dimanche 1 septembre 2013

SIH - Yokozawa no Baai 2 - chap 8


Titre: Yokozawa Takafumi no Baai vol.2
Série: Sekai-ichi Hatsukoi
Auteurs: Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako
Rating: Tout Public

Langage: Français
Résumé: Et sur le chemin du retour...  là, c'est le re-drame !                                                                            








Il se sentait un peu nauséeux, ce n’était pas de bon augure.

Les ulcères liés au stress sont assez courants chez les salarymen, alors ne pas s’en inquiéter, ce serait peut-être pécher par excès de confiance.

-Je crois que j'ai trop bu...

C’était vrai, il avait un peu plus forcé sur la bouteille que d'habitude ce soir, tout simplement parce qu'il avait été agréable de discuter de littérature avec quelqu'un d'aussi compétent qu’Okada. L’enthousiasme de ce dernier l’avait entraîné et il avait eu la main lourde sur l'alcool. Il se dit qu'il serait peut-être plus prudent de diminuer sa consommation d’alcool pendant un certain temps. Si cela le rendait sérieusement malade, il mettrait sûrement plusieurs jours pour récupérer.

Mais son véritable souci n'avait pas grand-chose à voir avec sa consommation d'alcool de la soirée... c’était plutôt Kirishima. Pendant son trajet, il avait longuement réfléchi à la cause de son anxiété, mais il n’était pas parvenu à une conclusion définitive. Il soupira une énième fois et descendit de l'ascenseur qui menait à son appartement. Las, il avançait lentement dans le couloir, quand il remarqua une silhouette imposante devant sa porte. Il se raidit.

-... Kirishima-san ?

-Bienvenue.

C’était bien Kirishima qui attendait là. A la vue de Yokozawa, il se tourna vers lui et décroisa les bras.

-Mais merde… Tu m'as fait peur ! Tu as une idée de l'heure qu'il est ? Et si je t'avais pris pour un cambrioleur ou un truc du genre ? J'aurais pu appeler les flics ! T'aurais dû me dire que tu venais.

Il ne s'attendait vraiment pas à le voir ce soir après l’échange qu'ils avaient eu plus tôt dans la nuit. Alors qu'il balbutiait ces questions confuses, Kirishima lui rétorqua en soupirant :

-Ça aurait été compliqué, je n’arrivais pas à te joindre.

-... !

Cette réponse assassine lui rappela tout à coup qu'il avait effectivement éteint son téléphone portable après leur dernière conversation. Il regrettait à présent cet acte irréfléchi, mais en même temps, il n’avait pas envie de poursuivre cette conversation stérile avec lui ce soir.

Il décida donc de changer de sujet :

-Tu dois avoir une bonne raison d’avoir fait toute cette route jusqu'à chez moi, non ?

Il n’était pas dupe. Il savait bien que Kirishima était là à cause de leur conversation de tout à l'heure. Pourtant, l’autre lui donna une réponse surprenante :

-J'avais juste envie de te voir.

-Hein ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? Tu vois ma gueule tous les jours. Bon, je peux comprendre que tu te sentes un peu seul sans Hiyo, mais essaye de te contrôler un peu, mon gars !

-Ce n'est pas ce que je voulais dire.

-Alors explique-toi. Et puis, je ne t'avais pas donné les clés de mon appartement ? Pourquoi tu ne t'en es pas servi ?

Yokozawa lui avait offert un étui à clés pour son anniversaire et Kirishima l'avait supplié de lui donner un double des clés de son appartement, ce qu'il avait fait à contrecœur quelques jours plus tard. Pourtant, Kirishima ne les avait jamais utilisées.

Il est vrai qu’ils passaient la plupart de leur temps chez Kirishima, qui n'avait jamais eu l'occasion d'aller chez Yokozawa auparavant.

-Ça ne t'aurait pas dérangé… si j’étais rentré sans ta permission ?

-Hein ?

-Je ne peux pas faire irruption chez quelqu'un sans y être invité, tout de même ?

-Ben, c'est pas comme si tu étais un inconnu... Quoi qu'il en soit, allez, rentre.

Ses voisins allaient se plaindre s’ils continuaient à discuter dans le couloir au beau milieu de la nuit. Il ouvrit la porte et conduisit Kirishima à l’intérieur. L'air de cet appartement resté clos toute la journée était étouffant. Kirishima retira ses chaussures, le visage figé dans une expression maussade. C’était la première fois qu'il le voyait aussi morose.

