lundi 28 juillet 2014

SIH - Yokozawa no Baai 3 - Chap 7

Titre: Yokozawa Takafumi no Baai vol.3
Série: Sekai-ichi Hatsukoi
Auteurs: Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako
Rating: Tout Public

Langage: Français
Résumé: ----









-Voilà votre commande, messieurs.
-Merci.

Ils s’emparèrent des deux verres qu'on venait de leur servir pour trinquer en l'honneur de la fin de cette journée de travail. Même si ça pouvait paraître un peu ringard, en été, une fin de journée rimait toujours pour Yokozawa avec une bonne chope de bière.
Avant même de commencer à entamer les biscuits apéritifs, il avala sa chope de bière d'une traite. Il ne resta rien d’autre qu’un trait de mousse à l'intérieur.

-Hé, tu devrais lever le pied sur la boisson. Si tu continues comme ça, je te laisserai en plan ici cette fois, avertit Kirishima quand Yokozawa déposa sa chope sur la table.
-Je ne pourrais jamais plus me saouler autant que la dernière fois.

Le bar dans lequel ils se trouvaient, Kirishima et lui, était celui où ils avaient passé cette fameuse soirée il y a un certain temps, pendant laquelle Yokozawa avait noyé son chagrin dans l'alcool.

Yokozawa avait eu tellement honte de son état qu'il n'avait jamais osé remettre les pieds ici depuis cette nuit. Mais comme l’ambiance de l'établissement lui manquait, il avait décidé d’y revenir, sans oublier de présenter ses excuses au propriétaire qui lui avait assuré très courtoisement qu'il n'avait pas été offensé par son comportement. En effet, il semblait qu'il avait été plutôt amusé de voir Yokozawa dans un tel état, lui qui était toujours d'un grand sérieux, ce qui l'avait incroyablement soulagé.

Dans la mesure où ils étaient arrivés ensemble, le couple avait opté pour une table plutôt qu'une place au comptoir, estimant que ça leur offrirait plus d'intimité. Yokozawa commanda une autre bière, tandis que Kirishima demanda un verre de shochuu avec des glaçons, avant de commencer à piocher dans les plats qu'on venait de leur servir.
Yokozawa aimait tout particulièrement les plats à base de tofu de ce bar et les spécialités de saison.

Ce bar, qui servait des petits plats faits maison, fonctionnait comme une cafétéria pendant la journée. Yokozawa n'avait jamais rencontré Kirishima avant cette soirée, car ce dernier avait en fait l'habitude de le fréquenter en journée.

-Pouvoir enfin revenir boire un coup dans ce restaurant fait un bien fou, commenta Kirishima qui inclina son verre vers lui.
-Pourquoi tu ne bois que de la bière à la maison ? demanda Yokozawa, curieux.
-La bière, c'est très amer. Je me dis qu'Hiyo ne voudrait jamais en goûter. Et puisque je ne pense pas qu'elle connaisse le goût du saké ou du shochuu, elle pourrait par inadvertance les confondre avec de l'eau ou du jus de fruit.

Ah, c’était donc pour le bien d’Hiyori qu'il ne buvait jamais ces boissons-là à la maison. Il y avait clairement un risque qu'elle prenne une canette de Chuu-hi pour du jus de fruit, après tout.

-Ça me rappelle la première fois que j'ai bu de la bière. Je trouvais ça tellement amer que je me demandais comment les gens pouvaient trouver ça bon. Aujourd'hui, j'avoue que je me demande comme j'ai pu me poser cette question.
-C'est pas faux...
-Et toi, comment t'es-tu initié à l'alcool ?
-Lorsque j'ai rejoint l'entreprise, mon supérieur trouvait hilarant le fait que je tienne si bien l'alcool alors il m'a traîné dans tous les bars des environs. Il m'a fait déguster tout un tas de vins, du coup je m'y connais un peu maintenant.
-C’est bien d’avoir pu apprendre comme ça... même si au final, ne rien y connaître permet de faire des économies.

