mercredi 27 août 2014

SIH - Yokozawa no Baai 3 - Chap 14

Titre: Yokozawa Takafumi no Baai vol.3
Série: Sekai-ichi Hatsukoi
Auteurs: Nakamura Shungiku et Fujisaki Miyako
Rating: 18+

Langage: Français
Note: Plus qu'un chapitre avant la fin !









-Yokozawa-san, on va tous dîner ensemble après le travail. Vous voulez vous joindre à nous ? demanda Henmi à Yokozawa qui s’apprêtait à partir.
-Où allez-vous dîner ?
-Dans le même restaurant que d'habitude. J'ai des bons de réduction, mais ils expirent à la fin du mois. En plus, pour un groupe de quatre personnes ou plus, le rabais est encore plus important, alors c'est plus avantageux de s'y rendre à plusieurs.
-Très bien, alors pourquoi pas ? Mais je tiens à préciser qu'il n'est pas question que je te paye quoi que ce soit.

Pendant ses vacances, il avait dépassé son montant habituel de dépenses du mois. Si d’habitude, il aimait jouer aux généreux senpai avec ses subordonnés, il était dans l'obligation d’y renoncer avant le versement de son prochain salaire.

-Oui, oui, je sais. Les portefeuilles ne sont jamais bien garnis quand la fin du mois arrive.
-Tout le monde est prêt à partir ?
-Trois personnes ont confirmé jusqu'à maintenant. Attendez, peut-être qu'une personne de plus va venir...

L’écran du téléphone d'Henmi s’alluma soudain. Un autre invité venait probablement de confirmer qu’il se joindrait à eux au restaurant.

-...Hm ?

Rangé dans sa sacoche, le téléphone de Yokozawa se mit lui aussi à vibrer pour indiquer la réception d'un message. Il dut fouiller dans son sac pour mettre la main dessus. Quand il vérifia l’écran, il réalisa que c’était un appel de Kirishima. Si sa mémoire était bonne, le type l’avait prévenu qu'il avait rendez-vous avec un auteur aujourd'hui. Il était donc étrange que Kirishima appelle Yokozawa à cette heure-ci.

-Allô, Yokozawa à l’appareil, dit-il, méfiant, au type qui paraissait un peu anxieux à l'autre bout du fil.
-Salut ! Euh… tu peux parler librement, là ?
-J’étais sur le point de sortir pour manger un morceau. Qu’est-ce qui se passe ?
-Désolé, mais tu peux venir me rejoindre ?
-Tu n’as pas répondu à ma question !

L'attitude de Kirishima semblait un peu étrange. Un frisson parcourut l’échine de Yokozawa. Peut-être qu’il avait des problèmes, comme la dernière fois ? Les pires scénarios défilèrent dans son esprit.

-Je te dirai tout quand tu seras là. Je t’indiquerai où aller par texto, alors ramène-toi aussi vite que possible !
   
Kirishima avait raccroché avant même que Yokozawa ait le temps de protester. Il n’y avait plus au bout du fil que le bip incessant de la fin d’un appel.

-Un souci ?
-Je... je n'en sais rien.

Kirishima était resté très vague sur les raisons de son appel, mais Yokozawa était certain que le type ne l’avait pas contacté sans raison.

-C’était qui ?

Sans prendre la peine de répondre à la question d'Henmi, Yokozawa mit la main sur son sac et son manteau avant de répliquer :
-Désolé, je ne pourrai pas me joindre à vous au restaurant ce soir.
-Quoi ? Yokozawa-san ?

Rester planté là, à se torturer l’esprit en imaginant le pire, ne l'avancerait à rien. Alors, pour mettre fin à son angoisse, il fusa vers l'adresse indiquée dans le texto qu'il venait de recevoir à l'instant.


***


-C’était... aussi délicieux que les critiques le prétendaient.
-C'est vrai… C’était vraiment délicieux... mais tu es sûr que tu ne veux pas que je paye ma part ?
-Je n’arrête pas de te dire que c’est ma façon de me faire pardonner pour t'avoir autant inquiété. Alors, mets-toi à l’aise, profite et laisse-moi te chouchouter.
L'affaire urgente de Kirishima s’était avérée n’être qu'une simple ruse pour contraindre Yokozawa à le rejoindre dans ce restaurant. À vrai dire, Kirishima aurait dû initialement avoir ce dîner avec un auteur, mais en raison de l’état de santé douteux de ce dernier, ils avaient été contraints de se séparer juste après leur réunion d'affaires.
C’est pourquoi, au lieu de régler les frais d'annulation, Kirishima avait décidé de profiter du repas et avait donc invité Yokozawa à le partager avec lui.

