samedi 24 août 2013

SIH - Yokozawa no Baai 2 - chap 7


Titre: Yokozawa Takafumi no Baai vol.2
Série: Sekai-ichi Hatsukoi
Auteurs: Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako
Rating: Tout Public

Langage: Français
Résumé: Et sur le chemin du retour...                                                                                                                                      









-Merci pour le repas.

-Je vous en prie, c'est nous qui vous remercions de l'avoir partagé avec nous ce soir. J'ai hâte de vous retrouver dans le cadre du travail.

La soirée s’était enfin terminée.
Ils avaient commencé par parler du travail, mais dès que l’alcool avait fait effet, les conversations avaient un peu dérivé. Okada, en particulier, avait discuté avec enthousiasme des ouvrages qu'il avait lus récemment avec Yokozawa, qui s’était aperçu qu'ils partageaient les mêmes goûts en matière de littérature.

Peut-être qu’inconsciemment, il avait trouvé ce prétexte pour éviter toute discussion avec sa voisine de table, Matsumoto. Comme il ne savait pas bien ce qui pouvait intéresser une jeune femme de son âge, il n'avait pas trop su quoi lui dire de toute la soirée. Pourtant, il n'avait aucune difficulté à discuter avec Hiyori, malgré leur grande différence d’âge. Mais c’était une toute autre histoire lorsqu’il s'agissait des lycéennes et des étudiantes comme Matsumoto.
Peut-être qu'une fois qu'Hiyori aurait atteint cet âge, il n’arriverait plus à la comprendre elle aussi ?

-Hé, vous êtes sûr que tout va bien, Henmi-san ? demanda Katou avec inquiétude.

En se retournant, Yokozawa vit en effet Henmi tituber avant de s’effondrer au sol, complètement ivre.

-Ça vaaaaa, touuuuuut va bieeeen.

-Arrête de dire des conneries, tu ne vois pas que tu n'as plus les yeux en face des trous ? s’exclama Yokozawa.

-Mais nooon! J’suis pas du tout bourrééééé ! s’emporta Henmi.

Yokozawa n'avait pas l’intention de perdre son temps à écouter les divagations d'un ivrogne. Il ne tenait plus sur ses jambes et son discours était de plus en plus confus. On ne pouvait pas dire que Yokozawa n’avait jamais été lui-même dans cet état, mais il se demanda pourquoi les gens ivres n’avaient jamais conscience de leur état.

-Katou, tu prends le même chemin que lui pour rentrer chez toi, non ?

-Ben ouais… mais… Attendez, vous n'allez pas me demander d'embarquer ce boulet avec moi, si ?

-Désolé, mais on dirait que tu n’as pas le choix.

- On ne peut pas le laisser ici... ? demanda Katou, dépité.

Il n'avait pas vraiment imaginé que ce serait lui qui tirerait le mauvais numéro.

- Demande-lui toi-même pour voir.

-Méé ne vous inquiétez pas pour moa ! Je vais trèèèès bien !

A la vue d'Henmi, absolument certain d’être en pleine forme, Katou soupira :
-… Je suppose que ça serait une mauvaise idée, effectivement.

-Merci de prendre soin de lui.

Yokozawa donna une tape amicale sur le dos de Katou, tandis qu'il tentait de stabiliser Henmi qui chancelait. Puis il appela un taxi pour les deux hommes.
Après s’être assuré qu'ils étaient bien installés à l’intérieur, il referma la portière passager et s’adressa au chauffeur :
-Tenez, gardez la monnaie. Et Katou, t’as intérêt à me rembourser !

-Ah… Merci !

L'affaire étant réglée, il regarda le taxi s'éloigner puis se tourna vers Okada et Matsumoto qui l’attendaient.

-Désolé de vous avoir fait attendre.

-Nan, c'est moi qui devrais m’excuser de l'avoir fait boire autant.

-Il n'aura rien de plus qu'une bonne migraine demain, ne vous inquiétez pas.

Yokozawa jeta un regard à Yukina, qu’il observa avec inquiétude.

-Et toi, ça va ?

Yukina n'avait consommé que des boissons légères, comme des cocktails au pamplemousse, mais il avait quand même bien bu.

-Oui, je vais très bien. De toute façon, j’ai écouté vos conseils et j'ai bien mangé tout au long de la soirée, donc tout va bien.