Yokozawa adorait entendre Kirishima parler de son passé : ça lui permettait de comprendre comment Kirishima était devenu l'homme qu'il était aujourd'hui. Ces derniers temps, ils avaient même pris l'habitude d'évoquer les anecdotes de leurs années de lycée.

-Au fait, tu sais que Katou a montré à tout le monde des photos de toi au bureau ce matin? Pourquoi ne m’as-tu pas parlé de cette interview ?

Yokozawa lui avait délibérément posé cette question d’un air détaché, pour ne pas perturber la conversation. Il était fier d’avoir réussi à garder son calme cette fois-ci, mais Kirishima resta muet pendant un instant.

-... C'est pas comme si c’était important, si ?
-T'es gonflé de me dire ça, étant donné que tu ne perds jamais une occasion de me raconter des trucs dont je n'ai rien à faire, cracha Yokozawa en réponse à la remarque inhabituellement sèche de Kirishima.

Yokozawa était d'autant plus en colère que Kirishima avait laissé ses propres subalternes agiter ces photographies devant tout le monde.
Mais au moment où il ouvrit la bouche pour dire au type ce qu'il avait au fond du cœur, Kirishima murmura, l'air maussade :
-...c'est parce que j’étais gêné, idiot.
-...quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? Je ne comprends pas. Si tu ne voulais pas poser pour des photos, pourquoi as-tu accepté cette interview ?

Pour Yokozawa, les remarques niaises que Kirishima balançait en permanence à droite et à gauche étaient mille fois plus embarrassantes ! Quelque chose ne tournait vraiment pas rond dans la tête de ce type…

-Je n’ai pas accepté parce que j’en avais envie, tu sais…
-Alors tu aurais dû refuser.
-C’était à la demande d'un supérieur. Je ne pouvais pas refuser. Tu penses sérieusement que ça m’emballait de poser pour des photos, comme ça ?
-Tu semblais à l'aise dessus, pourtant.

En effet, il n'y avait pas une once de honte ou d'hésitation dans l'expression de Kirishima sur ces photos.

-Je n'allais pas non plus tirer la tronche.
-Ça ne t'a pas empêché de les exhiber à toute ton équipe, rétorqua Yokozawa en faisant involontairement la moue.
-C'est Katou qui les a trouvées. Je n’ai pas pu lui dire « non » quand il m’a demandé avec son regard de chien battu la permission de les montrer aux autres.
-...Faut toujours que tu frimes, toi.
-Ben, je suis un adulte, moi.

Il avait appris une chose depuis qu'ils s’étaient mis en couple : dans certains domaines, Kirishima était trop fier pour se plaindre.
Le fait qu'il permette à Yokozawa de connaître toutes les nuances de sa personnalité prouvait la confiance qui régnait entre eux. Mais Yokozawa n'était pourtant pas insensible à la relation que Kirishima entretenait avec ses subordonnés.
Il détestait l’habitude puérile qu’il avait de garder ses sentiments pour lui, mais il préféra ravaler ses ressentiments pour pouvoir poursuivre sa série de questions :
-Alors, c’était pour quel genre de revue ?
-Un magazine féminin lambda. Apparemment, il y a chaque mois quelques pages consacrées à des hommes d’affaires trentenaires. J'ai feuilleté les exemplaires qu'ils m'ont envoyés à titre d'exemple et j'ai vu des articles sur un analyste financier, un pilote... toutes sortes de carrières, quoi.

Selon toute vraisemblance, le magazine ne se souciait pas tant du rang social de ces hommes, que de la variété de leurs métiers.