Si on veut, il y avait eu un petit problème, mais Yokozawa avait été très surpris quand il l’avait rejoint et constaté que rien de grave ne lui était arrivé. Si le type ne lui avait pas donné plus de détails sur les raisons de son coup de fil, c’était justement pour forcer Yokozawa à le rejoindre au plus vite.

Mais Yokozawa se dit que si la ruse de Kirishima n'avait pas fonctionné, il ne se serait pas retrouvé là, à déguster un excellent repas dans le restaurant trois étoiles d'un hôtel de luxe. Certes, il avait eu un peu de mal à se détendre au début, mais il avait finalement réussi à profiter du repas en toute sérénité.

Leur table était située près des fenêtres, d'où ils pouvaient admirer un somptueux panorama nocturne. Ils étaient entourés uniquement par des couples qui dînaient en amoureux, aussi Yokozawa était-il infiniment nerveux. Il voulut à tout prix faire passer leur présence ici pour un dîner d'affaires.

Il s'était demandé si Kirishima l'avait appelé pour l'aider à payer la note de ce dîner affreusement cher, mais il comprit rapidement qu’il s’était trompé. Kirishima avait en effet réglé l'intégralité de la note lui-même. Il avait même refusé de lui montrer le total quand Yokozawa avait proposé de payer sa part – ce que Kirishima avait aussi fermement refusé.

-Hé ! On va où ? On n’est pas encore arrivés au rez-de-chaussée ! protesta Yokozawa lorsque l'ascenseur s’arrêta.

Il supposait que Kirishima avait appuyé par accident sur le mauvais bouton, mais quand il le vit descendre à un étage où il n’y avait visiblement que des chambres, il essaya de faire revenir Kirishima dans l’ascenseur. Mais ce dernier, qui n'avait nullement l'intention de lui obéir, se retourna sans un mot.

-C'est le bon étage.
-... De quoi tu parles ?
-Tu pourrais au moins me laisser prendre les choses en main quand on a un rencard !
-Hein ? Qu'est-ce que tu racontes… un rencard ?

Yokozawa, troublé par les mots de Kirishima qui le devançait, finit par le rattraper.

-Un rencard, tu vois bien ce que c’est, non ? Nous y voilà. Après vous, Monsieur.

Kirishima fit coulisser la carte magnétique dans la fente pour ouvrir la porte d'une chambre qui portait le numéro 2411 et invita solennellement Yokozawa à entrer.

-... Comment ça se fait que tu aies la clé de cette chambre d'hôtel ?
-Arrête de poser toutes ces questions et entre.

Conscient de la méfiance de Yokozawa, Kirishima le poussa pour le contraindre à pénétrer dans la chambre plongée dans le noir. Quand il entra, les lumières s’allumèrent instantanément. La pièce était baignée d’une lumière tamisée.
Compte tenu de la superficie de la chambre, ce devait être une suite de luxe. Yokozawa ne put s’empêcher de se demander combien coûtait une nuit dans cette chambre.  N’importe quelle personne de classe moyenne se serait demandé la même chose, après tout.

-Tu l'avais pris pour ton auteur, ça aussi ? T’es sûr que t’aurais pas dû annuler au moins la réservation de la chambre ?

Kirishima poussa un long soupir :
-Mais merde, ce que tu peux être bête, parfois ! Pourquoi j’aurais réservé une chambre double pour un auteur qui ne devait passer qu'une journée ici ?
-Attends… Tu veux dire que c’est toi qui as réservé cette chambre?
-Ben, j'ai pensé qu’après un dîner aussi fabuleux, c’était dommage de rentrer directement à la maison... En plus, c'est un tout petit peu plus romantique comme ça, non ? dit Kirishima avec un clin d’œil entendu.
-... Idiot, murmura Yokozawa sous le choc.
-... dit le gars qui ne passerait jamais la nuit dans un hôtel avec moi si je ne réservais pas moi-même.
-Alors cette histoire d'annulation de dîner n'était qu'une excuse pour m'attirer ici ?
-Nan… Ça, c’était la stricte vérité. Quelle veine, hein ? Pendant que je t'attendais, je me suis dit que c’était l'occasion rêvée pour réserver une chambre. Oh, regarde ! Quelle chance d'assister à un feu d'artifice à cette heure-ci...

