lundi 22 juillet 2013

SIH - Yokozawa no Baai 2 - chap 2


Titre: Yokozawa Takafumi no Baai vol.2
Série: Sekai-ichi Hatsukoi
Auteurs: Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako
Rating: 18+
Langage: Français
Résumé: Ce n'est pas parce qu' on se lève tôt qu'on ne peut pas s'amuser un peu avant de se coucher !





-Hiyo, regarde-toi, tu dors debout. Je vais terminer, file te mettre au lit.

Yokozawa, debout devant l’évier, lavait la vaisselle et la tendait à Hiyori pour qu’elle l’essuie.

-Ça va, je ne suis pas si fatiguée que ça. Il n'en reste plus beaucoup, je vais rester t'aider jusqu'au bout.

-Mais tu bâilles à t'en décrocher la mâchoire depuis un moment déjà, va te coucher. Et tu arrives à peine à garder les yeux ouverts… ajouta-t-il en riant alors qu’Hiyori se frottait les yeux.

Les enfants savent difficilement camoufler leur fatigue, alors elle se mit à bâiller à nouveau.

-Maaaaah…. Oh !

Hiyori se rendit compte, adorablement gênée, de ce réflexe auquel elle n'avait su résister. Elle essaya de cacher sa bouche avec ses deux petites mains, ce qui fit redoubler les rires de Yokozawa.

Au printemps dernier, Hiyori était rentrée en CM2 à l'école élémentaire. Même si elle n'avait qu'un papa à ses côtés, c’était une fillette remarquablement brillante.
Mais cette expression sur son visage lui rappelait qu'elle n’était encore qu'une enfant.

-Je vais terminer ça moi-même. Va chercher Sorata et file dans ta chambre.

-Mmmm-ok… tu es sûr que ça ne te dérange pas ?

-Oui, j'en suis certain, laisse-moi faire. Je vais m'assurer que tout soit bien rangé, ne t’inquiète pas.

-Ok ! Bonne nuit, Oniichan !

-Bonne nuit !

Hiyori alla chercher Sorata qui était recroquevillé sur le canapé et gagna sa chambre d'un pas chancelant.
Yokozawa l’observa avec un doux sourire avant de déposer la vaisselle dans l'égouttoir.

-Bon, maintenant…

Il s’essuya les mains sur une serviette et rangea les plats dont s’était occupée Hiyori dans le placard de la salle à manger. En refermant la porte vitrée, son regard fut attiré par le petit autel très simple installé tout près. Il était dédié à la mémoire de la défunte épouse de Kirishima, Sakura. Il savait seulement qu'elle était décédée des suites d'une longue maladie après la naissance d'Hiyori.
Il n'avait jamais osé en demander d'avantage.
Cette belle femme sur les photos ressemblait beaucoup à Hiyori. Sur l’une d’entre elles, elle affichait un sourire radieux, Kirishima à ses côtés, en tenant dans ses bras leur nouveau-né dans une chambre d’hôpital.

Il savait que quelquefois, ils allaient sur sa tombe pour y déposer des fleurs, mais Kirishima ne l’avait jamais mentionnée en sa présence. Il trouvait cela bien normal compte tenu de leur relation, mais il n’arrivait pas à comprendre quel point commun il pouvait avoir avec cette femme souriante sur les photos. Bien sûr, il ne voulait pas contraindre Kirishima à lui raconter son passé douloureux… mais voir cet autel tous les jours avait éveillé sa curiosité.

-..........

C’était une question qui le taraudait depuis le début de leur relation : Pourquoi l'avait-il choisi, lui ?

Ils avaient bien eu quelques brefs échanges à l'époque à chaque fois que Yokozawa avait été impliqué dans l'un de ses projets de mangas, mais rien de plus. Ils n’avaient même pas été assez proches pour sortir boire un verre ensemble un soir. A chaque fois qu'ils s’étaient croisés dans les couloirs de Marukawa, ils ne s'étaient adressé rien de plus que des salutations courtoises.
S’ils ne s’étaient pas rencontrés dans ce bar cette fameuse nuit d'ivresse, durant laquelle Yokozawa avait tenté de noyer son chagrin dans l'alcool… il ne serait pas là à cet instant, dans l’appartement de Kirishima.
A cette pensée, Yokozawa éprouva un sentiment pour le moins… étrange et perturbant.