-Alors comment ils ont fait pour tomber sur toi ?
-La fille d'un ami de mon supérieur est une éditrice de ce magazine et apparemment, elle lui aurait demandé de me rencontrer. Je pouvais difficilement refuser, vu que j'avais rencontré ce type il y a un bout de temps, à une partie de golf où on m'avait traîné.
-Hmm…

Yokozawa buta sur les mots « un ami de mon patron ». S'il se souvenait bien, les filles au bureau avaient mentionné plus tôt dans la journée que Kirishima aurait eu une entrevue de mariage sur la demande de quelqu’un d’important.
Mais Kirishima avait précisé qu’on l’avait traîné à une partie de golf, ce qui ressemblait plus à un rendez-vous d’affaires qu'à une entrevue de mariage. Mais dans ce genre de réunions d'affaires, il y avait toujours des gens haut placés, non ? Alors Yokozawa soupçonna que cette réunion avait moins servi à planifier une entrevue de mariage, qu’à parler à Kirishima en privé.

En s'interdisant de tirer des conclusions hâtives, Yokozawa poursuivit la conversation comme si de rien n’était :
-Katou a proposé de mettre une de ces photographies dans le magazine, en cadeau à vos lecteurs. Où a eu lieu la séance photo ?
-Il n'est pas question de les mettre dans un magazine de mangas ! Ils voulaient au début prendre les photos dans le café où j'ai été interviewé, mais comme l'entretien a duré plus longtemps que prévu, nous avons dû changer de lieu.
-Ah, alors c'est pour ça que tu es rentré tard à la maison, l'autre jour ?
-Plus rien n’était ouvert dans les parages, alors on est allés dans le café d'un hôtel de l'autre côté de la gare. Même si on a passé pas mal de temps ensemble, au final, on n’a pas beaucoup parlé.
-Vous avez parlé de quoi ?
-Comme d'habitude : comment je suis arrivé à faire ce travail, quel aspect de mon travail me plaît le plus… Ce genre de choses, quoi. Et puis on m'a demandé des trucs comme mes passe-temps, mon cursus scolaire, le genre de personne qui m'attire, les qualités que j’attends d’une épouse…
-Quoi ? C'est pas super indiscret ce genre de choses ?

Kirishima rit sèchement devant le visage sincèrement horrifié de Yokozawa.

-J'ai arrêté de répondre sur la fin. Je me suis dit que ça ne servait à rien de répondre à ce genre de questions puisqu’ils n’auraient pas la place d’inclure toutes mes réponses dans l’article. J'ai pensé que c’était mieux pour le magazine.
-Et... toi, tu es d'accord avec ça ?

Bien sûr, il avait raisonné en éditeur. Mais que pensait-il, lui, au fond ? Kirishima avait-il pris la bonne décision ?

Kirishima se tut un instant avant de répondre à Yokozawa, dans un soupir :
-C'est exactement pour ça que je ne voulais pas t'en parler. C'est tellement pathétique toutes ces photos prétentieuses collées à une interview superficielle.
-Je n'ai jamais dit que...

Yokozawa comprit alors que si Kirishima lui avait caché cette interview, c’était parce qu’il était trop fier et qu’il avait honte. Alors il préféra ne pas insister et se tut.

-Bon, on a quand même pu tirer notre épingle du jeu, car ils nous ont promis de faire un numéro spécial sur Za Kan le mois prochain. Je pense qu'ils voulaient aussi faire une interview et une séance photo de Kyou-san, mais j'ai refusé.

Kirishima et Kyou Ijuuin étaient tous les deux dotés d’une beauté incomparable — un vrai gâchis pour un mangaka. Quand ils étaient côte à côte, ces deux-là rivalisaient de charmes. Coupler l'interview d'un mangaka expérimenté comme Ijuuin à celle d'un célèbre éditeur de manga aurait sans aucun doute attiré l'attention.
Les filles au bureau qui avaient fait des photos de Kirishima leur potin favori avaient également mentionné qu'il aurait été fabuleux d’inviter Ijuuin à la séance photo. Tout portait à croire qu'un tel article aurait eu du succès.

-J’avais bien compris où ils voulaient en venir, mais j'ai préféré refuser pour cette fois. Enfin, c'est pas comme s’il allait y avoir une seconde fois.

Yokozawa avait bien perçu la petite note d'irritation dans sa dernière phrase, qu’il avait dite en riant. Visiblement, la patience de Kirishima avait été mise à rude épreuve.