À l'invitation de Kirishima, Yokozawa regarda par la fenêtre et aperçut dans le lointain un feu d'artifice qui illuminait le ciel nocturne. Le spectacle de ces sphères lumineuses qui éclataient au-dessus des collines et des vallées était agréablement inattendu.

-C’est pour un festival ? Un peu tard pour un feu d'artifice, tu ne trouves pas ?
-Vu le quartier, je dirais que ça doit venir de Kuma Park. Ils font toujours un feu d'artifice avant la fermeture des portes, tous les soirs.

Yokozawa se souvint alors que lorsqu'ils s'étaient rendus à Kuma Park avec Hiyori au début du mois, ils avaient dû partir avant le début du feu d'artifice. Ils avaient d'ailleurs promis à Hiyori de revenir ensemble une prochaine fois pour profiter du spectacle.

-...Attends… N'essaie pas de changer de sujet. On aurait pu facilement arriver à la maison en une demi-heure, alors qu’est-ce qu’on fout dans une chambre d’hôtel ?
-Allez, détends-toi ! Je voulais juste me mettre l'aise pour passer un peu de temps avec toi.
-Et tu ne pouvais pas être à l'aise à la maison ?
-Hiyo est à la maison.
-Et alors ? On pouvait aller chez moi.
-Ouais, mais tu es nettement plus honnête quand on te prend au dépourvu. Bon, terminées les questions maintenant, dis-moi ce que tu me caches !
-Moi ? Je te cache quelque chose ? Mais qu'est-ce que tu racontes ?
-C'est juste que ces derniers temps... j’ai l'impression que tu essaies de me dire quelque chose mais que tu n’y arrives pas.
-C'est...

Yokozawa réalisa brusquement ce qu’était cette chose qu’il cachait supposément. Mais en fait, il ne lui cachait pas quoi que ce soit, il était seulement... incapable de trouver le bon moment pour lui poser la question.

-... Attends, c’est quelque chose que tu ne peux pas me dire ?
-C’est pas que je ne peux pas... C’est que… je n’ai jamais trouvé le bon moment pour en parler…

Il n’aurait jamais imaginé que celui qu’il aurait voulu interroger en détail aurait insisté pour qu’il en parle. Mais peut-être que c’était enfin le bon moment ? Il n'aurait jamais eu le courage d’aborder le sujet lui-même, sinon.

-C’est au sujet de... cette entrevue de mariage. Ça m'a un peu préoccupé, c'est tout.
-Hein ?
-J'ai entendu une collègue de bureau dire qu’un de tes supérieurs, à qui tu ne pouvais rien refuser, t’avait proposé une entrevue de mariage…

Cela avait été une considérable source d’inquiétude pour Yokozawa, mais exprimer ainsi son angoisse... était tellement embarrassant. C’était parfaitement pathétique de s’être mis dans des états pareils pour une simple entrevue de mariage.

Les révélations de Yokozawa laissèrent Kirishima interdit. Après quelques secondes de confusion, il éclata de rire :
-Qu'est-ce que… c'est ça qui t’inquiétait durant tout ce temps ? Ah, je comprends mieux maintenant pourquoi tu faisais cette tête bizarre ces derniers temps...
-Mais merde, arrête de te foutre de ma gueule ! cracha-t-il furieusement à Kirishima qui se tordait de rire à ses dépens.
- C’est trop bête ! J'ai refusé cet entretien il y a des lustres. Je n'ai même pas regardé les photos de la femme.
-Ben tu pouvais pas me le dire plus tôt ?!
-Je ne pensais pas que c’était une chose que je devais clarifier avec toi. Quand mon supérieur m'en a parlé, je lui ai tout de suite dit que je n’étais pas intéressé. Je ne savais pas qu'il y avait des rumeurs qui tournaient à ce sujet au bureau. Qui t’as raconté ça ?
-J’m’en souviens plus… une nana.

Yokozawa avait tellement été choqué par la mention d’un « entretien de mariage » qu'il en avait perdu tout son sang-froid. Avec du recul, il se dit qu’il s’était inquiété sur la base de simples potins de bureaux… c’était terriblement embarrassant.

