïe... Bordel, ça fait mal, imbécile !<br />
-Je pourrais te dire la même chose ! Qu'est-ce que tu fais là !?<br />
<br />
Son ton marquait sa panique de se retrouver dans une telle posture. En plus, il venait de se réveiller en sursaut, alors il n'avait pas les idées encore très claires.<br />
<br />
-Comment ça? Je te laissais dormir sur mes genoux, évidemment ! Pff, si tu avais vu la position dans laquelle je t'ai trouvé. Moi je te prête mes jambes pour ta sieste, et voilà comment tu me remercies ?<br />
-Ne prends pas ce ton condescendant avec moi !<br />
<br />
Ce n’était pas comme s'il avait demandé à Kirishima de faire une telle chose ! Même si leurs collègues de travail étaient déjà pratiquement tous rentrés chez eux, ils devaient se conduire prudemment, sachant que quelques éditeurs traînaient habituellement dans les parages à cette heure-là. <br />
<br />
-Tu insinues que ce n'était pas confortable ?<br />
-Déjà, ce n'est pas la question, et puis comment quelqu'un pourrait être « confortable » !?<br />
-Allons, ne joue pas avec les mots ! C’est toujours mieux que rien, non ? Monsieur « je suis sur le point de tomber de la chaise sur laquelle je roupille » ! <br />
-Alors tu aurais pu me réveiller !<br />
-Pourquoi est-ce que j’aurais fait une chose pareille ? Ce n’est pas comme si j'avais souvent l'occasion de te regarder dormir, après tout. Tu veux voir ?<br />
<br />
Kirishima sortit son portable de sa poche pour montrer à Yokozawa la photo qu'il avait prise. C’était effectivement une sacrée surprise de le voir ainsi, mais rien qui ne justifiait de prendre une photo et de la mettre ensuite sous le nez du principal intéressé.<br />
<br />
- Je te le répète une fois de plus: ne prends pas de photo de moi comme ça ! Quand est-ce que tu vas te le rentrer dans le crâne !?<br />
<br />
Sa colère soudaine éclata, tandis que la honte et le dégoût l’envahissaient. L'épuisement auquel il avait succombé tout à l'heure s'était à présent entièrement envolé.<br />
<br />
-Allez, il n’y a pas de quoi en faire un drame ! Tu serais infiniment plus populaire si tu apprenais à rester calme et impassible face à ce genre de choses.<br />
-C'est bien la dernière chose que j'ai envie d'entendre de toi...<br />
<br />
Les veines de sa tempe commençaient à palpiter du fait de son énervement. Mais en se rappelant qu’il ne devait pas rentrer dans le petit jeu de Kirishima, il avala le reste de son café froid en une seule gorgée. Il était initialement venu là pour se reposer, mais être tombé sur Kirishima avait sapé ses dernières forces. La seule chose qu'il espérait, c’était que le type grandisse et arrête enfin de le taquiner sans cesse.<br />
<br />
-Au fait, je n'ai rien contre le fait d'utiliser des bras pour une petite sieste, en contrepartie, maintenant.<br />
<br />
Le ton détaché que Kirishima venait d'employer incita Yokozawa à répondre sans réfléchir :<br />
-... Les bras de qui ?<br />
-Tes bras à toi.<br />
-...pour qui ?<br />
-Pour moi.<br />
<br />
Yokozawa sembla ne l’envisager pas plus d’une seconde avant de rétorquer :<br />
-Bordel, qui a dit que je te laisserais... ?!<br />
<br />
L'image de cette scène venait subitement d’apparaître sans son esprit et lui avait instantanément donné la nausée. Comment Kirishima pouvait-il lui demander une telle chose avec autant de désinvolture ? Faire une sieste sur les genoux ou dans les bras de quelqu'un ? Bon sang, ce n’était pas le genre de choses que peuvent faire entre eux des types de plus d'1m80 !<br />
<br />
-Allez, juste un petit peu. C'est pas juste que Sorata soit le seul à en profiter. Moi aussi j'en ai le droit !<br />
-Ne sois pas jaloux d'un chat ! <br />
<br />
Il était difficile de dire à quel point Kirishima était sérieux : il pouvait très bien ne pas plaisanter du tout, aussi Yokozawa fit-il un pas en arrière face à l’air renfrogné et sérieux du type.<br />
<br />
-Je ne suis pas jaloux, mais envieux, c'est tout. Si c'est non pour les bras, alors les genoux feront l'affaire.<br />
<br />
Essayer de discuter avec quelqu'un comme Kirishima, qui ferait sans aucun doute la sourde oreille, reviendrait à parler à un mur. Il était donc préférable de ne pas insister inutilement :<br />
-Arrête de traîner au bureau et rentre à la maison ! Hiyo est en train de t'attendre, non ?<br />
-Aucun souci, ma maman reste avec elle, ce soir. J'ai dû assister à une tonne de réunions aujourd'hui, donc j'ai pris un gros retard dans mon travail. Comme je veux tout boucler avant vendredi, j'essaye de m'avancer le plus possible.<br />
-Raison de plus pour ne pas s'attarder ici.<br />
-Hé ! Tout le monde a besoin de faire une pause, non ?<br />
-Quoi ? C'est une pause, ça... ?<br />
-Quoi qu'il en soit, j'ai pu au moins te voir et ça suffit à recharger mes batteries. Je vais me reposer sur ton épaule, alors ne bouge pas.<br />
-Mon épaule ?<br />
<br />
À lieu de lui répondre, Kirishima posa lentement sa tête sur l'épaule de Yokozawa. Même si ses cheveux qui effleuraient ses oreilles et son cou le chatouillaient, Yokozawa resta immobile et silencieux. <br />
<br />
-... t’es un peu raide.<br />
-Si ça te dérange, je ne t’oblige pas à continuer.<br />
-C’était juste un commentaire.<br />
<br />
Yokozawa ne comprenait comment cette position pouvait être confortable pour lui, mais Kirishima continua à s’affaler contre lui de tout son poids. Ses pensées se troublèrent quand il sentit son souffle chaud si près de lui. <br />
-Yokozawa... ne prête jamais ton épaule, tes bras ou tes genoux à quelqu'un d'autre que moi, d'accord ?<br />
-...Tu es le seul qui en voudrait, en même temps. <br />
-Tu crois ?<br />
-Bien sûr.<br />
<br />
Yokozawa ne put s’empêcher de retenir un petit rire devant l’angoisse ridicule de Kirishima. Alors, dérangé par le rire qui secouait les épaules de Yokozawa, Kirishima se mit à rire, lui aussi.<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
***</div>
<br />
-Hein...qu'est-ce que... ?<br />
La sonnerie stridente de son téléphone posé sur son oreiller retentissait. Ce n’était pourtant pas son alarme de réveil… Yokozawa plissa les yeux dans l’obscurité pour vérifier l’heure. C’était encore bien tôt pour se réveiller et il lui restait encore quelques minutes de sommeil devant lui.<br />
<br />
-...Putain, qui m'appelle à cette heure... ?<br />
<br />
Suivant la personne qui l'appelait, il ne serait pas si grave de ne pas décrocher, mais lorsqu’il ouvrit le clapet de son téléphone portable et vit le nom de son interlocuteur, Yokozawa hésita.<br />
<br />
Sur l'écran de son téléphone il pouvait voir écrit « Darling ~ ♥ » et une photo de Kirishima qui prenait une pose ridicule, ornée de petits cœurs et de paillettes roses. <br />
<br />
-...Bordel qu'est-ce que c'est que ça... ?! rugit-il dans le combiné après avoir décroché.<br />
-Bonjouuur ! As-tu fait de beaux rêves ? répondit Kirishima en riant.<br />
-Arrête ça et dis moi plutôt ce que tu as foutu avec mon téléphone ?!<br />
-Hé, c'est toi qui m'as dit que je pouvais faire ce que je voulais avec ton téléphone. Et je te fais remarquer que puisque que tu savais que c'est moi qui t'appelais, alors ça signifie que tu acceptes que je sois ton « darling » !<br />
-Arrête de raconter des conneries ! Dis-moi plutôt pourquoi tu m'appelles à cette heure.<br />
<br />
Il avait encore bien vingt minutes devant lui avant de se réveiller. Sa colère menaçait d’exploser en voyant son précieux sommeil être perturbé de cette façon.<br />
<br />
-Je t’appelle pour te réveiller, bien sûr. Tu n'avais pas remarqué ma petite blague, alors j'ai dû prendre les choses en mains !<br />
-...............<br />
<br />
En réalisant qu'il venait de l'appeler si tôt dans la matinée pour cette raison stupide, Yokozawa ne trouva même pas l’énergie d'être consterné. <br />
<br />
-Ma photo est superbe, hein ? C'est Hiyo qui l'a prise et…<br />
<br />
Yokozawa raccrocha. Il n’était définitivement pas d'humeur à écouter les bêtises de Kirishima. Il navigua ensuite sur l'écran de son téléphone pour accéder à son répertoire afin de modifier les attributs de personnalisation du numéro du type.<br />
<br />
-Cet abruti, pourquoi est-ce qu’il est toujours aussi... A son âge... faire des conneries pareilles, c'est vraiment... murmurait Yokozawa à lui-même.<br />
<br />
Tout en grommelant, il modifia les paramètres du numéro de Kirishima et retira cette photo ridicule qui lui était associée. Mais alors qu'il s’apprêtait à supprimer définitivement l'image de sa carte mémoire…<br />
<br />
-...........<br />
<br />
Avait-il en fait vraiment besoin de supprimer cette photo ? Il referma le clapet de son téléphone et enfouit son visage dans l'oreiller, submergé par une vague d'épuisement.<br />
<br />
À quel moment ce type s’arrêterait de faire des choses aussi stupides ? <br />
Mais le plus bizarre, dans toute cette histoire, c'est qu'en dépit de l'esprit tordu de Kirishima, Yokozawa ne parvenait jamais à lui en vouloir véritablement.<br />
<br />
-...Je suppose que c’est pour ça qu’on dit que « l'amour rend idiot »...<br />
<br />
Afin d’oublier ce sentiment qui le dépassait totalement, il se laissa retomber dans le lit. Il régla à nouveau son réveil, car il avait encore un bon quart d'heure devant lui avant de se réveiller. Sans savoir qu'une heure plus tard il allait le regretter, il se replongea dans un profond sommeil.<br />
<br />
<br />
Fin du chapitre 1<br />
<br />
À suivre... <b><a href="http://yokozawanobaai.blogspot.fr/p/telechargements.html" target="_blank"><br /></a></b>Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com39tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-91083008038171818422014-09-06T11:51:00.003-07:002014-09-06T11:53:49.712-07:00SIH - Yokozawa no Baai vol. 3 - [COMPLET]<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.3<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: red;"><span style="color: black;"> </span>18+</span><b><span style="color: red;"><br /></span>Langage:</b> Français<br />
<b>Résumé:</b> <span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span>Yokozawa Takafumi, commercial
aux éditions Marukawa est secrètement en couple avec
l'éditeur de shonen Kirishima Zen. Alors que leur relation amoureuse est au beau fixe, Yokozawa apprend de la bouche d'une collaboratrice de son amant une curieuse nouvelle à son propos. <br />
Roman PDF + DOCX + 2 OMAKE<br />
<b>Téléchargements: </b><b><a href="https://mega.co.nz/#!50UHkT6B!ZnoShNQksyZ3R0R4J6tdc_7TM4Kd6Ka6ecJL31BQbcQ" target="_blank">MEGA</a> <a href="http://www.mediafire.com/download/bb5ublf9gw23kjn/VOL_III.zip" target="_blank">MEDIAFIRE</a></b><br />
<br />
Retrouver les volumes précédents dans la rubriques <a href="http://yokozawanobaai.blogspot.fr/p/telechargements.html" target="_blank">Téléchargement</a><b><a href="http://yokozawanobaai.blogspot.fr/p/telechargements.html" target="_blank"> </a></b>Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com9tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-60425792280864560802014-09-02T20:08:00.002-07:002014-09-03T06:54:15.397-07:00Yokozawa Takafumi No Baai - Chanson du Film - "Yasashi Kiseki" de Shuhei Kita<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-yqjucekNbDs/VAaDKTNejeI/AAAAAAAACKA/-ja6Yj28Yyc/s1600/tumblr_n341dxC9RM1sgot1ho1_1395949318_cover.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://2.bp.blogspot.com/-yqjucekNbDs/VAaDKTNejeI/AAAAAAAACKA/-ja6Yj28Yyc/s1600/tumblr_n341dxC9RM1sgot1ho1_1395949318_cover.jpg" height="320" width="320" /></a></div>
J'ai voulu traduire "<i>Yasashi Kiseki</i>"de <b>Shuhei Kita</b>, qui est la chanson du film SIH Yokozawa Takafumi No Baai. Je ne sais pas si elle a été composée spécialement pour le film, mais je trouve qu'elle colle parfaitement au roman... c'est le moins que l'on puisse dire. Je vous laisse juger par vous même !<br />
A très vite pour l'omake du volume 3 puis le premier chapitre du volume 4 ! <br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<a name='more'></a><br />
<br />
<object height="315" width="560"><param name="movie" value="//www.youtube-nocookie.com/v/VaDN8rT_H8E?version=3&hl=fr_FR"></param>
<param name="allowFullScreen" value="true"></param>
<param name="allowscriptaccess" value="always"></param>
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<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Je vais redessiner un visage de toi que
je ne connais pas encore</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et ce, chaque jour de ta vie</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Toutes ces larmes que tu as retenues,
même dans les moments heureux</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Si je te dis que je les trouve
attachantes, ça t’ennuie ?</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Profites-en, laisse pleurer tes yeux
qui sont déjà au bord des larmes</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Demain, nous prendrons notre
temps pour avancer à nouveau</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tout comme je suis moi, ici et
maintenant, tu es là aussi parce que tu es celui que tu es</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et ça, c'est un doux rappel des choses</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Rien de tout cela n'a été un détour,
nous pouvons faire confiance à nouveau en notre cœur</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et profiter différemment de cette
chaleur</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Si tu te retrouves encore
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
À buter contre des choses sans
importance, n'oublie pas combien tu es aimé.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tes souvenirs renferment un futur qui
est en train de changer</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et peut importe ce qu'il se passera,
nous y ferons face, ensemble</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Nous cherchons et partageons tant de
sourires</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et je souhaite que ça te rapproche
de l'éternité</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu es celui que tu es et c'est pour ça
que je t'aime à la folie</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
C'est un si doux miracle</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Nous pouvons avancer en prenant notre
temps pour construire quelque chose de parfait pour nous deux</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et le monde retrouvera ses couleurs,
encore et encore</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Le sens de notre rencontre trouve sa
source au fond de notre cœur</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Retrouvons tous les matins notre amour
qui s’épanouit</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Levons les yeux vers ce nouveau ciel, l'un à
côté de l'autre</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Avançons aussi loin que nous emmènera
notre amour</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tout comme je suis moi, ici et
maintenant, tu es là aussi parce que tu es celui que tu es</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et ça, c'est un doux rappel des choses</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Rien de tout cela n'a été un détour,
nous pouvons faire à nouveau confiance en notre cœur</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et profiter différemment de cette
chaleur</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i>JAPONAIS :</i></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i>Kimi ga sugoshite kita hibi no hitotsu
hitotsu ni</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">君が過ごしてきた日々の ひとつひとつに</span><br />Boku
ga mada shiranai kao no kimi wo egaku yo</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">僕がまだ知らない表情</span>(<span style="font-family: Arial Unicode MS;">かお</span>)<span style="font-family: Arial Unicode MS;">の 君を描くよ</span><br />Tatoeba
shiawase datta gogo koraeta namida</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">たとえばしあわせだった午後 こらえた涙</span><br />Riyuugoto
itoshii nante itte mo iikai ? <br /><span style="font-family: Arial Unicode MS;">理由ごと愛しいなんて 言ってもいいかい?</span></i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><br />Kakaete afurete michiru you ni</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">抱えて溢れて 満ちるように</span><br />Yukkuri
asu e to arukidaseru</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">ゆっくり明日</span>(<span style="font-family: Arial Unicode MS;">あす</span>)<span style="font-family: Arial Unicode MS;">へと歩き出せる</span><br /><br />Boku
ga ima, boku de aru you ni kimi mo ima, kimi dakara koko ni iru</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">僕が今、僕であるように 君も今、君だからここにいる</span><br />Sore
wa totemo yasashii kiseki</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">それはとても優しい軌跡</span><br />Nanihitotsu
mawarimichi janai futari kokoro kara omoeru ne</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">何ひとつ回り道じゃない ふたり心から思えるね</span><br />Nukumori
no uragawa mo zenbu dakishimete</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">温もりの裏側も 全部抱きしめて</span><br /><br />Moshimo
mata sasai na koto de fuan ni natte mo</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">もしもまた些細なことで 不安になっても</span><br />Jibun
ga aisareteiru koto wasurenaide ite</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">自分が愛されていること 忘れないでいて</span><br />Omoide
no naka no mirai ga kawatteyuku yo</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">思い出の中の未来が 変わっていくよ</span><br />Korekara
okoru dekigoto wa futari no mono da</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">これから起こる出来事は ふたりのものだ</span><br /><br />Mitsukete
wakeau egao no kazu</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">見つけて分けあう 笑顔の数</span><br />Todokitai
towa ni mo chikazukeru ne</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">届きたい永遠</span>(<span style="font-family: Arial Unicode MS;">とわ</span>)<span style="font-family: Arial Unicode MS;">にも近づけるね</span><br /><br />Kimi
ga ima, kimi de iru kara boku wa ima, kimi wo aishiteiru</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">君が今、君でいるから 僕は今、君を愛している</span><br />Sore
wa totemo yasashii kiseki</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">それはとても優しい奇跡</span><br />Shizen
na hohaba de ii yo futari rashii KATACHI sagaseru sa</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">自然な歩幅でいいよ ふたりらしいカタチ探せるさ</span><br />Sekai
wa nando datte iro wo torimodosu</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">世界は何度だって色を取り戻す</span><br /><br />Deaeta
imi wa mou otagai no mune ni</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">出会えた意味はもうお互いの胸に</span><br />Hirogaru
ai wa mou otagai no asa ni</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">広がる愛はもうお互いの朝に</span><br />Tonari
de miageru massara na sora</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">となりで見上げるまっさらな空</span><br />Aruite
yukeru sa dokomademo</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">歩いて行けるさ どこまでも
</span><br /><br /><br />Boku ga ima, boku de aru you ni kimi mo ima, kimi
dakara koko ni iru</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">僕が今、僕であるように 君も今、君だからここにいる</span><br />Sore
wa totemo yasashii kiseki</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">それはとても優しい軌跡</span><br />Nanihitotsu
mawarimichi ja nai futari kokoro kara omoeru ne</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">何ひとつ回り道じゃない ふたり心から思えるね</span><br />Nukumori
no uragawa mo zenbu dakishimete
</i></div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><span style="font-family: Arial Unicode MS;">温もりの裏側も 全部抱きしめて
</span></i>
</div>
<i>
</i>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
<br /></div>
<br />
<br />Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com20tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-13075252205480058402014-08-31T07:21:00.003-07:002014-08-31T07:26:49.805-07:00SIH - Yokozawa no Baai 3 - Chap 15 [FIN]<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.3<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: red;"><span style="color: black;"> </span></span><span style="color: red;"><span style="color: black;">Tout Public</span></span><b><span style="color: red;"><br /></span>Langage:</b> Français<br />
<b></b><br />
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<br />
<br />
<br />
<br />
<a name='more'></a>Yokozawa avait été occupé toute la matinée par les préparatifs
de la fête d'anniversaire d'Hiyori.<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Six convives devaient
venir, alors il avait préparé suffisamment de nourriture pour sept
personnes en tout. L'élaboration du menu n'avait pas été une mince
affaire, car il avait fallu trouver des plats aussi bons que beaux,
mais grâce au livre qu'Hatori lui avait offert et après avoir
consulté Hiyori, il avait finalement réussi à créer le menu
adéquat. La veille, il avait même eu le temps de préparer un
assortiment des plats les plus difficiles à cuisiner pour se faire
la main.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-J'ai acheté le gâteau !
cria Kirishima depuis le genkan en arrivant de la pâtisserie.
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Range-le dans le
compartiment du haut du réfrigérateur. J'ai justement fait de la
place.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Kirishima avait été
chargé de récupérer le gâteau qu'ils avaient réservé pour
l'anniversaire d'Hiyori. Une fois sa tâche accomplie, il devait
accueillir et servir les invités avant le début du repas, tirant
parti de son charme naturel.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Je me suis aussi permis
d'acheter quelques fleurs. Ce n'est pas une si mauvaise idée
d’ajouter un peu de couleur à la pièce, non ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Eh ben, en voilà une
idée brillan…</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Yokozawa, qui voulait
ironiser sur la bonne volonté de Kirishima, eut le souffle coupé
quand il le vit avec un immense bouquet de roses dans les bras.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Si un tel bouquet aurait
détonné avec la carrure de Yokozawa, il semblait avoir été fait
pour Kirishima :</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-La plupart des bourgeons
étaient déjà ouverts, alors le fleuriste m'a fait un prix. Elles
sentent délicieusement bon, tu ne trouves pas ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-...Ou-oui, c'est vrai.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Yokozawa retourna
immédiatement à ses occupations afin de cacher son trouble à
Kirishima. Alors qu'il luttait contre son malaise, Hiyori passa la
tête dans la cuisine, fraîchement apprêtée pour sa fête.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Okaeri, Papa ! Wouah !
C'est pour qui toutes ces fleurs ?!</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-C'est un cadeau… pour
toi !</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Hein ? Pour moi ? Mais tu
m’as déjà donné un cadeau d'anniversaire…</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
La robe style marinière
qu'elle portait était un cadeau de Kirishima. Ils étaient allés
l'acheter ensemble pour la fête d'aujourd'hui.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Tu as bien le droit
d'avoir autant de cadeaux que tu le souhaites ! Elles sont jolies,
hein ? Va les mettre dans un vase avant que tes invités n'arrivent.
Oh ! Mets-en aussi quelques-unes de coté pour ta maman.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Ok ! Merci, Papa !
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Les joues roses de
bonheur, elle prit le bouquet de roses avec un sourire radieux et
s'élança dans la salle de bain où étaient rangés les vases.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Je dois aller me changer,
moi aussi. Je n'ai fait que quelques pas dehors, mais je suis trempé
de sueur. Je pourrais peut-être même prendre une douche, tant que
j’y suis, dit Kirishima qui se dirigeait vers sa chambre en
éventant son torse.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-.............</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
En vérité, Yokozawa
avait quelque chose à lui dire aujourd'hui. Même s’il aurait été
préférable de lui parler après la fête, il ne pouvait pas garder
son calme avec ça sur la conscience.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Il suivit donc Kirishima
et toqua à la porte de sa chambre. À l'invitation de Kirishima, il
entra lentement dans la pièce. Optant pour la discrétion dans
l’intérêt d'Hiyori, il s’assura de bien fermer la porte
derrière lui.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Qu'est-ce qu'il y a ?
demanda Kirishima qui fouillait dans son placard à la recherche
d'une chemise propre.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Après un instant
d'hésitation, Yokozawa se lança :</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Je voudrais... discuter
de quelque chose avec toi.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Discuter de quelque chose
? Et ça ne peut pas attendre ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Ben… non. Enfin... on
peut en parler n'importe quand, j'imagine, mais...</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Ce n’était pas tant une
question de bon moment que de volonté pour Yokozawa. S'il ne le
faisait pas maintenant, il n'aurait pas le cran d’en parler plus
tard.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Est-ce que vous êtes
déjà allés... faire votre visite au cimetière cette année ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Oui. Pourquoi ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Yokozawa déglutit avec
peine et prit une profonde inspiration :</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Bon... alors, c'est pas
une obligation et je n'insisterai pas si tu n'es pas à l'aise avec
cette idée, mais... si ça ne vous dérange pas... est-ce que je
pourrais éventuellement... y aller avec vous, un jour ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Les yeux de Kirishima
s’écarquillèrent de surprise. Yokozawa eut aussitôt envie de
faire machine arrière. Mais il se contraint à poursuivre et débita
une avalanche d’explications :</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-C'est que... Tu vois, je
voulais vraiment... je voulais me présenter à elle comme il faut.
Comme pour clarifier les choses, je suppose... Je veux dire que... je
suis sûr qu'elle s’inquiète pour Hiyo et j'aimerais qu'elle sache
que... je n’ai pas... de mauvaises intentions et que… je suis
sérieu…</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Mais avant même qu'il
puisse terminer son argumentaire, les mains de Kirishima jaillirent
pour lui saisir le visage et le rapprocher du sien. Tout en
protestant, Yokozawa sentit les lèvres de Kirishima sceller les
siennes par un baiser.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Ngh… mmm !</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Il fut un court instant
ébranlé par la rapidité de l'assaut, mais il reprit rapidement ses
esprits et repoussa Kirishima.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Bordel, mais qu'est-ce
que...</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Désolé, je me suis
laissé un peu emporter par les émotions... !</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Tâche de réagir comme
une personne normale, à l'avenir !</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Yokozawa essuya sa bouche
du revers de la main, tout en essayant d'oublier la sensation
persistante des lèvres de Kirishima sur les siennes, puis s’éloigna
pour mettre plus de distance entre le type et lui. Il ne pouvait pas
se permettre d’être négligent.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Sérieusement, ce que tu
viens de dire me rend… tellement heureux ! Bien sûr que j'aimerais
que tu viennes ! Et Hiyo en serait folle de joie, elle aussi!</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-... Je l’espère...</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Yokozawa n'avait jamais
vraiment discuté de sa mère avec elle, d’abord parce qu'il n'en
avait jamais eu l'occasion, mais aussi parce que c’était un sujet
délicat qui était difficile à aborder.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Je te le garantis. Et…
oui, nous pourrions aussi emmener Sorata. Elle a toujours voulu un
chat, après tout.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Étrangement, alors que la
demande venait de Yokozawa, Kirishima semblait être encore plus ravi
que lui à cette idée. C’était un véritable soulagement !</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Alors Hiyori tire son
amour pour les chats de sa mère ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Peut-être. Moi, j'ai
toujours voulu un gros chien, mais c'est difficile de s’en occuper
quand on vit dans un appartement comme celui-ci. Et puis, mon travail
n'arrange pas les choses.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-C'est vrai. Les gros
chiens ont besoin de beaucoup d'exercice.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
En ce moment, Kirishima
avait une telle charge de travail qu'il n'aurait jamais eu le temps
de s'occuper d'un pareil animal. En plus, quand Hiyori serait au
collège, elle aurait encore moins de temps libre.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Je mets cette idée de
côté pour ma retraite. D'ailleurs, je suis déjà suffisamment
occupé avec un certain ours sauvage en ce moment.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Oi ! Quand tu dis ça
comme ça, on dirait que c’est toi qui prends soin de moi.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
C’était peut-être vrai
au travail, mais en privé, c’était plutôt Yokozawa qui prenait
soin de Kirishima.