La réponse rassurante de Yukina déclencha quelques rires. Effectivement, il s’était littéralement empiffré toute la soirée. Yokozawa avait été un bon mangeur autrefois et aurait pu égaler l’appétit de Yukina, mais aujourd'hui il ne pouvait plus se le permettre, son estomac était trop fragile.

-Alors tant mieux si tu as apprécié.

-Bon, je pense qu’il est temps de nous dire au revoir. Vous prenez le métro, Yokozawa-san ? Et toi aussi Matsumoto ?

-Euh, oui... répondit Matsumoto à Okada en acquiesçant docilement.

-Yokozawa-san, pourrais-je vous demander, dans ce cas, d’accompagner Matsumoto ? Je suis un peu inquiet à l'idée de laisser une jeune fille rentrer chez elle toute seule à une heure si tardive.

Yokozawa réussit à  masquer son malaise lorsqu’il accepta la requête d'Okada :
-Oh… Oh, oui, bien sûr.

Comme il avait pensé que cela pouvait se produire, étant donné qu'ils empruntaient tous deux la même ligne de métro, il n’était pas bien surpris de la tournure des événements.

-Nous allons dans la direction opposée, alors bonne nuit ! J’ai été ravi d'avoir pu passer cette soirée en votre compagnie !

Okada et Yukina prirent congé, laissant Yokozawa et Matsumoto seuls. Un silence pesant s’abattit entre eux. Yokozawa se demandait s’il était le seul à ressentir un tel malaise. Après tout, c’étaient uniquement les mises en garde de Kirishima qui provoquaient sa gêne.

-Euh… vous savez, je peux rentrer chez moi toute seule.

-C'est absurde de se séparer alors que nous prenons le même chemin. Regardez, le train est en train d’arriver, dépêchons-nous.

-Ah… Oui !

Ils traversèrent la marée humaine à contre-courant pour atteindre le quai. Mais le train était déjà reparti.

-Oh non, nous l'avons raté…

-On dirait bien, oui…

D’après les horaires, le prochain train devait rentrer en gare dans un bon moment. Ce fâcheux concours de circonstances fit grincer Yokozawa des dents. Incertain quant à la tournure que pourrait prendre une conversation en pareilles conditions, il s’arrêta au bord du quai, à un endroit où était marqué l’emplacement d’ouverture des portes du train.

-.......

-.......

Ne trouvant aucun sujet de conversation, un silence pesant s’éternisa. Ce fut Matsumoto qui fit le premier pas pour tenter de dissiper l’ambiance inconfortable.

-Euh… Je suis désolée de m’être imposée tout à l'heure, au restaurant.

-Ne vous excusez pas. D’ailleurs, on ne peut pas dire que vous ayez beaucoup mangé.

Okada, gros buveur, avait descendu assez d'alcool pour tuer un homme et Yukina s’était goinfré. Par comparaison, Matsumoto n'avait pas tellement fait gonfler la note.

-S'il vous plaît, laissez-moi vous rendre la pareille la prochaine fois. Je n'ai toujours pas pu vous remercier pour l'autre jour, après tout.

-Ah… Écoutez, à ce sujet, s'il vous plaît, ne vous en préoccupez plus. Vous nous avez beaucoup aidé lors de la séance d'autographes, donc nous pouvons dire que nous sommes quittes aujourd'hui, ne croyez-vous pas ?

-Je… suppose…

Le visage de Matsumoto s'assombrit légèrement. Yokozawa se dit qu'il l’avait peut-être blessée. Dans un élan désespéré pour rattraper sa maladresse, il poursuivit :

-Vous nous avez été d'une grande aide, l’autre jour. Pour votre travail durant l’événement, bien sûr, mais aussi avec Hiyori. Je vous en remercie.

-Oh non, ce n’était vraiment rien. J'ai surveillé Hiyori-chan, c'est vrai, mais c'est une petite fille tellement dégourdie, que je suis sûre qu'elle se serait très bien débrouillée sans moi. Vous semblez très proche d'elle, Yokozawa-san.

-Ah… Eh bien, oui, en effet.

Ça n’avait peut-être pas été une si bonne idée de s’aventurer sur ce terrain-là au final…
Si Kirishima avait été à sa place, il aurait su trouver un sujet quelconque de conversation à aborder avec elle. Mais pour Yokozawa, leur discussion se transformait en épreuve.