Kirishima lui avait avoué une fois qu'il voyait en Yokozawa celui qu'il avait été autrefois. Mais était-ce une raison suffisante pour que deux personnes deviennent aussi proches ?
Il ne parvenait même plus à compter le nombre de fois où il avait voulu lui demander : « tu es sûr que ça te va d’être avec moi ? », sans résultat. S’il ne parvenait pas à lui poser cette question… c’était parce qu’au fond de lui, il appréhendait sérieusement sa réponse. Il n’arrivait pas à mettre le doigt sur ce qu’il redoutait réellement mais au fil du temps, cette crainte s’était peu à peu muée en un sentiment de gêne inconfortable qui ne le quittait jamais vraiment, niché dans sa gorge comme une arête de poisson.

-Qu'est-ce que tu fais planté là ? La salle de bain est libre.

Yokozawa retrouva instantanément ses esprits quand la voix de Kirishima l’appela.

-Ah… Oui…

-Tu as fait la vaisselle ? Merci.

-Tu m'as invité à dîner, alors c'est la moindre des choses. Et puis Hiyo m'a aidé. Si tu dois remercier quelqu'un, c'est elle.

-Elle est allée se coucher ?

-Ouais. Elle avait l'air épuisée, alors je lui ai dit d'aller au lit.

-Et Sorata ?

-Avec Hiyo dans sa chambre.




Lorsqu'il vivait avec Yokozawa, Sorata dormait dans son lit uniquement durant les nuits très froides. Mais depuis qu'il vivait ici, quelque soit le temps, il dormait avec Hiyori. Il devait vraiment l'aimer beaucoup...

Kirishima sortit une canette de bière du frigo et en but une longue gorgée. Le bain l’avait sans doute beaucoup assoiffé.

-Tu en veux une toi aussi ?

-Non, j'en boirai une après le bain… Attends, oublie ce que je viens de dire… File-m’en une.

-Tiens.

-Merci.

Il avait brusquement envie de boire. Il attrapa la canette que Kirishima lui tendait et s'installa sur le canapé. Il espérait que l’alcool anéantirait cette angoisse étrange qui le hantait.

Il tira sur l'opercule de la canette et la porta à ses lèvres. Mais ce soir, il ne parvint pas à apprécier la fraîcheur de l'alcool qui glissait délicieusement dans sa gorge. Il ne lui resta plutôt qu'un arrière-goût amer sur la langue.

-Il a fait sacrément chaud ces derniers jours… Mais ça rend la bière encore meilleure !

-Ah, Hé ! Ne mets pas la clim’ sans me demander !

Kirishima, qui s’était installé à côté de Yokozawa, s’était emparé de la télécommande du climatiseur afin de baisser la température de quelques degrés.

-Mais je viens juste de sortir du bain ! C'est une vraie fournaise ici…

Il releva son tee-shirt pour éventer sa peau et Yokozawa frémit à l'odeur de savon qui s’éleva dans l’air. Pour cacher son trouble, il fit mine de réprimander Kirishima :
-Hé ! Ne t'affale pas sur le canapé avec les cheveux mouillés, tu vas mettre de l’eau partout.

-Tu commences à me gronder autant qu’Hiyo…

-A qui la faute ?

-Ouais, ouais… s'cuse…

Kirishima se pencha vers l'avant, l’air boudeur, puis commença à sécher ses cheveux avec la serviette qu'il avait placée autour de son cou.

-.......

Le cœur de Yokozawa fit un bond dans sa poitrine. Pendant un instant, il se surprit à fixer Kirishima, profondément fasciné… parce que cela lui rappelait comment leur relation avait commencé.

Pour être tout à fait juste, leur relation avait débuté quelques heures auparavant, quand ils avaient partagé une table dans un izakaya. Mais Yokozawa n'avait pas de souvenir précis de cette soirée.
En se réveillant dans la chambre d’un hôtel d'affaires qui lui était totalement inconnu, il n'en avait pas cru ses yeux lorsque Kirishima était sorti de la salle de bain. Il n'avait jamais été aussi abasourdi de toute sa vie !
Même si, au final, il avait appris qu’il ne s’était absolument rien passé dans cette chambre d’hôtel, des dizaines de théories lui avaient alors traversé l'esprit en un instant. Cela l’avait tellement frustré de ne pas se souvenir jusqu’où ils étaient allés, qui avait été en-dessous…
Et ensuite se servir de tous ces événements embarrassants (et fictifs !) pour lui faire du chantage ? C’était inconcevable.