-N’empêche que c'est plutôt rare que tu t’intéresses à mon travail. Tu n’en as toujours rien à faire quand ça ne t’implique pas directement.
-C'est… c’était juste par curiosité, voilà tout. Et puis, avec Katou qui brandissait toutes ces photos partout, je me suis demandé…
-Quoi ? Tu veux des exemplaires de ces photos ?
-Q-Quoi ? Ne dis pas n’importe quoi ! Qu’est-ce que je foutrais de ces...

S’il était vraiment honnête envers lui-même... Il n'aurait pas dit non. Mais il était très loin d’être capable de lui avouer de telles choses.

-Allez, sois pas timide… lesquelles tu veux ?
-Puisque je te dis que je ne veux aucune de…
-Kirishima-san... ?

La voix qui avait retenti les surprit. Yokozawa se tut instantanément et se tourna vers la personne qui venait de parler. Il vit alors qu’une jeune femme mince se tenait juste à côté d'eux.




Quand elle vit Kirishima, elle laissa échapper une petite exclamation de joie :
-Oh, je le savais ! J’ai cru vous reconnaître de dos, alors j'ai tenté ma chance ! Je n'imaginais pas vous rencontrer dans un tel endroit !
-Ah, heureux de vous revoir, Kayama-san. C’était un plaisir de vous rencontrer l'autre jour.

Yokozawa pouvait jurer que juste avant de saluer la jeune femme en souriant, le visage de Kirishima s’était assombri un instant.

-Moi de même… Mes excuses pour avoir été si intrusive l'autre jour. Je suis certaine de vous avoir incommodé.
-Pas du tout. Tout le monde peut rencontrer des problèmes dans son travail, après tout.
-Je suis tellement soulagée de vous entendre dire ça ! Ce fut un tel honneur d'avoir pu travailler avec vous. J'ai vraiment apprécié de discuter de mangas avec vous ! J'aimerais d'ailleurs bien poursuivre cette conversation un jour.
-Non non non, plus d'interviews pour moi, merci. Je suis du genre à rester dans l'ombre, vraiment.
-Alors, pourquoi ne pas continuer en privé ? Je dois avouer que je m’intéresse beaucoup à ce genre de sujets.

Yokozawa était abasourdi par l'attitude de la jeune femme, mais Kirishima resta impassible et changea instantanément de sujet.

-Alors, qu'est-ce qui vous amène ici, Kayama-san ? Vous êtes seule ?
-C'est une amie à moi qui m'a recommandé cet endroit. Je devais la rejoindre ici, mais elle est en retard. Elle m'a dit de ne pas l'attendre et de trouver une table à l’intérieur. Je ne m'attendais pas à tomber sur vous, Kirishima-san ! J'en suis ravie ! Venez-vous souvent ici ?
-Oui, on peut dire ça.

Habituellement, Kirishima avait la conversation facile, mais pour une raison étrange, il paraissait distant. Peut-être qu’il avait du mal à interagir avec ce genre de personnes ? Mais quand Yokozawa regarda attentivement la jeune femme, il réalisa.
C’était elle se tenait aux côtés de Kirishima l’autre jour. Elle avait troqué son tailleur-pantalon pour une tenue plutôt tape-à-l'œil ce soir : un chemisier très décolleté et une minijupe évasée.
Yokozawa grimaça quand il sentit le parfum sucré qui émanait d'elle à chaque fois qu'elle replaçait une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. Ce n’était pas un parfum désagréable, mais ce n’était guère approprié pour une sortie au restaurant. Ça aurait été différent si elle était entrée là par hasard, mais elle avait précisé tout à l'heure qu'elle était venue y manger. Elle avait manifestement manqué de prévoyance.

-Euh... si cela ne vous dérange pas... puis-je me joindre à vous ? C'est un peu triste d'attendre toute seule mon amie ici.
-Oh… pardonnez-moi, mais j'ai de la compagnie, alors...
-Hein ? Oh ! Oh, bien sûr ! Je suis désolée de vous avoir demandé une chose pareille !