-Aimez-vous… les enfants, Yokozawa-san ?

-Oui, je pense que je m'entends bien avec eux.

En dépit de son apparence, Yokozawa avait toujours été apprécié par les enfants et les animaux de compagnie. Il préférait leur innocence et leur spontanéité aux subtilités du monde des adultes.

-J’étais tellement surprise, en voyant votre expression changer lorsque vous parliez avec Hiyori-chan. Et Kirishima-san m'a également étonnée ! Il est si élégant, il ressemble à un mannequin. Il y a tant de beaux garçons qui travaillent avec vous, je dois avouer que je vous envie un peu.

-Ah oui ?

-Oui, même votre directeur général qu'on voit souvent à la télévision ou dans les magazines a vraiment la classe. Et l'éditeur qui bavarde toujours avec Yukina au magasin est très mignon… Oh, je suppose que c'est un peu déplacé de parler de cette façon de personnes plus âgées que moi.

-L’éditeur… ? Oh… vous devez parler de ce type qui ressemble à un lycéen, n'est-ce pas ?

A la description de Matsumoto, il avait immédiatement compris de qui il s’agissait. Un éditeur « mignon » ? Ça ne pouvait être que ce gars au visage d'enfant. D’ailleurs, Yokozawa avait lui-même été très surpris lorsqu'il avait appris que ce type était en réalité plus âgé que lui.

Le département éditorial de mangas shojo du magazine Emerald n’était en effet constitué que d’hommes séduisants. Même les auteurs de magazines concurrents avaient connaissance de leur beauté renommée. D’ailleurs, un grand nombre d’auteurs féminins ne se rendaient aux fêtes que dans l’espoir d’avoir un aperçu de leurs charmes.

Certaines rumeurs prétendaient qu’à Marukawa, on était embauché pour son physique. Mais en vérité, c'était le hasard qui avait rassemblé ces hommes plus charmants les uns que les autres. Il était impossible d’embaucher un éditeur en fonction de son apparence. Mais la concentration d’hommes aussi beaux dans un seul département pouvait faire penser, à tort, que cela devait être le cas.

-Il est probable que la beauté peut aider lors d'un entretien d'embauche. Mais pourquoi parler de Marukawa alors que vous travaillez aux côtés de quelqu'un comme Yukina ?

Il était tout à fait conscient que le jeune homme était beau à faire pâlir un mannequin. De même, il savait bien qu'il attirait un bon nombre de clientes dans la librairie grâce à ses charmes.

-Hmm, à dire vrai, Yukina-kun ne me fait plus aucun effet. Certes, je sais qu'il a un très beau visage, mais je pense qu'il est presque… un peu trop beau pour moi.

-Il n'est pas votre type, en somme ?

Matsumoto rit discrètement de la conclusion de Yokozawa.

-Probablement.

Elle gloussa pendant un court instant avant de se taire à nouveau.

Yokozawa se creusa la tête afin de trouver un nouveau sujet de conversation. Mais rien ne lui vint à l'esprit, ne lui laissant pas d'autre recours que de maudire son incapacité à faire la conversation. Ils avaient déjà parlé de littérature un peu plus tôt, alors il n'avait aucune idée de ce dont ils pouvaient discuter.

Pourquoi ne pas parler des animaux de compagnie ? Ce serait le sujet idéal.
Mais dans le passé, quand il avait évoqué ce thème-là, il avait eu tendance à ne parler que de son chat. Refusant d’avoir l’air d’un maître gaga de son minou, il préféra s’abstenir.

Il parcourait frénétiquement son esprit à la recherche d’une solution, quand Matsumoto lui posa une question pour le moins surprenante :
-Yokozawa-san, avez-vous quelqu'un dans votre vie en ce moment ?

-Pardon ?

Quelqu'un dans sa vie ? A cette mention, le visage de Kirishima jaillit dans son esprit.
Il n'y avait aucune raison pour lui de paniquer, puisque la jeune fille ne pouvait pas lire dans ses pensées, après tout. Pourtant son rythme cardiaque s’accéléra. Mais il pensait fermement qu'il n'y avait rien de mal à se considérer en couple avec lui. Même si cette idée le mettait mal à l’aise, on ne pouvait pas nommer autrement leur relation.