Certes, Yokozawa était aujourd'hui capable de porter un regard amusé sur toute cette histoire, mais sur le coup, ça n'avait pas du tout été une partie de plaisir !

-Plus que quelques semaines et ce sera le début des vacances d'été pour Hiyo, tu sais ? Seuls les enfants ont le droit de prendre un mois de vacances pour se détendre. Mais peut-être que nous pourrions passer quelques jours dans une station balnéaire pendant les vacances. J’ai probablement accumulé assez de jours de congé pour pouvoir partir sans encombre…

-Hé ! Si tu prends un mois entier de vacances, ils risquent de ne jamais s'en sortir avec le magazine et les mangas dont tu as la charge.

Bien entendu, Yokozawa aurait lui aussi aimé prendre de longues vacances, mais rien que penser à tout ce travail qui s’accumulerait durant son absence lui donnait des maux d’estomac. On aurait pu assimiler la réaction de Yokozawa aux symptômes de ceux qu’on appelle les « bourreaux de travail », mais celui-ci trouvait que la définition de ce terme aurait en réalité pu s’appliquer à n’importe quel employé de bureau.

-Non, ça ira, ils se débrouilleront très bien sans moi. Mes subordonnés sont tous très qualifiés après tout. En fait, je pense qu'ils seraient même encore plus efficaces si je n’étais pas là à contrôler leur travail.
Yokozawa fut effaré de la réponse nonchalante de Kirishima. Même s’il avait sorti cette phrase un peu sur le ton de la plaisanterie, il semblait bel et bien sérieux.

-Hé, dis-moi que tu n'es pas sérieusement en train d'envisager de prendre un mois de vacances quand même ?!

-Ce serait génial si on pouvait prendre un peu l'air pendant un temps… Oh, à ce propos, nous partons à quelle heure demain matin ?

Le lendemain, ils devaient aller au cinéma tous les trois pour voir un film qu'Hiyori avait très envie de voir depuis un certain temps. Ils avaient prévu ensuite d'aller déjeuner ensemble, puis de faire un peu de shopping.
Yokozawa ne se souvenait plus de la dernière fois où il était allé au cinéma. Combien de fois avait-il raté les sorties des films qui avaient retenu son attention ?

-Eh bien, nous avons déjà réservé nos places, donc je pense qu'on pourrait partir vers 9 heures. Comme Hiyo est une lève-tôt, ça ne devrait pas poser de problème.

Depuis qu'il fréquentait Kirishima, le plus gros bouleversement de la vie de Yokozawa avait été le changement de rythme de vie. Celui d'un enfant étant différent de celui des adultes, Hiyori se couchait tôt et se levait aux aurores, même le dimanche. Généralement, comme elle était une petite fille adorable, elle les laissait dormir le matin, mais laisser un enfant tout seul sans lui donner son petit-déjeuner était inacceptable. Alors Yokozawa prenait la peine de se lever le matin pour elle.
Par conséquent, se lever tôt, même le week-end, était devenu une véritable routine pour lui.

-Alors il va falloir se coucher tôt, si j'ai bien compris. Hiyo va nous faire une crise si on se réveille à la bourre !

-Tu ne penses pas que tu devrais arrêter de traîner au lit le matin pendant tes jours de congé ?

En semaine, Kirishima pouvait se lever encore plus tôt que sa fille, mais le week-end, c’était une tout autre histoire. Il pouvait dormir à poings fermés même si on passait l’aspirateur dans sa propre chambre ! Les jours où des sorties étaient prévues, Hiyori devait retirer sa couette et lui crier dans les oreilles pour pouvoir réveiller son père.

-Que veux-tu… c'est comme si mon horloge biologique comprenait que je suis en week-end ! Mais je suis sûr que je serais plus coopératif si tu venais me réveiller avec un bisou…

-Mais bien sûr …

Yokozawa lança un regard glacial à Kirishima tout en sirotant sa bière. Kirishima aimait évaluer les réactions de Yokozawa en lui sortant de temps en temps ce genre de plaisanterie.
Si dans le passé, Yokozawa aurait pu réagir de manière excessive à de telles remarques, à présent, il avait appris à ne plus y prêter attention.

-Hé, pourquoi ne pas dormir ensemble cette nuit ? chuchota Kirishima doucement à son oreille.

-Quoi !?

Yokozawa en avait recraché sa bière.

-C'est trop d'honneur, ta réaction à dépassé mes attentes ! Tu es encore plus gêné que ce que j’imaginais.