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-C'est une façon de
parler, rien de plus. Pas besoin de monter sur tes grands chevaux.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Je ne monte pas sur mes
grands chevaux.
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Alors qu'ils continuaient
à se chamailler, ils entendirent Hiyori crier depuis la cuisine :</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Oniichan ! Je pense que
la tourte est prête !</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Ok ! J'arrive !</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Un frisson parcourut
Yokozawa quand il prit conscience que leur conversation pour le moins
équivoque aurait pu être entendue par Hiyori. Laissant Kirishima à
ses occupations, il se précipita vers la cuisine.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Tu vois ? La cuisson est
terminée, non ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-On dirait bien. Comme ça
à l'air croustillant et bien doré, ça devrait être bon.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
La cuisson de la tourte à
la viande semblait effectivement très réussie.
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Bien qu'il ait acheté une
pâte à tarte prête à l'emploi, il avait préparé le reste de la
tourte avec l'aide d'Hiyori. Il n'avait pas été très à l'aise
avec l'idée de demander à la petite fille de l'aider pour la
préparation du repas de son anniversaire. Mais Hiyori avait passé
un merveilleux moment à cuisiner avec lui, ce qui l'avait beaucoup
soulagé.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Le four est encore chaud,
alors prends garde de ne pas le toucher.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Oui monsieur…</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Voulant savoir quelle
était la prochaine tâche à accomplir, Yokozawa consulta la liste
des préparatifs qu'il avait élaborée à l'avance. C'est alors que
la sonnette de l'interphone retentit.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Ne me dis pas que tes
invités arrivent déjà ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
La fête était censée
commencer dans une heure. Si les amies d’Hiyo arrivaient en avance,
il voulait au moins avoir le temps de passer un coup de balai dans
les pièces à vivre.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Je ne pense pas. J'ai
bien dit à tout le monde que ça commençait à 13 heures.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Peut-être que c'est une
livraison ou une collecte de fonds ? Je vais voir. Tu penses que tu
peux commencer à dresser la table ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Ok !</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
C’était Kirishima qui
répondait à la porte, d’habitude, mais comme il venait d’entrer
dans la salle de bain, Yokozawa pouvait difficilement le déranger.
Quand il jeta un regard sur l'écran de contrôle de l'entrée, il
vit un jeune garçon, visiblement nerveux, qui regardait fixement
l’interphone. Surpris, Yokozawa appuya sur le bouton du
haut-parleur.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Oui, qui est-ce ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Hum, je suis.... Iokawa,
un camarade de classe de Kirishima-san ! Est-ce que… je pourrais
lui parler, s’il vous plaît ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-... Attends un instant,
s'il te plaît.
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Yokozawa était pourtant
certain qu’Hiyori n’avait invité que des filles. Des garçons
devaient eux aussi participer à la fête ? Yokozawa avait-il mal
compris ?
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Il avait envie de demander
l’avis de Kirishima avant d’appeler Hiyori, mais le type était
encore dans la salle de bain, alors il décida de se renseigner
directement auprès du garçon sur les raisons de sa présence ici.
Il ouvrit la porte d'entrée pour le rejoindre à l’extérieur de
l'appartement.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-S'il te plaît, pardonne
mon indiscrétion, mais je peux te demander ce qui t’amène ici ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Yokozawa mit un pied
dehors et se retrouva nez à nez avec un jeune homme accompagnant un
petit garçon de l'âge d'Hiyori qui patientait devant la porte
d'entrée, face à l'interphone. Le garçon était visiblement
paralysé par la nervosité. Yokozawa comprit subitement son
attitude.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Il devait avoir le béguin
pour Hiyori et l'anniversaire de quelqu'un qu'on aime est toujours un
jour exceptionnel.
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Excusez-moi, mais
êtes-vous le père de Hiyori-san ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Oh, non. Je suis
Yokozawa, un collègue de travail de son père. Je suis ici pour les
aider dans les préparatifs d'aujourd'hui. Et tu es... ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Ce n’était certes pas
une description tout à fait exacte de leur relation, mais il n'avait
pas besoin de fournir plus de détails à ces gens.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Le jeune homme qui
accompagnait l'enfant avait une tenue impeccable et une expression
très sérieuse. Il avait l’air d’être un adulte responsable,
mais Yokozawa se devait de vérifier l'identité de ces deux
personnes avant de les faire entrer.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Pardonnez notre soudaine
intrusion. Je suis l'oncle de ce garçon. Je vis au troisième étage
de cet immeuble. Voici mon permis de conduire, si vous voulez
vérifier.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Le nom de Iokawa et
l'adresse de l'immeuble étaient bien indiqués sur son permis. Après
un rapide coup d’œil, Yokozawa constata d’après sa date de
naissance que cet homme avait à peu près le même âge que lui.
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Que de prévenance. Je
vous remercie. Alors que puis-je faire pour vous ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-En fait, mon neveu ne
pouvait se résoudre à venir ici tout seul, alors je l'ai
accompagné.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Hé, ne lui raconte pas
ça !</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Alors dis-lui pourquoi tu
es venu ! C'est toi qui m'as supplié de venir avec toi.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Le garçon se tut, à
court de mots. C'est au bout de quelques secondes qu'il trouva le
courage de s'adresser à Yokozawa. Après une profonde inspiration,
il se mit à déclarer un discours qui avait visiblement été répété
à l'avance :
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Je- je suis venu donner à
Kirishima-san... je veux dire, Hiyori-san, ce cadeau d'anniversaire !</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Compte tenu de la raideur
du garçon et de l’emballage sophistiqué du cadeau qu'il tenait
dans les mains, Yokozawa en conclut que ça n'avait rien d'une
blague. Il y a quelques temps, Kirishima et lui s’étaient demandés
sur le ton de la plaisanterie ce qui se passerait le jour où Hiyori
se trouverait un petit ami… mais peut-être que ce jour n’était
pas si lointain, contrairement à ce qu'ils avaient pensé...</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Ce fameux jour se
rapprochait même à grands pas… Yokozawa avait pensé qu’il
ressentirait une certaine irritation envers tous ceux qui voudraient
courtiser Hiyori. Mais au contraire, à présent, il ressentait une
sorte… d'admiration pour ce garçon. Il fallait avoir beaucoup de
courage pour faire tout ce chemin jusqu'à la maison de l'élue de
son cœur. En plus, Yokozawa était un peu fier d'Hiyori, qui avait
su conquérir le cœur d'une personne si charmante.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Est-ce que nous
arrivons... à un mauvais moment ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Non non, ce n'est pas ça.
Attendez ici, je vais l'appeler.
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Yokozawa se faufila à
l'intérieur pour appeler Hiyori. Elle était partie vérifier que
les roses que son père venait de lui offrir étaient bien dans le
vase.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Hiyo, tu peux venir, une
seconde ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Oui ?
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Il y a un quelqu'un qui a
un cadeau pour toi. Qu’est-ce qu’on fait ? Il n'est pas invité à
ta fête.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Pour moi ? Ce n’est pas
Yuki-chan et les copines ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Hiyori pencha la tête sur
le côté comme pour se demander qui ça pouvait bien être.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Non, c'est un garçon de
ta classe prénommé Iokawa.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Hein ? Iokawa-kun ? Je me
demande ce qui l’amène... Je vais aller voir !</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Quand il la vit, le jeune
Iokawa devint rouge comme une pivoine. Mais comme ils semblaient bien
se connaître, ils purent tout de même se parler sans difficulté.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Hiyori accepta le présent
avec un peu d'embarras, mais sans afficher d’autre émotion, ce qui
suggérait que les sentiments du garçon n’étaient pas
réciproques. Les yeux de son oncle, plissés derrière ses lunettes,
observaient tendrement les efforts de son neveu.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Je suis ravi qu'elle ait
accepté le cadeau.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-En effet.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Apparemment, il était si
nerveux à l'idée de venir ici qu'il n'en a pas fermé l’œil de
la nuit.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Alors que Yokozawa
discutait avec Iokawa, Kirishima passa la tête dans le séjour,
encore un peu mouillé, probablement curieux de savoir où Yokozawa
et Hiyori se trouvaient :</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Qu'est-ce qu'il se passe,
Yokozawa ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Ah, un camarade de classe
d'Hiyori est venu lui offrir un cadeau d'anniversaire et ce monsieur
est venu l'accompagner.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Je suis son oncle,
Iokawa. Pardonnez-moi de faire irruption chez vous, dit Iokawa en se
courbant poliment.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-C'est un plaisir de vous
rencontrer. Je suis le père d'Hiyori. Pardonnez-moi de ne pas m'être
présenté plus tôt. J'étais un peu occupé.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Kirishima tendit la main
pour saisir celle de Iokawa. Il semblait être particulièrement
avenant et sympathique, car il s'adressait à un parent d'un des
camarades de classe d'Hiyori.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Pardonnez l'agitation que
nous avons causée, durant l'un de vos jours de congé, qui plus est.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Je vous en prie, ma fille
à l'air ravie.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Tant mieux. Je disais à
Yokozawa-san que je vis au troisième étage de cet immeuble. Au
risque de paraître grossier, j’espère que nous pourrons nous
saluer à l'avenir.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Vraiment ? Alors,
j’espère aussi que nous pourrons nous entendre.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Ils poursuivirent ainsi
leur conversation banale, Kirishima plus souriant que jamais.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Hiyori termina sa longue
discussion avec le jeune garçon et finit par le saluer en lui
donnant rendez-vous au prochain semestre.
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Après leur départ,
Yokozawa ferma la porte d'entrée derrière eux et dévoré par la
curiosité, il finit enfin par demander :</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Alors, c’était qui, ce
garçon ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Il voulait me remercier
pour mon aide à l'école. Probablement parce que je l'aide souvent
pour les choses qu'il ne comprend pas en classe.
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Ah oui ? Alors vous êtes
assis à côté en classe ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Ouaip ! Il est juste à
côté de moi. Je vais ranger son cadeau dans ma chambre !
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Apparemment, le garçon
n’avait pas réussi à lui faire comprendre ses sentiments. Il
avait probablement fait de son mieux, mais Hiyori, qui était d’un
naturel franc et honnête, ne savait pas encore lire entre les
lignes, ce qui n’aidait pas beaucoup le jeune Iokawa.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Yokozawa vérifia alors
qu'Hiyori était bien dans sa chambre avant de demander à Kirishima
:</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-On dirait qu'elle ne
ressent pas la même chose pour lui, hein ?</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Non.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span lang="fr-FR">-... Pourquoi t’es
tout grognon tout à coup ? </span><span lang="fr-FR">Tu vas pas être
jaloux pour ça, quand même</span><span lang="fr-FR"> !</span></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Je ne suis pas jaloux du
gosse.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
C’était donc l'oncle
qui lui posait problème.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Arf... Ne commence pas à
être jaloux du parent d'un des camarades de classe de ta fille !
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Yokozawa avait constaté
que Kirishima avait beaucoup bavardé avec ce type tout à l'heure.
C’était donc pour ça ! Médusé par le comportement puéril du
type, Yokozawa vit Kirishima rejeter toute la responsabilité sur lui
:</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-C'est ta faute ! T’avais
qu'à pas faire cette tête quand tu parlais avec lui.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-T’es vraiment qu’un
gosse ! Je faisais ma tête habituelle, je ne vois pas où est
le problème.
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Yokozawa avait trouvé la
scène touchante, alors il avait été d'autant plus aimable pour ne
pas mettre à mal la rencontre d'Hiyori et Iokawa. Yokozawa avait
paru n’être pas grand-chose pour les Kirishima : il ne
faisait pas partie de la famille, du moins il n’était pas le père
de l'enfant. Ce n’était qu’un type qui traînait chez les
Kirishima le week-end. Il ne pouvait pas se permettre de paraître
impoli face à un visiteur.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-C'est pas vrai. Je ne
t'ai jamais vu aussi agréable au travail.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
-Qu'est-ce que tu racontes
? J'ai été aussi courtois avec lui que toi.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
Mais la moue boudeuse de
Kirishima lui parut si drôle, que Yokozawa éclata de rire.</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
FIN
</div>
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com31tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-3420865096040610522014-08-27T06:01:00.004-07:002014-08-27T06:59:01.727-07:00SIH - Yokozawa no Baai 3 - Chap 14<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.3<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: red;"><span style="color: black;"> <b><span style="color: red;">18+</span></b></span></span><b><span style="color: red;"><br /></span></b><br />
<b>Langage:</b> Français<br />
<b>Note:</b> Plus qu'un chapitre avant la fin !<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<a name='more'></a><br />
<br />
<br />
<br />
-Yokozawa-san, on va tous dîner ensemble après le travail. Vous voulez vous joindre à nous ? demanda Henmi à Yokozawa qui s’apprêtait à partir.<br />
-Où allez-vous dîner ?<br />
-Dans le même restaurant que d'habitude. J'ai des bons de réduction, mais ils expirent à la fin du mois. En plus, pour un groupe de quatre personnes ou plus, le rabais est encore plus important, alors c'est plus avantageux de s'y rendre à plusieurs.<br />
-Très bien, alors pourquoi pas ? Mais je tiens à préciser qu'il n'est pas question que je te paye quoi que ce soit.<br />
<br />
Pendant ses vacances, il avait dépassé son montant habituel de dépenses du mois. Si d’habitude, il aimait jouer aux généreux senpai avec ses subordonnés, il était dans l'obligation d’y renoncer avant le versement de son prochain salaire.<br />
<br />
-Oui, oui, je sais. Les portefeuilles ne sont jamais bien garnis quand la fin du mois arrive.<br />
-Tout le monde est prêt à partir ?<br />
-Trois personnes ont confirmé jusqu'à maintenant. Attendez, peut-être qu'une personne de plus va venir... <br />
<br />
L’écran du téléphone d'Henmi s’alluma soudain. Un autre invité venait probablement de confirmer qu’il se joindrait à eux au restaurant.<br />
<br />
-...Hm ?<br />
<br />
Rangé dans sa sacoche, le téléphone de Yokozawa se mit lui aussi à vibrer pour indiquer la réception d'un message. Il dut fouiller dans son sac pour mettre la main dessus. Quand il vérifia l’écran, il réalisa que c’était un appel de Kirishima. Si sa mémoire était bonne, le type l’avait prévenu qu'il avait rendez-vous avec un auteur aujourd'hui. Il était donc étrange que Kirishima appelle Yokozawa à cette heure-ci. <br />
<br />
-Allô, Yokozawa à l’appareil, dit-il, méfiant, au type qui paraissait un peu anxieux à l'autre bout du fil.<br />
-Salut ! Euh… tu peux parler librement, là ?<br />
-J’étais sur le point de sortir pour manger un morceau. Qu’est-ce qui se passe ?<br />
-Désolé, mais tu peux venir me rejoindre ?<br />
-Tu n’as pas répondu à ma question ! <br />
<br />
L'attitude de Kirishima semblait un peu étrange. Un frisson parcourut l’échine de Yokozawa. Peut-être qu’il avait des problèmes, comme la dernière fois ? Les pires scénarios défilèrent dans son esprit.<br />
<br />
-Je te dirai tout quand tu seras là. Je t’indiquerai où aller par texto, alors ramène-toi aussi vite que possible !<br />
<br />
Kirishima avait raccroché avant même que Yokozawa ait le temps de protester. Il n’y avait plus au bout du fil que le bip incessant de la fin d’un appel. <br />
<br />
-Un souci ?<br />
-Je... je n'en sais rien.<br />
<br />
Kirishima était resté très vague sur les raisons de son appel, mais Yokozawa était certain que le type ne l’avait pas contacté sans raison.<br />
<br />
-C’était qui ?<br />
<br />
Sans prendre la peine de répondre à la question d'Henmi, Yokozawa mit la main sur son sac et son manteau avant de répliquer :<br />
-Désolé, je ne pourrai pas me joindre à vous au restaurant ce soir.<br />
-Quoi ? Yokozawa-san ?<br />
<br />
Rester planté là, à se torturer l’esprit en imaginant le pire, ne l'avancerait à rien. Alors, pour mettre fin à son angoisse, il fusa vers l'adresse indiquée dans le texto qu'il venait de recevoir à l'instant.<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
***</div>
<br />
<br />
-C’était... aussi délicieux que les critiques le prétendaient.<br />
-C'est vrai… C’était vraiment délicieux... mais tu es sûr que tu ne veux pas que je paye ma part ?<br />
-Je n’arrête pas de te dire que c’est ma façon de me faire pardonner pour t'avoir autant inquiété. Alors, mets-toi à l’aise, profite et laisse-moi te chouchouter. <br />
L'affaire urgente de Kirishima s’était avérée n’être qu'une simple ruse pour contraindre Yokozawa à le rejoindre dans ce restaurant. À vrai dire, Kirishima aurait dû initialement avoir ce dîner avec un auteur, mais en raison de l’état de santé douteux de ce dernier, ils avaient été contraints de se séparer juste après leur réunion d'affaires. <br />
C’est pourquoi, au lieu de régler les frais d'annulation, Kirishima avait décidé de profiter du repas et avait donc invité Yokozawa à le partager avec lui.<br />
<br />
Si on veut, il y avait eu un petit problème, mais Yokozawa avait été très surpris quand il l’avait rejoint et constaté que rien de grave ne lui était arrivé. Si le type ne lui avait pas donné plus de détails sur les raisons de son coup de fil, c’était justement pour forcer Yokozawa à le rejoindre au plus vite.<br />
<br />
Mais Yokozawa se dit que si la ruse de Kirishima n'avait pas fonctionné, il ne se serait pas retrouvé là, à déguster un excellent repas dans le restaurant trois étoiles d'un hôtel de luxe. Certes, il avait eu un peu de mal à se détendre au début, mais il avait finalement réussi à profiter du repas en toute sérénité.<br />
<br />
Leur table était située près des fenêtres, d'où ils pouvaient admirer un somptueux panorama nocturne. Ils étaient entourés uniquement par des couples qui dînaient en amoureux, aussi Yokozawa était-il infiniment nerveux. Il voulut à tout prix faire passer leur présence ici pour un dîner d'affaires.<br />
<br />
Il s'était demandé si Kirishima l'avait appelé pour l'aider à payer la note de ce dîner affreusement cher, mais il comprit rapidement qu’il s’était trompé. Kirishima avait en effet réglé l'intégralité de la note lui-même. Il avait même refusé de lui montrer le total quand Yokozawa avait proposé de payer sa part – ce que Kirishima avait aussi fermement refusé.<br />
<br />
-Hé ! On va où ? On n’est pas encore arrivés au rez-de-chaussée ! protesta Yokozawa lorsque l'ascenseur s’arrêta.<br />
<br />
Il supposait que Kirishima avait appuyé par accident sur le mauvais bouton, mais quand il le vit descendre à un étage où il n’y avait visiblement que des chambres, il essaya de faire revenir Kirishima dans l’ascenseur. Mais ce dernier, qui n'avait nullement l'intention de lui obéir, se retourna sans un mot. <br />
<br />
-C'est le bon étage.<br />
-... De quoi tu parles ?<br />
-Tu pourrais au moins me laisser prendre les choses en main quand on a un rencard !<br />
-Hein ? Qu'est-ce que tu racontes… un rencard ?<br />
<br />
Yokozawa, troublé par les mots de Kirishima qui le devançait, finit par le rattraper.<br />
<br />
-Un rencard, tu vois bien ce que c’est, non ? Nous y voilà. Après vous, Monsieur.<br />
<br />
Kirishima fit coulisser la carte magnétique dans la fente pour ouvrir la porte d'une chambre qui portait le numéro 2411 et invita solennellement Yokozawa à entrer.<br />
<br />
-... Comment ça se fait que tu aies la clé de cette chambre d'hôtel ?<br />
-Arrête de poser toutes ces questions et entre.<br />
<br />
Conscient de la méfiance de Yokozawa, Kirishima le poussa pour le contraindre à pénétrer dans la chambre plongée dans le noir. Quand il entra, les lumières s’allumèrent instantanément. La pièce était baignée d’une lumière tamisée.<br />
Compte tenu de la superficie de la chambre, ce devait être une suite de luxe. Yokozawa ne put s’empêcher de se demander combien coûtait une nuit dans cette chambre. N’importe quelle personne de classe moyenne se serait demandé la même chose, après tout.<br />
<br />
-Tu l'avais pris pour ton auteur, ça aussi ? T’es sûr que t’aurais pas dû annuler au moins la réservation de la chambre ?<br />
<br />
Kirishima poussa un long soupir :<br />
-Mais merde, ce que tu peux être bête, parfois ! Pourquoi j’aurais réservé une chambre double pour un auteur qui ne devait passer qu'une journée ici ? <br />
-Attends… Tu veux dire que c’est toi qui as réservé cette chambre?<br />
-Ben, j'ai pensé qu’après un dîner aussi fabuleux, c’était dommage de rentrer directement à la maison... En plus, c'est un tout petit peu plus romantique comme ça, non ? dit Kirishima avec un clin d’œil entendu.<br />
-... Idiot, murmura Yokozawa sous le choc.<br />
-... dit le gars qui ne passerait jamais la nuit dans un hôtel avec moi si je ne réservais pas moi-même.<br />
-Alors cette histoire d'annulation de dîner n'était qu'une excuse pour m'attirer ici ?<br />
-Nan… Ça, c’était la stricte vérité. Quelle veine, hein ? Pendant que je t'attendais, je me suis dit que c’était l'occasion rêvée pour réserver une chambre. Oh, regarde ! Quelle chance d'assister à un feu d'artifice à cette heure-ci...<br />
<br />
À l'invitation de Kirishima, Yokozawa regarda par la fenêtre et aperçut dans le lointain un feu d'artifice qui illuminait le ciel nocturne. Le spectacle de ces sphères lumineuses qui éclataient au-dessus des collines et des vallées était agréablement inattendu.<br />
<br />
-C’est pour un festival ? Un peu tard pour un feu d'artifice, tu ne trouves pas ?<br />
-Vu le quartier, je dirais que ça doit venir de Kuma Park. Ils font toujours un feu d'artifice avant la fermeture des portes, tous les soirs. <br />