Il observa alors Matsumoto, qui semblait visiblement très anxieuse. Elle avait essayé de lui poser cette question d’un air détaché, mais il était indéniable que cela avait de l'importance à ses yeux.

-Je suppose que quelqu'un comme vous doit avoir une personne merveilleuse dans sa vie. Je suis désolée, c’était bizarre de ma part de vous poser cette question…

Elle semblait avoir pris son silence pour de la pudeur, alors elle tentait de revenir précipitamment sur ses paroles.
Il aurait pu lui dire qu'il n’était pas choqué par sa question et s’arrêter là. Mais, alors que généralement il faisait tout son possible pour empêcher quiconque de faire un quelconque rapprochement entre lui et Kirishima… il préféra lui répondre, persuadé qu’il ne devrait pas se taire.

-… C'est bien le cas.

Il avait prononcé ces mots d'une voix grave, presque inaudible, un peu troublée, qui ne lui ressemblait pas. Probablement parce qu’il était incroyablement nerveux.

-Qu'avez-vous dit ?

Matsumoto avait levé des yeux interrogateurs, sans doute parce qu'elle ne l'avait pas bien compris. Yokozawa déglutit et expliqua :

-Vous m’avez demandé si j'avais quelqu'un dans ma vie, et je vous ai répondu « oui ».

C’était la première fois qu'il parlait à quelqu'un de sa relation avec Kirishima. Il commença à transpirer et serrait les poings.

-B-Bien entendu ! répondit la jeune femme d’une voix un peu tremblante.

Yokozawa fit mine de ne pas remarquer son trouble.

-Puis-je vous demander… de quel genre de personne il s'agit ?

-… C’est une personne que je respecte énormément.

Yokozawa était lui-même troublé par la facilité avec laquelle il avait prononcé ces mots. C’était peut-être que ses véritables sentiments avaient parlé. Bien sûr, Kirishima n'avait pas son pareil pour le faire tourner en bourrique, mais Yokozawa lui accordait une confiance sans faille, et le respectait plus que quiconque.
Cependant, il n'avait pas l'intention de laisser le type l’apprendre – d’ailleurs, il aurait voulu que personne ne le sache. Mortifié par cet aveu inattendu, qu'il avait prononcé avec un visage impassible, il sentit ses joues s’embraser. Il ne pouvait pas l’imputer à l’alcool et il fut pris d'une envie irrésistible de prendre ses jambes à son cou.
Pour essayer de retrouver son calme, il plongea les mains dans ses poches. Il y trouva son téléphone portable qu'il serra dans sa main. C'est alors qu’il se mit à vibrer.

-Uwah !


-Y-Yokozawa-san... ?

-Ah, désolé, c'est mon téléphone.

Il avait été un instant dérouté, car il avait oublié qu'il l’avait mis en mode vibreur.
Il tenta de couvrir le son embarrassant qu'il venait de faire par une quinte de toux, puis examina l'écran de son portable, afin de déterminer qui l’appelait. C’était Kirishima. Pourquoi diable avait-il choisi ce moment précis pour l'appeler ? Pendant un court instant, il se demanda s’il était sage de lui répondre. Mais compte tenu de l'heure tardive, il se dit qu'il s'agissait peut-être d'une urgence.

-Je suis désolé, je dois répondre… Oui ? Yokozawa à l'appareil.

-Enfin, tu t'es décidé à me répondre ! Où es-tu ?

Yokozawa essayait de ne pas parler trop fort car il savait qu’il avait cette conversation juste devant Matsumoto.

-Je suis sur le point de monter dans le train. Qu’est-ce qu’il y a ? Tu avais besoin de quelque chose ?

-Non, de rien en particulier. Je me demandais juste à quelle heure tu allais rentrer à la maison. Je m'ennuie ici sans Hiyo.

C'est vrai, il lui avait dit qu'Hiyori devait partir aujourd'hui à la campagne, chez ses grands-parents maternels. Il y a quelques années, les parents de la mère d’Hiyori avaient quitté la ville pour s’installer dans le village natal du grand-père. Ils envoyaient quelquefois à Kirishima des spécialités locales.

-Tu as oublié ? Je t'avais dit que je dînais avec le personnel de la librairie ce soir et que je rentrerais directement chez moi après.

-Ah oui... c’était ce soir, c'est vrai...

Yokozawa l'avait prévenu de tout ça à l'avance mais l’autre semblait avoir oublié.