-Je ne… Je ne suis pas gêné du tout !

-Ah non ?

-Quoi encore ?!!

-Rien…

Kirishima lui lança un sourire mystérieux, puis se pencha en avant et ébouriffa les cheveux de Yokozawa.

-Hé ! Arrête ça ! Je ne suis pas un gamin. Je t'ai dit d’arrêter !

-Désolé, désolé, un réflexe !

Yokozawa observa du coin de l’œil Kirishima retourner dans la cuisine avec sa canette à la main.
Tout en essayant de remettre de l'ordre dans sa tignasse ébouriffée, il marmonna :
-Un réflexe, mon cul oui !

En dépit de son âge, il pouvait agir comme un véritable gamin parfois, tout comme les garçons qui voulaient attirer l'attention de Hiyori à l'école en la taquinant.

Kirishima avait fait mouche. La réplique de Yokozawa n’avait été qu’une façade, car il n’aurait pas pu être assez lucide pour avouer que ce genre de choses l’agaçait en permanence. Ça aurait été bien s’il avait pu être aussi honnête qu’Hiyori, mais c’était demander l’impossible à son tempérament plutôt opposé qu’il entretenait depuis si longtemps.

-....

Il avala une dernière gorgée de bière, puis se leva pour jeter la canette à la poubelle, lorsqu’il retrouva dans la cuisine Kirishima en pleine inspection de son réfrigérateur.

-Tu cherches quelque chose ? Tu n'as pas l'intention de boire plus, dis-moi ?

-Je vérifie les dates de péremption. Je pense que demain, nous devrions aller faire des courses en rentrant.

-Tu achètes trop… Tu finis toujours par mettre dans ton chariot plus que nécessaire quand tu vas faire les courses.

Kirishima aimait acheter en grosses quantités lorsqu'un produit était en promotion. A ce sujet, Hiyori était beaucoup plus responsable que lui.

-Mais j'y peux rien, c'est pas moi qui fait la cuisine, donc je ne sais jamais quand il y en a assez.

-Je suis surpris que tu sois arrivé à te dépatouiller jusqu'à aujourd'hui.

-Eh bien, c'est surtout grâce à ma mère et à Hiyo. Elle a le sens des responsabilités, tout comme sa mère, alors ça aide.

-... Je vois...

Sa mère.

Le mot fit frissonner Yokozawa. Ce qu'il ressentait vis-à-vis de tout cela n’était peut-être pas de l'inquiétude, ni de l’appréhension… mais plutôt de la culpabilité. C’était le sentiment d’être coupable d’être ici, de prendre la place d'une femme et de recevoir des sourires qui ne devraient pas lui être destinés.

Bien sûr, il n’avait pas volé Kirishima et Hiyori à cette femme, mais il était clair pour lui qu'il n’était... pas à sa place ici.

-Eh bien, je pense que ça ira si Hiyo m'aide à faire les courses pour cette fois, hein… Yokozawa ?

-Hein, quoi ?

-C'est moi qui devrais te demander ça. Qu'est-ce que tu as aujourd'hui ? T'as l'air totalement à côté de tes pompes, tu ne couverais pas quelque chose ?

-Mais non… J'ai fait mon tour des librairies aujourd’hui, alors je suis probablement un peu fatigué, prétexta-t-il maladroitement en écrasant dans sa main la canette de bière vide avant de la jeter dans le bac à recyclage.

Il savait bien que ce genre de sentiment ne devait pas être gardé pour soi, mais il n'avait pas le courage de lui avouer ce doute qui le hantait.

-C'est admirable de travailler comme tu le fais, mais n'abuse pas non plus. Ça ne rime à rien de te tuer à la tâche…

-Ouais, ouais… je sais.

-Que dirais-tu d'aller acheter demain un beau morceau de viande, pour reprendre des forces et tenir le coup dans cette chaleur?

-De la viande, hein… J'ai pas vraiment envie de viande en ce moment…

Peut-être était-ce à cause de la canicule, mais il n'avait pas grand appétit ces derniers temps. C’était la première fois que cela lui arrivait, alors ce devait être à cause de l'âge.

-Mais qu'est-ce que c'est que ce jeunot qui parle comme un vieillard ? T’es encore bien trop jeune pour avoir des troubles du métabolisme !

-Hé ! Mais qu'est-ce que tu…

Kirishima enlaça Yokozawa par l’arrière et glissa ses doigts sous sa chemise pour la soulever.