<br />
Yokozawa se souvint alors que lorsqu'ils s'étaient rendus à Kuma Park avec Hiyori au début du mois, ils avaient dû partir avant le début du feu d'artifice. Ils avaient d'ailleurs promis à Hiyori de revenir ensemble une prochaine fois pour profiter du spectacle.<br />
<br />
-...Attends… N'essaie pas de changer de sujet. On aurait pu facilement arriver à la maison en une demi-heure, alors qu’est-ce qu’on fout dans une chambre d’hôtel ?<br />
-Allez, détends-toi ! Je voulais juste me mettre l'aise pour passer un peu de temps avec toi.<br />
-Et tu ne pouvais pas être à l'aise à la maison ?<br />
-Hiyo est à la maison.<br />
-Et alors ? On pouvait aller chez moi.<br />
-Ouais, mais tu es nettement plus honnête quand on te prend au dépourvu. Bon, terminées les questions maintenant, dis-moi ce que tu me caches !<br />
-Moi ? Je te cache quelque chose ? Mais qu'est-ce que tu racontes ?<br />
-C'est juste que ces derniers temps... j’ai l'impression que tu essaies de me dire quelque chose mais que tu n’y arrives pas. <br />
-C'est...<br />
<br />
Yokozawa réalisa brusquement ce qu’était cette chose qu’il cachait supposément. Mais en fait, il ne lui cachait pas quoi que ce soit, il était seulement... incapable de trouver le bon moment pour lui poser la question.<br />
<br />
-... Attends, c’est quelque chose que tu ne peux pas me dire ?<br />
-C’est pas que je ne peux pas... C’est que… je n’ai jamais trouvé le bon moment pour en parler…<br />
<br />
Il n’aurait jamais imaginé que celui qu’il aurait voulu interroger en détail aurait insisté pour qu’il en parle. Mais peut-être que c’était enfin le bon moment ? Il n'aurait jamais eu le courage d’aborder le sujet lui-même, sinon.<br />
<br />
-C’est au sujet de... cette entrevue de mariage. Ça m'a un peu préoccupé, c'est tout. <br />
-Hein ?<br />
-J'ai entendu une collègue de bureau dire qu’un de tes supérieurs, à qui tu ne pouvais rien refuser, t’avait proposé une entrevue de mariage…<br />
<br />
Cela avait été une considérable source d’inquiétude pour Yokozawa, mais exprimer ainsi son angoisse... était tellement embarrassant. C’était parfaitement pathétique de s’être mis dans des états pareils pour une simple entrevue de mariage. <br />
<br />
Les révélations de Yokozawa laissèrent Kirishima interdit. Après quelques secondes de confusion, il éclata de rire : <br />
-Qu'est-ce que… c'est ça qui t’inquiétait durant tout ce temps ? Ah, je comprends mieux maintenant pourquoi tu faisais cette tête bizarre ces derniers temps...<br />
-Mais merde, arrête de te foutre de ma gueule ! cracha-t-il furieusement à Kirishima qui se tordait de rire à ses dépens.<br />
- C’est trop bête ! J'ai refusé cet entretien il y a des lustres. Je n'ai même pas regardé les photos de la femme.<br />
-Ben tu pouvais pas me le dire plus tôt ?!<br />
-Je ne pensais pas que c’était une chose que je devais clarifier avec toi. Quand mon supérieur m'en a parlé, je lui ai tout de suite dit que je n’étais pas intéressé. Je ne savais pas qu'il y avait des rumeurs qui tournaient à ce sujet au bureau. Qui t’as raconté ça ?<br />
-J’m’en souviens plus… une nana.<br />
<br />
Yokozawa avait tellement été choqué par la mention d’un « entretien de mariage » qu'il en avait perdu tout son sang-froid. Avec du recul, il se dit qu’il s’était inquiété sur la base de simples potins de bureaux… c’était terriblement embarrassant. <br />
<br />
-Je vois. C’est vrai que les femmes de mon service aiment les commérages. Et comme je n’ai pas fait d’effort particulier pour le cacher, je ne suis pas surpris que tu aies fini par l'apprendre.<br />
<br />
Yokozawa avait été fortement ébranlé par ces rumeurs, mais cela pouvait donner l’impression qu’il ne faisait pas confiance à Kirishima. Alors, inquiet de l'avoir offensé, Yokozawa se hâta de s'expliquer :<br />
-Ah, attention, ça ne veut pas dire que je ne te faisais pas confiance… C'est juste que... ça m’a inquiété que tu ne m'en aies pas parlé, c'est tout.<br />
-Oui, je comprends. Je sais parfaitement que tu ne doutais pas de moi. En revanche, t’as vraiment aucune confiance en toi, tu sais ?<br />
<br />
Yokozawa déglutit avec peine. Kirishima avait vu juste. Alors qu'il baissait la tête, mort de honte, il sentit soudain les bras de Kirishima l’enlacer.<br />
<br />
-.... !<br />
-Ça m’arrive aussi de ressentir ça. Je veux dire... que je m’inquiète parfois trop, moi aussi...<br />
-C’est vrai ?<br />
-Ouais… Je ne peux pas lire dans tes pensées comme par magie. Même si je peux deviner certaines choses en observant tes réactions, je ne peux pas savoir ce que tu ressens, tout au fond de toi.<br />
-........<br />
<br />
Kirishima posa son front contre l’épaule de Yokozawa avant d’avouer d’une voix triste :<br />
-Je ne suis toujours... pas vraiment sûr de ce que tu ressens pour moi. Tu ne m'as jamais rien... dit, après tout...<br />
-Ce n'est pas... <br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-BVBYAsqq1xs/U_3WGQCmwGI/AAAAAAAACHU/-hP8AJHPgtA/s1600/tumblr_meas2kfamZ1r5inp2o4_1280.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://3.bp.blogspot.com/-BVBYAsqq1xs/U_3WGQCmwGI/AAAAAAAACHU/-hP8AJHPgtA/s1600/tumblr_meas2kfamZ1r5inp2o4_1280.png" height="640" width="422" /></a></div>
<br />
... « vrai », voulait-il protester, avant de réaliser qu'effectivement, il n'avait jamais clairement exprimé ses sentiments. Son cœur se serra douloureusement devant l’air douloureux de Kirishima. Il se dérobait à chaque occasion, mais il n’avait jamais voulu blesser Kirishima.<br />
<br />
-C’est dur de n’être qu’humain, parfois, hein ? Je suppose que... je devrais me contenter de pouvoir rester à tes côtés. Mais de temps en temps, sans le vouloir, l’inquiétude l'emporte....<br />
<br />
Il était tellement heureux avec lui… que c'en était effrayant. Un tel bonheur avait forcément un prix. Il était bien conscient que sa mauvaise habitude de ne rien dire clairement était une source d'inquiétude pour Kirishima. Il se conduisait ainsi simplement pour cacher son embarras, mais en même temps, il se dit qu'il ne pouvait pas indéfiniment repousser les avances de Kirishima. <br />
<br />
-Ben... je ne fais pas ça parce que je te déteste ou un truc du genre… Parce qu’en fait, je suis sincèrement…oureux de toi...<br />
<br />
Il parlait si bas que les mots les plus importants étaient à peine intelligibles, mais c’était bien la première fois qu'il exprimait ses sentiments à voix haute.<br />
<br />
Alors qu'il se figeait, mort de honte, Kirishima leva les yeux vers lui, un sourire radieux aux lèvres, comme si l’air triste de tout à l’heure n’avait été qu’une ruse de plus.<br />
<br />
-...Tu l'as enfin avoué !<br />
<br />
Quand il comprit la manœuvre malhonnête du type, le sang de Yokozawa ne fit qu'un tour. Fou de rage, il ne sut plus que dire, alors Kirishima lui répondit en toute sincérité :<br />
-Moi aussi je t'aime !<br />
<br />
Yokozawa resta sans voix devant son sourire si rayonnant qu’il semblait au bord des larmes. Peut-être que le penchant de Kirishima pour la taquinerie et dont Yokozawa faisait souvent les frais n’était qu'une façon de cacher son embarras ?<br />
<br />
-C’est de la triche... rétorqua sèchement Yokozawa.<br />
-Tu apprendras que les adultes ne suivent pas toujours les règles, répliqua calmement Kirishima. Mais tu fais pareil, non ?<br />
-Je ne vais pas aussi loin que toi !<br />
- Attends un peu d’avoir mon âge et mon expérience…<br />
-Tu sais, ça fait un moment que j’ai envie de te le dire : tes aînés tomberaient probablement à la renverse s'ils savaient le nombre de fois que tu utilises cette excuse bidon. Alors arrête.<br />
-Mais non… je choisis toujours soigneusement le bon moment pour l’employer.<br />
-Ouais, c’est ça... je dirais plutôt que tu sors cette excuse à tout bout de champ.<br />
-Peut-être, mais tant que ça passe... je ne vois pas le problème !<br />
-Tu risques de faire déchanter tes subordonnés, si tu continues de te conduire ainsi.<br />
<br />
Si les employés de Kirishima, qui avaient beaucoup d'admiration pour lui, entendaient ça, ils auraient du mal à s’en remettre.<br />
<br />
-Tu es le seul à qui je dis ce que je pense vraiment, tu sais. Et malgré ça, je suis certain que tu me trouves quand même formidable, hein ?<br />
-... C’est pas un compliment que t’es censé dire toi-même !<br />
-J'y peux rien ! C'est pas comme si tu allais me le dire... répliqua Kirishima, l’air boudeur.<br />
<br />
Le moindre moment où il se comportait comme un adulte était contrebalancé par tous ceux où il agissait comme un enfant de trois ans. Parfois, Yokozawa était surpris par son comportement puéril, mais il avait conscience que c’était là une autre facette de la personnalité complexe de Kirishima.<br />
<br />
On n’est pas adulte parce qu’on atteint la majorité : on le devient en mûrissant lentement au fil des épreuves et des obstacles qu’on doit surmonter sur sa route. C'est précisément en raison de cet aspect immature de la personnalité de Kirishima qui transparaissait de temps à autre qu'ils étaient capables de passer autant de temps ensemble. Si Kirishima n’avait pas eu le moindre défaut, Yokozawa aurait probablement cédé depuis bien longtemps à son penchant pessimiste et aurait fini par rompre.<br />
<br />
Peut-être était-ce le bouquet final, mais un gigantesque feu d’artifice éclata. Une myriade de points lumineux scintilla dans le ciel nocturne.<br />
Yokozawa réalisa soudain que ce cadre était loin d’être banal.<br />
<br />
Parfois, Kirishima méritait bien qu’on exauce ses vœux, aussi Yokozawa céda-t-il à sa demande :<br />
-... C'est vrai, tu es un homme vraiment formidable.<br />
<br />
Yokozawa vit soudain le visage de Kirishima s’empourprer violemment.<br />
<br />
-C'est... c'est vraiment pas juste de me balancer ça à la figure quand je ne suis pas prêt.<br />
-J'ai été à bonne école, répliqua Yokozawa, plutôt satisfait de sa petite vengeance.<br />
<br />
Il devrait en payer les conséquences plus tard, mais ça en valait la peine. <br />
De son côté, Kirishima observa avec une visible détermination l’expression d'autosatisfaction de Yokozawa. <br />
<br />
<div style="text-align: center;">
***</div>
<br />
<br />
Kirishima, d’ordinaire toujours prêt à balancer des niaiseries dans ces moments-là, était étonnamment silencieux ce soir-là, si bien que seuls les gémissements de plaisir mêlés à leurs souffles erratiques résonnaient dans la chambre.<br />
<br />
Les mains qui parcouraient le torse de Yokozawa s'attardaient par moment sur ses tétons, mais le corps de Kirishima s’appuyait contre son dos, lui ôtant toute capacité de résistance. Les assauts incessants de Kirishima l’amenaient au bord de l’inconscience.<br />
<br />
-Haaa...<br />
<br />
Des doigts humides s’emparèrent brusquement de son sexe en érection, mais le préservatif qu'il portait pour ne pas souiller les draps de l'hôtel l’empêchait de sentir le contact direct de sa peau. Cela n’eut que pour effet de le frustrer davantage.<br />
Yokozawa enfouit son visage dans l'oreiller, afin de ravaler les gémissements qui menaçaient de franchir ses lèvres. Sans doute mécontent de sa réaction, Kirishima pinça fermement le téton sur lequel il s’était attardé.<br />
<br />
-Aïe !<br />
-Laisse-toi aller comme la dernière fois.<br />
-Tu... peux toujours… courir...<br />
<br />
Pourquoi Kirishima laissait-il entendre que Yokozawa avait abandonné toute retenue la dernière fois qu'ils avaient fait l'amour ? C’était seulement la taille de la chambre qui avait fait résonner sa voix plus fort, rien d’autre ! <br />
<br />
-Ha... Ah !<br />
<br />
Les mouvements de Kirishima s’accélérèrent, comme pour le punir d’être aussi obstiné. Il ne put empêcher de longs gémissements de s’échapper de ses lèvres. Amené au bord de l’extase, il se sentit fondre de l’intérieur. Mais têtu comme à son habitude, il tentait désespérément de résister, refusant d'abandonner sa fierté. Son orgueil avait déjà du plomb dans l'aile, alors il essayait au moins de ne pas se laisser entièrement submerger.<br />
<br />
À cet instant, comme pour se moquer de son entêtement, Kirishima murmura à son oreille dans un souffle brûlant :<br />
-Takafumi...<br />
-....... !<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-v7BhD3vWN3g/U_3Wl-od3HI/AAAAAAAACHc/MO8goDg7iOE/s1600/tumblr_meas2kfamZ1r5inp2o5_1280.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-v7BhD3vWN3g/U_3Wl-od3HI/AAAAAAAACHc/MO8goDg7iOE/s1600/tumblr_meas2kfamZ1r5inp2o5_1280.png" height="640" width="412" /></a></div>
<br />
La raison de Yokozawa céda. Kirishima n'avait pas manqué sa cible ! Il resserra l'emprise sur ses hanches pour reprendre ses assauts avec une vigueur redoublée, rendant Yokozawa soudain incapable de dissiper son trouble.<br />
Le contact des dents qui mordillèrent sa nuque acheva de le mener à l’extase.<br />
<br />
-Ggh !<br />
<br />
Son champ de vision devint flou. <br />
Quand il finit par retrouver ses esprits, la peau de son ventre frissonnait au contact du liquide chaud qu'il venait de libérer.<br />
<br />
Ayant atteint l’orgasme, le sexe de Yokozawa reprit sa taille habituelle, mais sa respiration resta tout aussi laborieuse pendant un moment. C'est alors qu'à sa grande surprise il sentit Kirishima se retirer vivement de lui.<br />
<br />
-Hein ?!<br />
<br />
Il n'eut même pas le temps de se plaindre de cette initiative soudaine qu’il fut basculé sur le dos.<br />
<br />
-Mais qu'est-ce que tu fo…<br />
<br />
Sans prendre le temps de le laisser finir sa phrase, Kirishima écarta ses cuisses et le pénétra à nouveau.<br />
<br />
-Ha !<br />
<br />
Yokozawa ayant été pris par surprise, sa voix se brisa dans les aigus. Il sera alors les dents, pour lutter contre l’intense sensation de pénétration. Comme le corps de Kirishima le recouvrait presque totalement, la sensation d'écrasement lui donna l'impression de sombrer dans le fond du matelas. <br />
<br />
-J’apprécierais... que tu me préviennes avant...<br />
-Je n'ai jamais dit que nous avions fini. En plus, je préfère largement être en position de voir ton visage...<br />
-En quoi ça t’amuse de regarder mon visage...?<br />
<br />
Seule la lampe qui se trouvait au pied du lit éclairait la pièce. Mais leurs yeux s’étant déjà habitués à la lumière tamisée, ils n'avaient aucun mal à discerner le visage de l'autre et ce sourire sur le visage de Kirishima était terriblement énervant !<br />
<br />
-C’est pas que ça m’amuse... disons plutôt que ça m'excite. Ça me rend dingue de te voir enrager.<br />
-Putain de pervers !<br />
-Je prends ça pour un compliment. Mais tu n’es pas mieux : tu prends du plaisir aux mains de ce pervers en question.<br />
-La ferme.<br />
<br />
Il n’était pas vraiment en mesure de réfuter l'affirmation, alors il se contenta de détourner les yeux. Il n’aurait jamais le dernier mot avec Kirishima, de toute façon. S’il s’obstinait parfois à vouloir lui tenir tête, tout en sachant pertinemment qu'il ne pouvait pas rivaliser avec le type, ce n'était que par pure fierté. <br />
<br />
-Je t'aime à la folie.<br />
<br />
Cet aveu soudain était probablement sa façon de se venger : Yokozawa, plaqué contre le lit, les mains liées, ne pouvait ni s’enfuir ni se boucher les oreilles.<br />
<br />
-Ne dis pas ça... aussi légèrement...<br />
-Je voulais être certain que tu le saches.<br />
-Tu ne t’arrêteras donc jamais... ?<br />
-Je n'en ai nullement l'intention, non... et ce, jusqu'au bout de la nuit... répondit Kirishima avec un sourire entendu.<br />
<br />
À suivre...<br />
<br />
<br />
<span style="color: #45818e;">NB: Dans ce chapitre, les personnages emploient deux expressions différentes
pour exprimer leur amour.</span><br />
<span style="color: #45818e;">
</span><span style="color: #45818e;">Tout d'abord, Yokozawa emploie l'expression <span class="st"><em>suki desu
</em>quand il s'adresse à Kirishima et ce dernier emploie également <i>suki</i>
en retour, qui peut être traduit en français par <i>je
t'aime</i>.</span></span><br />
<span style="color: #45818e;">
</span><span style="color: #45818e;"><span class="st">En revanche, à la fin du chapitre, Kirishima emploie <i>ai
shiteru</i>, que nous avons traduit par <i>je t'aime à la folie</i>. En vérité,
<i>ai shiteru</i> est aussi une façon de dire <i>je t'aime</i>, mais c'est une
expression très peu employée au Japon (on dit que les Japonais le disent une
seule fois dans leur vie).</span></span><br />
<span style="color: #45818e;">
</span><span style="color: #45818e;"><span class="st">En France, nous n'avons qu'une seule façon de dire <i>je t'aime</i>.
C'est pour cela qu'on a choisi de traduire <i>ai shiteru</i> par <i>je t'aime à
la folie</i>, phrase qu'on ne ne dit pas à son amoureux à tout bout de champs !
</span></span><br />
<span class="st"><em><br /></em></span>Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com15tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-27350861689802363952014-08-21T07:24:00.003-07:002014-08-21T07:24:57.606-07:00SIH - Yokozawa no Baai 3 - Chap 13<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.3<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: red;"><span style="color: black;"> Tout Public</span></span><b><span style="color: red;"><br /></span></b><br />
<b>Langage:</b> Français<br />
<b>Note:</b> Plus que 2 chapitres avant la fin ! <br />
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<a name='more'></a><br /><br />
Yokozawa ne parvenait pas à comprendre un seul mot du livre qu'il avait sous les yeux. Il s’était décidé à bouquiner, faute de programmes intéressants à la télévision, mais à chaque fois qu'il tournait une page, il devait revenir en arrière pour relire la précédente.<br /><br />Kirishima tardait à rentrer à la maison, après son passage à l’hôpital sous escorte policière.<br /><br />Sorata dormait avec la plus grande insouciance à sa place habituelle. Yokozawa avait vainement essayé de jouer un peu avec lui, afin de bannir son trouble. Mais peut-être parce qu’il avait remarqué son état, le chat lui avait refusé sa compagnie. En tout cas, Sorata n’était pas, lui non plus, de très bonne humeur ce soir-là, sans doute à cause de l’absence d’Hiyori.<br /><br />Yokozawa pensait qu'elle se serait inquiétée en apprenant que son père avait été impliqué dans un accident, alors il l’avait confiée pour la nuit à ses grands-parents, sous prétexte du retour tardif de Kirishima à cause du travail. Ainsi, Yokozawa avait été chargé de garder la maison avec Sorata.<br /><br />Après un regard sur la pendule accrochée au mur, Yokozawa vérifia pour la énième fois son téléphone portable pour s'assurer qu'il n'avait pas manqué d’appel. <br /><br />-Bon sang, impossible de me calmer... soupira-t-il.<br /><br />C'est alors qu’en provenance du genkan retentit le bruit caractéristique d'une clé qui tourne dans une serrure. Yokozawa sursauta. La voix familière de Kirishima, égale à elle-même, parvint jusqu'à ses oreilles.<br /><br />-Je suis rentré !<br />-!<br /><br />Il courut à sa rencontre avec Sorata sur les talons et trouva Kirishima en train de retirer ses chaussures dans le genkan. C’était bien le Kirishima habituel, nonobstant les bandages qui recouvraient sa cheville et son bras.<br /><br />-Tu es sûr... que ça va ?<br />-Ouais, comme tu peux le constater, je me porte à merveille.<br /><br />Kirishima exhiba sa cheville bandée sous le regard médusé de Yokozawa.<br /><br />-Hé ! Ne fais pas de geste brusque ! Tu n’as pas de blessure grave, au moins ?<br />-Comme je te l’ai dit dans mon texto, ils m'ont fait passer une radiographie et ils n'ont pas vu de fracture, alors le médecin a déclaré que j’étais en parfaite santé. Aucun souci.<br /><br />Kirishima n'avait rien de plus qu'une entorse et quelques égratignures provoquées par sa chute dans les escaliers.<br />Yokozawa prit le sac de Kirishima avant de retourner dans le séjour. Même si ses blessures étaient bénignes, il ne pouvait décemment pas laisser le type se débrouiller tout seul.<br /><br />-Tu veux boire quelque chose ?<br />-Je t’avoue que je rêve d’une bière bien fraîche, mais il vaudrait mieux que je passe mon tour, ce soir.<br />-Il vaut mieux pour toi. Pas de boissons alcoolisées tant que tu ne seras pas guéri.<br /><br />Il aida Kirishima à s’asseoir dans le sofa et lui apporta un verre de thé d'orge à la place de la bière.<br /><br />-Merci.<br />-Tu as dîné ?<br />-J'ai mangé du katsudon dans un restaurant à côté du poste de police. J'aurais préféré me faire livrer sur place, mais l'ambiance n’était pas vraiment à la déconne là-bas.<br /><br />De toute évidence, pendant que Yokozawa s’était rongé les sangs en attendant son retour à la maison, Kirishima, de son côté, s’était amusé de la situation. Il s’était peut-être cogné la tête, en fait.<br /><br />-Tu sais, on dit que les symptômes d’un gros coup sur la tête n’apparaissent que bien après le jour de l'accident. T’es sûr que tu ne devrais pas faire un examen plus approfondi ?<br />-Je ne me suis pas cogné la tête, alors pas d'inquiétude. J'ai fait en sorte de bien me réceptionner. Qui aurait cru que tous ces trucs que j'ai appris étant gamin me serviraient un jour ?<br />-Tous ces trucs que tu as appris étant gamin ?<br />-J'ai pris des cours de judo dans un dojo près de chez moi quand j’étais jeune. Mais j'ai arrêté avant d’entrer au collège.<br />-Je vois...<br /><br />Visiblement, sa clé de bras qui avait si bien cloué Yokozawa sur le lit de l’hôtel quelques mois auparavant était le fruit de ses cours de judo. Yokozawa avait réellement craint de se faire casser le bras ce jour-là.<br /><br />-A vrai dire, ces cours m’ennuyaient à mourir à l'époque. Mais aujourd'hui, je suis bien content de les avoir suivis.<br />-Tu devrais remercier tes parents de t'avoir forcé à faire du judo.<br />-C’est pas faux. Si je n’avais pas su me réceptionner, je doute que je m’en serais sorti avec une simple entorse.<br /><br />Yokozawa prit le temps de réfléchir à ce qu'il serait arrivé dans d'autres circonstances… Il en eut des sueurs froides. Si Kirishima s’était cogné la tête contre le béton... il ne serait pas retrouvé là, indemne, à parler tranquillement de son enfance avec Yokozawa.<br /><br />-Oh, au fait, je peux te demander de ne pas raconter à Hiyo ce qu'il s'est passé aujourd'hui ? Je ne veux pas l'inquiéter.<br />-Je comprends. Mais si tu ne veux pas l'inquiéter, tu ferais mieux de réfléchir à une bonne excuse pour justifier tes blessures.<br /><br />S’il pouvait facilement lui cacher l'entorse à la cheville en portant un pantalon, les éraflures sur son bras étaient beaucoup moins faciles à dissimuler.<br /><br />-Ça va sûrement prendre un certain temps pour guérir, hein ? Tu penses qu'elle me croira si je lui dis que je suis tombé au bureau ?<br />-Ça a l’air un peu louche, si tu veux mon avis.<br />-Mouais...<br /><br />Yokozawa s’assit sur le sofa à côté de Kirishima qui, plongé dans ses pensées, cherchait une excuse qui justifierait toutes ses blessures. Ostensiblement, Yokozawa se racla la gorge. Ils ne pouvaient pas continuer à bavarder légèrement toute la soirée.<br /><br />-Alors, tu t’es enfin décidé à m'expliquer pourquoi cette femme s'est jetée sur toi, hein ?<br /><br />Les textos de Kirishima avaient brièvement décrit ce qu'il s’était véritablement passé entre cette femme et lui, mais Yokozawa ne connaissait pas encore les détails de cette affaire.<br /><br />Il avait supposé que tous les appels téléphoniques et les messages que Kirishima avait reçus ces derniers temps avaient été envoyés par cette femme. En somme, Kirishima avait été la proie d'une maniaque.<br /><br />-...Ouais... Je vais le faire, répondit Kirishima dans un long soupir.<br /><br />Il semblait peu enthousiaste d’aborder enfin la question avec Yokozawa. Mais ce dernier n'avait pas l'intention de le laisser se dérober. Après un moment d’hésitation, Kirishima commença finalement par lui avouer d’une voix éteinte :<br />-... Je crois te l'avoir mentionné l'autre jour, mais la première fois que je l'ai rencontrée, c’était durant cette interview. Et que ce soit bien clair : je ne l'ai jamais contactée de mon propre chef.<br />-Alors elle t’avait pris pour cible depuis tout ce temps ?<br />-D’après elle, nous étions « destinés » à nous rencontrer.<br />-....<br /><br />Ne sachant pas quoi répondre, Yokozawa préféra se taire. Chacun est parfaitement libre de croire ce qu’il veut, mais de là à imposer sa vision des choses aux autres, il y a tout un monde.