Ignorant comment aborder le sujet crucial, Yokozawa multiplia les commentaires innocents :

-Je vais allumer le climatiseur.

-Ok...

-Tu veux boire quelque chose ?

-Non, ça ira.

-.......

Il ne comprenait pas Kirishima ce soir. Même lors de leurs plus vives altercations, il n'avait jamais affiché une telle expression. Cette distance et ce silence ne pouvaient durer davantage.

Yokozawa ouvrit la porte du réfrigérateur et en sortit une grande bouteille de thé à l’orge.

Il en versa dans un verre qu'il but d'une traite afin de dissiper plus rapidement les effets de l'alcool.

Il jeta un œil sur Kirishima qui était en train d'inspecter son appartement. C’était la première fois qu'il le voyait, après tout. Lors de l'épisode du vétérinaire, quand Yokozawa avait eu très peur pour Sorata et qu’il avait été invité à passer quelques jours chez Kirishima, ce dernier l'avait attendu dans la voiture pendant qu'il était monté chez lui récupérer quelques affaires de rechange. Voir son appartement se faire scruter ainsi était un peu déstabilisant, mais il n'y avait pas de quoi être gêné.

-Quel joli appartement vide tu as là !

-Tout ce que je fais ici, c'est dormir. C'est largement suffisant pour cela.

Les romans décrivaient souvent des appartements mornes et tristes, qu’on pourrait presque prendre pour des appartements témoins, mais celui de Yokozawa était encore bien pire.

Sa chambre se composait seulement d'une bibliothèque et de son lit. Dans le séjour, trônaient simplement une table basse, un téléviseur et le coussin sur lequel dormait Sorata.

-Tu devrais venir t’installer avec nous. Sorata vit déjà à la maison, après tout.

-Mais bien sûr ! Je te rappelle que si je le faisais, je devrais le notifier à l’entreprise. Et qu'est-ce que je dirais à mes parents ?

Pour Yokozawa, il y avait un monde entre passer le plus clair de son temps chez Kirishima et s’installer dès maintenant chez lui. Comment expliqueraient-ils la chose à leurs proches ? Mais par-dessus tout, Yokozawa ne savait pas encore bien où il en était par rapport à leur relation. S’ils avaient été deux personnes de sexe opposé, ça aurait été plus facile. Putain, si Kirishima était sorti avec une femme, il aurait peut-être envisagé la possibilité de se remarier !

-Tu as probablement raison… murmura Kirishima presque à lui-même.

Il tira une chaise et s'installa à la table de la cuisine. Incapable de rester le seul debout dans la cuisine, Yokozawa s’assit en face de Kirishima. Takano avait toujours l'habitude de s'asseoir à cette place, lorsqu'il venait ici. Il prenait Sorata sur ses genoux et le caressait pendant que Yokozawa terminait de préparer le dîner. Lorsque Yokozawa posait les assiettes sur la petite table, il n'y avait plus aucun espace de libre.

-C'est ici que dort Sorata d’habitude ?

-En général, oui. Il dort dans mon lit en hiver.

-Même s’il fait le fier, il a quand même besoin de câlins, hein ?

-C'est un chat, quoi.

-C'est un tsundere… tout comme toi.

-Arrête avec ça !

Kirishima avait-il sérieusement l'intention de continuer cette conversation insensée ? Yokozawa commençait à perdre patience face à ce type qui évitait précisément de rentrer dans le vif du sujet. Mais Kirishima lui posa tout à coup une question surprenante :

-Qu'est-ce que… tu ressens pour moi ?

-Comment ça, qu'est-ce que… pourquoi tu me demandes une chose comme ça, tout d’un coup ?

-Alors quand devrais-je te le demander ? Nous ne parlons que d’Hiyori, de Sorata ou du boulot. Est-ce que tu te rappelles de la dernière fois où on a parlé de nous ?

-C'est…

Ils ne parlaient pratiquement jamais d'eux. Yokozawa prétextait toujours qu'il n'avait rien à dire à ce sujet, mais en réalité, la gêne et l'hésitation le retenaient. C'est pourquoi il finissait toujours par évoquer Hiyori ou Sorata.