Elle n'avait apparemment même pas remarqué la présence de Yokozawa.
Peut-être qu’elle n’avait pas envisagé que Kirishima lui refuse sa compagnie, mais son visage avait pâli sous le choc pendant un court instant. Toutefois, elle esquissa rapidement un sourire d’excuse.

-Je suis désolée de vous avoir demandé quelque chose d’aussi bizarre. Mes amis me disent toujours que je n’arrête pas de faire ça ! Qu’est-ce que je suis étourdie !
-Ne vous inquiétez pas. Ce n’est rien.
-J’espère que nous pourrons passer du temps ensemble à l'avenir, si nous en avons l'occasion.
-Bien sûr. Si l'occasion le permet, lui rétorqua Kirishima avec un sourire prudent.

Kayama les salua poliment et prit congé.

Après s’être assuré que Kayama était suffisamment éloignée, Yokozawa murmura :
-Tu n'as pas été un peu sec avec elle ?

D’accord, elle n’avait pas l’air d’être très perspicace, mais il n’avait pas besoin d’être aussi froid. Elle était plutôt mignonne, après tout, et elle n'avait certainement jamais essuyé de rejet de la sorte, après avoir montré clairement ses intentions à quelqu'un. Mais le ton sec de Kirishima l’avait clairement un peu refroidie.
Kirishima faisait toujours preuve de beaucoup de tact avec les femmes, ce qui pouvait être parfois interprété comme du flirt. Elle avait sûrement été plus que surprise par sa réaction.

-J'ai juste pensé que je devais être plus ferme avec elle. Ça nous aurait causé plus d'ennuis qu'autre chose si on l'avait laissée s’asseoir avec nous.
-Oui, bien sûr, mais... tu n’es pas censé travailler avec elle ?

Yokozawa était assez inquiet par l’attitude un peu sèche de Kirishima, qui semblait avoir du mal à se retenir d'éclater de rire.

-... Mais bordel, qu'est-ce qu’il y a de si drôle ?
-Rien... c’est juste que ça m’amuse quand des choses étranges se produisent. C’est bien la première fois que tu me demandes, à moi, d’être plus subtil.
-... On dirait que tu insinues que je ne suis jamais prévenant avec les gens.

Mais à la réflexion, Kirishima n'avait pas tort. Des deux, c’était plutôt à Yokozawa qu’on disait de prendre les sentiments des autres en considération. Et c’était précisément pour cette raison qu'il avait été choqué par la réaction de Kirishima.
C’était certainement la première fois qu'il l’avait vu traiter une femme de la sorte. Après tout, au bureau, il était toujours très courtois et poli avec elles, et peut-être aussi bien trop familier.

-Avoir du tact et être prévenant sont deux choses bien différentes. Ce n'est pas que tu manques de tact, mais plutôt que tu choisis en général de ne pas en faire preuve. Mais bon, tu n'es pas le seul à te comporter comme ça chez nous.

Afin d’éviter d’être la cible de nouvelles moqueries, Yokozawa reprit le cours de leur conversation :
-Quoi qu'il en soit, tu es sûr que ce n'est pas grave ? Ce n’était pas elle l’éditrice de ce magazine ?
-Non, elle est juste pigiste. C'est elle qui m'a interviewé.
-Oh… Et ce n'est pas la même chose ?

Yokozawa avait cru qu’elle était la femme que Kirishima avait rencontrée pendant une entrevue de mariage. Il avait pensé que la façon familière qu'elle avait de lui parler devait résulter des liens qu'avait Kirishima avec son père. Mais à présent qu'il savait que ce n’était pas le cas, il commençait à avoir un mauvais pressentiment.
Avec du recul, cette femme avait été bien trop familière avec lui. Et quel culot elle avait eu de lui demander de partager sa table ! C’était vraiment déplacé, même s’ils se connaissaient bien.