<br /><br />-J'ai commencé à comprendre ses intentions quand elle m'a invité à boire un verre après l'interview. Elle me l’a demandé après le départ de son rédacteur en chef alors j'ai refusé. Mais comme elle insistait, je lui ai dit que j'avais quelque chose de prévu ce soir-là et que nous pouvions remettre ça un autre jour.<br />-Et elle t'a cru ? Mais pourquoi tu lui as donné ton numéro de téléphone, alors ?<br />-Je n'avais pas le choix ! Si j’avais refusé, elle ne m'aurait pas laissé partir, alors j'ai cédé. En plus, on n’était pas seuls, puisque c’était un endroit public, alors je ne pouvais pas être grossier envers elle. Elle m’aurait fait toute une scène. Et puis, je ne savais pas encore qu'elle était totalement folle...<br />-C’est vrai...<br /><br />Au premier abord, Kayama n'avait rien d'une folle. Elle paraissait équilibrée, habillée correctement et d'un comportement convenable. Même s’il l’avait trouvée un peu insistante après avoir été témoin de son échange avec Kirishima dans ce bar l'autre jour, il n'aurait jamais pensé qu'il puisse un jour la voir agresser un homme en pleine rue.<br /><br />Peut-être que Kirishima avait refusé de présenter Yokozawa à Kayama ce soir-là justement parce qu’il commençait à avoir des soupçons à son sujet.<br /><br />-J'ai supposé que je ne devais pas agir avant la parution officielle de l’article, mais c'est ça qui a causé ma perte. Je n'aurais jamais imaginé qu'elle oserait me suivre jusque chez moi...<br />-Alors tu penses que sa présence dans ce bar n’était pas un hasard ?<br />-Effectivement.<br /><br />Ce soir-là, si Kirishima avait réagi bizarrement à l’arrivée de Kayama, c’était parce qu’il était déjà sur le qui-vive. Yokozawa en était certain : elle n’était pas venue dans ce bar pour rejoindre une amie.<br /><br />-Et toutes ces lettres que tu as essayé de me cacher, elles venaient toutes d'elle, n'est-ce pas ?<br />-Ouais, mais elles étaient adressées à mon « épouse ». Pour les besoins de l'interview, j’ai précisé que j'avais une fille, mais je n’ai rien dit à propos de Sakura. <br /><br />Sakura était la défunte épouse de Kirishima. Quand elle avait appris que Kirishima avait une petite fille, Kayama avait supposé qu'il avait aussi une femme.<br /><br />-Mais pourquoi est-ce qu’elle voulait écrire à Sakura-san ? Qu'est-ce qu’elle disait dans ses lettres ?<br />-Des choses comme « votre mari vous trompe !» ou « vous ne le méritez pas, alors quittez-le ! », ce genre de trucs, quoi. Elle a même joint à l'une de ses lettres une photo d'elle en disant « je lui conviens mieux que vous ». Alors c’était pas bien dur de savoir qui en était l'auteur.<br />-Pourquoi est-ce qu’elle est allée jusque-là, bordel ?<br />-Elle pensait sans doute qu'elle pouvait nous forcer à nous séparer. Je ne voulais pas que toi ou Hiyo tombiez sur ce genre de conneries, mais si je les avais jetées, j'aurais perdu des preuves. Comme je ne pouvais pas les cacher dans la maison, je les ai gardées sur moi. Ce qui était au final une bonne idée, parce que j'ai pu les transmettre directement ce soir à la police.<br /><br />Yokozawa avait le souffle coupé en entendant les détails de toute cette affaire qui semblait tout droit sortie d'une émission de faits divers de bas étage. Cette histoire de lettres dépassait toutes les hypothèses qu'il avait envisagées.<br /><br />-Cette fille est un sacré cas... <br />-En plus, il s’avère que ce n'est pas la première fois qu'elle fait ce genre de choses. La police a dit qu'elle serait probablement condamnée cette fois.<br />-Condamnée ?!<br /><br />Yokozawa écarquilla les yeux sous le choc de cette révélation. Même si ses actes pouvaient clairement être considérés comme un crime aux yeux de la loi, Kirishima n’avait subi que des blessures mineures lors de son agression. Yokozawa avait supposé qu'elle s'en sortirait avec rien de plus qu'une grosse amende.<br /><br />-Elle a harcelé tous les hommes qui l’ont quittée et a même agressé leurs nouvelles petites amies. Elle nous a vus ensemble, mais je doute qu'elle ait soupçonné que je fréquente un homme.<br />-Personne ne le soupçonnerait...<br /><br />Peu de gens suspecteraient qu'un homme de l'âge de Kirishima et père de famille de surcroît, sortait avec une personne du même sexe.<br /><br />-Je n'ai pas saisi tous les détails, mais il semblerait qu’en amour, elle ait du mal à faire la différence entre ses fantasmes et la réalité. Quand ses parents ont appris ce qu’elle avait fait, ils se sont précipités au poste de police et ils n’ont pas arrêté de se confondre en excuses.<br />-Je vois...<br /><br />Yokozawa se dit que même ceux qui faisaient du mal aux autres avaient une famille. Quand il essaya d’imaginer ce qu'avaient pu endurer les parents de Kayama, son cœur se serra. Combien de fois avaient-ils dû être plongés dans l’angoisse ?<br /><br />-Au moins, je suis soulagé d’avoir été sa seule cible cette fois. J'ai des vertiges rien qu’en imaginant qu'elle ait pu jeter son dévolu sur Hiyori... Peut-être que je devrais commencer à lui donner quelques leçons à ce sujet…<br />-Ça serait plus rassurant de savoir qu'elle est capable de se défendre en cas de soucis. <br /><br />Il avait des sueurs froides quand il imaginait ce que cette femme aurait pu faire à une petite fille dans son délire érotomaniaque. Si la victime n’avait pas été Kirishima, les choses auraient probablement été plus graves.<br /><br />Il y aura toujours des gens, comme les jeunes délinquants de la dernière fois, qui s'en prennent aux plus faibles qu'eux. Même si Yokozawa était toujours sur ses gardes et que cette affaire était résolue, il frémissait à l'idée de ce qui aurait pu arriver à Hiyori si elle avait été seule.<br /><br />En grandissant, elle sortirait plus souvent toute seule. Ils ne pouvaient quand même pas l'enfermer à double tour dans la maison simplement parce qu'ils étaient inquiets pour elle. Ils n'avaient donc pas d'autre choix que de lui apprendre à se défendre.<br /><br />-Mais alors, pourquoi est-ce que tu as refusé de m’en parler, bordel ?!<br />-Ben, je n’étais pas sûr à cent pour cent d'une part : si j’avais eu tort, il n’y a que moi qui aurais stressé. Alors j'ai préféré ne rien te dire. Je ne voulais pas t'inquiéter pour une chose dont je n’étais pas moi-même tout à fait certain.<br />-Tu sais, que tu m’en parles ou pas, ça ne m’empêchera pas de m'inquiéter ! Tu penses vraiment que je ne suis pas capable d’encaisser ça ? <br /><br />Pourquoi Kirishima lui disait-il qu'il ne voulait pas l'inquiéter ? Ça le dépassait totalement. Peut-être qu’on ne pouvait pas le blâmer d’avoir voulu protéger sa femme ou son enfant, mais Yokozawa était un homme et il n'avait nullement besoin de protection.<br /><br />Il allait ouvrir la bouche pour se plaindre, quand Kirishima ajouta confusément d’une petite voix hésitante :<br />-Je... je ne voulais pas… que tu me trouves... pathétique.<br />-..........quoi ?<br />-Être incapable de faire face à une gonzesse... C'est vraiment trop la honte. C'est pourquoi j'avais prévu de tout te raconter après avoir définitivement réglé la situation.<br /><br />Yokozawa resta bouche bée, choqué par cette révélation. Il savait bien que Kirishima était fier et arrogant, mais il avait vraiment besoin de se retenir parfois. Yokozawa ne pouvait décidément pas supporter de s’être autant inquiété et d’avoir été mis à l’écart pendant tout ce temps, tout ça à cause de la fierté de Kirishima !<br /><br />-Tu ne serais pas le plus gros imbécile de toute la Terre ?! Jamais je ne pourrais penser que tu es pathétique, quels que soient tes actes ! lança Yokozawa dans un soupir.<br /><br />Kirishima demeura comme figé pendant un long moment, avant de rétorquer bêtement :<br />-... Ça te dérangerait de le répéter ? Juste une fois ?<br />-Hein ?<br />-Je veux l’enregistrer sur mon téléphone, alors tu peux le répéter ?<br />-Espèce d'idiot ! rugit-il en réponse à Kirishima qui venait de sortir son téléphone portable. Non, je ne le répéterai pas !<br /><br />Il n’était pas vraiment ravi que son honnêteté soudaine soit tournée comme ça en ridicule. Ce n’était pas le genre de choses qu'il pouvait dire facilement et il ne souhaitait certainement pas qu’on l’enregistre. Mais il avait déjà la certitude qu'il finirait bien par regretter ses propos.<br /><br />Clairement en colère, il se leva et entra dans la cuisine dans l’intention de se servir une bière quand deux bras l’enlacèrent par derrière et le serrèrent fort.<br /><br />-... !<br />-Je suis désolé. Je suis vraiment vraiment désolé…<br /><br />La frustration qui pesait sur les épaules de Yokozawa disparut instantanément, comme exorcisée par la sincérité soudaine des excuses de Kirishima, prononcées sur un ton radicalement différent de la légèreté de sa remarque précédente.<br /><br />Du coin de l’œil, il apercevait le bandage qui recouvrait le biceps de Kirishima. Alors ces mots s’échappèrent de ses lèvres :<br />-...Quand je t'ai vu tomber dans les escaliers... J'ai bien cru que mon cœur allait s’arrêter.<br />-Yokozawa.<br /><br />A ce moment-là, son esprit s’était figé et il avait basculé dans un gouffre de colère et de désespoir. Comme si son monde entier avait volé en éclats. Il n’avait réussi à récupérer son sang-froid qu’après s’être assuré que Kirishima allait bien.<br /><br />Il posa sa main sur celle de Kirishima qui l’enveloppait :<br />-Même si je ne peux pas te venir en aide, tu dois tout me dire ! Même si je suis certain que tu pourrais t’en sortir tout seul…<br /><br />Il ne voulait plus revivre une telle chose. Peut-être qu'il ne pouvait pas lui être d'une grande aide, mais il pouvait toujours être là pour lui, être celui sur lequel il pouvait s'appuyer pour ne pas flancher.<br /><br />Un jour, Kirishima lui avait dit que s'il avait des problèmes, il ferait entièrement confiance à Yokozawa. Mais Yokozawa avait été incapable de l'aider, car Kirishima l’avait finalement mis à l’écart.<br />Ils formaient un couple à présent : cela impliquait qu'ils devaient être ensemble pas seulement dans les bons moments, mais aussi dans les moments difficiles. N’était-ce pas cela, partager sa vie avec quelqu'un ?<br /><br />-Je m’assurerai de tout te dire, la prochaine fois que j'aurai un problème.<br />-Bordel, t’as intérêt à ne pas oublier !<br /><br />Le ton menaçant des paroles de Yokozawa était probablement dû à l’énervement qui avait subsisté. C’était pour ça d'ailleurs qu'il boudait encore un peu. Mais au fond, il souriait amèrement de son comportement enfantin.<br /><br />-...Je te le promets.<br /><br />Sur ces paroles, Kirishima resserra son étreinte. <br />Yokozawa ferma les yeux et soupira profondément. Il pouvait enfin relâcher la tension accumulée dans son corps.<br /><br />À suivre...Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com26tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-41086871903182568832014-08-18T08:08:00.003-07:002014-08-18T08:18:44.112-07:00SIH - Yokozawa no Baai 3 - Chap 12<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.3<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: red;"><span style="color: black;"> Tout Public</span></span><b><span style="color: red;"><br /></span></b><br />
<b>Langage:</b> Français<br />
<b>Note:</b> Plus que 3 chapitres avant la fin ! <br />
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<a name='more'></a><br />
<br />
À l'instant où il entra dans l'appartement de Takano, il découvrit que Sorata s'était déjà installé de sa propre initiative dans sa cage de transport. Même s’il n’avait jamais vraiment rechigné à y entrer, c’était la première fois que Yokozawa le voyait faire une telle chose. Peut-être qu'Hiyori lui manquait vraiment beaucoup ? Si c’était le cas, alors c’était réciproque, car elle venait juste d'envoyer à Yokozawa par texto : « A quelle heure tu seras rentré à la maison ? »<br />
<br />
-.... donc, je me disputais avec ma femme, et au moment où j’allais craquer, le plus jeune s’est interposé, vous voyez ?<br />
-Ah oui ?<br />
<br />
Depuis un bon moment déjà, le chauffeur de taxi racontait à Yokozawa tout un tas d’anecdotes amusantes à propos de ses chats. Apparemment, il en possédait deux : un chat noir et un autre au pelage bicolore, tous deux adoptés par sa fille. Le type lui avait même montré une photo lorsqu’ils s'étaient arrêtés à un feu rouge.<br />
<br />
Yokozawa avait réservé un taxi à l’avance avant d'aller chercher Sorata. La plupart du temps, il était relativement facile de trouver des taxis qui acceptaient les chats s’ils étaient dans leur cage de transport. Mais il y avait toujours un risque de se retrouver coincé avec un chauffeur allergique aux chats ou qui n'aimait pas les animaux. Il gardait donc toujours sur lui le numéro de téléphone d'une compagnie de taxi qui acceptait le transport d'animaux.<br />
<br />
Ce soir, le chauffeur de Yokozawa semblait adorer les chats : il avait même lancé la conversation. C’était sans doute mieux que d’avoir un chauffeur qui détestait les animaux, mais le débit infatigable du type commençait un peu à taper sur les nerfs de Yokozawa.<br />
Ce fut pendant l'un des trop rares temps morts dans le monologue du chauffeur que Yokozawa en avait profité pour envoyer un texto à Kirishima, afin de le prévenir qu'il allait bientôt arriver à la maison avec Sorata ; à quoi le type lui avait répondu un très lapidaire : « moi aussi je rentre bientôt ».<br />
Ils allaient probablement arriver en même temps à l'appartement.<br />
<br />
C’était le premier texto de Kirishima depuis leur retour de vacances. Ils avaient été tellement en froid depuis lors, qu’ils n'avaient pas eu l'occasion d’échanger le moindre mot depuis leur retour, et encore moins des textos. Ce message que Yokozawa lui avait envoyé pour lui annoncer son arrivée était le fruit d'une très longue réflexion et il avait attendu avec beaucoup de nervosité la réponse de Kirishima.<br />
<br />
Ils ne seraient probablement pas en mesure de discuter de quoi que ce soit avant le coucher d'Hiyori. Et même alors, peut-être que Kirishima refuserait de lui dire quoi que ce soit ? Quoi qu’il en soit, Yokozawa tenait à lui dire ce qu'il avait sur le cœur.<br />
<br />
Dans l’idéal, il aurait voulu être capable de soutenir Kirishima sans rien lui demander, de pouvoir sereinement le conseiller et le rassurer ou dans le pire des cas, veiller sur lui jusqu'à ce que le problème se résorbe de lui-même.<br />
<br />
Mais la personnalité de Yokozawa compliquait les choses : il ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter et d’intervenir dans une telle situation ; il ne pouvait pas rester silencieux dans son coin quand son partenaire avait un problème. Se faire violence pour aller à l’encontre de son tempérament naturel ne servirait qu'à envenimer la situation et ne les avancerait à rien.<br />
<br />
-Puisque je n’arrête pas de les gâter, ils commencent à devenir un peu grassouillets, vous comprenez. Et votre petit chat ?<br />
-C'est pareil pour le mien. Il est au régime en ce moment.<br />
<br />
Yokozawa se souvint à quel point Takano avait été choqué par la perte de poids de Sorata à son arrivée chez lui. Ça ne se voyait pas vraiment à l'œil nu, mais quand il l'avait pris dans ses bras, il avait pu constater la différence.<br />
<br />
À vrai dire, Hiyori était très stricte sur le régime alimentaire de Sorata. Elle se forçait à ne pas céder aux envies du chat pour éviter de lui faire manger des friandises trop riches. Quand Hiyori listait avec ferveur les effets néfastes de l’excès de poids chez les animaux, même Sorata semblait écouter.<br />
<br />
Quand Yokozawa s'était renseigné sur le comportement du chat durant son séjour chez Takano, ce dernier avait fini par l’interroger sur son lieu de vacances. Mais ne voulant pas s'attarder sur la question, Yokozawa était resté évasif. Il savait qu'il devrait un jour ou l’autre lui parler de la relation qu'il entretenait avec Kirishima, mais il n'avait toujours pas eu le courage de le faire.<br />
<br />
Apparemment, Sorata avait mené sa petite vie chez Takano.<br />
<br />
-Mais bon, quel que soit leur poids, mes petits chats restent les plus mignons du monde ! <br />
<br />
Le bla-bla du conducteur qui ne se faisait pas prier pour se vanter de ses animaux prit fin quand ils s’arrêtèrent au feu rouge en face de la gare. Même si Yokozawa ne pouvait pas le blâmer, ça commençait un peu à lui taper sur le système. Cette pause verbale fut un véritable soulagement.<br />
<br />
Mais alors que Yokozawa commençait tout juste à se détendre, le chauffeur s’exclama, intrigué :<br />
-Hm... ? Qu'est-ce que c'est ? Une dispute ?<br />
-Oui, on dirait.<br />
<br />
Le regard de Yokozawa se posa immédiatement sur l'homme et la femme au loin qui bloquaient le flux des passants en bouchant l'entrée du métro. Selon toute vraisemblance, c’était une querelle de couple. Yokozawa détournait son regard de la scène quand... il réalisa soudain ce que ses yeux venaient de voir. Il se retourna brusquement vers le couple.<br />
<br />
-!!?<br />
<br />
Il ne savait pas qui était la femme, mais l'homme ressemblait trait pour trait à Kirishima. Il faisait sombre, certes, mais le type était immense, c’était Kirishima ! Il observa le couple, bouche bée, mais à l’intérieur, c’était un maelström d’émotions contradictoires qui s’entrechoquaient. C'est alors que la dispute s’envenima. La femme qui venait de se jeter sur Kirishima essayait de partir en le poussant hors de son chemin. <br />
<br />
-Excusez-moi, vous pouvez me déposer là ?<br />
-Hein ? Vous êtes sûr ? Mais nous sommes presque arrivés à destination...<br />
-Ça ira ! Gardez la monnaie !<br />
-Attendez, monsieur !<br />
<br />
Il tira de son portefeuille un billet de banque au hasard et le fourra dans la main du chauffeur. En un instant, il avait sauté du taxi, avec Sorata sous le bras. Mais quand il se tourna vers le couple, il n’en crut pas ses yeux. <br />
<br />
-Quoi ?!<br />
<br />
En l'espace d'une seconde, Kirishima disparut brusquement de son champ de vision : il avait basculé dans les escaliers après avoir été poussé par la femme. Un groupe de lycéennes qui assistaient à la scène poussèrent des cris perçants. La foule attroupée devant l'entrée de la station fut comme prise de panique.<br />
<br />
Alors que la femme prenait ses jambes à son cou, Yokozawa n'avait qu'une seule chose en tête : s’assurer de l'état de Kirishima. <br />
<br />
-Kirishima-san ?<br />
<br />
Depuis l'entrée de la station de métro, il regarda en bas de l’escalier et trouva Kirishima effondré sur le palier.<br />
Yokozawa dévala à toute allure les quelques marches qui le séparaient de lui avant de s’accroupir à la hauteur de Kirishima.<br />
<br />
-Hé ! Est-ce que ça va ?<br />
-Ugh, aïeeee... Yokozawa ? Mais qu'est-ce que tu fais là...?<br />
<br />
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-5vplsjTtDg0/U_IW9qQIreI/AAAAAAAACG8/Zvzs0G1gUfs/s1600/tumblr_meas2kfamZ1r5inp2o3_1280.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-5vplsjTtDg0/U_IW9qQIreI/AAAAAAAACG8/Zvzs0G1gUfs/s1600/tumblr_meas2kfamZ1r5inp2o3_1280.png" height="640" width="422" /></a></div>
<br />
Yokozawa resta muet un court instant, ne sachant pas quoi répondre à la question inattendue de Kirishima. Mais l'essentiel c'est qu'il était visiblement conscient et ses paroles parfaitement intelligibles.<br />
<br />
Kirishima n'avait fait qu'une petite chute et compte tenu du niveau de la rue, il avait eu de la chance dans son malheur. Et puisque que la foule avait fait un écart pour éviter le couple à l’origine, personne n'avait été entraîné dans sa chute.<br />
<br />
-J'ai vu qu'on t'avait poussé dans les escaliers, alors je suis sorti en vitesse du taxi dans lequel je me trouvais. Mais c’est pas important… Toi, t’es sûr que ça va ?<br />
-Je pense que je me suis foulé la cheville, mais au moins j'ai réussi à préserver ma tête du choc, donc rien de grave. Mais pourquoi tu n'en as pas profité pour crier mon nom au loin ? Tu devrais sauter sur ce genre d'occasions quand elles se présentent, tu sais !<br />
-... Je vois que tu es suffisamment lucide pour me débiter tes conneries habituelles, donc tout va bien. Je laisse Sorata ici, garde un œil sur lui ! <br />
<br />
Puisqu’il était assez lucide pour lui lancer des boutades, tout portait à croire qu'il n'avait subi aucune blessure grave.<br />
<br />
Il posa la cage de transport de Sorata tout près de Kirishima avant de remonter en courant les escaliers à la recherche de la femme responsable de tout ça. Mais quelques minutes s’étaient déjà écoulées après l'altercation, alors elle avait probablement déjà filé. Pourtant, plutôt que de rester sans rien faire, Yokozawa se dit que ça valait toujours la peine d’essayer.<br />
<br />
-Mais où est-ce qu’elle a pu aller... ?<br />
<br />
Il s’élança dans la direction qu'elle avait prise pour s'enfuir. Au détour d’une ruelle, il tomba nez à nez avec un petit groupe de personnes qui avaient visiblement été témoins de l'agression de Kirishima et encerclaient la femme qu'ils tenaient visiblement pour responsable.<br />
<br />
-Laissez-moi partir... ! Arrêtez ! Ne me touchez pas !<br />
-Du calme ! <br />
<br />
Alors, peut-être parce que quelqu'un avait informé les autorités de cette agression, un agent du poste de police tout proche fit son apparition. À son arrivée, la femme commença à protester avec encore plus de virulence.<br />
<br />
-... C’est une blague ? s’exclama Yokozawa, stupéfait.<br />
<br />
Yokozawa était bouche bée devant à la scène qui se déroulait sous ses yeux : la femme qui luttait pour se libérer avec autant de véhémence, les cheveux hirsutes et mal peignés, n’était autre que... Kayama !<br />
<br />
À suivre... Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com18tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-70330592196739367422014-08-14T06:37:00.000-07:002014-08-14T07:12:41.621-07:00SIH - Yokozawa no Baai 3 - Chap 11<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.3<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: red;"><span style="color: black;"> Tout Public</span></span><b><span style="color: red;"><br /></span></b><br />
<b>Langage:</b> Français<br />
<b>Note:</b> Plus que 4 chapitres avant la fin ! <br />
<br />
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<br />
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<br />
<a name='more'></a>A son retour de voyage, Yokozawa trouva le bureau plus désert que d’habitude, probablement parce que ses collègues étaient eux aussi partis en vacances.<br />
<br />
-... C'est vraiment calme.<br />
<br />
Même si ces derniers temps le service ne tournait pas à plein régime, l’absence des collègues plongeait le bureau dans un silence inhabituel.<br />
<br />
Yokozawa avait trouvé ses petites vacances très agréables. Mise à part cette malencontreuse altercation avec le groupe de jeunes délinquants sur la plage, tout s'était déroulé à merveille. Mais il était surtout heureux qu’Hiyori ait pu autant s’amuser. Il s’était épuisé à essayer de suivre le rythme de la petite fille, compte tenu de son âge, mais il était néanmoins parvenu à chasser tout le stress accumulé par le travail durant ce voyage.<br />
<br />
Cependant, il regrettait une chose : il n’avait pas réussi à questionner Kirishima sur cette histoire de demande en mariage, si bien que la tension entre eux s’était accrue.<br />
Pendant leurs vacances, le téléphone de Kirishima n'avait pas cessé de sonner ou de recevoir des messages. Comparé au nombre d'appels qu'il recevait habituellement, c’était assez anormal. Mais comme Kirishima avait fini par éteindre son portable au milieu du séjour, Yokozawa n'avait pas pu en tirer des conclusions certaines, même s’il se doutait que les appels n'avaient pas cessé pour autant.<br />
A chaque fois qu’il abordait le sujet, Kirishima le rassurait très vite avec nonchalance, alors Yokozawa s’énervait et s’entêtait.<br />
<br />
En y repensant, peut-être que la formulation de sa question avait été maladroite ? Son irritation l'avait conduit à soumettre Kirishima à un véritable interrogatoire de police.<br />
<br />
-Tu me caches quelque chose, pas vrai ?<br />
-Si je dois répondre par « oui » ou « non », alors je suppose que c'est « oui ». Mais si on va par là, toi aussi tu me caches quelque chose, non ?<br />
-N’essaie pas de changer de sujet. Il y a quelque chose qui cloche en ce moment, non ?<br />
<br />
Pour une raison étrange, Kirishima avait souri à Yokozawa avant d'ajouter :<br />
-Je suis touché que tu t’inquiètes pour moi, mais même si j'avais des soucis, ça n'aurait rien à voir avec toi.<br />
<br />
Yokozawa s'était raidi et avait ajouté avec une sécheresse involontaire :<br />