-Je vois. C’est vrai que les femmes de mon service aiment les commérages. Et comme je n’ai pas fait d’effort particulier pour le cacher, je ne suis pas surpris que tu aies fini par l'apprendre.

Yokozawa avait été fortement ébranlé par ces rumeurs, mais cela pouvait donner l’impression qu’il ne faisait pas confiance à Kirishima. Alors, inquiet de l'avoir offensé, Yokozawa se hâta de s'expliquer :
-Ah, attention, ça ne veut pas dire que je ne te faisais pas confiance… C'est juste que... ça m’a inquiété que tu ne m'en aies pas parlé, c'est tout.
-Oui, je comprends. Je sais parfaitement que tu ne doutais pas de moi. En revanche, t’as vraiment aucune confiance en toi, tu sais ?

Yokozawa déglutit avec peine. Kirishima avait vu juste. Alors qu'il baissait la tête, mort de honte, il sentit soudain les bras de Kirishima l’enlacer.

-.... !
-Ça m’arrive aussi de ressentir ça. Je veux dire... que je m’inquiète parfois trop, moi aussi...
-C’est vrai ?
-Ouais… Je ne peux pas lire dans tes pensées comme par magie. Même si je peux deviner certaines choses en observant tes réactions, je ne peux pas savoir ce que tu ressens, tout au fond de toi.
-........

Kirishima posa son front contre l’épaule de Yokozawa avant d’avouer d’une voix triste :
-Je ne suis toujours... pas vraiment sûr de ce que tu ressens pour moi. Tu ne m'as jamais rien... dit, après tout...
-Ce n'est pas...


... « vrai », voulait-il protester, avant de réaliser qu'effectivement, il n'avait jamais clairement exprimé ses sentiments. Son cœur se serra douloureusement devant l’air douloureux de Kirishima. Il se dérobait à chaque occasion, mais il n’avait jamais voulu blesser Kirishima.

-C’est dur de n’être qu’humain, parfois, hein ? Je suppose que... je devrais me contenter de pouvoir rester à tes côtés. Mais de temps en temps, sans le vouloir, l’inquiétude l'emporte....

Il était tellement heureux avec lui… que c'en était effrayant. Un tel bonheur avait forcément un prix. Il était bien conscient que sa mauvaise habitude de ne rien dire clairement était une source d'inquiétude pour Kirishima. Il se conduisait ainsi simplement pour cacher son embarras, mais en même temps, il se dit qu'il ne pouvait pas indéfiniment repousser les avances de Kirishima.

-Ben... je ne fais pas ça parce que je te déteste ou un truc du genre… Parce qu’en fait, je suis sincèrement…oureux de toi...

Il parlait si bas que les mots les plus importants étaient à peine intelligibles, mais c’était bien la première fois qu'il exprimait ses sentiments à voix haute.

Alors qu'il se figeait, mort de honte, Kirishima leva les yeux vers lui, un sourire radieux aux lèvres, comme si l’air triste de tout à l’heure n’avait été qu’une ruse de plus.

-...Tu l'as enfin avoué !

Quand il comprit la manœuvre malhonnête du type, le sang de Yokozawa ne fit qu'un tour. Fou de rage, il ne sut plus que dire, alors Kirishima lui répondit en toute sincérité :
-Moi aussi je t'aime !

Yokozawa resta sans voix devant son sourire si rayonnant qu’il semblait au bord des larmes. Peut-être que le penchant de Kirishima pour la taquinerie et dont Yokozawa faisait souvent les frais n’était qu'une façon de cacher son embarras ?

-C’est de la triche... rétorqua sèchement Yokozawa.
-Tu apprendras que les adultes ne suivent pas toujours les règles, répliqua calmement Kirishima. Mais tu fais pareil, non ?
-Je ne vais pas aussi loin que toi !
- Attends un peu d’avoir mon âge et mon expérience…
-Tu sais, ça fait un moment que j’ai envie de te le dire : tes aînés tomberaient probablement à la renverse s'ils savaient le nombre de fois que tu utilises cette excuse bidon. Alors arrête.
-Mais non… je choisis toujours soigneusement le bon moment pour l’employer.
-Ouais, c’est ça... je dirais plutôt que tu sors cette excuse à tout bout de champ.
-Peut-être, mais tant que ça passe... je ne vois pas le problème !
-Tu risques de faire déchanter tes subordonnés, si tu continues de te conduire ainsi.