-Je veux juuuuste vérifier si tu as déjà un peu de bide là-dessous.

-Voilà, tu as vérifié, c’est bon !

Kirishima posa son menton sur l'épaule de Yokozawa qui éjecta les mains posées sur son ventre et tenta de remettre sa chemise en place. Il la rentra dans son pantalon, afin de s’assurer que l’autre ne réitère son geste.

-Et ne me colle pas comme ça quand il fait si chaud !

-Oh, tu rougis…

-Je ne rougis pas. Je te dis qu'il fait chaud !

-Mmm, maintenant que j'y pense, ça fait un bon moment, hein… Et si je te donnais encore plus chaud ?

-Qu’est-ce que tu racontes ? Ce n'est pas toi qui disais qu'on devait se coucher tôt tout à l'heure ?

Il n’avait pas encore l’habitude d’être touché par Kirishima. Pas parce qu'il n'aimait pas, mais la honte et l'embarras, dans ces moments-là, prenaient toujours le pas sur son plaisir. De plus, Hiyori dormait à côté, alors il était hors de question pour Yokozawa de faire quoi que ce soit en pareille circonstance. Mais Kirishima se moquait bien de ce que Yokozawa pensait, alors il commença déjà à déboucler sa ceinture et à glisser sa main sous son pantalon.

-Ça va aller… juste un peu…

-Hng !

Yokozawa ne put empêcher ce stupide son de sortir de sa bouche lorsque Kirishima enroula ses doigts autour de son sexe. Mais il ne pouvait pas se mettre à crier, sinon Hiyori se réveillerait.

-Arrête ça, idiot ! siffla-t-il à Kirishima, qui sembla totalement se moquer de ses plaintes.

Ses hanches étaient fermement immobilisées, alors Yokozawa n'avait aucun moyen de s’échapper.

-Ce ne sera pas long, ne t’inquiète pas. Tu es sur le point de prendre ton bain, alors ça n’est pas grave si tu transpires un peu.

-Ce n'est pas la question !

Il saisit les bras de Kirishima et tenta d’échapper à leur emprise.

-Chuuut, si tu continues à piailler, tu vas réveiller Hiyo.

-Tu n'es… qu'un enfoiré…

-La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe, lui rétorqua-il sur un ton amusé.

Kirishima savait bien que Yokozawa ne faisait pas le poids face à lui. Chaque parole qu’il lui murmurait devenait un souffle chaud qui caressait sa nuque.

-… Hng… !

La main qui le tenait fermement se mit à bouger lentement et Yokozawa serra la mâchoire, essayant d’étouffer les gémissements qui menaçaient de s’échapper de ses lèvres. La chaleur de son corps, qu'il sentait dans son dos même à travers ses vêtements, et l'odeur du shampoing qui flottait dans l’air ne firent qu'accroître la température du corps de Yokozawa. Kirishima fit de longs mouvements doux de ses longs doigts fins, puis traça lentement le contour de l’extrémité de son sexe.
Sa main glissait avec une facilité déconcertante sur son membre humide et même s’il détestait l'admettre, Yokozawa devait bien reconnaître que les doigts de Kirishima étaient d'une dextérité incroyable.

-Regarde, tu deviens dur… murmura Kirishima en déposant un baiser derrière son oreille.

-Je n'ai pas besoin… de tes commentaires… putain…

Mais les mots de Kirishima avaient embrasé ses sens.
A chaque fois qu'il se trouvait dans ses bras, il avait l'impression de redevenir un adolescent en pleine puberté. Tout ce qu'il avait vécu jusqu'alors semblait insignifiant et c’était pour le moins déconcertant.
Il ne pouvait pas s’empêcher de penser à ces moments durant lesquels Kirishima se jouait de son caractère inflexible et retournait toujours la situation en sa faveur.

-Pourquoi c'est toujours moi qui…

-Je n'y peux rien. Si ce n'est pas moi qui fais le premier pas, nous ne ferions jamais des trucs comme ça. Si je te laissais tranquille, on ne ferait rien d'autre que de parler d'Hiyo ou de Sorata. Tu devrais essayer de penser à autre chose quelquefois…

-Ce n'est pas…

Il ne parvint pas à terminer sa phrase. Yokozawa n'avait jamais été doué pour prendre ce genre d'initiative, ni pour se laisser aller à ce genre de chose. Le malaise et la gêne prenaient toujours le dessus et il n’était jamais en mesure d'aller jusqu'au bout.