-Dans tous les cas, il n’y a aucune chance que je la revoie. Après tout, les derniers détails de l’article peuvent être transmis par email. Si ce n’est par hasard, on n’a aucune chance de se rencontrer. On ne gravite pas dans le même milieu.
-Pas dans le même milieu ?
-Ben, elle travaille pour un magazine féminin. Je crois qu'elle est spécialisée dans la mode et les cosmétiques. Elle n'a jamais lu de mangas de sa vie, à part les plus connus qui sont adaptés en séries TV.
-...Comment quelqu'un qui ne lit jamais de mangas pourrait poser les bonnes questions à un éditeur de mangas dans une interview ?

Pour ce genre d’interviews, n'exigeait-on pas des journalistes de s'y connaître un minimum ?

-Soi-disant qu'ils voulaient un article accessible à leur lectorat habituel. De toute façon, les photos sont généralement plus importantes que le texte. Et si l'interview est trop pointue, ça découragerait leurs lecteurs.

-Certes...

Mais alors, s’ils n'avaient besoin que d'une vague interview un peu superficielle, pourquoi l'avaient-ils accaparé autant de temps ? Ils auraient dû s’apercevoir que Kirishima en avait marre.

-Allez, ne me regarde pas comme ça ! Tu sais comment ça se passe, parfois.
-Ouais, ouais, je sais, rétorqua sèchement Yokozawa.

Après un long silence, Kirishima lui demanda avec un grand sourire :
-Tu ne serais pas... un peu jaloux ? Idiot, tu sais bien que je n'ai d'yeux que pour toi.

Kirishima tendit la main pour lui ébouriffer les cheveux, soudain tout joyeux.

-Hé ! Qu'est-ce que tu fais abruti ?! Arrête !

Yokozawa gifla la main de Kirishima et tenta de recoiffer ses cheveux ébouriffés.

-Décidément, tu peux pas savoir comme t’es adorable.
-... tu as incontestablement besoin d’aller voir l'ophtalmo.
-Pourquoi ? Mes yeux n’ont aucun problème. Je tiens à te préciser que j'ai une très bonne vue pour mon âge.
-Alors peut-être que c'est pour ton cerveau que t’aurait besoin de consulter ?
-Tu sais, j’ai en effet remarqué que ma capacité de concentration a nettement diminué ces derniers temps. Mais bon, qui ne se montrerait pas fou de joie en présence de son amoureux chéri ?
-... t’es trop chiant.

Il s’était demandé si ça valait la peine d'engueuler Kirishima pour ses propos déplacés, mais il préféra opter pour le silence. C’était justement parce qu'il s’emportait que Kirishima continuait.

-Alors ok, je te donnerai des copies des photos que tu as aimées. Comme ça, tu pourras les épingler dans ton agenda ou les accrocher sur les murs de ton appartement... ou bien en faire ce qu'il te plaira...
-Je ne suis pas du genre à épingler des photos dans mon agenda et encore moins sur les murs de mon appartement.
-Mais tu les veux quand même, hein ?

Les mots de Yokozawa restèrent coincées dans sa gorge un court instant quand il se souvint les avoir secrètement un tout petit peu désirées.

-… Qu’est-ce que je foutrais de ces photos ?

Kirishima n’allait certainement pas laisser passer ce moment d’hésitation. Il tapota du bout du doigt le front de Yokozawa :
-Alors tu les veux vraiment, en fait ! Je te le répète : tu n’as pas à hésiter !
-Je n’hésite pas, ne t'en fais pas !

Mais Kirishima semblait faire la sourde oreille, un grand sourire aux lèvres. On ne pouvait plus l’arrêter quand il était dans cet état. La seule solution qu’avait Yokozawa était de subir ses taquineries jusqu'à que l’autre se lasse.

-Peut-être que je pourrais aussi imprimer quelques-unes de ces photos de la dernière fois pour décorer mon bureau...
-Surtout pas ! Ça provoquerait encore plus de rumeurs bizarres !
-En quoi ça pose problème d’imprimer des photos d’Hiyori ? Oh, oh ! Tu pensais que je parlais de photos de toi ?
-...................