Si les employés de Kirishima, qui avaient beaucoup d'admiration pour lui, entendaient ça, ils auraient du mal à s’en remettre.

-Tu es le seul à qui je dis ce que je pense vraiment, tu sais. Et malgré ça, je suis certain que tu me trouves quand même formidable, hein ?
-... C’est pas un compliment que t’es censé dire toi-même !
-J'y peux rien ! C'est pas comme si tu allais me le dire... répliqua Kirishima, l’air boudeur.

Le moindre moment où il se comportait comme un adulte était contrebalancé par tous ceux où il agissait comme un enfant de trois ans. Parfois, Yokozawa était surpris par son comportement puéril, mais il avait conscience que c’était là une autre facette de la personnalité complexe de Kirishima.

On n’est pas adulte parce qu’on atteint la majorité : on le devient en mûrissant lentement au fil des épreuves et des obstacles qu’on doit surmonter sur sa route. C'est précisément en raison de cet aspect immature de la personnalité de Kirishima qui transparaissait de temps à autre qu'ils étaient capables de passer autant de temps ensemble. Si Kirishima n’avait pas eu le moindre défaut, Yokozawa aurait probablement cédé depuis bien longtemps à son penchant pessimiste et aurait fini par rompre.

Peut-être était-ce le bouquet final, mais un gigantesque feu d’artifice éclata. Une myriade de points lumineux scintilla dans le ciel nocturne.
 Yokozawa réalisa soudain que ce cadre était loin d’être banal.

Parfois, Kirishima méritait bien qu’on exauce ses vœux, aussi Yokozawa céda-t-il à sa demande :
-... C'est vrai, tu es un homme vraiment formidable.

Yokozawa vit soudain le visage de Kirishima s’empourprer violemment.

-C'est... c'est vraiment pas juste de me balancer ça à la figure quand je ne suis pas prêt.
-J'ai été à bonne école, répliqua Yokozawa, plutôt satisfait de sa petite vengeance.

Il devrait en payer les conséquences plus tard, mais ça en valait la peine.
De son côté, Kirishima observa avec une visible détermination l’expression d'autosatisfaction de Yokozawa.

***


Kirishima, d’ordinaire toujours prêt à balancer des niaiseries dans ces moments-là, était étonnamment silencieux ce soir-là, si bien que seuls les gémissements de plaisir mêlés à leurs souffles erratiques résonnaient dans la chambre.

Les mains qui parcouraient le torse de Yokozawa s'attardaient par moment sur ses tétons, mais le corps de Kirishima s’appuyait contre son dos, lui ôtant toute capacité de résistance. Les assauts incessants de Kirishima l’amenaient au bord de l’inconscience.

-Haaa...

Des doigts humides s’emparèrent brusquement de son sexe en érection, mais le préservatif qu'il portait pour ne pas souiller les draps de l'hôtel l’empêchait de sentir le contact direct de sa peau. Cela n’eut que pour effet de le frustrer davantage.
Yokozawa enfouit son visage dans l'oreiller, afin de ravaler les gémissements qui menaçaient de franchir ses lèvres. Sans doute mécontent de sa réaction, Kirishima pinça fermement le téton sur lequel il s’était attardé.

-Aïe !
-Laisse-toi aller comme la dernière fois.
-Tu... peux toujours… courir...

Pourquoi Kirishima laissait-il entendre que Yokozawa avait abandonné toute retenue la dernière fois qu'ils avaient fait l'amour ? C’était seulement la taille de la chambre qui avait fait résonner sa voix plus fort, rien d’autre !

-Ha... Ah !

Les mouvements de Kirishima s’accélérèrent, comme pour le punir d’être aussi obstiné. Il ne put empêcher de longs gémissements de s’échapper de ses lèvres. Amené au bord de l’extase, il se sentit fondre de l’intérieur. Mais têtu comme à son habitude, il tentait désespérément de résister, refusant d'abandonner sa fierté. Son orgueil avait déjà du plomb dans l'aile, alors il essayait au moins de ne pas se laisser entièrement submerger.

À cet instant, comme pour se moquer de son entêtement, Kirishima murmura à son oreille dans un souffle brûlant :
-Takafumi...
-....... !