-Donc voilà. Désolé de te laisser Sorata.

-Il est en train de dormir dans la chambre d'Hiyo. Par librairie, tu veux parler de la librairie Marimo? Et la nana de l'autre jour était là, elle aussi ?

Yokozawa fronça les sourcils au semblant d’interrogatoire de Kirishima. Il avait l'impression d’être un enfant qui avait dépassé l'heure du couvre-feu et qui se faisait disputer par son père.

-... Ça ne te regarde pas, rétorqua-t-il sèchement.

Yokozawa pouvait difficilement dire à Kirishima que cette jeune fille, dont il lui avait dit de se méfier, se trouvait juste à côté de lui. S’il lui avouait qu'ils avaient passé la soirée à trinquer ensemble, Kirishima lui aurait sans aucun doute sorti qu’il était trop naïf.
Alors qu'il cherchait un mensonge plausible, Matsumoto suggéra timidement :
-Umm... dois-je vous accorder un peu d'intimité ?

Elle était probablement gênée d’écouter malgré elle une conversation privée. Naturellement, même si Yokozawa parlait à voix basse, elle pouvait entendre une partie de ce qu’il disait. Néanmoins, elle n’avait vraiment pas choisi le bon moment pour poser cette question. L'intention était honorable, mais cela pouvait rendre les choses encore plus difficiles pour lui.
Luttant contre l'envie de se masser les tempes, il lui répondit brièvement :
-Non, ne vous inquiétez pas… J'ai bientôt terminé.

-On dirait que le train ne va pas arriver tout de suite alors… je vais m'acheter quelque chose à boire.

Elle s’élança vers les distributeurs automatiques de boisson. Mais Kirishima, à l'autre bout du fil, l'avait visiblement entendue.

-... Cette fille est avec toi en ce moment, n'est-ce pas ?

-Nous prenons la même ligne de métro.

Même si ce n’était pas son intention, sa phrase avait indéniablement l’air d’une excuse. C’était pourtant la vérité, ils allaient bel et bien dans la même direction et leurs chemins se sépareraient dans quelques stations. Ce n’était pas comme s’ils s’étaient retrouvés délibérément seuls à cet instant. Kirishima était vraiment idiot d’en faire toute une histoire. D’ailleurs, Yokozawa se dit qu’il n'avait aucune raison de se sentir coupable.

Mais Kirishima était furieux :
-Ne t'ai-je pas mis en garde contre cela ? As-tu oublié ce que je t'ai dit ? Tu ne dois pas lui faire penser qu'il pourrait se passer quelque chose entre elle et toi !

-Je n'ai pas oublié, affirma Yokozawa, sa voix vacillant sur la fin.

Ce que Kirishima avait prédit s’était réellement passé. Elle ne lui avait pas encore vraiment confié ses sentiments pour lui, mais ça n’était pas passé bien loin.

-Tu n'as pas à t'inquiéter, je te dis, ajouta brusquement Yokozawa.

-Pas sûr. Tu es tellement naïf et inconscient, personne ne peut prédire ce que tu peux dire ou faire.

-Alors qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Comment veux-tu que je fasse attention à quelque chose dont je n’ai même pas conscience ?

Sa colère décupla : Kirishima le traitait comme un gamin irresponsable !

-Eh bien, tu pourrais commencer par ne pas rester seul avec elle !

-Putain, tu me soûles, s’exclama Yokozawa, furieux. Ecoute-moi, tout ça ne te concerne pas. De plus… De plus, tu es très mal placé pour me faire des leçons de morale.

C'est vrai, peut-être que c’était maladroit de rester seul avec elle, comme Kirishima lui faisait remarquer, mais ce n’était pas lui qui avait le plus à se reprocher. Yokozawa savait bien que beaucoup de femmes tournaient autour de Kirishima… et des femmes qui avaient des sentiments pour lui, qui plus est. Kirishima était souvent bien plus avenant avec elles qu'il ne l’était avec Yokozawa, et les invitait même quelquefois à dîner.

-Toi et moi, ce n'est pas la même chose. Les femmes ne sont jamais sérieuses avec un père célibataire… Par contre, elles peuvent l’être avec toi, si tu te montres gentil envers elles.