-Alors… pourquoi ne pas simplement t'en remettre à moi ?

-Ne me pose pas des putains de questions auxquelles je ne peux pas rép… Ah !

Kirishima resserra son étreinte. Yokozawa se pencha instinctivement vers l'avant et planta ses ongles dans le bras de Kirishima qui était enroulé autour de lui pour ne pas tomber.

-Si je me souviens bien… c'est l'une de tes zones érogènes, n'est-ce pas ?



Kirishima fit glisser un doigt d’un bout à l’autre de son sexe, ce qui produisit une décharge qui se propagea dans son ventre. Yokozawa ravala un gémissement de plaisir qu’il avait failli laisser échapper.

Il lança un regard noir à Kirishima et répondit, le souffle court :
-Haa… ah ! Tais-toi…

-Je voulais juste en être sûr… Mais il suffit de te voir, la réponse est plutôt évidente !

Kirishima se pencha et mordilla doucement le lobe de son oreille, ce qui fit trembler les épaules de Yokozawa.

-… !

Sa langue dessina le contour de son oreille, puis se faufila brièvement à l'intérieur. Le bruissement de sa langue qui résonnait dans ses tympans le fit frissonner.

-… Ne laisse plus jamais ce type poser la main sur toi.

-!

Kirishima venait de prononcer ces mots avec une voix beaucoup plus grave que d'habitude. Instinctivement, Yokozawa baissa les yeux sur le dos de sa main. Visiblement, Kirishima avait été bien plus touché que lui par cette histoire de griffure, qui était maintenant cachée par le bandage d'Hiyori.
Face à une telle démonstration de possessivité, la chaleur du corps de Yokozawa grimpa brusquement et ses sens s’enflammèrent, lui faisant franchir un point de non-retour.

-Laisse… moi partir… !

-Tu en es bien certain ? Si j’arrête maintenant, tu vas être le seul à le regretter.

Kirishima pressait à présent consciencieusement ses doigts sur le haut de son sexe et il finit par arracher un gémissement des lèvres de Yokozawa :
- Ah ! Hng… Ah… !

Poussé vers l'orgasme, il ne pouvait plus garder le silence.

-Ne sois pas si têtu, détends-toi et profite.

-Ta… gueule…

Se faire sermonner comme un enfant par Kirishima l'agaçait au plus haut point, d’autant plus que celui-ci semblait parfaitement calme et conservait un contrôle impeccable de lui-même. Mais il était déjà bien trop tard pour revenir en arrière.
Il tenta de serrer les dents et résister plus longtemps sans broncher, mais les vagues successives du plaisir le dépouillèrent de toute faculté de penser. Il était à présent tout entier à la merci de la jouissance qui menaçait à tout instant de l’engloutir.

-Ne résiste pas, vas-y, jouis !

-Hng… a-ah !

A l’exhortation de Kirishima, il se cambra en atteignant l’orgasme, souillant son pantalon et la main qui le tenait encore. Son visage brûlant reprit peu à peu une température normale.

Kirishima déposa un tendre baiser sur sa joue, puis lui offrit une louange qui ne manquerait pas d'irriter Yokozawa :
-En voilà un bon garçon.

Yokozawa, qui eut l'impression de n’être rien de plus à ses yeux qu'un gentil petit garçon obéissant, éleva la voix :
-Toi…

Comme l'arrogance de Kirishima pouvait être agaçante !
Peut-être était-ce l’âge qui avait nourri son orgueil au fil des années, mais quoi qu’il en soit, Yokozawa n'en pouvait plus de ce visage suffisant.
Il voulut poursuivre les hostilités, mais il reprit rapidement son sang-froid. Comme il était le seul à paraître furieux, la honte l'envahit et ses joues s’embrasèrent à nouveau.

Kirishima affichait, quant à lui, une expression imperturbable, toisant Yokozawa tout en se rinçant les mains dans l'évier.

-Je parie que tu te sens bien revigoré maintenant, hein ? J’aimerais bien que tu me rendes la pareille mais on peut reporter ça à plus tard.

-Qui diable a dit que je devais te rendre la pareille ?

-Chut ! Baisse d'un ton.

-…

Kirishima posa son index sur ses lèvres pour signaler à Yokozawa qu'il parlait trop fort. Alors celui-ci reprit conscience de son environnement. Si Hiyori se réveillait, ils devraient trouver une bonne excuse !
Il se mordit la langue pour ne pas creuser sa tombe encore un peu plus.
Il détestait s'enfuir la queue entre les jambes, mais il semblait qu'il était plus sage, pour cette fois, de faire ainsi.