La raison de Yokozawa céda. Kirishima n'avait pas manqué sa cible ! Il resserra l'emprise sur ses hanches pour reprendre ses assauts avec une vigueur redoublée, rendant Yokozawa soudain incapable de dissiper son trouble.
Le contact des dents qui mordillèrent sa nuque acheva de le mener à l’extase.

-Ggh !

Son champ de vision devint flou.
Quand il finit par retrouver ses esprits, la peau de son ventre frissonnait au contact du liquide chaud qu'il venait de libérer.

Ayant atteint l’orgasme, le sexe de Yokozawa reprit sa taille habituelle, mais sa respiration resta tout aussi laborieuse pendant un moment. C'est alors qu'à sa grande surprise il sentit Kirishima se retirer vivement de lui.

-Hein ?!

Il n'eut même pas le temps de se plaindre de cette initiative soudaine qu’il fut basculé sur le dos.

-Mais qu'est-ce que tu fo…

Sans prendre le temps de le laisser finir sa phrase, Kirishima écarta ses cuisses et le pénétra à nouveau.

-Ha !

Yokozawa ayant été pris par surprise, sa voix se brisa dans les aigus. Il sera alors les dents, pour lutter contre l’intense sensation de pénétration. Comme le corps de Kirishima le recouvrait presque totalement, la sensation d'écrasement lui donna l'impression de sombrer dans le fond du matelas.

-J’apprécierais... que tu me préviennes avant...
-Je n'ai jamais dit que nous avions fini. En plus, je préfère largement être en position de voir ton visage...
-En quoi ça t’amuse de regarder mon visage...?

Seule la lampe qui se trouvait au pied du lit éclairait la pièce. Mais leurs yeux s’étant déjà habitués à la lumière tamisée, ils n'avaient aucun mal à discerner le visage de l'autre et ce sourire sur le visage de Kirishima était terriblement énervant !

-C’est pas que ça m’amuse... disons plutôt que ça m'excite. Ça me rend dingue de te voir enrager.
-Putain de pervers !
-Je prends ça pour un compliment. Mais tu n’es pas mieux : tu prends du plaisir aux mains de ce pervers en question.
-La ferme.

Il n’était pas vraiment en mesure de réfuter l'affirmation, alors il se contenta de détourner les yeux. Il n’aurait jamais le dernier mot avec Kirishima, de toute façon. S’il s’obstinait parfois à vouloir lui tenir tête, tout en sachant pertinemment qu'il ne pouvait pas rivaliser avec le type, ce n'était que par pure fierté.

-Je t'aime à la folie.

Cet aveu soudain était probablement sa façon de se venger : Yokozawa, plaqué contre le lit, les mains liées, ne pouvait ni s’enfuir ni se boucher les oreilles.

-Ne dis pas ça... aussi légèrement...
-Je voulais être certain que tu le saches.
-Tu ne t’arrêteras donc jamais... ?
-Je n'en ai nullement l'intention, non... et ce, jusqu'au bout de la nuit... répondit Kirishima avec un sourire entendu.

À suivre...


NB: Dans ce chapitre, les personnages emploient deux expressions différentes pour exprimer leur amour.
Tout d'abord, Yokozawa emploie l'expression suki desu quand il s'adresse à Kirishima et ce dernier emploie également suki en retour, qui peut être traduit en français par je t'aime.
En revanche, à la fin du chapitre, Kirishima emploie ai shiteru, que nous avons traduit par je t'aime à la folie. En vérité, ai shiteru est aussi une façon de dire je t'aime, mais c'est une expression très peu employée au Japon (on dit que les Japonais le disent une seule fois dans leur vie).
En France, nous n'avons qu'une seule façon de dire je t'aime. C'est pour cela qu'on a choisi de traduire ai shiteru par je t'aime à la folie, phrase qu'on ne ne dit pas à son amoureux à tout bout de champs !

15 commentaires:

  1. kyaaaaaaaaaaaa !!! il l'a fait !!! il l'a dit !!!!! Comment ai je pu vivre sans vos traductions jusqu'à maintenant !!! merciiiiiiiiiiiiiiii pour ce pur moment de plaisir <3

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  2. Les ruses et les taquineries de Kirishima ont eu leur effet sur Yokozawa : il lui a enfin avoué qu'il l'aimait <3 Merci pour cette traduction de chapitre ainsi que toutes les autres que vous avez faites jusqu'a maintenant ! :D

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  3. Quel super chapitre!!! Que de belle déclarations qu ils sont tout mignon ces deux là. Un grand Merci pour ce nouveau chapitre toujours aussi bien en traduit.