Ce n’était pas qu'il ne voulait rien savoir sur Kirishima, bien au contraire. Il avait des dizaines de questions à lui poser à son sujet. Il n’avait appris que par pur hasard la date de son anniversaire et il ne savait pas grand-chose d’autre de basique sur lui. Putain, les subordonnés de Kirishima en savaient même sûrement plus sur leur supérieur que Yokozawa. Mais avant d'approfondir leur relation, il devait faire quelque chose pour supprimer cette boule dans sa gorge, sinon, il ne pourrait jamais faire face à Kirishima correctement.

Incapable de trouver ses mots, Yokozawa se raidit et poursuivit :

-Ce n'est pas pour ça que tu es venu ici, n'est-ce pas ? Si c'est pour continuer la conversation de tout à l'heure, alors pourquoi ne pas le dire ?

-... Oui, tu as probablement raison.

-Probablement ?

Il commençait vraiment à lui courir sur le haricot : il avait réellement l'intention d’éviter ce sujet ? A bout de nerfs, Yokozawa atteignit ses limites.

-Bon, ok… Je ne comprends vraiment pas en quoi ça te pose problème que je rentre avec cette fille. Honnêtement, à quoi ça rimerait que je prenne un chemin différent alors que nous allons dans la même direction ?

-Tu n'as pas tort.

-Tu sors boire un verre tout le temps avec les filles du bureau. Alors bon sang, pourquoi tu m’en veux ?

-Je ne suis pas en colère contre toi, tu sais.

-Alors quoi ? Tu ne me fais pas confiance ?

Les yeux de Kirishima s’écarquillèrent de surprise.

-Je n'ai jamais dit que… je n'avais pas confiance en toi… bafouilla-t-il sur un ton d’excuse bien évasif.

-Désolé, mais c'est tout comme ! Parce que quand tu ramènes des filles chez elles, je…

Yokozawa ravala la fin de sa phrase. Il ne voulait pas exprimer ses sentiments à un tel moment, du moins pas comme ça. Il combattit son désir de libérer toute sa frustration et sa colère. Même si Kirishima le charriait ou chamboulait le moindre recoin de son existence, il avait confiance en lui… précisément parce qu'il était lui ! Alors pourquoi Kirishima ne lui accordait pas cette même confiance en retour ? Lui faisant face dans un si petit espace, Yokozawa craignait de dire quelque chose qu'il ne penserait pas.

Il lui tourna le dos pour ne plus lui faire face.

-Yokozawa.

-Ne me touche pas.

Il éjecta la main qui venait de se poser sur son épaule. Mais il se retrouva subitement empoigné et contraint de se retourner. Il ouvrit la bouche pour protester face à ce geste brusque mais il croisa un regard acéré qui le transperça de part en part. Profitant de l’occasion, Kirishima agrippa la chemise de Yokozawa et le tira violemment vers lui. Leurs dents s’entrechoquèrent quand Kirishima pressa leurs lèvres l’une contre l’autre dans un baiser dévorant, laissant Yokozawa pétrifié, les yeux grands ouverts. Le choc d’un assaut si soudain sembla interrompre toute activité mentale. Mais lorsqu'il sentit sa langue s’engouffrer sauvagement dans sa bouche, il retrouva ses esprits.



Leurs langues entremêlées provoquèrent une série de frissons qui parcourut tout son corps. Mais la colère de Yokozawa l'emporta. Réalisant avec une certaine irritation que Kirishima voulait le faire taire d’un baiser, il lui mordit furieusement la lèvre inférieure et le repoussa.

-Arrête !

-... !

Kirishima, le regard rivé sur le sol, essuya du revers de la main le sang qui gouttait de ses lèvres. Yokozawa ne pouvait distinguer clairement l’expression de son visage. Mais, dans sa propre bouche, il sentait le goût métallique du sang.

-… Va-t-en.

Yokozawa fut lui-même surpris par le ton menaçant de sa voix furieuse.

-Je t’ai dit de foutre le camp d'ici ! ajouta-il en élevant la voix.

Kirishima resta immobile et silencieux. De nouveau, Yokozawa lui tourna le dos.

S’il le laissait partir, il savait qu'il le regretterait. Mais il ne pouvait pas se résoudre à revenir sur ses mots.

Ce fut après un très long silence que Kirishima murmura calmement :

-… Bien. Je m'en vais pour ce soir. Je prendrai soin de Sorata… alors ne t'inquiète pas pour lui.

Toute l'ardeur qu'il avait mise dans son baiser s’était évanouie, laissant Yokozawa encore plus désemparé et confus face à l'attitude contradictoire de Kirishima. Enfin, il entendit au loin ses pas hésitants s’éloigner, puis le grincement de la porte du genkan qui s'ouvrait et se refermait aussitôt.