-Je ne vois pas la différence. Et je vais te dire, tu as aussi…

Yokozawa savait parfaitement qu'il y avait bien plus d'éditrices qui en pinçaient pour Kirishima, que de femmes qui en pinçaient pour lui. Mais il ne pouvait pas se résoudre à lui avouer ce qu'il pensait de tout ça, alors il interrompit sa phrase :
-... Non, oublie ça. Mon train arrive. Je raccroche.

-Yokozawa…

Il raccrocha avant que Kirishima ne termine sa phrase et éteignit son téléphone. Il le glissa dans sa poche en poussant un profond soupir. Yokozawa avait l'impression que ces derniers temps, Kirishima et lui passaient la majeure partie de leur temps à se disputer. Ils s’emportaient pour des choses insignifiantes en permanence, sans qu’aucun d’entre eux ne veuille faire la moindre concession. Ils ressemblaient à un couple d’adolescents rebelles. Oui… c’était exactement ça.

-Je suis désolée, j’espère qu'il n'y a pas eu de malentendu par ma faute... ?

Yokozawa avait parlé si fort sous le coup de la colère, que n'importe qui aurait pu comprendre qu'il était en train de se disputer avec la personne qui était à l’autre bout du fil. Même si elle s’était éloignée, Matsumoto n’avait pu qu’entendre ses éclats de voix, dans le silence du quai.

Mais Matsumoto n’était indéniablement pour rien dans cette querelle. Ils étaient les seuls fautifs de la tournure qu'avait prise leur conversation.

-Je suis désolé. Vous n'auriez pas dû entendre ça. Ce genre de choses nous arrive souvent, ne vous inquiétez pas, expliqua Yokozawa un peu maladroitement à une Matsumoto toute confuse.

Même s’il prétextait que ça leur arrivait souvent, il savait bien que Kirishima avait eu l’air inquiet. Kirishima semblait étrangement réactif vis-à-vis de Matsumoto. Il n'avait jamais manifesté un tel comportement avant aujourd'hui. Kirishima était un vrai gentleman, alors, par le passé, raccompagner des femmes sur le chemin du retour n’avait jamais été un sujet de dispute.

Il n'arrivait pas à admettre que Matsumoto ait pu faire quelque chose de désobligeant aux yeux de Kirishima. Et même si ça avait été le cas, il était inconcevable que le type perde tout à coup les pédales comme ça. Yokozawa en conclut donc que son comportement s'expliquait par quelque chose qu'il aurait pu faire ou dire sans s'en rendre compte. Mais il n'arrivait pas à trouver la raison d'une réaction aussi excessive.

Plus confus que furieux, Yokozawa se dit que tout cela n’avait aucun sens…

A suivre...

9 commentaires:

  1. Noooooon pas de dispute D8
    Peace & Love dans ce monde !!

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  2. Toujours aussi craquant ce Yokozawa...je l'aime beaucoup.
    Merci pour ce travail toujurs appêtissant, que j'en suis jamais rassasiée.

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  3. Mais voyons Yokazawa, Kirishima est juste tellement amoureux de toi qu'il en devient jaloux !!!!!!!!!

    En tout cas, merci encore de votre traduction <3

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  4. Bouuuuh il est trop chouuuu ! *fan de Yokozawa* Il est jaloux ton Kiri-chou d'amour c'est tout ! <3

    mais en tout cas je suis contente il y a bien jalousie dans l'air comme je l'attendais ! xD ça serait excellent que Kirishima prenne le train dans le sens inverse pour venir à leur rencontre *o* *a des envies de dispute et de réconciliation sur l'oreiller <3 *

    Merci encore pour cette traduction ! super comme toujours ! ^____^

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  5. oh une dispute je pense comme C-chan cela serai bien que kirishima vienne a leur rencontre si c' est le cas, pour la reaction de yokozama. vivement la suite vite!!!

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  6. Mais quel manche ce Yokozawa! Il nous fait un truc tout mignon et PAMM il fout tout en l'air! nouuullle! T'as intérêt à trouver comment te faire pardonner mon coco!

    Merci pour ce chap!

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  7. Nooon ! Pas de dispute ! D:
    Enfin bref, j'adore 'Tit Yokozawa <3

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  8. Merci pour ce chapitre !
    Pourquoi ils se sont disputés T_T ? Faut pas qu'ils soient en colère. =(

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  9. Raahhh j'ai trop envie de lire la suite :3
    Et merci pour ce chapitre <3

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