-Rien à voir avec moi ? T’es sérieux ?<br />
-Je veux dire que ça ne concerne que moi.<br />
-Alors en fait, ça t’emmerde que je veuille t’aider ?<br />
-Je n'ai jamais dit ça. Je dis juste que ça ne sert à rien de t'en parler.<br />
-... Bien, comme tu voudras !<br />
<br />
C’était la seule chose qu'il avait pu dire devant tant de réticence.<br />
<br />
Il avait pourtant réussi à cacher son amertume à Hiyori. Mais comme la fillette était plutôt perspicace, elle aurait pu facilement se douter de quelque chose.<br />
<br />
-Est-ce qu’il veut dire que je ne suis pas quelqu'un sur qui on peut compter... ? se demandait Yokozawa.<br />
<br />
Ça ne faisait même pas six mois qu'ils sortaient ensemble, mais c'était bien la première fois que Kirishima lui cachait délibérément quelque chose, comme ça. Évidemment, ils avaient tous les deux leur jardin secret et il n’était pas nécessaire de se dire absolument tout. Mais pour une raison étrange, cette fois, il sentait bien qu'il se passait un truc louche. Ce pressentiment avait engendré de l’inquiétude et de la méfiance et accru la nervosité de Yokozawa au plus haut point.<br />
<br />
Peut-être qu’il devait attendre patiemment que Kirishima décide de tout lui dire de lui-même. C’était de sa faute s'il se laissait consumer par son anxiété constante lorsque le moindre petit tracas faisait son apparition, après tout. C’était peut-être justement ce manque de maturité qui poussait Kirishima à ne pas se confier à lui.<br />
<br />
-..........<br />
<br />
Il aurait beau se démener, il ne pourrait jamais compenser leur différence d'âge. Même lorsqu'il aura l'âge de Kirishima, il ne parviendra toujours pas à atteindre son niveau. Au début de leur relation, il n'aurait jamais pensé être autant complexé par une telle chose. Mais ça le frustrait tellement ! Pourquoi ne parvenait-il pas à dépasser tout ça ?<br />
<br />
Ils étaient en froid depuis leur retour de vacances, aussi Yokozawa souhaitait-il se débarrasser de cette tension entre eux le plus rapidement possible. Mais tant qu’ils ne résoudraient pas le problème qui avait causé leur dispute, ils ne parviendraient pas à dissiper cette tension. <br />
<br />
-Bordel...<br />
<br />
Il s’était dirigé vers l'étage consacré au shojo manga dans un accès de colère. Comme presque partout ailleurs, cet étage était en grande partie vidé de ses occupants. Le seul employé présent dans les bureaux d'Emerald était Hatori, visiblement.<br />
<br />
-Salut ! Où est passé Masamune?<br />
-Ah, Yokozawa-san. Si tu cherches Takano-san, il est en réunion. Je suis sûr qu'il sera de retour dans peu de temps, mais veux-tu que je lui transmette un message de ta part ?<br />
<br />
Hatori ne lui avait pas demandé s'il désirait attendre car il savait que Yokozawa était plutôt impatient.<br />
<br />
-Non… je lui enverrai un message. Ah, au fait, tiens ! C’est un petit souvenir de vacances, alors n’hésitez pas à le partager entre vous.<br />
-Tu n’aurais pas dû. <br />
<br />
Yokozawa lui avait tendu un assortiment de friandises que l'on pouvait trouver dans la plupart des stations balnéaires.<br />
<br />
Il était censé récupérer Sorata ce soir, puisqu’il l'avait confié à Takano durant son absence. Il était initialement venu demander à ce dernier ses disponibilités tout en profitant de l'occasion pour offrir ce petit cadeau de gratitude au reste de l'équipe. Mais il n’était apparemment pas venu au bon moment.<br />
<br />
-Désolé de t’avoir dérangé, ajouta-t-il avant de tourner les talons pour regagner son service.<br />
<br />
Mais il entendit Hatori lui crier :<br />
-Excuse-moi, Yokozawa-san ! Peux-tu attendre une seconde ?<br />
-Pour ?<br />
<br />
En se retournant, Yokozawa vit Hatori fouiller dans son sac posé à ses pieds, probablement à la recherche de quelque chose qu'il désirait lui remettre. <br />
<br />
-Pour toi.<br />
-Hein ?<br />
-C'est celui que j'ai l'habitude d'utiliser, mais j'ai pensé qu'il pourrait t’être utile, à toi aussi, parce qu’il contient pas mal de recettes simples et faciles à réaliser.<br />
<br />
Il lui tendit un livre de recettes dont la couverture et le titre soulignaient qu'il était destiné aux débutants. En le feuilletant, Yokozawa constata que les recettes qu’il proposait étaient aussi faciles qu'Hatori lui avait assuré.<br />
<br />
-Il me sera très utile ! Quand est-ce que tu veux que je te le rende ?<br />
<br />
Yokozawa lui était reconnaissant de ne pas avoir oublié leur petite conversation sans importance de l'autre jour et d’avoir pris la peine de ramener ce livre au bureau. Les photos des plats étaient magnifiques et intelligemment mises en avant. Elles lui seraient très utiles pour juger du rendu de ses plats.<br />
Yokozawa jugea d’après la reliure que ce livre avait beaucoup servi.<br />
<br />
-Pas la peine, tu peux le garder. J'ai mémorisé la quasi-totalité des recettes. J'avais envie de t'en acheter un neuf, mais j'ai appris qu'il était épuisé. Alors excuse-moi de te le donner dans cet état...<br />
-Tu es sûr ? Merci beaucoup. Et il est dans un état très correct, ne t’inquiète pas.<br />
<br />
Bien sûr, il y avait quelques éclaboussures d'huile ici et là, mais il fallait être tatillon pour les remarquer. Ce livre appartenait à Hatori, après tout, il ne faisait aucun doute qu'il l'avait utilisé consciencieusement.<br />
<br />
-Ce n'est pas nécessaire de me le rendre. Je voulais te remercier pour tes conseils de l'autre jour. Dis-toi que c’est une marque de gratitude.<br />
-De gratitude ? Mais que me vaut cet honneur ?<br />
-Grâce à tes conseils, nous avons réussi à remettre sur pied un nouveau projet.<br />
-Mes conseils ? Ah, eh bien, ce n’était pas grand-chose, tu sais. <br />
<br />
Yokozawa se souvint de leur conversation de l'autre jour dans la salle de repos. Il ne lui avait pas prodigué de conseils particulièrement brillants, mais apparemment, cela avait suffisamment aidé Hatori pour qu’il se sente totalement redevable envers Yokozawa depuis lors.<br />
<br />
-Je suis sûr que c'est toi qui as soulevé ce problème avec la société de production, n'est-ce pas ? <br />
-Hein ? Pas du tout. Mais quoi qu'il en soit, si tout va bien, alors tant mieux.<br />
<br />
Yokozawa n'avait rien fait d'extraordinaire. Il avait juste discuté avec un collègue qui travaillait dans cette société de production d'anime, mais sans évoquer un titre spécifique. Comme le type était malin, il avait compris le lien entre cette conversation et les rumeurs qu'il avait entendues dans sa société. Si cette conversation avait effectivement porté ses fruits, c’était en grande partie grâce à l’excellente réputation des œuvres d'Hatori.<br />
<br />
Après avoir autant douté de lui, Yokozawa fut soulagé d’avoir été utile à quelqu’un. Il eut l’impression que la reconnaissance d'Hatori avait dissipé le brouillard qui s’était installé dans son esprit.<br />
<br />
-N’hésite pas à me prévenir quand tu auras terminé de régler cette histoire. Je ne ménagerai pas mes efforts pour te venir en aide.<br />
-J’espère que nous continuerons à travailler aussi bien ensemble, alors.<br />
<br />
Yokozawa feuilleta le livre de recettes qu'il venait de recevoir, tout en se dirigeant vers les bureaux du service commercial, et repéra quelques plats qui pourraient convenir à un enfant.<br />
<br />
-... décidément, ce gars a des goûts de gamin. Je ne l’aurais jamais pensé...<br />
<br />
Les pages apparemment les plus consultées concernaient en grande partie des plats destinés aux enfants comme du steak haché en sauce ou du gratin de viande, qu'on retrouve souvent dans les menus pour enfants des restaurants. Surpris d'apprendre qu'Hatori avait des goûts si enfantins en matière de cuisine, il secoua la tête pour se concentrer. Il se demandait ce qu'il allait servir à la fête d'anniversaire d'Hiyori.<br />
<br />
Il avait besoin de tout préparer à l'avance – dès maintenant – afin de pouvoir contrôler parfaitement la situation le jour venu. Après tout, il y avait des ingrédients à acheter. Il avait aussi besoin de s’adapter aux goûts des amis d’Hiyori, ainsi que d’être mis au courant des éventuelles allergies alimentaires.<br />
<br />
Il avait fermement l'intention de demander l'aide de Kirishima, même si le type était un bon à rien en cuisine. S’il ne savait pas peler une pomme, il devait être au moins capable de surveiller une marmite. L'aider au service était son devoir, après tout, en tant que père d'Hiyori.<br />
<br />
Comme il commençait à faire une liste mentale des tâches à effectuer, il fut distrait par la voix mécontente d'Henmi :<br />
-Ah, Yokozawa-san ! Ou étiez-vous passé ? Si vous quittez l'étage, faites-le-moi savoir, s'il vous plaît.<br />
-Je ne suis parti que quelques minutes, que se passe-t-il ?<br />
<br />
Il avait été plongé dans ses pensées pendant le trajet entre les deux étages, mais il regagna immédiatement son sérieux, prêt à entendre le pire.<br />
<br />
-Non, rien de grave. Mais vous m'aviez dit que vous vérifieriez ma proposition, vous vous souvenez ?<br />
-Oh, c'est vrai. Tu as déjà fini ?<br />
<br />
Yokozawa se rappelait à présent qu'Henmi lui avait demandé cette faveur plus tôt ce matin.<br />
<br />
-J'ai terminé dans les temps ! Oh, vous avez également reçu un appel téléphonique d'une librairie. J'ai noté les détails pour vous, alors n’oubliez pas de les rappeler.<br />
-Je le ferai. <br />
<br />
Il prit le dossier attaché avec un trombone des mains d’un Henmi très confiant et lut le post-it collé sur son ordinateur. Apparemment, on voulait discuter avec lui d'une campagne publicitaire d'un manga qu’on allait sortir le mois prochain.<br />
<br />
Yokozawa sortit son agenda de son sac et mit la main sur les friandises qu'il n'avait pas encore offertes aux collègues de son département :<br />
-Oh, Henmi !<br />
-Oui ?<br />
-Tiens, un souvenir. Désolé, mais ça ne te dérangerait pas de les partager avec tout le monde, quand tu auras le temps ?<br />
-Wouah ! Merci ! On pourra les distribuer aux autres pour le goûter quand tout le monde sera de retour !<br />
<br />
Comme ignorant sa propre suggestion, Henmi lorgna sur le sac en papier.<br />
<br />
-N’empêche, vous avez bien bronzé ! Vous êtes allé à la plage ?<br />
-Ouais... On peut dire ça, répondit vaguement Yokozawa.<br />
<br />
Si ça se savait qu'il était parti avec Kirishima, qui sait ce que les gens diraient.<br />
<br />
-Vous avez la peau bien brune, maintenant ! Vous pourriez passer pour un ours brun ou même un grizzly ! Vous êtes encore plus intimidant comme ça !<br />
-... C'est censé être un compliment ? <br />
<br />
Yokozawa était inquiet d'avoir peut-être trop forcé sur son bronzage, mais il n'aurait jamais pensé qu'on le comparerait à un grizzly.<br />
<br />
Pourtant c'est en toute sincérité qu’Henmi lui répondit :<br />
-Bien sûr que c'est un compliment ! Peut-être que je devrais aller bronzer à la plage, moi aussi...<br />
<br />
Yokozawa avait posé sa question avec irritation, mais visiblement, Henmi ne l’avait pas saisi. Parfois, le manque de perspicacité d’Henmi l’atterrait.<br />
<br />
-Quel idiot...<br />
-Vous avez dit quelque chose ?<br />
-Non, rien, je parlais tout seul.<br />
-Hein ? Attendez, ça ressemble beaucoup à ce que j'ai reçu de chez Japun...<br />
-Qu’est-ce que tu fichais dans les bureaux de Japun, toi ?<br />
-On a reçu l'épreuve pour les affiches publicitaires, alors je suis allé les faire vérifier tout à l'heure dans le département de Japun. Quand je suis arrivé, Kirishima était en train de distribuer des friandises qu'il avait achetées en vacances, alors j'ai pu en avoir une.<br />
<br />
On pouvait reprocher à Henmi de ne pas être bien malin quand il s’agissait de comprendre que son interlocuteur était mécontent de lui. Mais dans d’autres domaines, le type tombait souvent juste, ce qui déroutait Yokozawa.<br />
<br />
Yokozawa avait acheté ces friandises en raison de leur prix et du nombre que contenait un paquet. S'il devait en distribuer à toute l’entreprise, il avait besoin d’une certaine quantité. De fait, Kirishima et lui avaient fini par choisir les mêmes. Heureusement qu’il avait pris la précaution de ne pas acheter un article qui portait le nom de leur lieu de vacances !<br />
<br />
Yokozawa maîtrisa son trouble avant de rétorquer avec détachement à Henmi :<br />
-On vend ce genre de choses dans toutes les stations balnéaires, non ?<br />
<br />
Son jeu d'acteur s’était nettement amélioré comparé à avant. Vu l’importance de son secret, il avait dû apprendre vite.<br />
Heureusement, Henmi ne sembla pas remarquer de changement dans l'expression de Yokozawa, qui soupira intérieurement de soulagement.<br />
<br />
-C'est vrai. Il y en a qui ressemblent à de vrais produits locaux mais qui sont en fait fabriqués par des entreprises spécialisées. Je me souviens d'être allé dans un parc d’attractions un jour et quand j’ai regardé derrière les friandises que j’avais achetées, j'ai découvert qu’elles étaient fabriquées à deux pas de chez moi ! Ça m’a totalement déprimé !<br />
-Quelle importance si c’est bon ?<br />
-Ne dites pas ça ! Acheter ce genre de choses, ça fait aussi partie des souvenirs mémorables de vacances ! Votre petite copine va finir par vous jeter si vous êtes aussi insensible, vous savez !<br />
<br />
L’insistance d' Henmi étant un peu suspecte, Yokozawa préféra reprendre la main :<br />
-Tu ne te serais pas fait larguer par une fille pour un problème similaire ?<br />
-A-Absolument pas ! Ne soyez pas ridicule ! lui rétorqua Henmi, brusquement ébranlé.<br />
-Oh, je comprends maintenant. Je pensais que tu y avais réfléchi, mais en fait, tu parles d'expérience !<br />
-Puisque je vous dis que ce n'est pas ça ! Allez, dépêchez vous d’aller relire ma proposition.<br />
-Ouais, ouais...<br />
<br />
A la vue d’Henmi au bord des larmes, Yokozawa comprit qu'il était dans le vrai et pour ne pas l'enfoncer d'avantage, il décida finalement de se retenir.<br />
<br />
A suivre...Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com13tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-33991431614285825762014-08-10T05:02:00.001-07:002014-08-10T05:11:07.368-07:00SIH - Yokozawa no Baai 3 - Chap 10<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.3<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: red;"><span style="color: black;"> </span><b>18+</b></span><b><span style="color: red;"><br /></span></b><br />
<b>Langage:</b> Français<br />
<b>Note:</b> Retrouvez un manga bonus (sorti cette année) dans la section <a href="http://yokozawanobaai.blogspot.fr/p/doujinshi.html" target="_blank">Omake et Doujinshi</a> ! <br />
<br />
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<a name='more'></a><br />
<br />
-Merde... c'est vraiment pas beau à voir... <br />
<br />
Yokozawa soupirait tout en examinant son dos dans le miroir de la salle de bain, lorsque soudain retentit le carillon de la porte de sa chambre, annonçant l'arrivée de quelqu'un.<br />
Après avoir enfilé une chemise en vitesse, il regarda par le judas et vit Kirishima sur le pas de sa porte. <br />
<br />
-Chéri, je suis rentré ! <br />
-... En fait, tu veux que je te laisse dehors ?<br />
<br />
Vu la façon dont Kirishima avait annoncé son arrivée, Yokozawa n’avait pas envie de lui ouvrir la porte. Mais pour éviter qu'il ne lui fasse une scène, il l'invita finalement à rentrer tout en gardant ses distances.<br />
<br />
-Allez, quoi, j’ai toujours voulu dire ça au moins une fois dans ma vie. Mais maintenant que je suis là, buvons un coup.<br />
<br />
Vêtu du yukata fourni par l'hôtel, Kirishima tendit la main pour lui montrer la bouteille de shochuu qu’il avait apportée. Le sac plastique qu'il tenait dans son autre main semblait contenir de l’eau minérale pour la préparation de *mizuwari.
<br />
<br />
-Qu'est-ce que c'est que ça ?<br />
-Je l'ai acheté dans la boutique d'en bas tout à l'heure. Apparemment, c'est une spécialité locale.<br />
-Tu n'es pas venu les mains vides, à ce que je vois.<br />
<br />
Il avait vu Kirishima aller dans la boutique, mais il n’aurait jamais pensé qu’il aurait acheté de l’alcool. Il avait dû le faire pendant que Yokozawa avait aidé Hiyori à choisir les souvenirs qu’elle voulait rapporter.<br />
<br />
-J'ai aussi apporté un peu de glace. Et je me suis permis de prendre les biscuits de Hiyori, regarde.<br />
-N’oublie pas de lui en racheter plus tard. Elle est déjà endormie ? demanda Yokozawa en sortant deux verres.<br />
-Ouais. Elle s’est effondrée sur son lit après être sortie de la salle de bain. Ça épuise de passer son après-midi à jouer comme ça. Elle ne devrait pas se réveiller avant demain matin.<br />
-C’est vrai qu’elle semblait plutôt fatiguée pendant le dîner. Et toi, tu dois être encore épuisé à cause du travail, non ? Pourquoi tu n’irais pas te coucher plus tôt ? <br />
-Eh bien, grâce à une certaine personne, j'ai bien profité cet après-midi des bienfaits réparateurs d'une bonne sieste. Je ne suis pas fatigué du tout ! En fait, je pourrais même veiller jusqu'à pas d'heure, maintenant. <br />
-Espèce d'idiot. Tu n'es plus un gamin.<br />
<br />
Visiblement, lorsque Yokozawa et Hiyori avaient passé leur temps à jouer sur la plage, Kirishima en avait bien profité pour dormir.<br />
<br />
-Bien sûr que non. Mais allez, reste un peu avec moi. C'est ton supérieur qui te l’ordonne.<br />
-Tu n'es pas mon supérieur direct, tu sais.<br />
<br />
Bien sûr, compte tenu de leurs fonctions au sein de l'entreprise, Kirishima était à un poste hiérarchiquement supérieur au sien. Mais comme ils ne travaillaient pas dans le même département, il n’était pas en mesure de lui donner des ordres.<br />
<br />
-Alors si c’est ton amoureux qui te le demande ?<br />
-Mais qu’est-ce que t’es chiant ! Si je n’avais pas envie de te voir, je ne t'aurais pas laissé entrer.<br />
-Oh, mais qu’est-ce qui se passe ? J'ai l'impression que ton côté « tsun » est fatigué ce soir.<br />
-La ferme.<br />
<br />
En réalité, Yokozawa était incapable de fermer l’œil, lui aussi. Au fil des heures, sa peau brûlée par le soleil s’était mise à piquer, si bien que le moindre contact avec quoi que ce soit le faisait frissonner de douleur. Si son visage et ses bras, déjà bronzés, avaient été épargnés, son dos avait été exposé au soleil pour la première fois cet été, alors il y avait pris un coup de soleil très douloureux. Il savait qu'il ne passerait pas une bonne nuit ce soir.<br />
<br />
-Dis-moi, pourquoi tu ne portes pas de yukata ? Moi qui avais tellement envie de te voir avec...<br />
-Ce n'est pas ma faute, il est trop petit pour moi. Ah bon, tu aimes bien les yukata ? Et pourquoi le tien est aussi immense, bordel ?<br />
<br />
Yokozawa ne trouvait pratiquement jamais de yukata à sa taille dans les hôtels, alors en général, il apportait son propre pyjama. Mais quand il observa plus attentivement le yukata de Kirishima, il remarqua qu'il était bien trop long et que même ses manches avaient une longueur étrange.<br />
<br />
-Celui qu’il y avait dans ma chambre était trop petit, alors j’ai demandé à le changer. Heureusement, parce que je n'avais pas apporté de pyjama. Tu veux que j'en demande un pour toi, tant qu’on y est ?<br />
-Pas la peine. Ça va les ennuyer si on leur demande maintenant de… aïe ! cria Yokozawa alors qu'il essayait de s’asseoir dans le sofa. <br />
<br />
Il avait complètement oublié son coup de soleil depuis l’arrivée de Kirishima.<br />
<br />
-Tu vois, je t'avais dit de mettre de la crème solaire ! s’exclama Kirishima en riant. <br />
<br />
Il avala sa première gorgée de mizuwari tout en observant du coin de l'œil Yokozawa grimacer de douleur.<br />
<br />
-Je pensais que ça ne m'arriverait pas si je gardais mon T-shirt...<br />
-Mais bien sûr, tu l'as enlevé presque immédiatement, en prétextant que tu avais trop chaud. Ta nuque est rouge comme une tomate, elle aussi. Et comme j'ai pensé que l’inévitable finirait par arriver, je ne suis pas venu les mains vides.<br />
<br />
Kirishima agita sous le nez de Yokozawa un flacon de lotion apaisante qui traitait les coups de soleil.<br />
<br />
-J'avais apporté la version enfant juste au cas où, mais Hiyo ne semble pas en avoir besoin. Tu veux que je t'en mette sur le dos ?<br />
-Non, je vais le faire moi-même.<br />
<br />
Yokozawa arracha le flacon des mains de Kirishima. S'il lui avait demandé d'appliquer la lotion à sa place, qui sait ce que le type se serait permis de faire. <br />
<br />
Les coups de soleil sont dus à l’action des rayons UV sur la peau, de sorte que le seul moyen de diminuer la douleur est de rafraîchir les zones atteintes. Après avoir soulevé sa chemise, il commença à appliquer le gel froid sur sa peau. Étant donné qu'il était destiné aux enfants, il lui manquait une touche de menthol qui aurait décuplé son efficacité, mais cela suffit à le soulager un peu.<br />
Cependant, Yokozawa devait jouer au contorsionniste pour atteindre les parties les plus gravement brûlées de son dos.<br />
<br />
-Je t'ai pourtant dit de me laisser faire, donne-moi ça !<br />
-Puisque je te répète que ça ira !<br />
-Bon sang que tu es farouche !<br />
-Pour la énième fois, je ne suis pas farouche.<br />
<br />
Yokozawa tira sur sa chemise pour la replacer correctement et cacher son dos. Il était tout à fait ridicule de jouer les vierges effarouchées maintenant alors qu'ils avaient passé l’après-midi ensemble en maillot de bain. Afin de cacher son embarras, Yokozawa changea de sujet :<br />
-N’empêche, on aurait dû définitivement régler l'histoire des petits délinquants de cet après-midi. Bordel, si on devait les recroiser, c'est à coups de pied au cul que je les enverrais chez les flics. <br />
-C'est pas de notre faute. On ne pouvait pas savoir qu'ils étaient déjà recherchés pour d'autres délits, après tout.<br />
<br />
Ils avaient contacté les autorités pour les informer de leur mésaventure de l’après-midi et avaient appris que ces gosses avaient été impliqués dans d'autres incidents malheureux impliquant des enfants.<br />
Apparemment, ils avaient pris pour cible des enfants de familles de vacanciers pour leur extorquer de l'argent. S’ils n'avaient pas été arrêtés par la police jusqu'à présent, c’était parce que toutes les victimes étaient des touristes qui, pour éviter les désagréments, n’avaient jamais tenu à porter plainte.<br />
<br />
Ils avaient certes terrorisé Hiyori, mais comme ils ne l’avaient ni blessée ni volée, la police n'avait pas donné suite à leur plainte.<br />
Faisant preuve de bonne volonté, les policiers avaient toutefois gardé la photographie des jeunes délinquants qu'avait prise Kirishima.<br />
<br />
-J’espère qu'ils leur mettront bientôt le grappin dessus, au moins...<br />
-Vu leur façon de procéder, je suis certain qu'ils ne tarderont pas à refaire surface. Ils nous ont dit qu'ils allaient augmenter le nombre d'agents en patrouille, après tout. Alors, je doute qu'ils puissent agir en toute impunité encore longtemps.<br />
-... Alors, Hiyo n'est plus choquée par cette histoire ?<br />
<br />
C’était bien la seule chose qui le préoccupait réellement. Même si elle n’avait pas subi de préjudice physique, elle aurait pu être traumatisée. Craignant de la mettre mal à l'aise, Yokozawa avait préféré ne pas en parler avec elle.<br />
<br />
-Tu l'as rejointe rapidement, donc je doute qu'elle ait subi un quelconque traumatisme. Bien au contraire, elle n'a pas arrêté de me répéter à quel point son Oniichan a été impressionnant. Et je t'avoue, pour être honnête, que je suis un peu jaloux d'elle.<br />
<br />
-Pardon ? Comment peut-on être jaloux de sa propre fille, dis-moi ? <br />
<br />
Yokozawa, stupéfait, resta bouche bée devant l’aveu de Kirishima. Il avait d'abord pensé que ce n’était qu'une autre mauvaise blague de sa part, mais il semblait que le type était effectivement un peu irrité par toute cette affaire. Franchement, il y avait des limites à se comporter comme un enfant.<br />
<br />
-Qui pourrait me blâmer ? Moi aussi je voulais te voir jouer les durs.<br />
-Jouer les durs... ? Je n'ai pas fait grand-chose, tu sais. En fait, si je ne l'avais pas perdue de vue...<br />
<br />
Il se disait, découragé, que s'il n'avait pas été séparé d'Hiyori, elle n'aurait pas vécu une expérience aussi terrifiante. Qu'elle assiste à une scène aussi choquante, après avoir tant attendu ce voyage, était la dernière chose qu'il avait voulue.<br />
<br />
-Peut-être, mais tu as volé à son secours, alors tout est bien qui finit bien, non ? Et puis, en tant que père, c’était à moi de la surveiller. Tu as beau culpabiliser, mais je suis le seul en cause.<br />