-… Je vais prendre mon bain.

-Amuse-toi bien…

-Non mais la ferme à la fin !

Kirishima pouffa joyeusement à l'expression contrariée de Yokozawa, tandis que ce dernier se disait que s’il n'arrivait jamais à détester véritablement ce type, c’était sans doute à cause de cet aspect puéril de sa personnalité.

Mais Yokozawa ne put plus supporter de se sentir collant, humide et poisseux, alors il décida de gagner la salle de bain au pas de course pour se débarrasser de ces sensations désagréables et, au passage, pour dissiper sa mauvaise humeur.


A suivre...

22 commentaires:

  1. Enfin un peu d'action *^* Vivement qu'ils concluent XD

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  2. ils ont déjà concluent c est juste que papy yokozawa est drôlement prude j me demande comment fait kirishima pour pas péter un câble surtout que yokozawa est trop mimi

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  3. Oui, anonyme 2 a raison Misaki, ils ont déjà conclu... enfin ils sont en couple là, c'est juste Yokozawa qui fait preuve de beaucoup de pudeur :)
    Et souvenez-vous comment ça c'est terminé la dernière fois qu'ils se sont rapproché avec Hiyo à coté ;)

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  4. Pauvre Yokozawa il a peur pour ses fesses faut le comprendre. Il est seme au départ

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  5. fesses qu'il a fort jolis, soit dit en passant ^^

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  6. *o*

    Encore un super chapitre, thanks pour la traduction ! ^^

    Yokozawa est vraiment trop coincé mais j'adore comme il est trop mignon ! ^w^ mais Anonyme n°2 à raison, j'admire Kirishima de résister autant et de pas sauter plus souvent sur lui xD *j'aimerais bien voir ça *o* * Mais c'est vrai que ça donnait chaud ^/////^ *Miam*

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  7. Roooo j'ai adoré ce chapitre! Kirishima passe à l'attaque, le pauvre il doit être frustré d'attendre! Sinon Yokozawa est juste trop mignon, j'adore!

    Voilà une journée qui commence bien! Hâte d'avoir la suite! Super travail comme toujours! =D

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  8. merci beaucoup pour ce chapitre vivement la suite. Excellent travail!!!!

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  9. Ouais ! Un nouveau chapitre ! >_<
    Je vous aime Ling et Adriel. Merci beaucoup pour nous faire découvrir ce roman. #^_^#

    J'ai cependant relevé une incohérence :
    "Pour être tout à fait juste, leur relation avait débuté quelques heures auparavant, quand ils avaient partagé une table dans un izakaya."
    Vous êtes sûres que leur relation a débuté depuis "quelques heures" et pas plutôt depuis quelques semaines ? ^^

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  10. @Chalilodimun Angel, en fait, leur relation a débuté quelques mois auparavant. Mais dans ce passage l'auteur dit qu'elle a débuté "quelques heures auparavant" car Kirishima était rentré dans ce bar quelques heures auparavant, il y a quelques mois (en début de soirée quoi). C'est donc explicite.
    Ce volume se déroule en plein été, et ils se sont rapprochés au début de l'année.
    Il y a une vrai chronologie dans sekaiichi.
    Le chapitre où Takano rejette les sentiments de Yokozawa se passe après la soirée du 1er janvier et avant l’anniversaire de Ritsu qui est en mars. Donc on peut penser que leur relation a commencé fin janvier - début mars.
    Ca fait donc 5/6 mois qu'ils sont ensembles :3

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  11. Fencerx, la traductrice du roman a d'ailleurs créé une time line des événements marquants de la série.
    Donc c'est lors d'une année imaginaire.
    En ce qui concerne le couple Kirishima x Yokozawa ça donne :
    **17 Fevrier : Yokozawa rencontre Kirishima dans le bar
    **25 Fevrier : Kirishima lui présente Hiyori.