… Il l'avait encore fait. A l'instant où il se retrouva seul, tous ses regrets l’assaillirent. Pourquoi, bon sang ? Pourquoi il ne réussissait jamais à dire ce qu'il ressentait ?

-Mais merde… je ne suis pas un putain d'adolescent quand même…

Au contraire, un enfant aurait sans nul doute eu moins de difficultés à exprimer ses sentiments. Mais en grandissant, la vanité et l'amour propre prennent souvent le pas sur le reste. Il n’avait pas désiré que ça se termine ainsi, il avait juste voulu que Kirishima comprenne. Il aurait dû simplement lui dire ce qu'il avait au fond du cœur.

-… Et merde…

Il laissa échapper un juron, les poings si serrés que ses ongles entaillèrent sa peau.

A suivre...

14 commentaires:

  1. oh kamisama des kamisama !!!
    Vos traductions sont merveilleuses !!!!!!! L'histoire est géniale certe mais sans la qualité de vos traduction je ne pourrais pas être emportée comme aujourd'hui fasse à un chapitre d'une telle intensité !!!!!
    Merci ! Du fond du cœur merci !

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  2. Nooooon T^T C'est le drame total là !

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  3. Ah la la... Ce Yokozawa. On retrouve bien le style de l'auteur quand même dans ce chapitre: toujours le combat pour exprimer ses sentiments! On retrouve cette difficulté d'expression chez beaucoup de ses personnages (surtout les Uke en fait u.u).

    Je suis toujours autant charmée par le comportement de Kirishima, il fait vraiment adulte, ça ramène beaucoup de réalisme aux réactions un peu enfantines de Yokozawa. *^*

    Bon sinon, je sais que les prochains chapitres vont plaire à beaucoup, j'ai hâte de lire vos traductions. T v T <3

    Merci beaucoup pour ce super chapitre, je l'adore, vous faites un merveilleux boulot! Merci tellement!!! <3 <3

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  4. OMG j'ai adorée ! :O
    J'ai vraiment hâte de lire la suite ! :)

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  5. ça peut pas s'arrêter comme ça !!! Vite la suite >_<

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  6. C'est mal connaitre Yokozawa que de croire que ça ira mieux après.
    Attendez-vous au pire !

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  7. Rhaaaaa mais non fallait pas partiiiiir T-T Yokozaw sait vraiment pas exprimer ses sentiments. c'est mignon, soit, mais quand même un peu triste... et frustrant !

    En tout cas, comme toujours, merci pour cette super traduction ! après une journée de train super chiante pour rentrer chez moi ça fait trop de bien *____* Je vous aime ! <3 ^o^

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  8. Vraiment super ce chapitre mais c'est beaucoup trop court, j'en veux encore !!!

    Ça peut pas finir comme ça. J'ai de la peine pour Kirishima quand même, c'est normal pour lui de douter et d'avoir peur. De son côté Yokozawa va bientôt exploser je le sens, lol.

    Merci pour ce chapitre et vivement la suite.
    Bonne continuation ! :)

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  9. Mais mais mais mais mais mais mais mais mais !!! D:
    Mais non ! C'est pas juste ! D'X

    Euh sinon, merci pour la traduction ! ^^

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  10. Tsundere Tsundere! Il devrait se calmer tiens! Attendris toi mon vieux, tu vas finir par t'en faire des rides!

    Merci pour la traduction et bonne chance pour le prochain chapitre!

    Oxymore

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  11. Nooon ! No dispute please ! C'est pas cool…
    N'empêche, Kirishima fait vachement adulte. Mais j'ai trouvé sa façon d'agir un peu étrange. On dirait qu'il s'en veut pour quelque chose. Allez savoir quoi.
    Yokozawa, par contre, terriblement enfantin. J'imagine aussi que le fait que Kirishima s'assoie à la place qu'occupait Takano montre définitivement que Kirishima a "remplacé" Takano. Ça doit le choquer. U_U

    J'ai hâte de voir ce qu'il se passera dans le prochain chapitre. Sûrement un Yokozawa plein de remords et un Kirishima qui l'ignore, obligeant Yokozawa à aller s'excuser. ^^'

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  12. À quand le prochain chapitre ?

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  13. *__* Je veux le prochain chapiiiiitre!!!

    Merci aussi pour celui-là <3

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