-C'est…<br />
<br />
Yokozawa avait voulu réfuter l'argument de Kirishima avant de réaliser qu'ils tournaient en rond. Alors qu'il ravalait ses mots, Kirishima poursuivit :<br />
-Arrêtons de pinailler pour désigner un coupable. Tu vas te torturer l'esprit pendant des siècles si je n'y mets pas un terme une bonne fois pour toutes. De plus, les vrais fautifs dans l'histoire, c'est plutôt cette bande de délinquants.<br />
-...Tu n'as pas tort. <br />
<br />
Comme d'habitude, Kirishima avait évidemment lu dans l'esprit de Yokozawa comme dans un livre ouvert.<br />
<br />
-Et je pense qu'Hiyo était bien plus préoccupée par le fait qu'elle m'ait accidentellement appelé « Papounet ». Tu penses que je l'ai trop taquinée à ce sujet, d'ailleurs ?<br />
-Si tu ne te calmes pas sur les taquineries, elle va finir par te détester, tu sais.<br />
<br />
Yokozawa réalisa qu'en faisant remarquer à Hiyori son erreur pour la distraire de ses soucis, il aurait pu effectivement la blesser.<br />
<br />
-Je suis sûr que tout va bien. Mais dans quelques années, elle ne voudra probablement plus me tenir la main. Hm, alors il va falloir qu’on parte plus souvent en voyage tous ensemble, pour pouvoir profiter de ses jeunes années qui s'envoleront bientôt, aah...<br />
<br />
Le cœur de Yokozawa se serra à l'évident découragement de Kirishima. Il était apparemment toujours préoccupé par ce que Yokozawa lui avait dit l'autre jour. Pensant qu'il était allé un peu loin ce jour-là et pour essayer de se rattraper, Yokozawa essaya de l’encourager.<br />
<br />
-... Oh, je suis sûr que ça ira avec Hiyo.<br />
-Hm ?<br />
-Elle est folle de toi, après tout, et elle ne te repousse jamais vraiment. Regarde la façon dont elle parle de toi quand tu n'es pas là.<br />
-... Est-ce que tu essayes de me remonter le moral ?<br />
-Ça te pose un problème ? lui rétorqua-t-il aussi sec, gêné par le regard malicieux que Kirishima lui lançait. <br />
-J’ai l’impression de me sentir aimé.<br />
-Ne prends pas la grosse tête, non plus.<br />
-Oh, ne sois pas gêné…<br />
-Aïe !<br />
<br />
Yokozawa poussa un cri de douleur après la grosse claque dans le dos que Kirishima venait de lui donner.<br />
La peau blessée par son coup de soleil était encore bien trop sensible pour tolérer le moindre contact. Il tourna alors un regard lourd de reproches à Kirishima, qui lui offrit immédiatement un sourire d’excuse.<br />
<br />
-Ah mince, désolé. J'avais oublié.<br />
-Je te jure, enfoiré, que si tu l'as fait exprès, je vais... !<br />
<br />
Heureusement que la lotion rafraîchissante avait apaisé en grande partie la brûlure ! En revanche, les parties de son dos qu'il n'avait pas pu atteindre restaient abominablement douloureuses. À ce stade, il était peut-être préférable de prendre une bonne douche froide.<br />
<br />
-... Je vais prendre une autre douche. Je ne peux pas dormir dans cet état.<br />
<br />
Certes, la lotion qu'il venait d’appliquer serait emportée par l’eau, mais il espérait profiter de l'occasion pour apaiser son corps comme son esprit.<br />
<br />
Il entra dans la salle de bain, retira ses vêtements et les jeta par terre. Puis il fonça dans la douche pour s'arroser d'eau fraîche de la tête aux pieds. Une fois son corps sous le jet d'eau, la sensation de brûlure commença à diminuer. Maintenant que la douleur était moins intense, il pourrait sans doute trouver le sommeil, s'il s'efforçait de dormir sur le ventre.<br />
<br />
Yokozawa resta immobile sous le jet d’eau qui l’arrosait, comme un moine en pleine méditation, quand il sentit la porte de la douche s’ouvrir. En jetant un coup d’œil inquiet par-dessus de son épaule, il trouva Kirishima debout juste derrière lui.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-MEYeddKu-QI/U-de_cpSSCI/AAAAAAAACB8/FX1kiDrZF3M/s1600/tumblr_meas2kfamZ1r5inp2o1_500.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://2.bp.blogspot.com/-MEYeddKu-QI/U-de_cpSSCI/AAAAAAAACB8/FX1kiDrZF3M/s1600/tumblr_meas2kfamZ1r5inp2o1_500.png" height="640" width="428" /></a></div>
<br />
<br />
-Qu-Qu'est ce que tu fous, bordel ?<br />
-Je te rejoins, pousse-toi un peu.<br />
<br />
Kirishima, qui s’était déjà délesté de son yukata et de ses sous-vêtements, essayait de se faire une place dans la cabine de douche, entièrement nu. Même si ce n’était pas la première fois que Yokozawa le voyait dans son plus simple appareil, il détourna immédiatement le regard.<br />
<br />
-Si tu veux prendre une douche, va dans ta propre salle de bain ! <br />
<br />
L'espace était bien trop étroit pour accueillir deux hommes de plus d'un mètre quatre-vingt. Placé devant la porte de la cabine de douche, Kirishima empêchait quiconque d'entrer ou de sortir.<br />
<br />
-... Tu devrais savoir que je ne suis pas venu ici pour prendre une douche, hein ?<br />
-A-Alors attends-moi dehors, au moins !<br />
<br />
Les mains de Kirishima glissèrent sur la peau de Yokozawa et se posèrent sur sa taille. Il se colla contre lui et lui murmura à l'oreille :<br />
-Je ne peux plus attendre.<br />
-....... ?!<br />
<br />
À son aveu, le cœur de Yokozawa manqua un battement.<br />
<br />
-Tu te rappelles ? Je t’avais dit la dernière fois que t’avais intérêt à être prêt... Alors, qu'est-ce que tu t'es imaginé à ce sujet ?<br />
-Pourquoi j’aurais… <br />
-Tu as bien imaginé des choses, non ? Du moins, c'est ce que ta réaction suggère.<br />
-Pas du tout.<br />
<br />
Il n'avait pas vraiment imaginé quoi que ce soit de très clair. Il n’avait pas pu se résoudre à le faire. D’ailleurs, il n'avait pas assez d'expérience en la matière pour se représenter quoi que ce soit. Même si, en théorie, il connaissait les bases, il avait du mal à s’imaginer dans une telle situation.<br />
<br />
-Alors... Tu as imaginé quoi ?<br />
-Je te dis que je n'ai rien...<br />
<br />
Yokozawa baissa la tête, dans un effort désespéré pour cacher son visage. En représailles, Kirishima déposa un doux baiser sur sa nuque. Sa peau, déjà écarlate à cause du coup de soleil, rougit encore davantage. <br />
<br />
-J'ai imaginé tout un tas de choses, moi. Comme tout ce que je pourrais te faire...<br />
-!<br />
-Mais avant toute chose, je vais commencer par te savonner.<br />
-Non merci, je ne suis pas un gosse.<br />
-Ne t’inquiète pas… Je vais te faire plein des choses que je ne ferais jamais à un enfant.<br />
-Ce n'est pas ce que je veux dire !<br />
<br />
Mais ses protestations semblaient tomber dans l'oreille d'un sourd. <br />
Après s’être emparé du savon, Kirishima entreprit de l'appliquer lentement sur son dos tout en le faisant mousser. Les mains qui le caressaient doucement, pour ne pas blesser sa peau brûlée, faisaient naître de toutes nouvelles sensations. Yokozawa luttait pour ravaler les soupirs qui menaçaient de s’échapper de ses lèvres, tandis que les mains de Kirishima continuaient leurs assauts sensuels.<br />
<br />
-Décidément, tu es vraiment dans un sale état... Tu as même la marque de ton maillot, là.<br />
-N-N’y touche pas !<br />
<br />
Yokozawa repoussa vivement les doigts qui commençaient à effleurer la limite de son coup de soleil autour de ses hanches, sans pour autant réussir à dissuader Kirishima d'arrêter. Il aurait dû s'emparer de ses poignets pour l’empêcher de continuer.<br />
<br />
-A-Attends !<br />
<br />
Tout en sachant pertinemment qu'il ne servait à rien de lui ordonner de s’arrêter, il ne pouvait pas se résoudre à se laisser faire. Comme il s’y attendait, Kirishima poursuivit, sourd aux protestations de Yokozawa.<br />
<br />
Les doigts qui se pressaient contre sa peau alliés à la douceur de la mousse du savon sur son corps embrasèrent les sens de Yokozawa. Il eut du mal à retenir ses gémissements. <br />
-Ha... hm … !<br />
-Tu sais... tu peux crier aussi fort que tu veux, ici. Personne ne t'entendra dehors. Tu n'as pas besoin de te retenir comme d'habitude.<br />
-!<br />
<br />
Même si personne ne pouvait l'entendre, se laisser aller à gémir de la sorte était bien trop humiliant. D’ailleurs, Kirishima était bien la dernière personne qu’il voudrait laisser l’entendre gémir.<br />
<br />
-... Arrête… ça... !<br />
-Et pourquoi j’arrêterais ? Quoi, tu veux que je me contente de te regarder te masturber ?<br />
-Qui a dit que...<br />
-Je suppose que tu n'as pas tort. Je suis plus doué pour ce genre de chose, après tout.<br />
-Ce n'est pas ce que je…<br />
<br />
Quand Kirishima effleura soudain son sexe, un long frisson parcourut sa colonne vertébrale. Tout en serrant les dents, il étouffa un gémissement qui avait failli franchir ses lèvres, mais les mains de Kirishima poursuivirent leur exploration.<br />
<br />
S’il s’autorisait à lâcher prise, il pourrait peut-être se laisser aller au plaisir sans la moindre gêne. Mais pour une raison étrange, il avait toujours une conscience suraiguë du moindre geste de Kirishima.<br />
Même un lycéen devait être plus à l'aise que Yokozawa dans cette situation !<br />
<br />
Peut-être que s’il n’y avait pas autant de différence d’âge entre eux, il ne serait pas si gêné. Kirishima l’impressionnait beaucoup parce qu’il était bien plus expérimenté que lui, ce qui aggravait davantage son complexe d’infériorité. <br />
<br />
-Ça… suffit…<br />
-Eh ben, c’était rapide.<br />
-La…ferme… putain…<br />
<br />
Sa respiration était erratique, mais il avait au moins encore la force de cracher un ou deux jurons.<br />
<br />
Son corps, qu'il venait de rafraîchir sous le jet d'eau fraîche, devenait de plus en plus fiévreux, jusqu’à frôler le point de rupture. Désireux d’en finir, il ne parvint plus à se retenir. Quand Kirishima l’empoigna brusquement, sa vision devint floue. <br />
-Ha…ah... ngh !<br />
<br />
Il atteignit alors l'orgasme avec impatience. <br />
Tout tremblant, il laissa échapper un soupir de contentement tandis qu’une ivresse et une langueur intenses le gagnaient.<br />
<br />
Alors qu’il venait de reprendre son souffle, Kirishima le félicita :<br />
-En voilà un bon garçon. <br />
-La ferme. <br />
<br />
Le compliment semblait être plus approprié à un enfant qui venait de réussir une chandelle. Il tendit alors la main pour atteindre le robinet de la douche. Les gouttes de son sperme se mélangèrent à l’eau qui cascadait sur son corps, avant de tourbillonner sur le drain. Rafraîchi par le jet d'eau fraîche, son esprit commençait tout juste à s’apaiser.<br />
<br />
Après plusieurs longues minutes, ayant enfin repris ses esprits, Yokozawa jeta un regard derrière et se figea.<br />
<br />
-... Alors tu peux me dire ce que tu comptes faire pour ça ?<br />
<br />
Le sexe de Kirishima, en plein milieu de son champ de vision, pointait presque comiquement dans sa direction. Kirishima lançait à Yokozawa un regard insistant qui l'embarrassait étrangement. Il était tout bonnement incapable de le regarder dans les yeux malgré le fait qu'ils soient tous les deux des hommes. <br />
<br />
-Tu vas t'en occuper, bien sûr. Mais réfléchissons... Vu que c’est une occasion un peu spéciale, peut-être que tu pourrais utiliser ta bouche ?<br />
<br />
Kirishima souleva le menton de Yokozawa. Son regard provocateur et son doigt qui effleura doucement la lèvre inférieure de Yokozawa provoquèrent un frisson d'anticipation le long du dos de ce dernier.<br />
<br />
-... Maaaais… je suis sûr que ce serait trop te demander. Je doute que tu aies déjà fait ça, après tout.<br />
-J-Je peux le faire... protesta Yokozawa par réflexe.<br />
<br />
Kirishima avait probablement voulu le mettre au défi pour qu’il accepte, mais Yokozawa comprit surtout que le type l’avait proposé sans vraiment espérer que ça marcherait. Yokozawa commençait déjà à le regretter. Mais il n'avait pas l'intention de perdre la face en faisant marche arrière.<br />
<br />
-Mais t’as pas intérêt à te plaindre si je suis nul, ok ?<br />
<br />
Yokozawa s'agenouilla et agrippa fermement le sexe d’un Kirishima désarçonné qui rétorqua :<br />
-T’es vraiment sérieux, là ?<br />
-Tu crois que je suis du genre à plaisanter sur ces choses-là, peut-être ?<br />
-Tu n’es pas obligé de te forcer, tu sais…<br />
<br />
L’hésitation dans sa voix suggérait que ce défi n'avait été en définitive qu'une plaisanterie. Il se demanda si Yokozawa était un peu ivre. Mais ce dernier avait à peine bu assez pour compromettre son jugement. Peut-être qu’il était simplement excité parce qu’il était en vacances ?<br />
<br />
-Ferme-la si tu veux pas que je te morde, lui cracha-t-il.<br />
<br />
Il baissa les yeux et prit son courage à deux mains avant d'ouvrir sa bouche en grand. Il fit glisser sa langue du bas vers le haut sur le sexe de Kirishima.<br />
<br />
-T’es sérieux... ?! <br />
<br />
Yokozawa ignora les murmures incrédules de Kirishima. Honnêtement, il avait lui-même peine à croire ce qu'il était en train de faire. C’était la première fois qu'il faisait une fellation à quelqu'un. Quoique l’idée de le faire ne l’ait jamais particulièrement dégoûté, à chaque fois qu'il s'imaginait dans cette situation, il craignait de perdre pied et de se sentir dépassé.<br />
<br />
-Si… Si c'est trop difficile pour toi, tu peux arrêter quand tu veux, d’accord ?<br />
-Je t'ai dit de te la fermer.<br />
<br />
Il n'avait pas aimé beaucoup d’autres gens dans sa vie, si bien qu'il n’était pas tout à fait sûr de ce qu'il était, mais il était certain de ne pas être gay. Il n'avait jamais été attiré par le corps des hommes en général et il était même sorti avec une fille ou deux par le passé.<br />
Il n’aurait jamais pensé avant aujourd'hui qu’un jour il aurait le sexe d’un autre homme dans sa bouche.<br />
<br />
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-PJhUcu4zFwc/U-dfLgdj3lI/AAAAAAAACCE/GsdTBIefRhc/s1600/tumblr_meas2kfamZ1r5inp2o2_500.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-PJhUcu4zFwc/U-dfLgdj3lI/AAAAAAAACCE/GsdTBIefRhc/s1600/tumblr_meas2kfamZ1r5inp2o2_500.png" height="640" width="430" /></a></div>
<br />
<br />
On ne lui avait jamais fait beaucoup de fellations non plus… Mais quand il se rappela comment il en était arrivé là, il chassa le sentiment de honte qui menaçait de l'envahir et continua de déplacer sa langue avec insistance.<br />
<br />
-Ngh...haaa...<br />
<br />
Yokozawa leva les yeux vers le visage de Kirishima qui fronçait des sourcils presque douloureusement, le souffle court et laborieux. Même si la technique de Yokozawa était maladroite, elle avait manifestement suffi à satisfaire Kirishima. Yokozawa en fut incroyablement soulagé.<br />
<br />
Après être allé si loin, il se jura de faire jouir le type, même si ce devait être par la seule force de sa volonté. Alors qu’il insistait avidement sur l’extrémité du sexe, il le sentit enfler dans sa bouche. Le contact de leurs peaux l’une contre l’autre, la chaleur de leurs corps et les pulsations qu’il sentait enflammèrent Yokozawa.<br />
<br />
-Hum... hgh... ! <br />
<br />
Kirishima avait plongé ses doigts dans les cheveux de Yokozawa et parcourait l’arrière de son crâne. Cette stimulation fit légèrement frissonner Yokozawa, aussi repoussa-t-il ses mains avant de se laisser davantage déconcentrer.<br />
<br />
Déterminé, il intensifia ses mouvements, ce qui décupla le plaisir de Kirishima.<br />
Mais alors qu'il n’avait pas eu de mal à se lancer, il ne savait pas vraiment comment s’arrêter. Il essayait de se rappeler comment Kirishima s'y prenait avec lui, mais il était toujours tellement submergé par ses émotions dans ces moments-là qu’il ne se souvenait pas du moindre détail.<br />
<br />
Il ne pouvait certainement pas lui demander conseil à cet instant précis. En tout cas, il n’aurait jamais imaginé qu'il serait plutôt déstabilisé par ce genre d’interrogation que gêné ou honteux.<br />
<br />
Après un débat silencieux, il décida d'y mettre fin en faisant jouir Kirishima avec sa main, comme d'habitude. Ayant déterminé le moment propice avec soin, il entreprit de retirer sa bouche, quand tout à coup sa tête fut agrippée fermement et maintenue en place.<br />
<br />
-........ !<br />
<br />
Kirishima, qui avait été sage comme une image durant tout ce temps, commençait à enfoncer son sexe dans la gorge de Yokozawa. Alors que la sensation désagréable de ce membre qui butait contre son palais était devenue presque insupportable, sa bouche fut brusquement remplie d'un liquide tiède.<br />
<br />
-?<br />
<br />
Il avala ce qu'il put avant d’être enfin délivré de l'emprise de Kirishima. Yokozawa leva brusquement les yeux et dans une quinte de toux, s’essuya les lèvres du revers de sa main.<br />
-Mais merde... qu'est-ce que tu...<br />
-Désolé, j'ai pas pu résister...<br />
-Bordel, arrête avec cette excuse bidon ! Tu l'as fait exprès !<br />
<br />
Il avait beau le nier, mais Yokozawa avait bien senti que Kirishima l’avait agrippé avec une claire détermination. Il avait toujours l'impression d’avoir quelque chose dans sa gorge. Avaler n'avait pas été totalement désagréable, mais sa colère ne faisait qu'accentuer sa sensation d'inconfort.<br />
<br />
Il foudroya Kirishima du regard, qui continuait à se confondre en excuses :<br />
-Je te l'ai dit, tout est de ma faute. Tu veux que je te le fasse aussi pour me faire pardonner ?<br />
-Non merci, ce ne sera pas nécessaire !<br />
<br />
Yokozawa tenta de sortir de la cabine de douche, mais son pied heurta brusquement la porte vitrée. Il était totalement coincé.<br />
<br />
-Allez, ne sois pas timide. On a encore toute la nuit devant nous.<br />
-...... !<br />
<br />
Son cœur manqua un battement. Kirishima souleva alors le menton de Yokozawa pour le forcer à le regarder. Yokozawa ne put se détacher de ce regard brûlant de désir qui le fixait.<br />
<br />
À suivre...<br />
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<div id="sdfootnote1">
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1<a href="https://www.blogger.com/null"> NdT :</a> Mélange d'eau glacée et d'alcool, très populaire au Japon.</div>
. Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com26tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-16597592145263872242014-08-05T08:08:00.000-07:002014-08-05T08:08:09.273-07:00SIH - Yokozawa no Baai 3 - Chap 9<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.3<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: red;"><span style="color: black;"> </span></span><span style="color: red;"><span style="color: black;">Tout Public</span></span><b><span style="color: red;"><br /></span></b><br />
<b>Langage:</b> Français<br />
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<a name='more'></a>
-Très bien, merci d’avoir attendu ! Alors nous avons un granité aux fruits rouges, un autre saveur ujikintoki et un dernier saveur ananas-mangue. Prenez garde à ne pas les renverser !<br /><br />-Merci !<br /><br />Le jeune homme qui travaillait chez le glacier de la plage tendit les verres de granité à Hiyori. Ils avaient finalement réussi à acheter ces trois parfums après avoir attendu leur tour dans la longue file d'attente.<br /><br />-Hiyo, tu penses pouvoir en porter deux toute seule ?<br /><br />-Yep, ça ira ! Heureusement qu’il leur restait en stock les parfums qu’on voulait !<br /><br />-Ouais !<br /><br />C’était Hiyori qui avait choisi les trois parfums de granité. Yokozawa lui avait garanti que n'importe quelle saveur lui conviendrait tant que ça le rafraîchissait, alors elle avait choisi pour lui.<br /><br />Puisque les glaces étaient agrémentées non seulement de sirop, mais aussi d'une garniture de fruits frais, un seul faux pas suffirait à tout faire tomber.<br /><br />Apparemment, tous les parfums estivaux avaient déjà été vendus, mais ceux qu'Hiyori avait eu envie d'essayer étaient encore disponibles, alors tout allait pour le mieux.<br /><br />-Si on ne se dépêche pas, ça va fondre.<br /><br />-Alors partons vite. Papounet pourrait bien se rendormir en nous attendant !<br /><br />Ces derniers temps, Hiyori avait commencé à appeler Kirishima « Papa », mais de temps en temps, en compagnie de Yokozawa, elle laissait échapper quelques « Papounet ». Elle n'était sûrement pas tout à fait habituée à employer ce nouveau nom.<br /><br />Alors qu'il se disait silencieusement que c’était adorable, son esprit dériva vers Kirishima qui s'était endormi sous le parasol qu'ils avaient loué.<br /><br />-Il dort depuis qu’on est arrivé, non ?<br /><br />Kirishima, à qui l'on avait confié la mission de veiller sur leurs affaires personnelles, avait préféré faire une bonne sieste plutôt que de batifoler dans l'océan. Yokozawa avait été surpris de le voir dormir aussi bien sous cette chaleur, mais peut-être qu’il était vraiment très épuisé.<br /><br />-Papa semblait très occupé cette semaine...<br /><br />-C'est vrai. Après tout, il a pris des congés pour l’O-Bon, alors il a dû mettre les bouchées doubles au travail.<br /><br />Avant qu’ils ne partent en vacances, Kirishima avait travaillé à plein régime. Il avait même demandé à ses parents de prendre soin d'Hiyo pendant plusieurs jours d'affilée, en déclarant qu'il ne pourrait pas rentrer assez tôt à la maison.<br /><br />Et bien sûr, Yokozawa avait été occupé à rendre visite à ses parents le week-end précédent tout en se dépêchant de terminer le travail qui devait être bouclé avant son départ en vacances. De fait, c’était effectivement la première fois qu'ils passaient du temps ensemble depuis leur sortie au parc d'attractions de Kuma Parc.<br /><br />-Je me demande... si c'est ma faute, dit Hiyori. Car c'est moi qui lui ai demandé de faire ce voyage...<br /><br />-Tu sais, il ne travaille pas aussi dur que pour toi. C’est parce que lui-même, il avait envie de partir avec toi en voyage. Même chose pour moi. La seule raison pour laquelle j'ai pu travailler aussi dur, c'est parce que je voulais venir ici, avec vous.<br /><br />-C'est vrai ?<br /><br />-Ouaip. Regarde comme il dort ! Il va sûrement péter la forme en un rien de temps, tu ne penses pas ? Dépêchons-nous de lui ramener sa glace.<br /><br />-Ok ! Allons-y, Oniichan !<br /><br />-Attention, on se dépêche, mais on lève bien les pattes en marchant pour ne pas trébucher !<br /><br />Mais Hiyori se mit à trottiner tout en tenant fermement les verres de granité.<br /><br />Puisqu'ils étaient arrivés sur la plage relativement tard dans la journée, la plupart des bons emplacements avaient déjà été pris. C'est pourquoi ils étaient placés aussi loin du glacier qu'ils venaient de quitter.<br /><br />Pour ne pas déranger Kirishima qui avait choisi de faire la sieste, Yokozawa et Hiyori s’étaient éloignés pour jouer. On les avait pris pour un père et sa fille mais c’était mieux que d’être pris pour un pédophile qui courait derrière une petite fille. Ils avaient échangé de nombreux regards amusés et de grands éclats de rire à chaque fois qu'elle l'avait appelé « papa ».<br /><br />Le lendemain, ils avaient prévu d'organiser un barbecue, parce qu’ils avaient appris qu'ils avaient la possibilité de réserver à l’avance les ustensiles et les ingrédients nécessaires. C’était bien pratique.<br /><br />-Euh... Excusez-moi, mais... êtes-vous venu seul ?<br /><br />Yokozawa fut interpelé alors qu’il observait d’un regard plein de tendresse Hiyori détaler à toute vitesse. Il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule et il tomba nez à nez avec deux jolies brunes au bronzage impeccable. Leurs yeux étaient bordés d'un trait épais d'eye-liner noir et de faux cils. Elles l’observaient fixement en battant langoureusement des cils.<br /><br />-Oh, non, non, je ne suis pas seul.<br /><br />-Alors vous êtes avec des amis ou...<br /><br />-Ah, oui, si... on veut...<br /><br />Ce n’étaient pas exactement des « amis », mais il n’avait pas envie de prendre la peine de corriger les jeunes femmes. Convaincu qu’elles ne cherchaient qu'à promouvoir un quelconque produit, il essayait de les dissuader de poursuivre. Mais il se figea quand une des filles dit :<br /><br />-Eh bien, en fait, on est toutes les deux toutes seules... alors, est-ce que ça vous dirait de venir boire une bière avec nous ? On en a un peu trop apporté…<br /><br />À leur invitation, il comprit qu'elles essayaient de le draguer. Incrédule, il déclina poliment l'offre :<br /><br />-Je suis désolé mais en fait, j'ai un enfant avec moi, je vais donc passer mon chemin.<br /><br />-Hein ? Un enfant ? Vous avez un enfant ?<br /><br />Hiyo n’était pas son enfant à proprement parler, mais il ne mentait pas en disant qu'elle était avec lui. Il acquiesça avant de tourner les yeux vers Hiyori qui courait loin devant. Elle avait pris beaucoup d’avance sur lui pendant qu'il s’était fait coincer par ces deux filles. A présent, la distance qui séparait Yokozawa et la fillette était assez importante.