    Mais, car oui il a un "mais" ^^
    dans le roman Yokozawa no baai, Nakamura ne respecte pas vraiment sa time line... mystère.
    Car en calculant les interactions que Yokozawa a avec les autres personnages et la vie scolaire de Hiyori, on ne tombe pas juste :/

    Je vais d'ailleurs essayer de traduire cette time line prochainement, je la trouve assez intéressante ^^

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  12. Merci pour tous ces détails Ling.S ! Bon bah pour cette time line, j'approuve complètement (pour les fesses de Yokozawa aussi xD).
    "Pourquoi l'avait-il choisi, lui ?"
    J'aime pas le voir aussi pessimiste >_< Mais vu la situation, on ne peut pas lui reprocher *Ai plus confiance en toi Yoko ! Regarde ce chapitre, qui ne craquerait pas devant toi ? Tu es une personne formidable, tu le sais ça T_T ?!!*
    Bref, j'ai ADORÉ ce chapitre (comme d'hab quoi) et notre ours préféré est toujours aussi mignon à faire la prude ^///^ (mnt que j'y pense, j'aurais jamais crû ça de lui au début XD)
    Définitivement, je les aime de plus en plus. Merci encore pour votre travail, j'attends la suite avec encore plus d'impatience !

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  13. @Goldsoul
    Ahah ! Tu fais une réflexion pertinente en pointant du doigt la question de Yokozawa.
    Même si c'est vrai que Yokozawa n'a pas beaucoup confiance en lui, c'est pourtant une question pertinente.
    La femme de Kirishima etait une très belle femme, visiblement très gracieuse et très douce, alors on peut comprendre qu'il se demande quel rapport il a avec elle.
    Pourtant, on peut également se demander quelles ressemblances a Kirishima avec Takano également ^^"
    Bref, que de questions !!

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  14. @Ling.S
    Oh d'accord, je n'avais pas très bien compris.
    Et ça fait des mois qu'ils sont ensemble ? O_o Wouah ! je pensais à quelques semaines, maximum un mois et demi mais là… pourtant en voyant la time line, c'est vrai que ça paraît logique ^^'

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  15. Ça me fait plaisir que tu trouves ma réflexion pertinente ! Et bien, c'est la partie qui m'avait le plus touché.
    Yokozawa et Sakura ont quand même un point commun : l'amour. Kirishima a aimé Sakura comme il aime maintenant Yokozawa (de même pour Kirishima et Takano pour le cas de Yokozawa)
    Bref, d'après ce que je comprends, il faut expliquer le raisonnement de l'amour.... Mission impossible non ? Mais c'est pour cela que ce sentiment est merveilleux \(^o^)/
    J'espère que dans les chapitre à venir, on découvrira comment Kirishima est tombé amoureux de Yokozawa !

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  16. @GoldSoul Si tu le souhaite trés fort, alors ça peut s’exaucer lol

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  17. Décidément, y a pas à dire, autant les histoires de Sekaiichi sont adorables, autant vraiment la plus intéressante, c'est celle de Kirishima & Yokozawa. <3

    Ce chapitre est tout mignon et à la foi sensuelle. Enfin j'me comprends. °w° et c'est aussi vraiment sympathique de voir la relation de Yokozawa et Hiyori progresser comme ça, il joue vraiment un rôle de papa sans pour autant accepter lui même son intégration dans la famille. Ca fait un petit pincement au coeur en fait de le voir se torturer comme ça Yoko' mais ça donne sujet à pleins d'hypothèse sur la suite du roman, c'est génial! <3 (bon... je l'ai déjà lu en anglais, mais j'ai tellement hâte d'avoir votre traduction. ~)

    Au passage, si ce chapitre est génial, merci surtout à vous pour nous l'avoir traduit! Merci vraiment vraiment vraiment trèèèèès fort!!! <333

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  18. @Clem
    Oui, voilà, c'est tout à fait ma pensé aussi.
    Kiriyoko c'est à la fois du mignon et du sexy... et sans pour autant mélanger les deux styles.
    Il y a des gens qui ne sont absolument pas touchés par cela... mais d'autres en raffole!
    Personnellement, c'est mon couple préféré pour cette raison. Et je peux vous assurer que même apres 4 volumes, c'est toujours aussi mignon et toujours aussi sexy :))

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  19. Mon dieu, merci pour tout votre travail ! Ils sont mon couple favoris *-* Je lisais déjà en anglais mais en français c'est du pur bonheur !! Vivement la suite :) merci encore !

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  20. Super, mercii ! ^///^

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  21. oooo vraiment merchi d'avoire traduit franchement j'adore trop ce couple j'ai baver devant mon ecrant hehe *q* mais j'ai l'impretion d'avoire rater quelque chose car la derniere foix ils c'etai juste embrasser nan comment sa se fait qu'il sorte deja ensemble jpige pas ?

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