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  4. OH
    MY
    GOOOOD
    J'ai cru que j'allais chialé ! D': C'est trop magnifique. Ils sont trop SEXY tous les deux, trop KAWAI. ♡ PUTAIN DE TROP BEAUX QUOI.
    Milles Merci à vous, je béni dieu que vous soyez là. Je ne peux plus vivre dans YTNB, c'est une drogue !
    ARIGATO COSAIMASU. ♡

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  5. Ce chapitre est merveilleux ! *-*
    La manière de Kirishima pour amener Yokozawa. Le fait qu'il ait réserver une chambre et tout ! *$*
    Haaan ! Et leurs déclarations et le câliiiin !

    Merci ! Merci et encore merci d'avoir traduit ce chapitre !
    C'est du beau travail !

    Kissu !

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  6. KYAAAAAAAAA ! <3 <3 <3 *q*
    Chapitre de ouf ! j'adore trop !!!!!!!!! Kiri-chan t'es trooop fort ! *^*
    Merci beaucoup pour votre super trad' !!!!! <3 <3 <3 <3

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  7. haha x) a ce niveau la ca relève du génie !! Kirishima a un don incroyable pour manipuler Yokozawa et le faire faire/dire ce qu'il veut >w< !
    Et Yokozawa fait pas mal ressortir son coté "deredere" en ce moment x)
    merci pour le chapitre *w*

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  8. Merci pour ce fabuleux nouveau chapitre. Yokozawa est trop mignon...

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  9. ha enfin ils se disent leurs sentiments !! c'était trop migon. en tout cas merci beaucoup pour ce chapitre , vous faites un super travail de qualité et rapidité. J'ai hate de découvrir la suite de leurs aventures dans les prochains volumes ...

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  10. Je n'ai pas pu commenter pendant mes vacances mais j'ai dévoré chaque chapitre que vous avez sorti à la seconde où c'était publié. Vous m'avez rendu totalement accro à ce couple. Je me languis de voir le film en espérant que les autres romans seront adaptés. J'aime leur histoire d'amour avec Kirishima qui se joue de Yokozawa et surtout Yokozawa qui fait le mec distant mais on voit qu'il meurt d'amour pour l'autre. Je craque trop pour son côté protecteur (chapitre où Kirishima tombe des escaliers) nan je craque trop trop. Merci pour ces traductions.

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  11. Merci pour ce nouveau chapitre ! :D
    J'apprécie énormément la façon dont vous retranscrivez les mots de l'auteur.
    Ce chapitre m'a permit de connaître une autre facette de la personnalité de Kirishima.Ce dernier est un vrai manipulateur et à chaque fois, ce pauvre Yokozawa se fait avoir XD
    En tous cas, ça m'a bien fait rire, il a fallu attendre le 3 ème volume pour qu'il se déclare enfin à Kirishima -_-"
    J'ai adoré la scène de sexe *-* Ils sont trop mignons !
    C'est romantique comme tout *ç*
    Vous faîtes de l'excellent travail ! :D Continuez comme cela et bon courage à vous ! *-*
    PS : Il y a beaucoup trop d'argot dans les volumes 2 et 3 '~'

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  12. Y a pas a dire, j'aime votre travail et la relation de ces deux personnages !!
    Ce couple est un ravissement à chaque chapitre. Je suis ravie de poursuivre leur histoire d'amour au travers de votre travail !
    * et à l'explication de votre traduction j'ai kyakya a fond, c'est tellement mignon de la part de Kirishima !*

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  13. la classe Kiri
    ça c'est une belle soirée en amoureux *Q*

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  14. *morte* *sursaut de vie* *résurrection* KYAAAAAAAAAAAAA !!!! On l'a attendue pendant 3 tomes cette déclaration ! TROIS TOMES ! Trop contente. Yokozawa est décidément trop mignon ! ♥ Olalalalalalalala ! Je ne vous remercierai jamais assez ! ♥

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  15. j'ai adoré j' espère qu'il y en aura d'autre de chapitre de ces deux là, je les adores

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Alors ... ça vous a plu ?