<br /><br />-Merde...<br /><br />Il réussit toutefois à la repérer dans la foule et pressa le pas pour la rattraper. Alors qu'il était sur le point de lui crier d'attendre, un groupe de gens qui marchait dans la direction opposée heurta Hiyori.<br /><br />-Kyaaa !<br /><br />-Hiyo ?!<br /><br />Quand il entendit le cri de la petite fille et la vit reculer, son sang ne fit qu'un tour. Il jeta la glace qu'il tenait dans la poubelle la plus proche et se précipita à ses côtés :<br /><br />-Ça va ?<br /><br />-O-Oniichan...<br /><br />Voyant que la petite fille était terrifiée, il tenta de la calmer tout en vérifiant qu’elle n’était pas blessée.<br /><br />-Tu t'es fait mal quelque part ?<br /><br />-Non, je vais bien... mais regarde la glace...<br /><br />Yokozawa observa les alentours et constata qu'elle s’était en effet renversée lorsque Hiyori l'avait lâchée pour se réceptionner sur ses mains. Si la plus grande partie du contenu des gobelets s’était renversée sur Hiyori, un peu de sirop avait éclaboussé le T-shirt d'un des garçons du groupe.<br /><br />-Hé, ouji-san, c'est ton gosse ? Qu’est-ce que tu vas faire ? Regarde un peu mon T-shirt !<br /><br />-Ah, mais je... balbutia Hiyori<br /><br />-T’essayes encore de trouver des excuses, gamine ?<br /><br />-Kyaa !<br /><br />Yokozawa mit Hiyori derrière lui, où elle se recroquevilla. Les visages des jeunes hommes qui leur faisaient face avaient encore les rondeurs de l’enfance. Mais bien qu'ils ne soient encore que des gamins pour la plupart, ils faisaient preuve d'une certaine arrogance. Ce n'était qu’une bande de sales gosses, des collégiens ou des lycéens tout au plus.<br /><br />Leurs cheveux décolorés étaient bien abîmés et leurs oreilles recouvertes de plusieurs piercings. Hiyori avait eu de la chance de ne pas être blessée par l'un des accessoires bon marché qu'ils portaient au poignet.<br /><br />-Bordel, mais vous êtes qui, vous ?<br /><br />-Cette gosse m'est tombée dessus et a renversé sa merde partout sur mon T-shirt ! C’est à toi de prendre tes responsabilités, non ?<br /><br />-Hein ? C'est toi qui lui es tombé dessus ! C'est à toi de t'excuser ! répliqua Yokozawa, dans le but d'intimider les marmots qui cherchaient visiblement la bagarre.<br /><br />Mais même s'ils baissèrent d'un ton face à Yokozawa, ils continuèrent de camper sur leurs positions.<br /><br />-Tu te la ramènes alors que t'as rien vu de ce qu'il s'est passé ?!<br /><br />-Je parle parce que justement, j’ai vu ce qu'il s'est passé. Et de toute façon, tu devrais avoir honte de menacer une petite fille comme ça.<br /><br />-Ta gueule ! Arrête de tourner autour du pot et aboule le fric pour les frais de nettoyage !<br /><br />-Oh ? Alors maintenant tu veux nous extorquer de l’argent ?<br /><br />Yokozawa soupira quand il réalisa qu'ils s’étaient embourbés dans une situation plutôt désagréable. Il se dit que tout cela ne serait probablement jamais arrivé s’il n'avait pas laissé Hiyori le devancer.<br /><br />-Tu nous prends pour des cons depuis le début. C'est les emmerdes que tu cherches, ou quoi ?<br /><br />Le gamin qui semblait être le chef de bande essayait manifestement de le foudroyer du regard, mais il faisait dix centimètres de moins que Yokozawa. Du point de vue de ce dernier, le gamin avait l’air d’un petit chiot qui lui jappait dans les oreilles.<br /><br />-Tu te rends compte que ça, ça s’appelle du chantage ?<br /><br />Yokozawa ne voulait pas être trop menaçant devant Hiyori, mais il ne voulait pas non plus qu'elle ait à les craindre plus qu'elle ne les craignait déjà.<br /><br />S'il y avait eu des maîtres-nageurs-sauveteurs ou des policiers dans les parages, l'affaire aurait été pliée rapidement, mais malheureusement, il n'y avait personne à proximité qui pouvait les aider.<br /><br />Tout à coup - alors qu'il se demandait silencieusement comment il arriverait à s'extirper de cette situation délicate - Kirishima surgit à ses côtés.<br /><br />-Que se passe-t-il, Yokozawa ? Quelque chose ne va pas ?<br /><br />-Papounet !<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-34Ii3NiyL7M/U-DzMNoKh0I/AAAAAAAACAw/jnUvjXfaFHE/s1600/tumblr_mearzcCNxy1r5inp2o6_500.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://4.bp.blogspot.com/-34Ii3NiyL7M/U-DzMNoKh0I/AAAAAAAACAw/jnUvjXfaFHE/s1600/tumblr_mearzcCNxy1r5inp2o6_500.png" height="640" width="436" /></a></div>
<br /><br />Avec sa chemise hawaïenne et ses lunettes de soleil griffées, Kirishima ne ressemblait pas à un vacancier lambda. Hiyori se jeta dans ses bras et s’agrippa à sa chemise.<br /><br />-C'est quoi cette histoire ? Vous ne venez pas d'acheter des glaces ?<br /><br />La glace avait à présent fondu par terre et teint le sable de couleurs vives.<br /><br />-Je les ai fait tomber...<br /><br />-Non, ce n’est pas elle qui les a fait tomber, c'est ces gosses qui lui sont rentrés dedans.<br /><br />-Et c'est qui ces gamins ?<br /><br />-J’en ai pas la moindre idée. Ils lui ont foncé dedans et maintenant ils essayent de lui faire porter le chapeau. On dirait qu'ils essayent de lui racketter un peu d'argent.<br /><br />-Quoi ?! C'est elle qui nous est rentrée dedans ! Tu peux pas prouver le contraire, t’as aucune preuve !<br /><br />-Je suis témoin.<br /><br />-Un de ses proches ne peut pas être un témoin crédible ! Bon, de toutes les manières, sois un homme et prends tes responsabilités !<br /><br />-Premièrement, cette tache disparaîtra après un plongeon dans l'océan, répliqua Kirishima. Et deuxièmement, je te conseille de te calmer, parce que c’est plutôt à toi de prendre tes responsabilités : c’est toi qui devrais nous payer trois portions de glace pilée !<br /><br />-Bordel de merde ! Pourquoi c'est à nous de payer ?<br /><br />-Ah, je vois. T'as pas assez d'argent sur toi, c'est ça ? Comment tu t’appelles ? Tu vas à quelle école ? En quelle classe tu es ? Tu peux me donner les coordonnées de tes parents ?<br /><br />-Hein ?! Qu'est-ce que mon école a à voir dans cette histoire ?<br /><br />-Ben, vous êtes tous mineurs, non ? Nous allons simplement en toucher un mot à vos professeurs et à vos parents.<br /><br />-Ils n'ont rien à voir avec ça... ! Attends… Hé ! Pourquoi tu nous prends en photo ?!<br /><br />-Ben, pour la plainte qu'on va déposer à la police, évidemment. Il vaut mieux faire en sorte qu'ils puissent facilement vous identifier, non ? C'est juste au cas où vous décideriez de continuer à insister, rien de plus.<br /><br />Quelques secondes plus tard, quand Kirishima tapa deux chiffres sur son portable, les garçons semblèrent enfin comprendre qui Kirishima était en train d’appeler.<br /><br />-C-C'est pas juste ! Juste parce que vous êtes des adultes, vous…<br /><br />-Tu ne penses pas qu'il est un peu trop tard pour jouer les innocents ? Vous bousculez une enfant qui va à l'école primaire et vous la rackettez... Vous osez encore dire que vous êtes des hommes après ça ?<br /><br />-... T'es qu'un sale trou de balle qui se la pète ! rugit un des jeunes délinquants qui se précipita soudain vers eux, le poing levé et menaçant.<br /><br />-Oups, je pense que tu vas avoir du mal à cogner qui que ce soit en balançant ton poing comme ça.<br /><br />-Mais merde, arrête de bouger !<br /><br />-Oh, Aïe, oh ! Lâche-moi ! Ça fait mal, merde !<br /><br />Kirishima avait immobilisé l'un des garçons en lui faisant une clé de bras. L'espace d'un instant, Yokozawa se souvint qu’il y a un certain temps, il s’était lui aussi retrouvé dans cette posture et il se rappelait parfaitement combien il avait eu mal.<br /><br />Les autres membres de la bande reculèrent, ne souhaitant clairement pas être impliqués davantage dans cette histoire.<br /><br />-Disons qu’on oublie tout, alors fous le camp d'ici tout de suite. Et tu ferais mieux de ne pas retenter des conneries pareilles.<br /><br />-Non, c’est nous qui laissons couler pour cette fois ! Ouais ! Alors, tu ferais mieux de faire profil bas la prochaine fois qu'on se croisera !<br /><br />De toute évidence fous de rage d’avoir été battus aussi facilement par deux adultes, les gosses détalèrent après leur avoir craché des adieux plein de fiel. Yokozawa les regarda s'enfuir à toute allure en laissant échapper un soupir.<br /><br />-Quelle bande de gamins débiles ! J’adorerais rencontrer leurs parents !<br /><br />-Ils n’en ont probablement rien à faire. Tu vas bien, Hiyo ? Tu as dû avoir peur.<br /><br />Kirishima s’accroupit devant Hiyori et scruta son visage. Elle était visiblement sur le point de pleurer. Quand il lui caressa les cheveux, la tension quitta progressivement son visage.<br /><br />-Juste... juste un peu. Mais... Oniichan est arrivé tout de suite, alors ça allait. Mais... maintenant, on ne peut plus manger nos glaces à cause de moi...<br /><br />Toute déçue, elle ramassa les gobelets vides, la tête basse. Tout ce qu'il restait du granité était du sable coloré par le sirop et la garniture de fruits.<br /><br />-Ne t’inquiète pas, ce n’est absolument pas ta faute. Je vais nettoyer tout ça et j'irai t'en racheter une autre. Tu avais choisi le parfum fruits rouges, non ?<br /><br />-Mais tu vas devoir faire la queue pendant longtemps pour en racheter une autre, non ? dit-elle à Yokozawa en se tournant vers la longue file d'attente du marchand de glaces.<br /><br />-Je suis sûr que j’aurai fini en un rien de temps. On n’a pas attendu très longtemps tout à l'heure, si ? Bon, maintenant, tu devrais t'occuper de ton maillot de bain taché. Va donc prendre une douche avec ton papa.<br /><br />-Très bien, alors... Ça ne te dérange pas ?<br /><br />-Je m'occupe de tout. Oublie ces imbéciles. Rien de tout cela n’est de ta faute.<br /><br />-Compris...<br /><br />Mais le sourire d’Hiyori était encore un peu forcé. Elle devait quand même s'en vouloir, au fond d'elle-même.<br /><br />En espérant lui faire retrouver le sourire, même juste un peu, Yokozawa ajouta :<br /><br />-Ah oui, Hiyo. J'ai oublié de mentionner quelque chose.<br /><br />-Quoi ?<br /><br />-Tu sais que tu as appelé ton père « Papounet », tout à l'heure ?<br /><br />-Ah... !<br /><br />Son visage boudeur rougit instantanément, car elle avait dit cela sans s’en rendre compte.<br /><br />Yokozawa lui rappelait ce fait pour lui faire oublier sa peur et sautant sur l'occasion, Kirishima en remit une couche :<br /><br />-Je dois admettre que me faire appeler « Papounet », c’était quelque chose...<br /><br />-C-C’était un accident ! Rien d'autre !<br /><br />-Et voir Hiyo s’accrocher à moi, comme ça, pour la première fois depuis des siècles... J’en suis tout ému ! Je pensais qu'elle était une grande fille, maintenant, mais c'est encore le bébé à son papa, à ce que je vois.<br /><br />-Puisque je te dis que c’était exceptionnel ! Maintenant, allons nous rincer, Papa !<br /><br />Elle gonfla ses joues toutes rouges et leur tourna le dos, sans doute pour cacher son visage écarlate.<br /><br />Alors que Yokozawa se penchait pour ramasser les gobelets vides sur le sable, Kirishima lui glissa à l'oreille :<br /><br />-Merci d'avoir pris soin d'elle.<br /><br />-C’est tout naturel. Allez, file ! répondit-il brusquement afin de cacher son émotion.<br /><br />Mais Kirishima avait dû voir clair dans son jeu, car ses épaules furent secouées par un rire incontrôlable.<br /><br />À suivre...Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com14tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-61670900104232762752014-08-01T07:17:00.000-07:002014-08-01T07:24:07.779-07:00SIH - Yokozawa no Baai 3 - Chap 8<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.3<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: red;"><span style="color: black;"> </span></span><span style="color: red;"><span style="color: black;">Tout Public</span></span><b><span style="color: red;"><br /></span></b><br />
<b>Langage:</b> Français<br />
<b>Note:</b> <span style="font-size: small;"><span style="font-family: inherit;">Merci pour vos commentaires, depuis quelques chapitres. Ça fait vraiment plaisir de les lire et ça donne l'impression de faire un un vrai truc un peu utile. Continuez à nous régaler de vos questions et de vos réactions ;) </span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span>
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<a name='more'></a>Yokozawa jeta son sac de voyage à côté du lit et se dirigea immédiatement vers le balcon. Lorsqu’il ouvrit les portes-fenêtres, une forte brise s’engouffra dans la chambre.<br />
<br />
-Ça fait combien d'années que je ne suis pas allé en bord de mer ?<br />
<br />
Du balcon niché au sommet de cet hôtel au bord de la mer, il pouvait apercevoir les limites de l'horizon et le soleil qui brillait dans le ciel clair. Plus bas, il voyait au loin la plage bordant l'océan, recouverte de centaines de baigneurs.<br />
<br />
Qui aurait pensé qu'il pourrait profiter de telles vacances à l’âge de 28 ans ? Depuis qu'il était entré dans la vie active, il avait pris l'habitude de passer toutes ses vacances d'été à moins d'une heure de train de chez lui, chez ses parents.<br />
<br />
Mais la raison de sa présence en ces lieux était en vérité... Kirishima et Hiyori, qui l'avaient invité à partager avec eux leurs vacances en famille.<br />
<br />
Bien que la planification de ce repos estival lui ait causé beaucoup d'angoisse, il avait finalement pu obtenir trois jours de congé consécutifs, loin du stress du travail. Tout comme Kirishima le lui avait suggéré, il avait consulté son patron et ses collègues, dont la coopération lui avait permis de se libérer.<br />
<br />
Ils avaient eu beaucoup de chance de trouver deux chambres vacantes dans un hôtel aussi coquet en ces jours de forte affluence : tout cela grâce une annulation de dernière minute. Ils avaient donc pu réserver deux chambres avec lits jumeaux. Kirishima et sa fille dormaient dans la même chambre, car Yokozawa ne pouvait se résoudre à partager la sienne avec une petite fille aussi jeune.<br />
<br />
Sorata avait été confié à Takano, son ancien maître. Compte tenu de ce qu'il s’était passé entre eux par le passé, les rapports entre Takaono et Yokozawa avaient été plus que tendus durant un certain temps. Mais le temps avait permis d’apaiser la situation. À ce rythme, l’amitié qu’ils avaient partagée dès les premiers jours ne tarderait pas à refaire surface.<br />
<br />
Yokozawa était conscient que si aujourd’hui, il envisageait autrement sa relation avec Takano, c’était grâce à Kirishima. Il s'était montré plutôt réfractaire, au début, quand Kirishima l’avait traîné à droite et à gauche pour l'éviter de déprimer. Mais aujourd'hui, il lui en était bel et bien reconnaissant.<br />
<br />
Certes, toute sa tristesse n’avait pas disparu et ses blessures ne se fermeraient sans doute jamais totalement. Mais tout cela faisait désormais partie du passé.<br />
<br />
Vu de l’extérieur, le changement radical de son attitude en seulement six mois aurait paru étonnant, et cela surprenait Yokozawa lui-même. Mais malgré son habitude de tout nier en bloc, ça ne changeait rien au fait que ses sentiments pour Kirishima grandissaient de jour en jour.<br />
<br />
-...et je ne me suis pourtant pas encore décidé à lui demander...<br />
<br />
Alors qu'il en avait eu l’occasion à de nombreuses reprises, Yokozawa n'avait pas encore trouvé le courage d'interroger Kirishima au sujet de cet entretien de mariage. On t’a réellement proposé une entrevue de mariage ?<br />
C’était une question simple, pourtant. Mais à chaque fois qu'il voulait se lancer, les mots se coinçaient dans sa gorge. Il doutait de réussir à garder un visage impassible si Kirishima admettait que c’était vrai. De plus, il ne pouvait pas prédire sa réaction si Kirishima bottait en touche. <br />
<br />
Si quelqu'un d’autre lui avait parlé d'un problème similaire, Yokozawa lui aurait conseillé de prendre son courage à deux mains et de se confronter à son partenaire. Mais incapable d’aborder le sujet, il sentit la frustration le gagner, générant un grand stress. Cela se transforma en un cercle vicieux qui ne fit qu’accroître son désespoir. <br />
<br />
Cependant, l'attitude de Kirishima lors ces derniers jours avait eu son importance dans l'incapacité de Yokozawa à aborder le sujet tant redouté. Ces derniers temps, il faisait une tête bizarre à chaque fois qu'il consultait ses appels manqués sur son téléphone portable et Yokozawa avait remarqué que le type lui cachait délibérément son courrier.<br />
<br />
Kirishima soutenait qu'il n'y avait aucun problème. Mais si c’était le cas, alors il n’aurait pas eu ce comportement. Il cachait forcément quelque chose à Yokozawa.<br />
<br />
Yokozawa avait tenté d’interroger à ce propos Hiyori et même Katou, mais il semblait qu'il était le seul à trouver étrange le comportement de Kirishima. Même s’il manquait de confiance en lui, il était loin de penser que Kirishima le trompait. Il ne lui aurait jamais fait ça. Et si Kirishima était vraiment tombé amoureux de quelqu'un d'autre... Yokozawa était certain qu’il le lui aurait avoué directement.<br />
<br />
Yokozawa voulait en quelque sorte être là pour lui quand le type avait des problèmes. Mais puisque Kirishima agissait comme si de rien n’était, cela voulait dire qu'il ne se fiait pas suffisamment à Yokozawa pour lui demander de l’aide.<br />
<br />
Plus il y pensait, plus ça le déprimait. Yokozawa tomba ainsi peu à peu dans une sombre mélancolie qui contrastait avec le ciel bleu d’été.<br />
<br />
-... je crois qu'il est temps de me changer.<br />
<br />
Il mit de côté ses sombres pensées et se força à en détourner son attention. Il n'avait pas le temps de rêvasser, il était censé rejoindre les autres à la plage.<br />
<br />
Il ouvrit sa valise et en sortit une serviette de bain ainsi qu'un maillot. <br />
Il avait voulu s’épargner la peine de fouiller dans son placard chez ses parents pour retrouver ses vielles affaires de plage, alors il s'était résigné à se procurer un nouveau short de bain ainsi que de nouvelles sandales de plage. <br />
Même s’il avait essayé de garder un visage impassible, il avait un peu honte de sa propre impatience de faire ce voyage. Mais du moment que Kirishima ne l’apprenait jamais, cela avait peu d’importance.<br />
<br />
Alors qu'il rangeait son nécessaire de plage dans un sac, la sonnette de la chambre retentit.<br />
<br />
-Tu es prêt, Oniichan ?<br />
-J'arrive, juste une seconde, répondit-il avec un sourire amer à Hiyori, qui paraissait si impatiente de gagner la plage.<br />
Il enfila sa tenue de plage et saisit le sac qu'il avait posé sur le sofa à l'entrée de la chambre. Quand il quitta sa chambre, il vit Hiyori qui l’attendait, vêtue d'un adorable maillot de bain que sa grand-mère lui avait acheté avant les vacances d'été, un ballon gonflable sous le bras.<br />
<br />
-Désolé pour l'attente. Tu es sûre que tu n'as rien oublié ?<br />
-Oui, tout est prêt ! Papa m'a aidée à vérifier !<br />
-Et il est passé où ton papa ?<br />
-Il a dit qu'il allait arriver, mais...<br />
<br />
Au moment où ils se tournèrent vers la chambre d'à côté, la porte s'ouvrit et Kirishima apparut, vêtu d'un maillot de bain, d'une chemise hawaïenne et d'une paire de lunettes de soleil. Cette tenue semblait remarquablement incongrue sur lui. Certes, la bouée qu'il portait sur l'épaule lui donnait des airs de papa poule, mais force est de constater qu'il ne pouvait pas dissiper le sentiment de malaise que son accoutrement générait.<br />
<br />
-Désolé de vous avoir fait attendre. Ça m’a pris du temps de gonfler la bouée.<br />
-Pas de soucis ! Tu es sûr de n’avoir rien oublié, papa ? Je pars devant pour appeler l’ascenseur !<br />
-Ne cours pas trop vite, tu risques de trébucher ! cria Yokozawa, inquiet de voir Hiyori s’élancer à toute allure vers l'ascenseur, folle d'impatience de se jeter à l'eau.<br />
<br />
Elle pouvait facilement trébucher en sandales de plages sur la moquette du couloir.<br />
<br />
Alors qu'il l'observait s'éloigner, plein d'inquiétude, Kirishima toisa Yokozawa de haut en bas avec un regard désapprobateur, avant de lui faire remarquer :<br />
-Tu ne trouves pas que tu as l'air un peu sinistre, habillé comme ça ?!<br />
-Et toi ? T'as pas l'air un peu trop voyant dans cette tenue ?<br />
-Hein ? Tu crois ? C'est pas ce qu'on porte en vacances généralement ? Tu veux que je te prête des vêtements ? J'ai une autre chemise hawaïenne dans une couleur différente.<br />
-Je crains de devoir décliner ton offre, merci bien. Pourquoi est-ce que je voudrais porter tes fringues ?<br />
<br />
En général, Yokozawa ne prêtait guère attention à ce que les autres pensaient de sa façon de s'habiller, mais il frissonna à l'idée de porter une tenue assortie à celle de Kirishima. Et puis, s’il se mettait à porter une chemise hawaïenne avec des lunettes de soleil, ça lui donnerait des airs de gangster.<br />
<br />
-Tu ne penses pas qu'on devrait montrer que nous sommes un couple amoureux ? Nous allons à la plage au beau milieu de l'été, tu sais… C'est un lieu propice à la drague.<br />
-Mais bien sûr. Et à qui on est censés le montrer, au juste ?<br />
<br />
Yokozawa savait pertinemment que s'il s’énervait, ça n'amuserait Kirishima que davantage. Il se contenta donc de paraître le plus détaché possible dans chacune de ses réponses. <br />
<br />
-Mais au monde entier, bien sûr !<br />
<br />
Yokozawa jeta un regard glacial à un Kirishima très sérieux qui poursuivit :<br />
-Quoi ? Tu ne m'en crois pas capable ? Tu sais très bien que ça ne me fait pas peur.<br />
-Oui oui, bien sûr. Je le sais très bien.<br />
<br />
Il laissa couler les taquineries de Kirishima pour aller rejoindre Hiyori qui les avait précédés.<br />
<br />
-Papa, Oniichan ! L'ascenseur est arrivé !<br />
-On arrive, on arrive ! Attends une seconde !<br />
<br />
Devant l’impatience de la petite fille, le couple pressa le pas. Elle était probablement moins contente d’aller à la plage que du fait qu’ils soient tous les trois réunis. Ainsi, tout au long du voyage, elle n'avait pas cessé de souligner à quel point ça aurait été amusant que Sora-chan vienne, lui aussi.<br />
<br />
-Oniichan, tu as déjà mis de la crème solaire ? Je peux te prêter la mienne, si tu veux.<br />
<br />
Elle tendit un tube de crème solaire à Yokozawa alors qu'ils montaient dans l'ascenseur.<br />
<br />
-Je n'en ai pas encore mis, mais je pense que je n'en ai pas besoin.<br />
<br />
Dans le cadre de son travail, les nombreuses tournées dans les librairies avaient déjà bien doré sa peau, c’est pourquoi il se disait que la crème solaire ne lui servirait à rien. Certaines parties de son corps cachées par ses habits étaient certes un peu pâles, mais tant qu'il garderait ses vêtements, ça ne poserait aucun souci.<br />
<br />
-Tu devrais t'en appliquer un peu ! Tu veux que je t'en mette sur le dos ?<br />
-Pas la peine.<br />
<br />
S’il laissait Kirishima faire une telle chose, il serait impossible de prévoir quelles libertés le type pourrait prendre.<br />
<br />
-Je ne sous-estimerais pas le danger du soleil sur la plage, si j’étais toi. Comment tu vas faire si tu passes le reste du séjour à chouiner à cause de ton coup de soleil ?<br />
-Je ne chouinerai pas ! Tout ira bien tant que je garde ma veste. Quoi ? Tu as en mis, toi ?<br />
-Bien sûr. Je suis du genre à griller quand je suis au soleil. Je déteste ça. Et puis, au bureau, ce serait maladroit de recevoir avec une mine de vacancier et un coup de soleil des auteurs retranchés dans leur appartement tout l'été.<br />
-Vous, les éditeurs, vous avez la vie dure, mais moi, je n'ai pas à me soucier de ce genre de chose. En plus, je bronze très bien.<br />
<br />
Après tout, son bronzage pouvait devenir un bon sujet de conversation avec ses collègues qui avaient déjà le teint hâlé après leur temps passé sur les terrains de golf. Il n'avait aucune raison de prendre des précautions.<br />
<br />
-… Fais comme tu veux. Mais après, ne viens pas pleureur si tu attrapes un coup de soleil.<br />
-T’occupe ! Hiyo, essayons de trouver en bon emplacement sur la plage. Tu aimerais faire quelque chose en particulier?<br />
-Hm... je veux monter sur une bouée en forme de banane ! Et aussi...<br />
<br />
Il laissa l'avertissement de Kirishima passer à la trappe quand il se mit à planifier les activités de la journée avec Hiyori.<br />
<br />