Conscient que le type s'amusait encore une fois à ses dépens, le visage de Yokozawa devint écarlate. Il resta muet, puisque répondre ne ferait qu’empirer davantage la situation.

-Tu sais, ton visage est un peu rouge.
-C'est à cause le l'alcool !

Même s’il savait pertinemment qu’un ou deux verres de bière ne suffisaient pas à empourprer son visage de la sorte, il n’avait tout simplement pas pu se résigner à se taire.


A suivre....

18 commentaires:

  1. YATAAAAAAA......... merci infiniment pour ce chapitre 7 et encore un ecxelent bouleau!

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  2. Ils sont tellement géniaux ! *-*
    Lire des moments comme ça avec eux, c'est vraiment cool ! *-*
    J'ai tellement aimé quand Kirishima a dit qu'il n'avait d'yeux que pour Yoko-chan ! *-*

    Un grand merci pour cette traduction ! Courage !

    Kissu !

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    1. Kirishima est vraiment très très amoureux de son chéri, après tout ;)

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  3. Oui!!! Merci beaucoup pour ce chapitre vite la suite.

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  4. Trop bien !!!! merci bc pour cette traduction !!!

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  5. Merci beaucoup pour ce nouveau chapitre
    Et ben dis donc, cette fille est s'y croit trop :/ Bien joué Kiri !!!!
    Et Yoko tout jaloux trop chou >_<

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    1. Oui, hors de notre vue la blondasse !
      C'est ce que j'appelle un "stop/eject " en bonne et due forme ! XD

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  6. Merci beaucoup pour ce chapitre ^^ j'adore la fin perso :D

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  7. C'est vraiment génial! Merci beaucoup pour ce nouveau chapitre que j'attendais avec impatience ^^ vivement la suite! Bon courage

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  8. Nyaaw ! Encore un super chapitre !! Merci merci !

    Kirishima est trop chou et complétement accroc, c'est adorable ^w^ j'adore comme il taquine Yokozawa xD et l'autre marche pas, il court ! lol J'ai quand même hâte d'en savoir un peu plus sur cette entrevue de mariage... Yoko est tout chamboulé ^^''' *fait un câlin*

    Quoi qu'il en soit, merci encore pour votre super taf et bon courage pour la suite ! ^___^

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  9. J'adore car encore maintenant c'est si facile de taquiner Yokozawa... et là il est en mode Jaloux c'est encore mieux !!!!!!

    Merci pour ce nouveau chapitre

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  10. Merci pour ce nouveau chapitre, c'était trop mignon, j'adore....
    Que va-t-il se passer ensuite ? ...
    En tout cas merci pour votre traduction.

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  11. Merci pour la traduction ♥ !!! Super Chapitre, mais j'aimerai savoir si il reste des chapitres pour ce volume 3 ? ^^. Merci d'avance =)

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    1. Visiblement, ce n'est pas le dernier chapitre. Donc oui, nous en sommes à la moitié.

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  12. merci beaucoup pour ce chapitre ! <3 j'ai hate de lire la suite !! ^^

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  13. Quel culot celle là ! Elle se prend pour qui ?! Je l'aime vraiment pas c'est officiel ! Elle se pointe la bouche en coeur, fait du rentre dedans à Kirishima en ignorant le fait qu'il préfèrerait nager avec des requins affamés que parler avec elle et en plus elle ignore Yokozawa ! IMPARDONNABLE ! Je m'en vais de ce pas créer une poupée vaudou à son effigie !

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  14. Je relis pour la centième fois ce roman et je m'en lasse jamais ! Trop d'émotions quand je le lis. J'ai mon petit coeur qui tambourine trop vite pendant un lemon. *-* Vous faites un boulot super, je vous admire !
    Je tiens à dire que cette fille à vraiment le culot de se mettre entre Kirishima et Yokozawa. De toute façon elle a aucune chance, elle n'est pas aussi kawai que Yokozawa. :3 Et puis je connais la suite donc bon. x) ♥

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