A suivre... Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com17tag:blogger.com,1999:blog-7988347489608821805.post-24955254308259333282014-07-28T02:15:00.001-07:002014-07-28T02:15:56.078-07:00SIH - Yokozawa no Baai 3 - Chap 7<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-cLGQxCwUSt4/Utaoffz4RCI/AAAAAAAABwg/-QWDzdchOm8/s1600/ynb3cover.png" /></a></div>
<b>Titre:</b> Yokozawa Takafumi no Baai vol.3<br />
<b>Série: </b><i>Sekai-ichi Hatsukoi<br />
</i><b>Auteurs:</b> Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako<br />
<b>Rating:</b><span style="color: red;"><span style="color: black;"> </span></span><span style="color: red;"><span style="color: black;">Tout Public</span></span><b><span style="color: red;"><br /></span></b><br />
<b>Langage:</b> Français<br />
<b>Résumé:</b> <span style="font-size: small;"><span style="font-family: inherit;">----</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span>
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<span style="font-size: small;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span>
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<a name='more'></a>-Voilà votre commande, messieurs.<br />-Merci. <br /><br />Ils s’emparèrent des deux verres qu'on venait de leur servir pour trinquer en l'honneur de la fin de cette journée de travail. Même si ça pouvait paraître un peu ringard, en été, une fin de journée rimait toujours pour Yokozawa avec une bonne chope de bière.<br />Avant même de commencer à entamer les biscuits apéritifs, il avala sa chope de bière d'une traite. Il ne resta rien d’autre qu’un trait de mousse à l'intérieur. <br /><br />-Hé, tu devrais lever le pied sur la boisson. Si tu continues comme ça, je te laisserai en plan ici cette fois, avertit Kirishima quand Yokozawa déposa sa chope sur la table.<br />-Je ne pourrais jamais plus me saouler autant que la dernière fois.<br /><br />Le bar dans lequel ils se trouvaient, Kirishima et lui, était celui où ils avaient passé cette fameuse soirée il y a un certain temps, pendant laquelle Yokozawa avait noyé son chagrin dans l'alcool.<br /><br />Yokozawa avait eu tellement honte de son état qu'il n'avait jamais osé remettre les pieds ici depuis cette nuit. Mais comme l’ambiance de l'établissement lui manquait, il avait décidé d’y revenir, sans oublier de présenter ses excuses au propriétaire qui lui avait assuré très courtoisement qu'il n'avait pas été offensé par son comportement. En effet, il semblait qu'il avait été plutôt amusé de voir Yokozawa dans un tel état, lui qui était toujours d'un grand sérieux, ce qui l'avait incroyablement soulagé.<br /><br />Dans la mesure où ils étaient arrivés ensemble, le couple avait opté pour une table plutôt qu'une place au comptoir, estimant que ça leur offrirait plus d'intimité. Yokozawa commanda une autre bière, tandis que Kirishima demanda un verre de shochuu avec des glaçons, avant de commencer à piocher dans les plats qu'on venait de leur servir.<br />Yokozawa aimait tout particulièrement les plats à base de tofu de ce bar et les spécialités de saison.<br /><br />Ce bar, qui servait des petits plats faits maison, fonctionnait comme une cafétéria pendant la journée. Yokozawa n'avait jamais rencontré Kirishima avant cette soirée, car ce dernier avait en fait l'habitude de le fréquenter en journée.<br /><br />-Pouvoir enfin revenir boire un coup dans ce restaurant fait un bien fou, commenta Kirishima qui inclina son verre vers lui.<br />-Pourquoi tu ne bois que de la bière à la maison ? demanda Yokozawa, curieux.<br />-La bière, c'est très amer. Je me dis qu'Hiyo ne voudrait jamais en goûter. Et puisque je ne pense pas qu'elle connaisse le goût du saké ou du shochuu, elle pourrait par inadvertance les confondre avec de l'eau ou du jus de fruit.<br /><br />Ah, c’était donc pour le bien d’Hiyori qu'il ne buvait jamais ces boissons-là à la maison. Il y avait clairement un risque qu'elle prenne une canette de Chuu-hi pour du jus de fruit, après tout.<br /><br />-Ça me rappelle la première fois que j'ai bu de la bière. Je trouvais ça tellement amer que je me demandais comment les gens pouvaient trouver ça bon. Aujourd'hui, j'avoue que je me demande comme j'ai pu me poser cette question.<br />-C'est pas faux...<br />-Et toi, comment t'es-tu initié à l'alcool ?<br />-Lorsque j'ai rejoint l'entreprise, mon supérieur trouvait hilarant le fait que je tienne si bien l'alcool alors il m'a traîné dans tous les bars des environs. Il m'a fait déguster tout un tas de vins, du coup je m'y connais un peu maintenant.<br />-C’est bien d’avoir pu apprendre comme ça... même si au final, ne rien y connaître permet de faire des économies.<br /><br />Yokozawa adorait entendre Kirishima parler de son passé : ça lui permettait de comprendre comment Kirishima était devenu l'homme qu'il était aujourd'hui. Ces derniers temps, ils avaient même pris l'habitude d'évoquer les anecdotes de leurs années de lycée.<br /><br />-Au fait, tu sais que Katou a montré à tout le monde des photos de toi au bureau ce matin? Pourquoi ne m’as-tu pas parlé de cette interview ?<br /><br />Yokozawa lui avait délibérément posé cette question d’un air détaché, pour ne pas perturber la conversation. Il était fier d’avoir réussi à garder son calme cette fois-ci, mais Kirishima resta muet pendant un instant.<br /><br />-... C'est pas comme si c’était important, si ? <br />-T'es gonflé de me dire ça, étant donné que tu ne perds jamais une occasion de me raconter des trucs dont je n'ai rien à faire, cracha Yokozawa en réponse à la remarque inhabituellement sèche de Kirishima.<br /><br />Yokozawa était d'autant plus en colère que Kirishima avait laissé ses propres subalternes agiter ces photographies devant tout le monde.<br />Mais au moment où il ouvrit la bouche pour dire au type ce qu'il avait au fond du cœur, Kirishima murmura, l'air maussade :<br />-...c'est parce que j’étais gêné, idiot.<br />-...quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? Je ne comprends pas. Si tu ne voulais pas poser pour des photos, pourquoi as-tu accepté cette interview ?<br /><br />Pour Yokozawa, les remarques niaises que Kirishima balançait en permanence à droite et à gauche étaient mille fois plus embarrassantes ! Quelque chose ne tournait vraiment pas rond dans la tête de ce type…<br /><br />-Je n’ai pas accepté parce que j’en avais envie, tu sais…<br />-Alors tu aurais dû refuser.<br />-C’était à la demande d'un supérieur. Je ne pouvais pas refuser. Tu penses sérieusement que ça m’emballait de poser pour des photos, comme ça ?<br />-Tu semblais à l'aise dessus, pourtant.<br /><br />En effet, il n'y avait pas une once de honte ou d'hésitation dans l'expression de Kirishima sur ces photos.<br /><br />-Je n'allais pas non plus tirer la tronche.<br />-Ça ne t'a pas empêché de les exhiber à toute ton équipe, rétorqua Yokozawa en faisant involontairement la moue.<br />-C'est Katou qui les a trouvées. Je n’ai pas pu lui dire « non » quand il m’a demandé avec son regard de chien battu la permission de les montrer aux autres.<br />-...Faut toujours que tu frimes, toi.<br />-Ben, je suis un adulte, moi.<br /><br />Il avait appris une chose depuis qu'ils s’étaient mis en couple : dans certains domaines, Kirishima était trop fier pour se plaindre.<br />Le fait qu'il permette à Yokozawa de connaître toutes les nuances de sa personnalité prouvait la confiance qui régnait entre eux. Mais Yokozawa n'était pourtant pas insensible à la relation que Kirishima entretenait avec ses subordonnés.<br />Il détestait l’habitude puérile qu’il avait de garder ses sentiments pour lui, mais il préféra ravaler ses ressentiments pour pouvoir poursuivre sa série de questions :<br />-Alors, c’était pour quel genre de revue ?<br />-Un magazine féminin lambda. Apparemment, il y a chaque mois quelques pages consacrées à des hommes d’affaires trentenaires. J'ai feuilleté les exemplaires qu'ils m'ont envoyés à titre d'exemple et j'ai vu des articles sur un analyste financier, un pilote... toutes sortes de carrières, quoi.<br /><br />Selon toute vraisemblance, le magazine ne se souciait pas tant du rang social de ces hommes, que de la variété de leurs métiers.<br /><br />-Alors comment ils ont fait pour tomber sur toi ?<br />-La fille d'un ami de mon supérieur est une éditrice de ce magazine et apparemment, elle lui aurait demandé de me rencontrer. Je pouvais difficilement refuser, vu que j'avais rencontré ce type il y a un bout de temps, à une partie de golf où on m'avait traîné.<br />-Hmm…<br /><br />Yokozawa buta sur les mots « un ami de mon patron ». S'il se souvenait bien, les filles au bureau avaient mentionné plus tôt dans la journée que Kirishima aurait eu une entrevue de mariage sur la demande de quelqu’un d’important.<br />Mais Kirishima avait précisé qu’on l’avait traîné à une partie de golf, ce qui ressemblait plus à un rendez-vous d’affaires qu'à une entrevue de mariage. Mais dans ce genre de réunions d'affaires, il y avait toujours des gens haut placés, non ? Alors Yokozawa soupçonna que cette réunion avait moins servi à planifier une entrevue de mariage, qu’à parler à Kirishima en privé.<br /><br />En s'interdisant de tirer des conclusions hâtives, Yokozawa poursuivit la conversation comme si de rien n’était :<br />-Katou a proposé de mettre une de ces photographies dans le magazine, en cadeau à vos lecteurs. Où a eu lieu la séance photo ?<br />-Il n'est pas question de les mettre dans un magazine de mangas ! Ils voulaient au début prendre les photos dans le café où j'ai été interviewé, mais comme l'entretien a duré plus longtemps que prévu, nous avons dû changer de lieu.<br />-Ah, alors c'est pour ça que tu es rentré tard à la maison, l'autre jour ?<br />-Plus rien n’était ouvert dans les parages, alors on est allés dans le café d'un hôtel de l'autre côté de la gare. Même si on a passé pas mal de temps ensemble, au final, on n’a pas beaucoup parlé. <br />-Vous avez parlé de quoi ?<br />-Comme d'habitude : comment je suis arrivé à faire ce travail, quel aspect de mon travail me plaît le plus… Ce genre de choses, quoi. Et puis on m'a demandé des trucs comme mes passe-temps, mon cursus scolaire, le genre de personne qui m'attire, les qualités que j’attends d’une épouse…<br />-Quoi ? C'est pas super indiscret ce genre de choses ?<br /><br />Kirishima rit sèchement devant le visage sincèrement horrifié de Yokozawa.<br /><br />-J'ai arrêté de répondre sur la fin. Je me suis dit que ça ne servait à rien de répondre à ce genre de questions puisqu’ils n’auraient pas la place d’inclure toutes mes réponses dans l’article. J'ai pensé que c’était mieux pour le magazine.<br />-Et... toi, tu es d'accord avec ça ?<br /><br />Bien sûr, il avait raisonné en éditeur. Mais que pensait-il, lui, au fond ? Kirishima avait-il pris la bonne décision ?<br /><br />Kirishima se tut un instant avant de répondre à Yokozawa, dans un soupir :<br />-C'est exactement pour ça que je ne voulais pas t'en parler. C'est tellement pathétique toutes ces photos prétentieuses collées à une interview superficielle.<br />-Je n'ai jamais dit que...<br /><br />Yokozawa comprit alors que si Kirishima lui avait caché cette interview, c’était parce qu’il était trop fier et qu’il avait honte. Alors il préféra ne pas insister et se tut.<br /><br />-Bon, on a quand même pu tirer notre épingle du jeu, car ils nous ont promis de faire un numéro spécial sur Za Kan le mois prochain. Je pense qu'ils voulaient aussi faire une interview et une séance photo de Kyou-san, mais j'ai refusé.<br /><br />Kirishima et Kyou Ijuuin étaient tous les deux dotés d’une beauté incomparable — un vrai gâchis pour un mangaka. Quand ils étaient côte à côte, ces deux-là rivalisaient de charmes. Coupler l'interview d'un mangaka expérimenté comme Ijuuin à celle d'un célèbre éditeur de manga aurait sans aucun doute attiré l'attention.<br />Les filles au bureau qui avaient fait des photos de Kirishima leur potin favori avaient également mentionné qu'il aurait été fabuleux d’inviter Ijuuin à la séance photo. Tout portait à croire qu'un tel article aurait eu du succès.<br /><br />-J’avais bien compris où ils voulaient en venir, mais j'ai préféré refuser pour cette fois. Enfin, c'est pas comme s’il allait y avoir une seconde fois.<br /><br />Yokozawa avait bien perçu la petite note d'irritation dans sa dernière phrase, qu’il avait dite en riant. Visiblement, la patience de Kirishima avait été mise à rude épreuve.<br /><br />-N’empêche que c'est plutôt rare que tu t’intéresses à mon travail. Tu n’en as toujours rien à faire quand ça ne t’implique pas directement.<br />-C'est… c’était juste par curiosité, voilà tout. Et puis, avec Katou qui brandissait toutes ces photos partout, je me suis demandé…<br />-Quoi ? Tu veux des exemplaires de ces photos ?<br />-Q-Quoi ? Ne dis pas n’importe quoi ! Qu’est-ce que je foutrais de ces...<br /><br />S’il était vraiment honnête envers lui-même... Il n'aurait pas dit non. Mais il était très loin d’être capable de lui avouer de telles choses.<br /><br />-Allez, sois pas timide… lesquelles tu veux ?<br />-Puisque je te dis que je ne veux aucune de…<br />-Kirishima-san... ?<br /><br />La voix qui avait retenti les surprit. Yokozawa se tut instantanément et se tourna vers la personne qui venait de parler. Il vit alors qu’une jeune femme mince se tenait juste à côté d'eux.<br />
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-y1aD6zuAclo/U9YUomJFSCI/AAAAAAAACAc/ggr4uPjd4BU/s1600/tumblr_mearzcCNxy1r5inp2o5_500.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-y1aD6zuAclo/U9YUomJFSCI/AAAAAAAACAc/ggr4uPjd4BU/s1600/tumblr_mearzcCNxy1r5inp2o5_500.png" /></a></div>
<br /><br />Quand elle vit Kirishima, elle laissa échapper une petite exclamation de joie :<br />-Oh, je le savais ! J’ai cru vous reconnaître de dos, alors j'ai tenté ma chance ! Je n'imaginais pas vous rencontrer dans un tel endroit !<br />-Ah, heureux de vous revoir, Kayama-san. C’était un plaisir de vous rencontrer l'autre jour.<br /><br />Yokozawa pouvait jurer que juste avant de saluer la jeune femme en souriant, le visage de Kirishima s’était assombri un instant.<br /><br />-Moi de même… Mes excuses pour avoir été si intrusive l'autre jour. Je suis certaine de vous avoir incommodé. <br />-Pas du tout. Tout le monde peut rencontrer des problèmes dans son travail, après tout.<br />-Je suis tellement soulagée de vous entendre dire ça ! Ce fut un tel honneur d'avoir pu travailler avec vous. J'ai vraiment apprécié de discuter de mangas avec vous ! J'aimerais d'ailleurs bien poursuivre cette conversation un jour.<br />-Non non non, plus d'interviews pour moi, merci. Je suis du genre à rester dans l'ombre, vraiment.<br />-Alors, pourquoi ne pas continuer en privé ? Je dois avouer que je m’intéresse beaucoup à ce genre de sujets.<br /><br />Yokozawa était abasourdi par l'attitude de la jeune femme, mais Kirishima resta impassible et changea instantanément de sujet.<br /><br />-Alors, qu'est-ce qui vous amène ici, Kayama-san ? Vous êtes seule ?<br />-C'est une amie à moi qui m'a recommandé cet endroit. Je devais la rejoindre ici, mais elle est en retard. Elle m'a dit de ne pas l'attendre et de trouver une table à l’intérieur. Je ne m'attendais pas à tomber sur vous, Kirishima-san ! J'en suis ravie ! Venez-vous souvent ici ?<br />-Oui, on peut dire ça.<br /><br />Habituellement, Kirishima avait la conversation facile, mais pour une raison étrange, il paraissait distant. Peut-être qu’il avait du mal à interagir avec ce genre de personnes ? Mais quand Yokozawa regarda attentivement la jeune femme, il réalisa.<br />C’était elle se tenait aux côtés de Kirishima l’autre jour. Elle avait troqué son tailleur-pantalon pour une tenue plutôt tape-à-l'œil ce soir : un chemisier très décolleté et une minijupe évasée.<br />Yokozawa grimaça quand il sentit le parfum sucré qui émanait d'elle à chaque fois qu'elle replaçait une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. Ce n’était pas un parfum désagréable, mais ce n’était guère approprié pour une sortie au restaurant. Ça aurait été différent si elle était entrée là par hasard, mais elle avait précisé tout à l'heure qu'elle était venue y manger. Elle avait manifestement manqué de prévoyance.<br /><br />-Euh... si cela ne vous dérange pas... puis-je me joindre à vous ? C'est un peu triste d'attendre toute seule mon amie ici.<br />-Oh… pardonnez-moi, mais j'ai de la compagnie, alors...<br />-Hein ? Oh ! Oh, bien sûr ! Je suis désolée de vous avoir demandé une chose pareille !<br /><br />Elle n'avait apparemment même pas remarqué la présence de Yokozawa.<br />Peut-être qu’elle n’avait pas envisagé que Kirishima lui refuse sa compagnie, mais son visage avait pâli sous le choc pendant un court instant. Toutefois, elle esquissa rapidement un sourire d’excuse.<br /><br />-Je suis désolée de vous avoir demandé quelque chose d’aussi bizarre. Mes amis me disent toujours que je n’arrête pas de faire ça ! Qu’est-ce que je suis étourdie !<br />-Ne vous inquiétez pas. Ce n’est rien.<br />-J’espère que nous pourrons passer du temps ensemble à l'avenir, si nous en avons l'occasion.<br />-Bien sûr. Si l'occasion le permet, lui rétorqua Kirishima avec un sourire prudent.<br /><br />Kayama les salua poliment et prit congé.<br /><br />Après s’être assuré que Kayama était suffisamment éloignée, Yokozawa murmura :<br />-Tu n'as pas été un peu sec avec elle ?<br /><br />D’accord, elle n’avait pas l’air d’être très perspicace, mais il n’avait pas besoin d’être aussi froid. Elle était plutôt mignonne, après tout, et elle n'avait certainement jamais essuyé de rejet de la sorte, après avoir montré clairement ses intentions à quelqu'un. Mais le ton sec de Kirishima l’avait clairement un peu refroidie.<br />Kirishima faisait toujours preuve de beaucoup de tact avec les femmes, ce qui pouvait être parfois interprété comme du flirt. Elle avait sûrement été plus que surprise par sa réaction.<br /><br />-J'ai juste pensé que je devais être plus ferme avec elle. Ça nous aurait causé plus d'ennuis qu'autre chose si on l'avait laissée s’asseoir avec nous.<br />-Oui, bien sûr, mais... tu n’es pas censé travailler avec elle ?<br /><br />Yokozawa était assez inquiet par l’attitude un peu sèche de Kirishima, qui semblait avoir du mal à se retenir d'éclater de rire.<br /><br />-... Mais bordel, qu'est-ce qu’il y a de si drôle ?<br />-Rien... c’est juste que ça m’amuse quand des choses étranges se produisent. C’est bien la première fois que tu me demandes, à moi, d’être plus subtil.<br />-... On dirait que tu insinues que je ne suis jamais prévenant avec les gens.<br /><br />Mais à la réflexion, Kirishima n'avait pas tort. Des deux, c’était plutôt à Yokozawa qu’on disait de prendre les sentiments des autres en considération. Et c’était précisément pour cette raison qu'il avait été choqué par la réaction de Kirishima.<br />C’était certainement la première fois qu'il l’avait vu traiter une femme de la sorte. Après tout, au bureau, il était toujours très courtois et poli avec elles, et peut-être aussi bien trop familier.<br /><br />-Avoir du tact et être prévenant sont deux choses bien différentes. Ce n'est pas que tu manques de tact, mais plutôt que tu choisis en général de ne pas en faire preuve. Mais bon, tu n'es pas le seul à te comporter comme ça chez nous.<br /><br />Afin d’éviter d’être la cible de nouvelles moqueries, Yokozawa reprit le cours de leur conversation :<br />-Quoi qu'il en soit, tu es sûr que ce n'est pas grave ? Ce n’était pas elle l’éditrice de ce magazine ?<br />-Non, elle est juste pigiste. C'est elle qui m'a interviewé.<br />-Oh… Et ce n'est pas la même chose ?<br /><br />Yokozawa avait cru qu’elle était la femme que Kirishima avait rencontrée pendant une entrevue de mariage. Il avait pensé que la façon familière qu'elle avait de lui parler devait résulter des liens qu'avait Kirishima avec son père. Mais à présent qu'il savait que ce n’était pas le cas, il commençait à avoir un mauvais pressentiment.<br />Avec du recul, cette femme avait été bien trop familière avec lui. Et quel culot elle avait eu de lui demander de partager sa table ! C’était vraiment déplacé, même s’ils se connaissaient bien.<br /><br />-Dans tous les cas, il n’y a aucune chance que je la revoie. Après tout, les derniers détails de l’article peuvent être transmis par email. Si ce n’est par hasard, on n’a aucune chance de se rencontrer. On ne gravite pas dans le même milieu.<br />-Pas dans le même milieu ?<br />-Ben, elle travaille pour un magazine féminin. Je crois qu'elle est spécialisée dans la mode et les cosmétiques. Elle n'a jamais lu de mangas de sa vie, à part les plus connus qui sont adaptés en séries TV.<br />-...Comment quelqu'un qui ne lit jamais de mangas pourrait poser les bonnes questions à un éditeur de mangas dans une interview ?<br /><br />Pour ce genre d’interviews, n'exigeait-on pas des journalistes de s'y connaître un minimum ?<br /><br />-Soi-disant qu'ils voulaient un article accessible à leur lectorat habituel. De toute façon, les photos sont généralement plus importantes que le texte. Et si l'interview est trop pointue, ça découragerait leurs lecteurs.<br /><br />-Certes...<br /><br />Mais alors, s’ils n'avaient besoin que d'une vague interview un peu superficielle, pourquoi l'avaient-ils accaparé autant de temps ? Ils auraient dû s’apercevoir que Kirishima en avait marre.<br /><br />-Allez, ne me regarde pas comme ça ! Tu sais comment ça se passe, parfois.<br />-Ouais, ouais, je sais, rétorqua sèchement Yokozawa.<br /><br />Après un long silence, Kirishima lui demanda avec un grand sourire :<br />-Tu ne serais pas... un peu jaloux ? Idiot, tu sais bien que je n'ai d'yeux que pour toi.<br /><br />Kirishima tendit la main pour lui ébouriffer les cheveux, soudain tout joyeux.<br /><br />-Hé ! Qu'est-ce que tu fais abruti ?! Arrête !<br /><br />Yokozawa gifla la main de Kirishima et tenta de recoiffer ses cheveux ébouriffés.<br /><br />-Décidément, tu peux pas savoir comme t’es adorable.<br />-... tu as incontestablement besoin d’aller voir l'ophtalmo.<br />-Pourquoi ? Mes yeux n’ont aucun problème. Je tiens à te préciser que j'ai une très bonne vue pour mon âge.<br />-Alors peut-être que c'est pour ton cerveau que t’aurait besoin de consulter ?<br />-Tu sais, j’ai en effet remarqué que ma capacité de concentration a nettement diminué ces derniers temps. Mais bon, qui ne se montrerait pas fou de joie en présence de son amoureux chéri ?<br />-... t’es trop chiant.<br /><br />Il s’était demandé si ça valait la peine d'engueuler Kirishima pour ses propos déplacés, mais il préféra opter pour le silence. C’était justement parce qu'il s’emportait que Kirishima continuait.<br /><br />-Alors ok, je te donnerai des copies des photos que tu as aimées. Comme ça, tu pourras les épingler dans ton agenda ou les accrocher sur les murs de ton appartement... ou bien en faire ce qu'il te plaira...<br />-Je ne suis pas du genre à épingler des photos dans mon agenda et encore moins sur les murs de mon appartement.<br />-Mais tu les veux quand même, hein ?<br /><br />Les mots de Yokozawa restèrent coincées dans sa gorge un court instant quand il se souvint les avoir secrètement un tout petit peu désirées. <br /><br />-… Qu’est-ce que je foutrais de ces photos ?<br /><br />Kirishima n’allait certainement pas laisser passer ce moment d’hésitation. Il tapota du bout du doigt le front de Yokozawa :<br />-Alors tu les veux vraiment, en fait ! Je te le répète : tu n’as pas à hésiter !<br />-Je n’hésite pas, ne t'en fais pas !<br /><br />Mais Kirishima semblait faire la sourde oreille, un grand sourire aux lèvres. On ne pouvait plus l’arrêter quand il était dans cet état. La seule solution qu’avait Yokozawa était de subir ses taquineries jusqu'à que l’autre se lasse.<br /><br />-Peut-être que je pourrais aussi imprimer quelques-unes de ces photos de la dernière fois pour décorer mon bureau...<br />-Surtout pas ! Ça provoquerait encore plus de rumeurs bizarres !<br />-En quoi ça pose problème d’imprimer des photos d’Hiyori ? Oh, oh ! Tu pensais que je parlais de photos de toi ?<br />-...................<br /><br />Conscient que le type s'amusait encore une fois à ses dépens, le visage de Yokozawa devint écarlate. Il resta muet, puisque répondre ne ferait qu’empirer davantage la situation.<br /><br />-Tu sais, ton visage est un peu rouge.<br />-C'est à cause le l'alcool !<br /><br />Même s’il savait pertinemment qu’un ou deux verres de bière ne suffisaient pas à empourprer son visage de la sorte, il n’avait tout simplement pas pu se résigner à se taire.<br /><br /><br />A suivre....Ling S.http://www.blogger.com/profile/04710434731666607852noreply@blogger.com18